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00:00En huit ans moins le quart, tous ceux qui font l'actualité se donnent rendez-vous sur France Bleu Main et ici Pays de la Loire, Yann Lastenet.
00:05C'est jeudi que sera examiné le futur budget du Conseil Régional des Pays de la Loire.
00:09Un budget qui fait couler beaucoup d'encre depuis l'annonce par la présidente Christelle Morin.
00:13C'est de coupes dans les subventions, coupes pour la culture, pour le social, pour le sport et même pour les télés locales.
00:21Bonjour Pascal Brulon.
00:22Bonjour Yann.
00:23Vous êtes président directeur de LMTV, chaîne de télé locale du Mans incontournable.
00:28Vous êtes directement impacté par ces restrictions budgétaires. Pour quel montant ?
00:3340 000 euros, c'est-à-dire l'intégralité de ce que nous verse la région depuis plus de 15 ans.
00:39Donc c'est une première quasiment pour vous aussi cette coupe budgétaire.
00:43Ça représente quel pourcentage de votre budget de fonctionnement ?
00:47C'est très important parce que ça représente 5% du budget de fonctionnement.
00:51Moi ce que je regrette un peu c'est que la région n'a jamais pris vraiment en considération ses télévisions locales.
00:58Alors que c'est la région la mieux dotée en télévision locale.
01:01Il y a carrément 5 télévisions pour 5 départements.
01:04Alors c'est pas tout à fait une par département mais peu importe.
01:06Elle a une chance folle cette région puisque effectivement les habitants peuvent, je vais le dire, vivre intensément ce qu'il s'y passe.
01:16Quand vous dites qu'elle n'a pas pris en compte ou assez en compte les télévisions locales, c'est quoi ?
01:20Elle ne donne pas assez d'argent, c'est ça ?
01:22Déjà elle ne s'y intéresse pas particulièrement.
01:25Très honnêtement c'est une dotation que nous avons, ce n'est pas une subvention.
01:29C'est pour nous accompagner dans nos missions d'information justement, entre autres régionales.
01:35Et depuis longtemps, on n'a pas d'échange véritable sur notre utilité, la manière dont on pourrait encore mieux faire vivre et montrer et valoriser les initiatives locales.
01:49Vous n'avez pas échangé avec Christelle Mansé par exemple ?
01:52Clairement non, clairement. Je le regrette mais j'allais dire, encore une fois, c'est un état de fait depuis fort longtemps.
01:59À la différence des collectivités, en l'occurrence métropole et département, où là on a des échanges beaucoup plus réguliers.
02:07Qui sont vos principaux financeurs ? Le département, la métropole ?
02:11La métropole d'abord, en premier, puisque à l'origine la télévision est née sur le câble, financée par la ville essentiellement à 90-95% carrément.
02:19Et puis depuis le début des années 2000, les choses ont un peu évolué, la société a beaucoup plus privatisé ses activités.
02:30Donc il y a une partie de son budget qui est effectivement réalisé avec des recettes diverses et variées.
02:36Qu'est-ce qu'elle est la part de subvention publique dans le financement de l'internet ?
02:39Entre 55 et 60% selon les années, c'est important.
02:43Donc vous êtes directement dépendant de cette subvention publique.
02:48Est-ce que c'est plus compliqué aujourd'hui de maintenir ce taux de financement ?
02:54Je veux d'abord dire que ce n'est pas propre à LMTV, c'est l'ensemble des télévisions locales de France qui sont dotées par les collectivités.
03:03Faute de quoi elles ne fonctionnent pas, le modèle économique ne fonctionne pas.
03:07Alors est-ce que c'est plus compliqué aujourd'hui qu'hier ? Non.
03:11Les dotations n'ont quasiment pas bougé depuis 10 ans.
03:17Sauf que là, elles sont à faire des économies quand même, à se serrer la ceinture.
03:21Vous sentez que c'est plus compliqué ?
03:23Et pendant ce temps-là, les coûts ont augmenté également, les charges pour nous.
03:26Et il n'empêche que malgré ça, on fait les efforts qui conviennent.
03:29Cette année par exemple, on a baissé notre budget de fonctionnement de 5%.
03:32C'est absolument énorme pour essayer justement de se maintenir à flot et continuer à exister.
03:37Nous en sommes là, nous nous battons pour continuer à exister.
03:40Il est 7h48, notre invité ce matin, Pascal Brulon, président et directeur de LMTV.
03:44C'est clairement la survie de la chaîne qui est en jeu ?
03:46Oui, clairement, il faut le dire. Est-ce qu'on veut que la chaîne continue ou pas ?
03:51Alors maintenant, les téléspectateurs peuvent se prendre en main également, ils peuvent nous donner un coup de main.
03:55Il n'y a pas d'abonnement à payer comme pour un journal quotidien par exemple.
04:00Donc peut-être qu'ils peuvent adhérer au club LMTV, peut-être qu'ils peuvent faire un don.
04:05Vous avez déjà lancé un appel au don en début d'année. Qu'est-ce que ça a donné ?
04:09L'année dernière, on a récolté 13 000 euros, il faut être précis.
04:12120 personnes en tout et pour tout, 120 personnes.
04:15Franchement, c'est ridicule. On a à peu près un tiers des sartois qui disent nous regarder.
04:21C'est plusieurs dizaines de milliers par semaine.
04:26Très honnêtement, peut-être que la télé vaut plus d'un euro par an que nous donnent les collectivités.
04:32C'est ça aujourd'hui par habitant.
04:34On a l'impression quand même que chaque année, c'est un peu la même chose.
04:37Vous êtes à la recherche de financement.
04:39Alors ça fait 30 ans qu'on existe en fait, nos 30 ans.
04:42Justement, j'allais y venir.
04:44Retour, vous me disiez sur les économies nécessaires, notamment en termes de budget.
04:49LMTV en ce moment, c'est une douzaine de salariés d'alternants.
04:54Est-ce qu'eux aussi sont menacés ?
04:56J'espère que non. En tout cas, on fait tout ce qu'il faut pour l'éviter.
05:01Honnêtement, je crois qu'on est à l'os, comme on dit, en termes d'organisation.
05:06On ne va pas pouvoir enlever qui que ce soit.
05:08Il y a 5 personnes en production, il y a 5 personnes en rédaction.
05:12Après, il y a des administratifs, bien évidemment.
05:15Je crois qu'on ne peut pas aller en dessous pour faire un travail de qualité.
05:19Il faut aussi, en face, que les téléspectateurs soient satisfaits.
05:23En termes d'audience, ça fonctionne, ça cartonne, j'allais dire, par rapport à d'autres.
05:29Ça fait 30 ans maintenant que LMTV existe.
05:32Qu'est-ce qui a changé depuis 30 ans ?
05:34Énormément de choses. D'abord, la technique.
05:37Déjà, parce qu'aujourd'hui, c'est beaucoup plus simple, malgré tout, de faire de la télévision.
05:40En quelque sorte, proportionnellement, ça coûte moins cher.
05:43Mais ce qui a changé, c'est qu'effectivement, je ne sais pas,
05:48on connaît mieux nos téléspectateurs, on sait ce qu'ils attendent.
05:53Ils attendent exclusivement du local, et on leur offre du local.
05:57Et, en l'occurrence, chez nous, de l'accordéon, et là, ça cartonne aussi.