Michael Aljarouj alias "The Soldier" a fui la guerre en Syrie en 2013. Il a découvert le MMA en France et est devenu le champion de sa catégorie (-57kg) de l’organisation Hexagonemma et est le numéro 1 Européen et Français de cette même catégorie.
Aujourd'hui, malgré ses nombreuses victoires sous la bannière française, son statut de réfugié politique le prive d'atteindre son objectif : représenter la France à l'UFC. Il attend d'être naturalisé pour, enfin, pouvoir rendre à la France ce qu’elle lui a offert en défendant ses couleurs dans la plus prestigieuse organisation de mma au monde.
Aujourd'hui, malgré ses nombreuses victoires sous la bannière française, son statut de réfugié politique le prive d'atteindre son objectif : représenter la France à l'UFC. Il attend d'être naturalisé pour, enfin, pouvoir rendre à la France ce qu’elle lui a offert en défendant ses couleurs dans la plus prestigieuse organisation de mma au monde.
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00:00Je n'ai pas ni la nationalité française, ni la nationalité syrienne.
00:05La France a ouvert toutes les portes pour moi, pour réussir,
00:09sans me demander ni la couleur, ni d'où je viens.
00:11Malheureusement, mon statut de réfugié m'empêche de représenter vraiment la France
00:17dans la plus grosse organisation mondiale, c'est l'UFC.
00:22Je suis née à Alep, en Syrie, le 21 août 1997.
00:27J'ai commencé le sport de combat à l'âge de deux ans et demi.
00:30J'ai commencé par le Kung-Fu, et à côté, je faisais du Sanda,
00:34mais aussi pas mal d'activités.
00:36J'étais en scoutisme, je jouais au piano, je jouais au basket avec mes amis.
00:41La guerre a commencé en Syrie en 2010,
00:46où ça a commencé à y avoir pas mal de manifestations contre le régime.
00:51À ce moment-là, moi, j'étais à Alep.
00:53À Alep, ça a commencé à devenir beaucoup plus dangereux,
00:59où il y a eu des bombardements, etc.
01:02Fin 2011, on va dire, j'ai eu une histoire où j'ai failli me faire kidnapper aussi.
01:10En sortant de l'église, je partais à mon entraînement,
01:15je marchais dans la rue, il y a une camionnette qui est passée à côté de moi,
01:19et une personne derrière moi, elle a mis sa main sur ma bouche,
01:24elle a commencé à me traîner vers la camionnette.
01:27Elle a sorti un couteau de sa poche.
01:29Quand j'ai vu le couteau, je l'ai frappé.
01:31J'ai réussi à prendre le couteau, je l'ai planté dans sa jambe et je suis parti en courant.
01:36C'est là où toute ma famille a décidé de partir de la Syrie.
01:43Quand on est partis de Dalep jusqu'à Liban, on s'est fait arrêter par un groupe d'Aïch.
01:50Ils m'ont fait descendre et leur chef me parlait.
01:54En même temps, un des soldats, il a mis un gilet pare-balles sur moi
02:00avec des grenades, des chargeurs, il m'a donné une arme.
02:05Le chef, en même temps, me disait, écoute, tu as deux choix,
02:09soit tu combats pour nous, soit on te tue, toi et toute ta famille.
02:12À ce moment-là, il y a mon père qui a intervenu.
02:16Il a donné beaucoup d'argent pour me libérer.
02:18Quelques heures après, on est arrivé en Liban et on a fait notre demande de visa
02:24avec mon petit frère d'abord.
02:26Quelques jours après, on a eu quelques semaines, je ne me rappelle plus exactement,
02:29mais on a eu le visa que pour mon petit frère et moi.
02:32Et on est venu en France le 13 février 2013.
02:34Le visa qu'on a eu au début avec mon petit frère, c'était un visa visiteur
02:39parce que nous, on pensait que ça n'allait pas tarder pour finir.
02:44Quand je suis arrivé en France, je suis arrivé à Paris vers 4 heures du matin.
02:50À 7 heures du matin, j'avais ouvert mon premier livre pour les bébés
02:54avec des photos et l'explication des photos, etc.
02:58J'étais bien déterminé à apprendre la langue, à m'intégrer.
03:02Quand je suis arrivé en France, je n'avais pas encore cette idée
03:04où je sais ce que je vais faire ma vie dans l'MMA.
03:10J'avais un autre objectif, c'était d'avoir mon doctorat en informatique
03:15parce que je kiffais ça.
03:17Je suis venu pour faire ça au début.
03:19Mais après, avec des années, quand j'ai rencontré mon premier entraîneur
03:25et tout s'est bien passé, je suis tombé amoureux du MMA
03:32et je voulais marquer l'histoire du MMA.
03:38Aujourd'hui, je n'ai plus rien à prouver ici en France ou en Europe.
03:42Je suis arrivé numéro 1.
03:44Je suis numéro 1 en français, ça fait 2 ans, 3 ans.
03:47Maintenant, je suis numéro 1 en Europe et 90e mondial.
03:50Est-ce qu'aujourd'hui, je peux intégrer l'UFC ?
03:53Je dirais oui à 100 %, mais bon, il y a toujours le mais.
04:00Franchement, je coche toutes les cases.
04:02Je parle super bien anglais, j'ai une histoire à raconter,
04:05je suis spectaculaire.
04:09Dans ma catégorie, c'est rare les KO et moi, j'en ai plein.
04:12Le seul problème, c'est ma situation administrative.
04:15Donc, même si je peux cocher toutes les cases possibles,
04:19mais il y a une case que ce n'est pas moi qui a le stylo pour dire OK.
04:23En ce moment, moi, j'ai le statut réfugié politique,
04:27donc je n'ai pas ni la nationalité française ni la nationalité syrienne.
04:33Mon dossier est arrivé jusqu'à les mains de ministres de l'Intérieur
04:37et boum, il n'y a plus de gouvernement.
04:39Mais je prie de tout mon cœur, si quelqu'un pourra m'aider
04:43et me donner la naturalisation,
04:47peut-être M. le Président pourra m'écouter et me donner la naturalisation
04:52parce que je sais que je peux faire briller la France au plus haut niveau
04:56et ramener la ceinture de l'UFC en France.
05:01Ça, c'est sûr et certain.