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00:00Il est 19h21, nous sommes en direct sur Europe 1 et nous sommes très heureux d'accueillir,
00:05je suis très heureuse d'accueillir Bruno Milienne par Parole du Modem.
00:08Bonsoir monsieur, merci d'être avec nous dans ce studio.
00:10Bonsoir, merci pour l'invitation.
00:11Eh bien écoutez, ce soir vous faites un peu la tournée des Grands Ducs.
00:13C'est cela.
00:14On est d'accord.
00:15C'est cela.
00:16Bruno Milienne, on vous attendait évidemment.
00:17Que dire ? On imagine que vous êtes extrêmement satisfait de la nomination de François Bayrou.
00:21Oui, satisfait mais conscient que c'est le début des emmerdements.
00:24Mais il l'a dit lui-même.
00:25Oui, il a bien raison.
00:26Sur le perron de Matignon.
00:28Il l'a dit, c'est le début des emmerdements.
00:29Il a tout à fait conscience de l'ampleur de…
00:31Ah oui, et puis depuis longtemps.
00:32C'est-à-dire ? Ah oui, mais ça… Alors là, vous m'ouvrez une porte.
00:36Merci.
00:37Depuis longtemps.
00:38C'est-à-dire ? C'est vrai qu'il a toujours voulu François Bayrou, il ne s'en est jamais
00:41caché.
00:42Il avait des ambitions présidentielles, il a des ambitions effectivement pour le poste
00:45à Matignon.
00:46On a entendu toute la journée, on a besoin de votre éclairage Bruno Milienne, qu'il
00:49avait tordu le bras d'Emmanuel Macron ce matin.
00:51C'est la vérité.
00:52Je ne sais pas s'il lui a tordu le bras.
00:54Comme vous, je n'étais pas avec eux dans la pièce quand ils ont discuté, il paraît
00:57que ça a été un peu tendu.
00:58Mais sincèrement, honnêtement, même si… Bien sûr, je suis du modem, donc je ne vais
01:03pas vous dire le contraire, mais même si je n'étais pas du modem, j'ai beau chercher,
01:07je ne vois pas qui est en capacité, sans être sûr d'y arriver en plus, mais qui
01:11est en capacité aujourd'hui d'essayer ce pari fou, d'essayer de donner un petit
01:16peu de plomb et de responsabilité à tous ces députés pour qu'ils travaillent pour
01:19les Français et pas pour leur partout.
01:21Est-ce qu'Emmanuel Macron pensait à M. Lecornu ? Il le trouvait pas mal, me semble-t-il,
01:25et ça n'a pas plu à François Bayrou ?
01:26Non, mais je n'ai aucun problème par rapport à Sébastien Lecornu, vous allez peut-être
01:29me ressortir Roland Lescure aussi, c'est des gens que j'apprécie et donc certains.
01:32L'un d'entre eux est un ami, mais pour autant, là, ça ne serait pas passé du tout
01:37pour une raison simple, c'est qu'avant Emmanuel Macron, ces gens-là existaient politiquement
01:43mais quand même beaucoup moins que François Bayrou.
01:45Donc voilà, il faut quand même là mettre quelqu'un d'un poids politique certain
01:50pour essayer de réussir ça.
01:51Mais pourquoi Emmanuel Macron, alors que c'est un allié historique d'Emmanuel Macron, François Bayrou ?
01:56Pourquoi Emmanuel Macron n'a pas pensé à lui, directement ?
01:58Est-ce qu'il y avait des frictions entre les deux hommes ?
02:01Non, je ne pense pas, mais allié historique, oui, vous avez raison.
02:04Je crois que François a été absolument fasciné par la puissance intellectuelle d'Emmanuel Macron.
02:10Et d'un autre côté, Emmanuel Macron est aussi fasciné par la capacité de François
02:15à dire les choses quand elles ne lui plaisent pas, même quand il est allié.
02:20C'est ce qu'on a toujours pratiqué dans tous les exécutifs dans lesquels on était en majorité dans ces exécutifs-là.
02:29C'est parce qu'on est allié avec quelqu'un qu'on ne peut pas lui dire qu'il y a des choses qui ne vont pas.
02:32Je pense que c'est un petit irritant au fur et à mesure pour le Président, mais il s'en accommodera très bien, vous verrez.
02:37Dites-moi, coopération ou cohabitation entre les deux hommes, selon vous ?
02:40Non, coopération.
02:40Coopération ? Vraiment ?
02:42Oui, parce qu'il y a un respect mutuel entre les deux, même si des fois, ça peut chauffer fort.
02:49Ils se connaissent bien, chacun sait ce qu'il a apporté à l'autre.
02:52Je pense qu'Emmanuel Macron est très conscient du fait qu'il n'aurait jamais eu ce parcours politique si François Bayrou ne s'était pas rallié.
03:00Et puis, malgré tout, malgré les petites engueulades qu'ils peuvent avoir, à chaque fois, ces deux-là reprennent contact et continuent à discuter.
03:09Bruno Milian, est-ce que vous avez, depuis ce matin, parlé, échangé au téléphone avec François Bayrou ?
03:14Pas du tout, je n'ai même pas eu l'occasion.
03:16Écoutez, je suis accaparé par les médias, donc...
03:18D'accord, mais vous n'avez même pas échangé, vous n'avez pas pu le féliciter, rien du tout.
03:22Je lui ai envoyé un SMS, quand même.
03:24Quand même, quand même.
03:25Vous a répondu ?
03:27Non, il est occupé, je pense.
03:29D'accord, il est occupé.
03:30Oui, il est un peu occupé.
03:31Et pour son gouvernement, un mot sur la formation de son gouvernement ?
03:35Parce qu'évidemment, les filles, on exclue, il va y avoir motion de censure, le Rassemblement National, ça va être compliqué.
03:42La gauche ? La droite ? Bruno Retailleau est reçu ce soir, tiens, à 21h, vous savez pourquoi ?
03:49C'est normal.
03:49Pourquoi ?
03:50C'est normal parce que, je ne vais pas parler à la place de François Bayrou, mais tel que j'analyse la situation, je pense que François Bayrou a envie de regarder,
03:59et c'était le sens d'ailleurs de son allocution sur le perron de l'Elysée, a envie de regarder ce que les Français veulent.
04:05Et les Français veulent aussi plus de sécurité, donc il faut arrêter l'angélisme.
04:11Là, je pense qu'il va essayer de... ça va être compliqué de faire changer de logiciel à tous ces députés, à tous ces élus nationaux.
04:18On peut leur dire, c'est bien, vous avez des convictions, on les respecte, il n'y a pas de problème là-dessus.
04:22Mais on n'est pas dans ce temps-là, en ce moment.
04:24On est dans le temps de la reconstruction, de la réconciliation avec les politiques et de l'action publique au sens de tous les Français, de l'intérêt général de tous les Français.
04:33Or, quand vous voyez leurs demandes, ce n'est pas une demande unanime à gauche ou une demande unanime à droite, ce sont des demandes de droite et de gauche.
04:41Bruno Milienne, porte-parole du Modem.
04:43On est d'accord, Bruno Retailleau reçu ce soir aux alentours de 20h, 21h, à Matignon, c'est un signal envoyé par François Bayrou aux Français.
04:52Oui, mais écoutez, franchement, est-ce que oui ou non, les Français ont envie de plus de sécurité ou pas ?
04:58Vous connaissez les sondages comme moi.
04:59Bien sûr !
05:00Bon, à partir de ce moment-là...
05:01Les deux hommes vont-ils trouver un terrain d'entente ? Ils sont pas d'accent sur toi ?
05:03Je pense que ces deux-là se respectent beaucoup, donc ils vont parler.
05:06Puis vous savez, le Bruno Retailleau qu'on a connu...
05:08Ils ne sont pas d'accord sur l'AME ?
05:09Oui, ils ne sont pas d'accord sur l'AME, à juste titre, mais ça on en reparlera.
05:12Mais vous savez, le Bruno Retailleau de chef de groupe au Sénat et le Bruno Retailleau au ministre de l'Intérieur, ce ne sont pas forcément les mêmes personnages.
05:21Vous voyez bien, quand on est dans l'opposition à un gouvernement et qu'on est chef de groupe dans une opposition à un gouvernement,
05:26en général, on a tendance à aller grossir les traits.
05:29Là, il est face à la réalité, Bruno Retailleau, et c'est loin d'être un imbécile.
05:33Il te reste peut-être un mot ?
05:35Oui, mais c'est vrai qu'on peut se poser la question sur la présence de ministres modem.
05:39Actuellement, il y en a trois au gouvernement.
05:41Il y a Marina Ferrari, il y a Jean-Noël Barraud, il y a Geneviève Dariussecq.
05:45Est-ce qu'avec un premier ministre issu du modem et le président du parti, François Barraud, est-ce qu'on peut s'attendre à avoir plus de ministres issus du modem ?
05:53Écoutez, je n'ai pas d'informations là-dessus, mais si je m'en réfère à ce qui se pratique chez nous, ou en tout cas à notre ADN,
05:59il y aura le nombre de ministres modem qui correspond au poids du groupe modem à l'Assemblée Nationale.
06:05On ne veut pas jouer la partition que jouent les autres, en disant voilà, moi je viens des LR ou je viens des socialistes, je suis premier ministre, alors qu'il n'y a pas de majorité absolue.
06:14Et je vais mettre pléthore de copains à moi, alors que je ne représente pas ce poids-là au sein de l'Assemblée.
06:19Je ne pense pas que c'est le genre de la maison.
06:21Et François Béroud, il aimerait beaucoup de ministres.
06:23On sait qu'il y avait 41 ministres dans l'ancien gouvernement de Michel Barnier, ce qui a été beaucoup.
06:27Est-ce que François Béroud, d'après vos informations, il plaiderait pour un gouvernement resserré ou alors avec un pléthore de ministres ?
06:33Je vais vous dire un truc qu'on dit à chaque fois, je pense qu'il est plutôt favorable à un gouvernement resserré, on verra après.
06:38Tout le monde le dit, souvent ça commence comme ça et ça finit avec un grand gouvernement.
06:43C'est vrai que ça va être extrêmement compliqué, il va falloir qu'il ouvre des discussions, qu'il soit très fort,
06:46parce qu'il va falloir qu'il rassemble autour de lui alors qu'il part.
06:49Vous avez vu ce sondage, vous dites quoi ce sondage, la CSA pour Europe 1C News et le JDD ?
06:5438% seulement des personnes interrogées font confiance à François Béroud.
06:58Trois points de moins que Michel Barnier.
07:02Bon, je ne suis pas très étonné, ils vont apprendre à connaître François Béroud.
07:05Ils l'ont connu quand même il y a plusieurs minutes, plusieurs fois le ministre.
07:08Ils vont apprendre à le connaître en tant que premier ministre.
07:10Je pense que François Béroud, pour beaucoup de gens, oui c'est un homme de la Macronie.
07:14Donc qu'il ne fasse que quatre points de moins que Michel Barnier, je trouve que c'est plutôt un bon début.
07:18Ah, vous voyez des choses comme ça Bruno Milien, pas parole du Gros-Dame.
07:21Oui, bien sûr, je suis un éternel optimiste.
07:23Bien, merci beaucoup en tout cas d'être venu dans ce studio Bruno Milien pour commenter effectivement
07:29cette arrivée de François Béroud à Matignon.
07:33On verra, on a beaucoup de choses à se dire, Jules Torres et Paul Melun,
07:36dans un tout petit instant après le journal permanent également.
07:39Merci beaucoup d'être venu Bruno Milien, porte-parole du Modem, dans ce studio.
07:43Il est 19h28.