Baptême du feu pour le nouveau Premier ministre à l'Assemblée nationale. Ce mardi 17 décembre, François Bayrou, nommé à Matignon vendredi dernier, affronte ses premières « questions au Premier ministre », en attendant la constitution de son gouvernement.
Mayotte, département français dévasté par le cyclone Chido ce week-end, est au coeur de cette séance. Plusieurs questions ont été posées par les députés, notamment sur l'ampleur des dégâts, les réponses humanitaires attendues de l'État, ou encore la reconstruction de l'archipel. François Bayrou a apporté certains éléments de réponse : deux des six usines de traitement de l'eau ont été remises en route, 50% du réseau électrique est à nouveau fonctionnel, et 80% du réseau routier est redevenu accessible.
Le nouveau locataire de l'hôtel de Matignon a fait face à de premières critiques. Plusieurs députés ont fustigé le choix de François Bayrou d'aller à Pau pour présider le conseil municipal plutôt que de se rendre à Mayotte. Le Premier ministre s'est défendu en précisant qu'il avait participé, en visioconférence, à la réunion de crise avec le Président de la République.
Autre grand sujet abordé lors de cette séance : la situation économique du pays et le budget 2025. Certains députés ont interrogé le Premier ministre sur l'orientation de la politique économique que souhaitait prendre François Bayrou. Le nouveau Premier ministre a indiqué qu'il souhaitait faire des économies et promis que la situation budgétaire ne resterait pas « sans réponse ».
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#LCP #QAG #Questionsaugouvernement
Mayotte, département français dévasté par le cyclone Chido ce week-end, est au coeur de cette séance. Plusieurs questions ont été posées par les députés, notamment sur l'ampleur des dégâts, les réponses humanitaires attendues de l'État, ou encore la reconstruction de l'archipel. François Bayrou a apporté certains éléments de réponse : deux des six usines de traitement de l'eau ont été remises en route, 50% du réseau électrique est à nouveau fonctionnel, et 80% du réseau routier est redevenu accessible.
Le nouveau locataire de l'hôtel de Matignon a fait face à de premières critiques. Plusieurs députés ont fustigé le choix de François Bayrou d'aller à Pau pour présider le conseil municipal plutôt que de se rendre à Mayotte. Le Premier ministre s'est défendu en précisant qu'il avait participé, en visioconférence, à la réunion de crise avec le Président de la République.
Autre grand sujet abordé lors de cette séance : la situation économique du pays et le budget 2025. Certains députés ont interrogé le Premier ministre sur l'orientation de la politique économique que souhaitait prendre François Bayrou. Le nouveau Premier ministre a indiqué qu'il souhaitait faire des économies et promis que la situation budgétaire ne resterait pas « sans réponse ».
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NewsTranscription
00:00:00Je vous demande de bien vouloir prendre place.
00:00:05L'ordre du jour appelle les questions au Premier ministre.
00:00:10Il a été convenu, en conférence des présidents, qu'il y aurait une
00:00:15question au Premier ministre par groupe politique, dans l'attente de
00:00:19la composition du gouvernement. Monsieur le Premier ministre, merci
00:00:23de vous prêter au jeu de cette séance de questions au gouvernement.
00:00:26La première question va être posée par madame Laure Lavalette, pour le
00:00:31groupe Rassemblement national.
00:00:41Merci, madame la présidente. Le groupe RN et sa présidente s'associent
00:00:46au deuil national annoncé par le président Macron suite au drame
00:00:50épouvantable que vit le département de Mayotte.
00:00:54Monsieur le Premier ministre, le 7 juillet dernier, par un jeu de
00:00:59désistement indigne d'une démocratie mature, le président de la République
00:01:03a empêché une alternance pourtant largement réclamée par les Français.
00:01:07Alors qu'il prétendait redonner au pays le choix de son avenir, Emmanuel
00:01:11Macron l'a privé d'une majorité claire, au prix de l'instabilité et du
00:01:15chaos que nous subissons aujourd'hui.
00:01:17Ils resteront, lui et ses amis, dans le groupe RN.
00:01:21Nous espérons aussi, parce que c'est l'intérêt fondamental d'un peuple
00:01:26qui ne vous a pas choisi, que votre action soit malgré tout salutaire
00:01:30face aux urgences qui s'amoncèlent. L'urgence pour nos agriculteurs,
00:01:34abandonnées par un gouvernement atal qui n'a pas fait la moitié de ce qu'il
00:01:38avait promis. Nous vous proposons, monsieur le
00:01:41Premier ministre, d'organiser l'examen et le vote d'une loi d'urgence
00:01:45agricole pour les agriculteurs de Mayotte.
00:01:48Nous vous proposons d'organiser l'examen et le vote d'une loi d'urgence
00:01:53agricole d'ici au 31 décembre et de stopper la folie du traité avec le
00:01:57maire Caussure en gelant notre contribution financière à l'Union
00:02:01européenne. L'urgence démocratique.
00:02:03Nous savons que vous partagez notre engagement pour un mode de scrutin
00:02:07proportionnel alliant juste représentativité et stabilité
00:02:10institutionnelle. L'urgence toujours prégnante du
00:02:13pouvoir d'achat et d'une fiscalité plus juste.
00:02:16L'urgence sécuritaire et migratoire qui s'aggrave de jour en jour malgré
00:02:21les postures et les grands mots. Face à cet Himalaya de défis,
00:02:24pouvez-vous décliner devant la représentation nationale les
00:02:27priorités qui seront les vôtres? Vous connaissez nos positions et nos
00:02:30lignes rouges. Vous nous trouverez ouverts aux
00:02:33compromis, hermétiques aux chantages, vigie inépuisable de
00:02:36l'intérêt général. Le 7 juillet dernier, un pouvoir
00:02:39déclinant a créé tant de désespérance.
00:02:41Tâchons à minima de rendre les prochains mois utiles à la France.
00:02:46Je vous remercie.
00:02:48Applaudissements.
00:02:54La parole est à monsieur le Premier ministre.
00:02:56Applaudissements.
00:03:02La parole est à madame la présidente.
00:03:08Madame la députée, d'abord, un mot pour vous dire l'émotion qui est
00:03:16la mienne il y a longtemps, que je n'ai pas pris la parole dans cette
00:03:20assemblée, que j'ai beaucoup aimée, et à laquelle je veux dire quelque
00:03:31chose, c'est l'émotion de respect de la part du gouvernement à l'égard
00:03:35de chacune et chacun de ceux qui siègent sur ces bancs, d'un bout à
00:03:45l'autre de l'échiquier politique, et pour chacun des groupes, parce que
00:03:52je suis partisan acharné du pluralisme en politique.
00:03:59Ce n'est pas parce que nous avons des opinions différentes, parfois des
00:04:05opinions opposées, que nous ne pouvons pas débattre et dialoguer
00:04:09ensemble. Madame la députée, vous avez fait
00:04:13la liste des très nombreux défis qui existent devant nous.
00:04:17Vous avez utilisé une expression que j'avais moi-même employée, c'est un
00:04:24mot pour vous dire l'émotion de respect de la part du gouvernement à
00:04:28l'égard de chacune et chacun de ceux qui siègent sur ces bancs, et
00:04:31parfois des groupes, parce que je suis partisan acharné du pluralisme en
00:04:35politique, et pour chacun des groupes, parce que j'ai fait la liste des
00:04:38très nombreux défis qui existent devant nous.
00:04:41Un Himalaya s'apparaît, comme vous le savez tous, insurmontable.
00:04:44Pourtant, nous devons le surmonter. Spécialement quand nous sommes
00:04:48rappelés par la catastrophe de Mayotte au respect de ce que nous
00:04:52connaissons, de notre compatriotisme à l'égard de tous ceux qui sont
00:04:57atteints par les accidents de la vie, j'imagine qu'on aura tout à l'heure
00:05:02l'occasion de reparler de ce drame de Mayotte.
00:05:07Je sais que vous avez fait respecter, madame la présidente, hier une
00:05:11minute de silence, et donc je m'associe par la pensée,
00:05:16rétrospectivement, à cette minute de silence.
00:05:20Vous avez décrit, madame la députée, les très nombreux obstacles qui
00:05:25sont devant nous. Vous me demandez de les décliner.
00:05:30Je ne suis pas sûr que je déclinerai les réponses, mais je vais vous dire
00:05:34une chose simple. Je ne dissimulerai rien.
00:05:38Je ne laisserai rien sans traitement et sans réponse.
00:05:42Tous les problèmes que vous avez indiqués, qui tiennent à la dépense
00:05:46de l'économie, qui tiennent aux fractures de la société française,
00:05:52j'essaierai de les résoudre. J'essaierai, pour les autres, les
00:05:57fractures, de les résorber. J'essaierai de le faire en tenant
00:06:03compte de chacun des groupes qui siègent sur ces bancs.
00:06:09Je ne fais pas de différence entre les députés.
00:06:13Je pense que qui que ce soit qui soit élu et franchit ce sieuil et
00:06:19siège sur ces bancs a droit au respect et à un traitement équitable.
00:06:25C'est ma vision. Elle n'est pas d'aujourd'hui.
00:06:29Je l'ai défendue longtemps sur ces bancs.
00:06:34Je l'ai défendue à l'extérieur. Pour moi, c'est très important.
00:06:38Quand je dis que je ne laisserai rien de côté, bien entendu, les
00:06:42problèmes que vous avez évoqués, les problèmes de finances publiques,
00:06:46par exemple, nous les traiterons. Je crois avoir montré dans ma vie
00:06:50politique que ces problèmes étaient pour moi essentiels.
00:06:54Madame, il n'y avait pas de questions sur Mayotte.
00:06:58J'imagine qu'il va y en avoir d'autres.
00:07:02Je vous répondrai avec la précision que ce drame mérite.
00:07:08J'ai bien compris les défis.
00:07:12J'ai bien compris l'impératif qui est le nôtre.
00:07:16Je vous promets d'essayer, pas seulement aujourd'hui, de le résoudre
00:07:20avec l'ensemble de la représentation nationale.
00:07:24Je vous remercie.
00:07:26La parole est à monsieur Gérald Darmanin, pour le groupe Ensemble
00:07:30pour la République.
00:07:32Applaudissements
00:07:34...
00:07:40Merci, madame la présidente. Monsieur le Premier ministre, le
00:07:44magnifique archipel qu'est Mayotte pleure.
00:07:49Il pleure ses morts, il pleure la détresse de ses habitants.
00:07:53Il pleure la pauvreté et il pleure sans doute la désolation.
00:07:57Nous, ici, qui aimons Mayotte, magnifique bout de France, du bout
00:08:01du monde, où les Français sont de volonté, nous nous interrogeons.
00:08:05Nous nous interrogeons sur la capacité qu'a notre pays à aider
00:08:09une population manifestement pleine de souffrance.
00:08:13Nous saluons votre engagement dès votre nomination et celle du
00:08:17président de la République pour au plus vite répondre aux urgences.
00:08:21Ma première question est celle des urgences.
00:08:25Comment éviter les pillages? Comment lutter contre les maladies
00:08:29qui vont naître après une crise sanitaire?
00:08:33Comment lutter contre les maladies qui vont naître après une crise
00:08:37sanitaire? Comment lutter contre les maladies
00:08:41qui vont naître après une crise sanitaire?
00:08:45Comment lutter contre les maladies qui vont naître après ces banquets
00:08:49détruits, ces hôpitaux qui ont du mal à fonctionner, ces personnels de
00:08:53soins et de pompiers qui n'arrivent pas à atteindre les blessés?
00:08:57Comment mettre l'eau, l'électricité et la sécurité pour chacun de ces
00:09:01habitants? A plus long terme, comment
00:09:05reconstruire Mayotte, son aéroport, ses infrastructures, ses écoles,
00:09:09ses centres d'accueil? Et puis, il y a très longtemps,
00:09:13les Maorais ont choisi d'être français.
00:09:17Il y a plus de 40 ans, les Maorais ont redit par deux référendums
00:09:21leur volonté d'être français. Aujourd'hui, je sais que par votre
00:09:25voix et celle de votre gouvernement, vous démontrerez qu'ils ont eu
00:09:29raison, car Mayotte, non seulement c'est la France, mais c'est
00:09:33aujourd'hui le plus beau coin de France qui existe.
00:09:37La parole est à monsieur le Premier ministre.
00:09:41Applaudissements
00:09:45Vous avez raison, monsieur le ministre.
00:09:49Le drame de Mayotte, il a frappé une population qui, plus que
00:09:53d'autres, s'est engagée pour la France.
00:09:58J'ai tout à fait en mémoire les visages de ceux qui se sont battus
00:10:04pour Mayotte française et pour Mayotte département français.
00:10:08Et plusieurs d'entre eux étaient mes aînés, mes amis.
00:10:12Marcel Henry, Henri-Jean Baptiste, pour ne parler que de la fin
00:10:16du siècle précédent. C'étaient des hommes qui
00:10:20considéraient que la vocation de Mayotte, c'était d'être ce visage
00:10:24de la France, c'était d'être le visage de l'Europe.
00:10:28La vocation de Mayotte, c'était d'être ce visage de la France
00:10:32là-bas. Ils ont fait confiance.
00:10:36Et ce que nous avons à prouver, c'est qu'ils ont eu raison
00:10:40de faire confiance devant une des tragédies, une des pires
00:10:44tragédies que l'on puisse rencontrer.
00:10:48Alors, vous m'interrogez d'abord sur le bilan.
00:10:52Pour l'instant, le bilan est incertain.
00:10:56J'ai parlé tous les jours et à plusieurs reprises avec
00:11:00le préfet de Mayotte, monsieur Bieuville, à qui je veux
00:11:04rendre hommage, et avec les représentants de l'Etat,
00:11:08qu'ils soient basés à partir de la Réunion
00:11:12ou à Mayotte directement.
00:11:16Le bilan n'est pas encore établi.
00:11:20Le bilan, c'est, aujourd'hui, constaté
00:11:25plus d'une vingtaine de morts,
00:11:29et puis quelque chose comme 200 blessés graves
00:11:33et 1500 blessés
00:11:37qui sont en urgence relative.
00:11:41Ce bilan peut s'alourdir, nous le savons tous.
00:11:45Et nous sommes tous anxieux devant le destin
00:11:49de ceux qui ont été pris dans la tourmente
00:11:53alors qu'ils n'étaient pas protégés contre la tourmente.
00:11:57Au-delà de ce bilan d'urgence,
00:12:01comme vous l'avez dit, il y a la question
00:12:05de la remise en route de la vie à Mayotte.
00:12:09Vous avez parlé de l'hôpital. L'hôpital, c'est
00:12:13quelque 50% qui a retrouvé son activité.
00:12:17Vous avez posé la question de l'eau essentielle
00:12:21et des ministres de l'Outre-mer précédents ont eu à traiter
00:12:25la question de l'eau, monsieur Vigier.
00:12:29Aujourd'hui, il y a
00:12:33deux des usines, deux des six usines
00:12:37ont été remises en route. La question
00:12:42des usines n'étant pas celle des mécanismes
00:12:46de traitement de l'eau, la question des usines essentielles,
00:12:50l'alimentation électrique de ces usines qui permet
00:12:54à ces usines de traitement d'être remises en route.
00:12:58La question de l'électricité, il y a aujourd'hui
00:13:02à peu près 50% du réseau électrique
00:13:06qui a été remis en route. La partie haute tension
00:13:10du réseau n'a pas été détruite.
00:13:14Elle est en état et elle fonctionne. C'est la basse tension
00:13:18qui, selon l'endroit où l'on se trouve,
00:13:22a été plus endommagée.
00:13:26Les services de l'Etat considèrent que d'ici la fin
00:13:30de la semaine, on pourrait atteindre 75% de remise en route
00:13:34du réseau électrique. Le réseau routier
00:13:38n'a pas été gravement atteint. C'est
00:13:42sur la surface des arbres qui sont tombés.
00:13:46On considère aujourd'hui, peut-être ce jugement est-il
00:13:50un peu optimiste, qu'à peu près
00:13:5480% du réseau routier est de nouveau accessible.
00:13:58Vous posez la question à plus long terme
00:14:02de la reconstruction. Pour moi, c'est une question essentielle
00:14:06parce que l'espoir des populations est dans la reconstruction.
00:14:10Le gouvernement va lancer
00:14:14un appel à projet sur des
00:14:18conceptions d'habitations très rapides,
00:14:22préfabriquées, faciles à monter, pratiques à mettre en place
00:14:26et pas trop chères. Je suis persuadé que
00:14:30un grand nombre d'acteurs français, d'entreprises françaises,
00:14:34peut-être même d'écoles d'architecture, vont se passionner
00:14:39pour ces projets qu'il faudra
00:14:43rapidement analyser et choisir.
00:14:47Il y a la question des fonds pour aider tout cela.
00:14:51Il y a des fonds européens qui peuvent être activés,
00:14:55le fonds Restore en particulier. Il y aura la solidarité nationale.
00:14:59Nous sommes là pour ça.
00:15:03Nous sommes là, l'Etat, les pouvoirs
00:15:07publics, pour manifester une aide réelle.
00:15:11Il faut que 10% des foyers de Mayotte soient assurés.
00:15:15Vous voyez la dimension de ce que nous devons faire.
00:15:19L'idée, c'est de mettre en place,
00:15:23comme nous l'avions fait pour Irma,
00:15:27une équipe spécialement dédiée
00:15:31sous une autorité choisie par l'Etat.
00:15:35Dans les prochaines heures, cette décision devrait être prise.
00:15:39C'est ainsi que nous ferons face à ce drame.
00:15:43Les Mahorais font déjà face à ce drame.
00:15:47Ils sont déjà au travail et en train de reconstruire leur île
00:15:51avec toutes les difficultés que nous connaissons.
00:15:55Elles sont d'ordre économique et d'ordre social.
00:15:59Merci beaucoup.
00:16:03La parole est à ma présente, madame la présidente, Mathilde Pannot,
00:16:07pour le groupe La France insoumise.
00:16:11Le cyclone Chido laisse Mayotte dévastée.
00:16:15La France pleure ses bien trop nombreuses vies arrachées au monde.
00:16:19Nos pensées se tournent vers les familles des disparus et vers ceux
00:16:24qui attendent des nouvelles de leurs proches.
00:16:28Nous saluons le courage des secouristes.
00:16:32La situation des survivants est dramatique.
00:16:36Des bidonvilles transformées en cimetières.
00:16:40Plus de 100.000 personnes sont en toit.
00:16:44Un système de santé réduit à néant.
00:16:48La faim et les épidémies menacent. Cette catastrophe n'est pas naturelle.
00:16:52Elle est politique. Politique dans son déroulement
00:16:54d'abord. Depuis, les nombreuses personnes qui
00:16:57ne se sont pas rendues dans les abris de la préfecture par peur d'un
00:17:01choc. Une personne sur trois n'avait déjà
00:17:05pas accès à l'eau potable. 40% des logements étaient des
00:17:09habitats précaires. Le changement climatique ne vient
00:17:13pas de nulle part. Nous ne sommes pas devant le cyclone
00:17:17du siècle. Nous sommes entrés dans le siècle
00:17:21des cyclones, des ouragans et de la montée des eaux.
00:17:25Pourquoi la grande loi de prévention des catastrophes naturelles en
00:17:292018 par Emmanuel Macron n'a-t-elle jamais vu le jour?
00:17:33Pourquoi la délégation interministérielle aux risques
00:17:37majeurs outre-mer, créée en 2019, a-t-elle été dissoute?
00:17:41Pourquoi la commission d'enquête que nous avions obtenue par la voix de
00:17:45Jean-Philippe Niller sur les risques naturels majeurs en outre-mer a-t-elle
00:17:49été sabotée? A cet instant et avant tout, la
00:17:53République doit porter secours par tous les moyens à Mayotte et à ses
00:17:57habitants. A la réunion de crise de l'Elysée
00:18:01pour assumer votre nouveau rôle, le mépris est éprouvé d'autant plus
00:18:05rudement quand la souffrance est là.
00:18:09Le grand poète Aimé Césaire disait que ce n'est pas par la tête que les
00:18:13civilisations pourrissent, c'est d'abord par le coeur.
00:18:17Notre coeur est tout entier avec Mayotte.
00:18:19Nous portons notre solidarité à tous ses habitants.
00:18:21Que tout soit mis en oeuvre pour sortir de ce cataclysme et prévenir
00:18:24l'extrême pauvreté et l'extrême pauvreté.
00:18:26Je vous remercie. La parole est à monsieur le
00:18:29Premier ministre.
00:18:30Applaudissements
00:18:35Madame Pannot, madame la présidente,
00:18:39d'abord, vos mots sont justes sur la situation des Mahorais.
00:18:43Il est vrai que c'est le département le plus pauvre de
00:18:47France et non sans raison. Parce que son développement,
00:18:51le développement de ce département, qui est le dernier à avoir
00:18:55rejoint la France, le développement de ce département a commencé plus
00:18:59tard que les autres. Les conditions socio-économiques,
00:19:03y compris les conditions socio-économiques de cette région du
00:19:07monde, ne sont pas favorables. Je me joins au regret d'une certaine
00:19:11manière que vous avez exprimé, qu'il n'y ait pas eu de
00:19:15prise en compte dans les 30 ans ou 40 ans précédents d'adoption d'un
00:19:20modèle de développement. Après, vous avez eu une petite
00:19:24phrase polémique à laquelle je voudrais répondre.
00:19:28C'est extrêmement simple. J'étais à la réunion de crise
00:19:32avec le président de la République. J'étais à la réunion de crise
00:19:36avec le président de la République. J'étais à la réunion de crise avec
00:19:40le président de la République. J'étais à la réunion de crise
00:19:44avec le président de la République. J'y ai participé de la première
00:19:48à la dernière minute. Simplement, j'y ai participé par
00:19:52visio, comme le ministre de l'Intérieur y a participé par visio
00:19:56depuis l'île de la Réunion. Parce que je suis obligé de vous dire
00:20:00que... Pau, c'est en France. Si j'étais allé...
00:20:04Présidé, si j'étais allé... Si j'étais allé...
00:20:08Si j'étais allé au Conseil des ministres, si j'étais allé
00:20:12au Conseil des ministres, si j'étais allé au Conseil municipal...
00:20:16Il y avait, hier soir, à peu près dans toutes les communes de France,
00:20:20des conseils municipaux pour voter le budget.
00:20:24Si j'avais été dans une mairie du 7e arrondissement ou la mairie de
00:20:28Neuilly, vous auriez considéré, madame, que c'était très bien.
00:20:32Permettez-moi, excusez-moi, pardonnez-moi.
00:20:36que c'était très bien.
00:20:40Permettez-moi.
00:20:42Permettez-moi de vous dire, permettez-moi de vous dire...
00:20:46Permettez-moi de vous dire...
00:20:50Permettez-moi de vous dire...
00:20:54que...
00:20:57qu'il y a une rupture que peut-être vous ne sentez pas.
00:21:01entre la vie de la province et le cercle des pouvoirs à Paris.
00:21:09Madame, ce n'est pas la peine de crier.
00:21:15Nous pouvons avoir des opinions différentes.
00:21:19Je suis de ceux qui pensent que l'on n'a pas le droit
00:21:26de séparer la province et le cercle des pouvoirs à Paris.
00:21:31Vous pouvez vous égosiller, vous pouvez vous égosiller, à Mayotte,
00:21:44il y avait le ministre de l'Intérieur, c'est le président de la République
00:21:48qui dirigeait la réunion de crise et j'y participais.
00:21:52J'ai présidé le conseil municipal de ma ville de 19h à 23h.
00:22:02Je considère que, ce faisant, j'étais aussi à ma place de citoyen.
00:22:07J'ai l'intention de défendre cette idée que la citoyenneté ne se divise pas
00:22:13entre être à Paris et occuper ses responsabilités de citoyen sur le terrain.
00:22:19Je suis d'accord avec vous, ça va être un très grand sujet pour notre
00:22:23avenir. Merci beaucoup.
00:22:25Je vous remercie. La parole est à monsieur le
00:22:29président Boris Vallaud pour le groupe socialiste.
00:22:34Madame la présidente, monsieur le Premier ministre, nos premières
00:22:38pensées vont à nos compatriotes de Mayotte, aux victimes et à leurs
00:22:41familles, ainsi qu'aux services de secours.
00:22:44Je vous remercie. Je vous remercie pour votre
00:22:47soutien. Je vous remercie pour votre
00:22:49solidarité. Je le dis sans esprit de polémique,
00:22:52mais avec gravité, votre place n'était pas à Pau.
00:22:55L'urgence n'était pas au retour du cumul des mandats, mais aux
00:22:58inquiétudes des Françaises et des Français, et d'abord des Mahorais.
00:23:03Votre seul devoir est d'y répondre sans attendre, et le temps près.
00:23:07C'est notre seul devoir d'opposition et d'y veiller, de nous battre pour
00:23:12l'intérêt du pays et d'être utile à leur vie.
00:23:14Notre devoir est de chercher un chemin de stabilité et de progrès,
00:23:18d'être des parlementaires adultes, à la recherche de majorité, texte par
00:23:23texte, fidèles à l'élan de front républicain.
00:23:25Je vous adresse à cet instant une forme d'avertissement républicain
00:23:29solennel. Nous voulons un bon budget au pays.
00:23:32Et vous? Nous voulons parler des retraites.
00:23:35Et vous? Nous voulons avancer sur la question
00:23:38de la vie chère outre-mer, de l'hôpital public, de l'agriculture,
00:23:42de l'école, du narcotrafic, des salaires.
00:23:44Et vous? Nous avions revendiqué un Premier
00:23:47ministre de gauche ouvert au compromis.
00:23:49Vous n'êtes pas de gauche, mais serez-vous ouvert au compromis?
00:23:53Disposez à autre chose qu'à la défense, quoi qu'il en coûte, du
00:23:57bilan d'Emmanuel Macron. Monsieur le Premier ministre, nous
00:24:00avions revendiqué le respect strict du front républicain.
00:24:04Serez-vous bien un Premier ministre affranchi du rassemblement
00:24:07national et de ses idées nauséabondes?
00:24:09Monsieur le Premier ministre, comment entendez-vous obtenir la
00:24:13stabilité dans la justice, avancer dans le sens des Français, sortir
00:24:17de la crise et échapper peut-être à une nouvelle censure?
00:24:21Quelle est votre méthode? Quel est votre calendrier?
00:24:25Quand allons-nous enfin nous mettre au travail, vous mettre au
00:24:29travail? Nous y sommes prêts.
00:24:31Dès aujourd'hui. Et vous?
00:24:34Merci, monsieur le Président Vallaud.
00:24:36Monsieur le Premier ministre, vous avez la parole.
00:24:38Monsieur le Président Vallaud, d'abord, je me joins aux mots qui
00:24:42ont été les vôtres et que je sais sincère, à destination des
00:24:47mahorais et de ceux qui, aujourd'hui, essaient et qui
00:24:51continuent d'essayer d'être des mahorais.
00:24:57A destination des mahorais et de ceux qui, aujourd'hui, essaient et
00:25:03réussissent à leur porter secours.
00:25:05Et cette tonalité qui est unanime dans nos bancs est, à mon sens,
00:25:12très importante pour ceux qui nous écoutent.
00:25:15Après, vous dites, où êtes-vous dans la crise que le pays traverse?
00:25:22Et je l'ai dit, je le répète, aucun des sujets que vous avez
00:25:26traités ne sera mis de côté, aucun ne sera exclu de l'action du
00:25:31gouvernement. Et j'espère, je souhaite,
00:25:34comme vous l'avez fait verbalement, que nous participerons tous à la
00:25:40mise au point des réponses. Ma méthode, c'est celle-là.
00:25:45Et je répète que tous les... C'est pas clair.
00:25:50C'est assez clair.
00:25:53Est-ce que je fais aujourd'hui le discours de politique générale?
00:25:59Non. J'ai l'intention de proposer au
00:26:02président de la République de former le gouvernement, ce que j'espère nous
00:26:06ferons dans les jours qui viennent. Peut-être, je sais, pas seulement
00:26:12j'espère. Nous le ferons dans les jours qui
00:26:15viennent. Et à ce moment-là, il y aura
00:26:18naturellement le débat à l'Assemblée et le discours de politique
00:26:22générale. Et donc, soyez pas véhémentes,
00:26:26madame, dans votre... Voilà, nous allons faire ça.
00:26:30Nous allons faire ça et il y aura réponse à toutes les questions que
00:26:35vous avez posées. Je répète que la réponse sur la
00:26:39question des dépenses publiques, nous devons la trouver ensemble.
00:26:43Je ne laisserai pas la situation budgétaire sans réponse.
00:26:47Mais permettez-moi de vous dire que s'il n'y a pas eu de réponse, c'est
00:26:51parce qu'il y a eu censure. Et ce n'est pas nous qui avons
00:26:57censuré. Vous avez raison de dire en
00:27:03effet que nous avons censuré. Nous avons censuré.
00:27:10Vous avez raison de dire en effet que la censure n'a été acquise que
00:27:15parce qu'il y a eu des votes qui se sont additionnés sur les bancs des
00:27:21uns et sur les bancs des autres. Et donc, la situation dans laquelle
00:27:30nous sommes, la situation dans laquelle nous sommes, objectivement,
00:27:35c'est la conséquence du vote de censure qui a eu lieu.
00:27:39On a des raisons de le conduire, mais c'est la conséquence.
00:27:43Et nous allons réparer cette situation.
00:27:47Et j'espère que nous le ferons en trouvant des chemins d'entente
00:27:53entre le gouvernement et les différentes sensibilités qui
00:27:57formeront le gouvernement et les élus responsables sur vos bancs.
00:28:02Cette certitude, je la garantis devant vous.
00:28:06Est-ce qu'on sera d'accord sur tout?
00:28:08Non, sûrement pas. Je ne vois pas sur quelles
00:28:12décisions l'ensemble des bancs de l'Assemblée nationale pourraient
00:28:16être du même avis. Mais je suis certain, monsieur le
00:28:22président Vallaud, peut-être est-ce de l'optimisme irréaliste,
00:28:29peut-être est-ce de l'optimisme irréaliste.
00:28:33Je suis certain que le chemin existe pour que les uns fassent un pas
00:28:37et les autres un autre. On ait au moins la certitude qu'on
00:28:41s'approche un peu plus du consensus qu'il faudrait.
00:28:47Voilà. Ne vous...
00:28:51N'entrez pas en colère les uns sur les autres.
00:28:55Il faut que vous sachiez que les Français ne vous entendent pas pour
00:28:59des raisons qui tiennent au micro. Je serai à ce rendez-vous, monsieur
00:29:03le président Vallaud.
00:29:05Merci beaucoup, monsieur le Premier ministre.
00:29:09La parole est à présent à monsieur Vincent Jeanbrun pour le groupe
00:29:13droite républicaine.
00:29:18Merci, madame la présidente. Je veux d'abord dire solennellement
00:29:22au nom du groupe et du président Laurent Wauquiez toute notre
00:29:25solidarité avec Mayotte et ses habitants.
00:29:28Nous sommes de tout coeur avec nos compatriotes.
00:29:31Ma question s'adresse à monsieur le Premier ministre.
00:29:35Je me rappelle de ces mots. Nous ne pouvons pas continuer...
00:29:42Je me rappelle de ces mots. Nous ne pouvons pas continuer...
00:29:51Nous ne pouvons pas continuer à creuser le déficit de la France et à
00:29:55augmenter la dette de notre pays comme nous le faisons.
00:29:58Ces mots, ce sont les vôtres. Vous les avez prononcés il y a 17
00:30:02ans lors de la campagne présidentielle de 2007.
00:30:05Déjà à l'époque, vous dénonciez à juste titre le dérapage de nos
00:30:09comptes publics. A l'époque, nous avions 1200
00:30:12milliards de dettes. Aujourd'hui, c'est deux fois plus.
00:30:15A l'époque, la dette s'élevait à 66% du PIB.
00:30:18Aujourd'hui, c'est deux fois plus. Pendant que la France insoumise et
00:30:22le Rassemblement national fêtent main dans la main la chute du
00:30:26gouvernement, ce sont les Français qui payent la note.
00:30:29Elle est lourde. La censure du gouvernement n'a pas
00:30:33censuré nos déficits. La censure n'a pas effacé notre
00:30:37dette, dont les intérêts sont supérieurs au budget de la défense
00:30:41et bientôt supérieurs au budget de l'éducation.
00:30:44La facture de la censure est bien réelle.
00:30:47Nos agriculteurs le savent malheureusement.
00:30:49Quand la France voit sa note dégradée, ce sont les Français qui
00:30:52voient leurs impôts augmenter. La première tâche de votre
00:30:56gouvernement sera de faire voter un budget.
00:30:58Ce ne sera pas simple, mais c'est vital.
00:31:00Avec le groupe La Droite Républicaine, nous sommes convaincus
00:31:03que dans un pays qui détient le record des prélèvements obligatoires
00:31:07et celui des dépenses publiques, notre priorité doit être de faire
00:31:11des économies. Tous les gouvernements en parlent
00:31:13depuis 15 ans. Aucun n'a eu le courage de le faire.
00:31:15Il est temps. Ayons cette audace d'assumer que
00:31:17l'on peut faire mieux avec mon groupe.
00:31:19Nous avons fait des propositions en ce sens.
00:31:21Entendez-nous. Réduisons le train de vie de l'Etat.
00:31:23Débureaucratisons. Revalorisons le son de travail.
00:31:25Bref.
00:31:30La parole est à monsieur le Premier ministre.
00:31:37Madame la présidente, il semble que j'ai oublié de vous saluer dans
00:31:43une réponse précédente. Je vous réitère ce salut initial.
00:31:54Monsieur le député Jean Brun, vous avez dit quelque chose qui est à
00:31:59mes yeux très important et qui explique les combats que j'ai menés
00:32:03sur la question des finances publiques, sans être à l'époque
00:32:07totalement entendu par tous les bancs de cette Assemblée.
00:32:13C'est très important parce que je considère que la question de la
00:32:19finance publique n'est pas une question financière seulement,
00:32:25n'est pas une question économique seulement.
00:32:27C'est une question morale. Nous ne pouvons pas passer d'année
00:32:35en année, de décennie en décennie, comme nous le faisons
00:32:39immémorialement, nous ne pouvons pas passer sous silence la lâcheté
00:32:45qui est la nôtre d'entretenir nos dépenses courantes en empruntant
00:32:51sur le dos des générations futures. Je considère pour ma part que ceci
00:32:57n'est pas digne de parents, de pères de familles et de citoyens.
00:33:01Est-ce que la réponse est facile à trouver?
00:33:03Elle aurait été trouvée depuis longtemps.
00:33:05Comme vous l'avez rappelé, ce débat que j'ai animé en 2007,
00:33:11il a donné ensuite lieu à un endettement important à partir de la
00:33:17crise de 2008. C'était votre courant politique
00:33:25qui était en responsabilité principale.
00:33:27Il y a eu cette succession de crises que nous avons vécues.
00:33:31Les gilets jaunes, et puis la crise de la COVID-19.
00:33:39Et puis la guerre. Et puis l'inflation.
00:33:47Et avouer que cette cascade de crise n'était pas tout à fait anodine.
00:33:53Et vous avez fini sur une idée, c'est qu'il faut faire des économies.
00:33:57Et vous avez raison de dire qu'il n'y aura pas de redressement sans faire
00:34:01des économies. Que c'est une responsabilité,
00:34:05que c'est une responsabilité, que c'est une responsabilité.
00:34:09Sur tous ces bancs partagés, je plaide pour qu'on prenne conscience
00:34:15du fait de l'exécutif et de ceux qui supplient l'exécutif de dépenser
00:34:21plus, ce qui arrive assez souvent. Je plaide pour que nous considérions
00:34:27ou comprenions que nous sommes en situation de co-responsabilité.
00:34:32Je crois que c'est possible.
00:34:39Merci beaucoup, monsieur le Premier ministre.
00:34:43La parole est à présent à monsieur Stéphane Gustave.
00:34:47Monsieur le Premier ministre, la situation à Mayotte est tragique
00:34:51et insoutenable. Le cyclone Shido a laissé derrière
00:34:55lui un territoire de la République en ruine.
00:34:59C'est une crise humanitaire sans précédent qui bouleverse la nation.
00:35:03Des habitations éventrées, des corps retrouvés sous les décombres,
00:35:07des vies brisées. Le bilan humain partiel est
00:35:11dorénavant dramatique. Le définitif s'annonce encore bien
00:35:16pire. Potentiellement, des milliers de
00:35:20vies, sans papier ou non, qui s'éteignent, même si ces corps
00:35:24restent enterrés sous la boue, même s'ils deviennent des fantômes
00:35:28administratifs, à jamais, ils continueront à hanter notre histoire
00:35:32nationale. Je tiens à saluer le courage et le
00:35:36dévouement des secours mobilisés sur place.
00:35:40Tous les bénévoles incarnent la solidarité et l'engagement de la
00:35:44République dans l'épreuve. Mais ce drame frappe le département
00:35:48le plus pauvre de la République. A Mayotte, il manquait déjà tout
00:35:52avant le cyclone. Pas d'eau potable, un seul
00:35:56bâtiment, des conditions de vie et des habitants souvent indignes.
00:36:00Le risque d'épidémie est bien réel. Sans eau, sans soins et sans
00:36:04abris, comment assurer la survie des sinistrés?
00:36:08Le cyclone n'est pas une exception. C'est l'incarnation de la crise
00:36:12climatique. Les catastrophes se reproduiront
00:36:16encore et encore. Ce sont les plus vulnérables qui
00:36:20paieront le prix lourd. Pendant que Mayotte pleure ses
00:36:24victimes, la situation est inacceptable.
00:36:28Que vous ayez privilégié un conseil municipal, monsieur le
00:36:32Premier ministre, plutôt que de vous rendre sur place.
00:36:36Ce choix vous engage. Que doit penser le peuple maorais
00:36:40d'un gouvernement qui regarde ailleurs pendant qu'il souffre?
00:36:44Ces propos sont choquants. Instrumentaliser une tragédie pour
00:36:48faire de la politique est indigne de nos valeurs républicaines.
00:36:52Qu'en comptez-vous vous rendre à Mayotte?
00:36:56Quelles mesures allez-vous prendre pour prévenir les épidémies?
00:37:00Quelle action concrète...
00:37:04Merci, monsieur le député. Merci de respecter le temps de
00:37:08parole qui est le vôtre. La parole est à monsieur le
00:37:12Premier ministre.
00:37:16Madame la présidente, monsieur le député,
00:37:20je répète que, comme l'expression de tous les groupes, vos mots sur
00:37:24les Maorais, sensibles et justes, méritent d'être soutenus et
00:37:28partagés. Vous dites que le gouvernement
00:37:32n'était pas à Mayotte. Ce n'est pas exact.
00:37:36Il y avait deux ministres, le ministre de l'Intérieur et le
00:37:40ministre de l'Education. Il y a eu des discussions
00:37:44à Mayotte et le président de la République a annoncé qu'il irait à
00:37:48Mayotte. Il n'est pas d'usage que le
00:37:52Premier ministre et le président de la République quittent en même temps
00:37:56le territoire national. Surtout que, disons-le humblement,
00:38:00j'ai la responsabilité de proposer au président de la République un
00:38:04nouveau gouvernement. Il n'est pas à Mayotte.
00:38:08Il n'est pas à Mayotte. Il n'est pas à Mayotte.
00:38:12Il n'est pas à Mayotte. Je le ferai dans les délais les
00:38:16plus rapides comme nous en sommes d'accord avec le président de la
00:38:20République. Ce qui a effleuré comme situation
00:38:24ne doit pas être éludé. Il y a, à Mayotte, en plus du
00:38:30drame que nous vivons, une déstabilisation qui dure depuis
00:38:36en plus du drame que nous vivons, une déstabilisation qui dure depuis
00:38:41des années et qui tient à ce que des afflux de population sont vécus
00:38:47par la population mahoraise, pourtant, avec des origines proches
00:38:53ou semblables, avec religion proche ou semblable, avec langue proche
00:38:57ou semblable, il y a des afflux de population qui sont très mal vécus.
00:39:01Est-ce que nous avons su le réguler? Non.
00:39:04On peut le rappeler sans polémique. On n'est pas obligé de s'entre
00:39:10accuser. C'est une situation sociale,
00:39:14appelons-la par son nom, qui est une situation critique.
00:39:19A cela aussi, nous devons apporter des réponses.
00:39:21A cela aussi, nous devons être attentifs.
00:39:24Parce que les Mahorais, eux, sont, pour une grande partie de la
00:39:28population, profondément déstabilisés par ce qu'ils ressentent
00:39:34comme une injustice dans leur propre espace de vie.
00:39:39Je n'ai pas l'intention de l'oublier non plus, sans en faire
00:39:43en aucune manière une question d'accusation réciproque, parce qu'une
00:39:48vie vaut une vie. Mais le sentiment de la population
00:39:54est qu'une vie vaut une vie. C'est ce que nous voulons, c'est
00:39:58que nos compatriotes Mahorais méritent d'être pris en compte.
00:40:02Ce qui nous a manqué, c'est la capacité de régulation.
00:40:06C'est très important pour notre avenir.
00:40:08C'est peut-être un sujet que nous devrons encore traiter ensemble.
00:40:13Je vous remercie, monsieur le Premier ministre, la parole est à
00:40:16présent à monsieur Philippe Vigier, pour le groupe Démocrate.
00:40:19Merci, madame la présidente. Monsieur le Premier ministre,
00:40:22l'archipel de Mayotte a été dévasté, la France est en deuil, et
00:40:27je crois que cela exige de chacun un comportement à la hauteur et qu'il
00:40:31ne laisse pas de place à la polémique.
00:40:34Il y a deux mots qui reviennent immédiatement.
00:40:38D'abord, le mot urgence. Confirmez-nous que, comme c'est le
00:40:42cas depuis vendredi soir, tous les moyens de l'Etat, des collectivités,
00:40:46des départements, des communes de Mayotte, sont mobilisés, les
00:40:50sauveteurs, la réserve sanitaire, bref, tous ceux qui sont en
00:40:54capacité d'accueillir les blessés, de soigner, de rétablir l'eau, de
00:40:59rétablir l'électricité, bref, de faire en sorte que la vie puisse
00:41:02reprendre. Mais l'heure aussi, monsieur le
00:41:05Premier ministre, c'est à l'espoir et à l'exigence.
00:41:08Vous avez bien voulu rappeler tout à l'heure que, sous l'autorité d'Elisabeth
00:41:12Borne et Gérald Darmanin, on avait commencé à régler la crise de l'eau.
00:41:16Il nous faut, mes chers collègues, pour le logement, tout rebâtir, et
00:41:20j'espère qu'il n'y aura plus de recours lorsqu'on devra détruire des
00:41:24bidonvilles, comme on l'a fait courageusement avec Gérald Darmanin.
00:41:27Il nous faut pour les enfants des écoles, 20.000 enfants non
00:41:30scolarisés à Mayotte, 20.000 enfants non scolarisés, qu'on soit à la
00:41:34hauteur des enjeux. Il nous faut pour l'eau, continuer
00:41:38ce que nous avons démarré. Il nous faut pour l'hôpital, donner
00:41:41à Mayotte les moyens afin d'éviter les évacuations sanitaires vers la
00:41:44Réunion. Il nous faut pour le secteur
00:41:46économique, trouver les moyens à l'encore de faire en sortie les
00:41:49filières. Il nous faut aussi pour la
00:41:51convergence des droits sociaux. A Mayotte, un RMI n'a pas la même
00:41:56somme que dans l'Hexagone. Le SMIC n'est pas le même que dans
00:41:59l'Hexagone. Alors, êtes-vous prêts, monsieur le
00:42:02Premier ministre, à nommer un délégué interministériel à
00:42:05reconstruction, comme on l'a fait pour Irma, lorsqu'il s'est abattu
00:42:08sur Saint-Martin et Saint-Barthélemy?
00:42:10Êtes-vous prêts à faire voter ici même une loi de programmation
00:42:13pluriannuelle pour que derrière les motions, il y ait l'espoir?
00:42:16L'espoir, c'est dire à Mayotte que vous êtes français, on vous aime,
00:42:19il y aura les moyens pour vous.
00:42:21Merci beaucoup, mon cher collègue. La parole est à monsieur le Premier
00:42:24ministre.
00:42:25Madame la présidente, monsieur le ministre Vigier, vous avez souligné
00:42:43l'action qui avait été entreprise par le gouvernement auquel vous
00:42:47apparteniez, sous l'autorité d'Elisabeth Borne.
00:42:49Avec Gérald Darmanin comme ministre de l'Intérieur, pour résoudre la
00:42:53première crise hydrique. L'action que vous avez conduite a
00:42:57permis de passer le cap. On s'est inspiré, le gouvernement
00:43:01s'est inspiré de cette action pour la mise en place d'un pont aérien
00:43:05avec des avions gros porteurs qui ne vont pas tarder, qui sont sur le
00:43:09point d'arriver à Mayotte. C'est une action qui a permis de
00:43:13des avions gros porteurs qui ne vont pas tarder, qui sont sur le point
00:43:17d'arriver à Mayotte. Avec des bateaux qui vont prendre en
00:43:21charge des stocks de conteneurs importants d'eau et de nourriture.
00:43:25L'action que vous avez conduite a aidé.
00:43:29Vous avez rappelé que vous aviez mis en place un comité
00:43:33interministériel pour agir. La décision a été prise hier soir
00:43:37sous l'autorité du président de la République.
00:43:41Je veux vous rassurer sur un point.
00:43:45Vous demandez où sont les personnels qui doivent rejoindre.
00:43:49450 ont déjà rejoint. Plus de 800 sont sur le point
00:43:54d'être mobilisés et vont rejoindre à nouveau.
00:43:58Très important est le sujet de la reconstruction.
00:44:02J'ai indiqué que l'appel à projet qui mène à Mayotte, c'est un projet
00:44:06qui est très important. Il s'agit d'un appel à projet qui
00:44:10est très important. L'appel à projet qui me paraissait
00:44:14nécessaire va être lancé. Je crois que l'assurance que
00:44:18l'Etat est là, déjà en place, que les progrès de remise en route du
00:44:22réseau électrique et du réseau de télécommunication est en cours de
00:44:26prise en main, et les moyens nécessaires que vous avez évoqués
00:44:30traiter de ces questions par des lois pluriannuelles d'investissement
00:44:34et de services publics. C'est cette ligne-là que je crois
00:44:38qu'il est nécessaire de suivre pour que personne ne doute de la volonté
00:44:42de l'Etat. Je vous remercie.
00:44:46Je vous en prie.
00:45:00Merci beaucoup, monsieur le Premier ministre.
00:45:03La parole est à présent à monsieur le président Stéphane Lenormand,
00:45:08pour le groupe Libertés indépendant Outre-mer et Territoires.
00:45:12Merci. Je porte ici au nom du groupe
00:45:16Latte la question de la députée de la Première circonscription de
00:45:20Mayotte, estelle Youssoupha. Je porte ici ce cri du coeur.
00:45:25Je porte ici ce cri du coeur.
00:45:28Trois jours après le passage du cyclone, Mayotte est méconnaissable, il ne reste plus
00:45:36rien de l'île.
00:45:37Elle est détruite à 90%, y compris les habitations ondures.
00:45:40Ses habitants ont été déjà durement éprouvés, ils se retrouvent sans eau, sans électricité,
00:45:46sans médicaments, sans nourriture, sans aucune possibilité, bien souvent, de communication.
00:45:50Des familles entières demeurent sans nouvelles de leurs proches.
00:45:54La peur et le chaos vont s'installer, les pillages ont débuté, nous craignons un exode
00:45:59des fonctionnaires vers l'Hexagone, faute de conditions de vie minimales rapidement
00:46:03rétablies.
00:46:04Mayotte est aujourd'hui défigurée, dévastée, anéantie, monsieur le Premier ministre.
00:46:09Mayotte crie au secours, Mayotte est en détresse.
00:46:12Les rares structures publiques sont détruites, les bidonvilles rasées, les défunts sont
00:46:17enterrés à la hâte.
00:46:18Pourtant, hier, alors que se tenait une réunion de crise cruciale pour Mayotte, vous avez
00:46:23préféré présider le conseil municipal de Pau.
00:46:26Un choix qui peut évoquer l'indifférence et le mépris pour une population en danger.
00:46:30Comment justifier auprès d'elle ce sentiment d'abandon et d'urgence absolue ?
00:46:35Monsieur le Premier ministre, qu'en prendrez-vous enfin la pleine mesure de cette catastrophe
00:46:38humanitaire ?
00:46:39Quand déclarerez-vous l'état d'urgence et débloquerez-vous les fonds exceptionnels
00:46:44pour aider au plus vite cette population ?
00:46:46Quand allez-vous enfin reprendre à l'appel de Mayotte ?
00:46:50Monsieur le Premier ministre, nous avons été capables de reconstruire Notre-Dame
00:46:53en moins de cinq ans.
00:46:54C'est notre défi moral humain de reconstruire Mayotte mieux, autrement, plus rapidement.
00:47:01Merci beaucoup, Monsieur le Président.
00:47:04La parole est à Monsieur le Premier ministre.
00:47:09Madame la Présidente, Monsieur le Président, je sais bien que l'art de la pédagogie, c'est
00:47:18la répétition.
00:47:19Pour l'avoir pratiquée assez longtemps et souvent.
00:47:22Et donc, je vous répète que je participais à la réunion de crise autour du président
00:47:27de la République.
00:47:28Comme il arrive à beaucoup d'entre nous, je l'ai fait par visio et cette réunion a
00:47:35été fructueuse et précise dans les décisions qu'elle a prises.
00:47:41Je partage l'expression qui est la vôtre.
00:47:46On a été capables magnifiquement de reconstruire Notre-Dame en cinq ans.
00:47:51On a moins de temps que ça encore pour reconstruire, rendre à Mayotte, rendre à ses habitants
00:48:02des conditions décentes de vie et de logement.
00:48:08Ça ne pourra se faire que par un effort national, comme l'effort national a commencé à être
00:48:15déployé aujourd'hui.
00:48:16Je veux rappeler que pour les difficultés des hôpitaux, un hôpital de campagne militaire
00:48:22est en train d'être mis en place et d'être installé, de manière que les réponses sanitaires
00:48:28puissent être apportées.
00:48:30Et comme l'a rappelé hier la ministre de la Santé, madame Darieusec, nous avons pu
00:48:37évacuer les malades les plus en situation critique, notamment pour la dialyse.
00:48:43Nous avons pu les évacuer sur la Réunion pour que leur traitement ne soit pas interrompu.
00:48:49Ceci va nécessiter un effort de réflexion, de programmation et de financement qui implique
00:48:57tous les groupes de cette Assemblée et tous les banques qui la composent.
00:49:01Nous n'y arriverons pas si nous nous laissions entraîner à faire ça les uns contre les
00:49:07autres.
00:49:08Je suis persuadé que ce type de catastrophe montre que l'unité nationale est une condition
00:49:13du redressement.
00:49:14Merci beaucoup.
00:49:15La parole est à madame Félicie Gérard pour le groupe Horizon.
00:49:23Merci madame la présidente.
00:49:26Le groupe Horizon et l'indépendance s'associent évidemment aux pensées et hommages exprimés
00:49:30pour nos compatriotes de Mayotte.
00:49:32Monsieur le Premier ministre, il y a deux semaines, la censure du gouvernement de Michel
00:49:37Barnier a plongé notre pays dans l'inconnu.
00:49:39De loi d'urgence en décret inédit, l'appareil d'Etat se met en marche pour permettre à
00:49:44notre pays de continuer à tourner, mais aucune des urgences budgétaires n'est aujourd'hui
00:49:48réglée.
00:49:49Nos entreprises sont dans l'inconnu la plus totale.
00:49:52Les commandes s'effondrent, elles ne peuvent rien prévoir, rien anticiper de ce que sera
00:49:56l'année à venir.
00:49:57Sans annonce concrète dès maintenant, les plans de licenciement ne feront que s'intensifier
00:50:03dès janvier.
00:50:04Des pans entiers de notre économie s'effondrent dans une crise historique.
00:50:09Je pense, entre autres, au secteur du bâtiment, de l'automobile ou de l'agriculture qui
00:50:14attendent des réponses d'urgence.
00:50:15Sans oublier nos collectivités locales qui se demandent si elles pourront continuer à
00:50:20agir dans de bonnes conditions en 2025.
00:50:22Évidemment, ces difficultés ne datent pas de la censure, mais la censure ne fait qu'aggraver
00:50:27la situation.
00:50:28Monsieur le Premier ministre, les cris d'alerte de nos chefs d'entreprise, de nos élus locaux,
00:50:33des Français qui se lèvent tous les matins pour aller travailler et faire tourner notre
00:50:37pays se multiplient.
00:50:38Tous nous demandent de donner un cap à notre pays.
00:50:41Baisser le déficit et la dette de notre pays doit être la priorité absolue des prochains
00:50:47mois.
00:50:48Nous devons doter notre pays d'un budget de redressement.
00:50:51Plus de 60 milliards d'euros sont à trouver pour 2025.
00:50:54Aucun sujet ne doit être évité.
00:50:56Aucune ligne rouge ne doit être édictée.
00:50:59Mais si certains pensent qu'il suffit de taxer toujours plus, aux groupes horizons
00:51:03et indépendants, nous considérons que la priorité doit être avant tout de baisser
00:51:07nos dépenses publiques.
00:51:08Monsieur le Premier ministre, comment comptez-vous mener ce redressement budgétaire ? Quelles
00:51:15seront vos cibles de baisse de déficit et de baisse de dette ? Quelle sera la méthode
00:51:19et le calendrier ? Je vous remercie.
00:51:22Merci beaucoup, madame la députée.
00:51:25La parole est à monsieur le Premier ministre.
00:51:30Merci, madame la présidente.
00:51:32Madame la députée, je partage votre préoccupation.
00:51:38Je n'ai jamais cru que c'était dans la fiscalité que se trouvait la réponse à
00:51:45tous les problèmes du pays.
00:51:46Car si c'était le cas, si la prospérité, la croissance et pour tout dire le bonheur
00:51:57d'un pays était indexée sur la fiscalité, nous serions aujourd'hui le pays le plus
00:52:01heureux du monde.
00:52:02Je crois à la nécessité de l'assainissement, mais je crois qu'elle ne peut être que progressive
00:52:16et que nous entrons dans une phase qui doit nous permettre, étape par étape, de revenir
00:52:23à un équilibre plus sain.
00:52:25J'avais défendu souvent, notamment sur la question du financement des retraites, l'ignorance
00:52:31dans laquelle nos compatriotes étaient tenus, parce qu'on leur annonçait que ce financement
00:52:38des retraites était équilibré et même légèrement excédentaire.
00:52:45Je n'ai jamais cru cela.
00:52:49Je pense aussi que, naturellement, le souci de justice doit être pris en compte.
00:52:53La fiscalité ne s'accommode pas d'un sentiment d'injustice.
00:52:59C'est tout cela que nous allons avoir à traiter.
00:53:03Je ne crois pas que ce soit uniquement par des impôts supplémentaires.
00:53:08Je pense nécessaire qu'on envisage des économies, mais je sais que cet équilibre-là est nécessaire
00:53:14à la société française.
00:53:16Merci beaucoup, monsieur le Premier ministre.
00:53:19La parole est à madame Méréana Red Arbelo pour le groupe GDR.
00:53:28Monsieur le Premier ministre, une dévastation totale, un silence assourdissant.
00:53:33À Mayotte, une catastrophe naturelle se transforme en tragédie humanitaire.
00:53:38La violence du cyclone Shido, mais aussi la grande pauvreté de la population et l'extrême
00:53:44précarité de l'habitat font craindre à de très lourdes pertes en vie humaine.
00:53:48Mayotte est meurtrie, la France est en deuil.
00:53:52Une course contre la menthe a commencé, contre la soif, contre la faim, contre le choléra
00:53:58et toutes les menaces épidémiques, contre les traumas et tous les dangers post-cycloniques.
00:54:03Porter secours à l'ensemble de la population sinistrée est une priorité nationale.
00:54:08Elle devrait être votre priorité prioritaire, monsieur le Premier ministre.
00:54:12Dans un des plus grands déserts médicaux français, l'hôpital de Mayotte et son personnel dévoué ne peuvent faire face.
00:54:19Le CHU de la Réunion réceptionne les évacués sanitaires.
00:54:22Des équipes médicales sont arrivées sur place.
00:54:25Mais en quelques heures, absolument tout est devenu extrêmement critique à Mayotte,
00:54:31particulièrement l'accès à des lieux d'accueil, à l'eau potable, aux soins et aux réseaux de télécommunication.
00:54:38C'est pourquoi il faut mobiliser tous les secours au niveau international.
00:54:42La France a-t-elle sollicité l'OMS, les grandes ONG ?
00:54:45A-t-elle prévu d'augmenter les moyens de la plateforme internationale de la Croix-Rouge de l'Océan Indien ?
00:54:51A-t-elle fait appel aux navires de secours des pays voisins ?
00:54:55Toutes les solidarités, à l'oeuvre et à venir, doivent se conjuguer dès à présent avec l'engagement entier de l'Etat
00:55:01pour que soit enfin lancée une véritable politique de développement en lien avec les Comores et tout leur environnement régional.
00:55:08Monsieur le Premier ministre, la tragédie de Mayotte en appelle à la responsabilité de l'Etat
00:55:14pour venir en secours à tous, avec la plus grande détermination, sans aucune distinction.
00:55:21Chaque vie compte.
00:55:23Merci beaucoup, madame la députée. La parole est à monsieur le Premier ministre.
00:55:31Madame la Présidente, vous avez abordé dans votre question la question sanitaire.
00:55:36Il se trouve qu'en effet, la crainte des épidémies est liée à la situation que nous connaissons aujourd'hui.
00:55:47Vous voyez bien les composantes que vous avez très bien indiquées de la situation avec des victimes,
00:55:56avec des systèmes d'assainissement de l'eau en difficulté, et tout cela compose un paysage ou en tout cas multiplie les risques.
00:56:06C'est pourquoi nous avons demandé que se constituent des stocks de vaccins
00:56:11qui sont en train d'être mis en place pour une conservation optimale à la Réunion et immédiatement projetable à Mayotte.
00:56:23Le sentiment de gravité et de responsabilité que vous avez exprimé, je veux le saluer.
00:56:30C'est le nôtre et je suis sûr que les Mahorais le partagent. Merci.
00:56:33Merci beaucoup, monsieur le Premier ministre. Madame la députée.
00:56:39La solidarité nationale, c'est bien. La coopération internationale dans ce contexte, c'est mieux.
00:56:45Merci beaucoup. La parole est à madame Anan Mansouri pour le groupe UDR.
00:56:51Merci, madame la présidente. Le groupe UDR s'associe au deuil national et transmet tout son soutien fraternel aux habitants et aux secours à Mayotte.
00:56:59Monsieur le Premier ministre, tout d'abord, le groupe UDR vous souhaite la bienvenue dans vos nouvelles fonctions ici à l'Assemblée nationale.
00:57:05Fidèle à notre esprit de responsabilité, vous le savez, nous refusons toute censure a priori, contrairement à la gauche.
00:57:11Toutefois, le cadre de notre constitution, hérité du général de Gaulle, nous garantit des moyens d'action pour défendre les intérêts du peuple et c'est ce que nous ferons.
00:57:19Nous avons donc trois questions majeures qui sont aussi nos lignes rouges.
00:57:23Premièrement, allez-vous rompre avec la logique budgétaire socialiste du précédent gouvernement qui prévoyait de racketter les Français avec 40 milliards d'euros d'impôts ?
00:57:33Ensuite, nous sommes convaincus que les économies doivent se faire dans les dépenses de l'Etat et non dans les poches des Français.
00:57:40Il y a plus de 20 ans, avant même que je ne naisse, monsieur le Premier ministre, vous parliez déjà du fardeau de la dette.
00:57:46Alors, le visionnaire que vous êtes osera-t-il desserrer l'étau qui étouffe notre économie et hypothèque l'avenir des générations futures et de la mienne ?
00:57:54Enfin, la question de l'immigration de masse ne peut plus être mise sous le tapis comme le voudrait la gauche.
00:58:00Au moins pour Claire Géronimy, victime d'une agression par un OQTF qui a su trouver la force de témoigner de l'horreur qu'elle a endurée,
00:58:06mais aussi pour Lola, Thomas, Philippine, Nicolas et tous nos compatriotes que la France n'a pas su protéger, tués par notre laxisme d'Etat.
00:58:14Alors, monsieur le Premier ministre, allez-vous répondre à cet appel des Français qui veulent que vous les protégiez ?
00:58:20Allez-vous, oui ou non, céder au chantage de la gauche en renonçant à cette loi immigration ?
00:58:25En attendant, sachez que les Français sont lassés des demi-mesures. Ils attendent des réponses claires et des actions décisives pour l'avenir de notre pays. Je vous remercie.
00:58:32Merci beaucoup, madame la députée. La parole est à monsieur le Premier ministre.
00:58:38Madame la présidente, merci, madame la députée, de votre mot de bienvenue. Il est sympathique et, pour moi, chaleureux.
00:58:56Vous demandez... Alors, je dois dire ensuite que l'accusation de socialisme pour le gouvernement qui m'a précédé n'était pas tout à fait arrivée jusqu'à ma conscience.
00:59:09Mais... Et donc, c'est une occasion pour moi de saluer Michel Barnier qui a eu le courage d'occuper les mêmes responsabilités.
00:59:23Et je vous promets que je ne le taxerai pas de socialisme pour ne faire de peine ni sur les uns ni sur les autres de ces bancs.
00:59:37Est-ce que la question de l'immigration préoccupe nos concitoyens ? Oui. Est-ce que nous pouvons la traiter sur des données objectives en essayant de trouver une ligne de conduite ? Je crois que oui.
00:59:51Et donc, je serai naturellement heureux, à cette tribune, dans quelques jours, quand le gouvernement sera formé, de défendre un point de vue.
01:00:00Est-ce que ce point de vue fera l'unanimité absolue ? Je n'en suis pas sûr. Mais je crois qu'il sera de bonne foi et qu'il pourra être analysé comme tel.
01:00:08Et nous avons besoin de cette bonne foi en même temps que de la mobilisation de tous, comme c'est le cas pour Mayotte, que nous avons longuement traité aujourd'hui.
01:00:18Ce qui me permet de ne pas oublier de saluer Tani Mohamed Sohili, membre du gouvernement et élu de Mayotte, que nous n'avons pas nommé et qui mérite peut-être nos encouragements et nos applaudissements.
01:00:32Merci à tous.
01:00:34Merci beaucoup Monsieur le Premier ministre. La séance des questions au gouvernement est terminée. La séance est levée. Merci à tous.