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GRAND DÉBAT / François Bayrou : les débuts compliqués du Premier ministre à l'Assemblée

« Le récap » par Valérie Brochard

Tout juste nommé Premier ministre, François Bayrou fait l'objet de vives critiques quant à sa réaction face aux conséquences désastreuses du cyclone Chido à Mayotte. Le lundi 16 décembre 2024, le patron du Modem a préféré défendre le cumul des mandats lors d'un déplacement à Pau à l'occasion d'un conseil municipal plutôt que de porter son attention sur Mayotte. Auprès des conseillers municipaux, il affirme pourtant suivre de près, à distance, la crise qui percute Mayotte et ce, aux côtés du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. Il s'est justifié devant les députés à l'occasion de la première séance de questions au gouvernement, le mardi 17 décembre. « Pau, c'est en France », « on n'a pas le droit de séparer la province et le cercle des pouvoirs à Paris » a-t-il martelé. Son argument n'a pas fait l'unanimité auprès des élus. Le nouveau locataire de Matignon parviendra-t-il à faire mieux que son prédécesseur Michel Barnier ?

Invités :
- Philippe Vigier, député « Les démocrates » d'Eure-et-Loir,
- Ayda Hadizadeh, députée socialiste du Val-d'Oise,
- Thibault Bazin, député « Droite républicaine » de Meurthe-et-Moselle,
- Corinne Lhaïk, journaliste politique à « L'Opinion ».

GRAND ENTRETIEN / Rémi Carayol et Dominique Voynet : Mayotte, une île anéantie

Le samedi 14 décembre 2024, le passage du cyclone Chido a ravagé une grande partie de Mayotte. Cela faisait plus de quatre-vingt-dix ans que le département n'avait pas été frappé par une catastrophe d'une telle ampleur. Bien que le bilan officiel provisoire s'élève à 22 décès recensés à l'hôpital du chef-lieu, le préfet de Mayotte a annoncé des dégâts bien plus lourds. Il s'agirait de « plusieurs centaines, peut-être un millier, voire quelques milliers » de morts. Un pont aérien entre Mayotte, La Réunion et l'Hexagone a été mis en place pour alimenter l'île et apporter un soutien médical et logistique. Au risque de pénuries alimentaires se greffe celui d'une épidémie comme le choléra. L'Etat français parviendra-t-il à pallier les dégâts d'ores et déjà colossaux ?

Grands invités :
- Dominique Voynet, députée écologiste du Doubs,
- Rémi Carayol, journaliste indépendant, animateur du journal en ligne « Afrique XXI », auteur de « Mayotte, département colonie » (éditions La Fabrique).

LA QUESTION QUI FÂCHE / Faut-il rétablir le cumul des mandats ?

Invités :
- Antoine Oberdorff, journaliste politique à « L'Opinion »,
- Louis Hausalter, journaliste politique au « Figaro ».

Ça vous regarde, votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Myriam Encaoua, en prise directe avec l'actualité politique, parlementaire, sociale ou économique.
Un carrefour d'opinions où ministres, députés, élus locaux, experts et personnalités de la société civile font entendre leur voix.

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Transcription
00:00Générique
00:05Bonsoir et bienvenue, très heureuse de vous retrouver
00:08dans ça vous regarde, ce soir, le baptême du feu
00:11de François Bayrou.
00:12Le nouveau Premier ministre a présenté sa méthode
00:15aux députés, mais à peine nommé, déjà embourbé la polémique
00:19sur sa présence à Pau hier soir, alors que Mayotte,
00:22contre ses morts, a enflé toute la journée à l'Assemblée Bayrou.
00:26Déjà la défiance, c'est notre grand débat.
00:28Dans un instant, avec mes invités.
00:30C'est le plus grand désastre naturel survenu
00:33sur le territoire français depuis un siècle.
00:35Grand angle, ce soir, sur la situation tragique
00:38à Mayotte, après le cyclone dévastateur,
00:41la crainte d'un drame sanitaire.
00:43Nous en parlerons avec l'écologiste Dominique Voiney
00:46et le journaliste Rémi Carayolle.
00:48Enfin, la question qui fâche ce soir,
00:51faut-il rétablir le cumul des mandats ?
00:54Au-delà de la polémique Bayrou,
00:56aujourd'hui, a-t-il raison sur le fond ?
00:58Le nom qui cumule, a-t-il coupé les élus des réalités ?
01:02Tire croisée avec nos chroniqueurs.
01:04Voilà pour le sommaire.
01:06Vous savez tout, installez-vous, ça vous regarde.
01:09Top générique.
01:10Générique
01:11...
01:22Au mauvais endroit, au mauvais moment,
01:24l'opposition n'a pas épargné François Bayrou
01:26après son escapade en Falkode hier soir à Pau
01:29pour présider son conseil municipal
01:31en pleine catastrophe à Mayotte.
01:33On va revenir sur cette première séance de questions
01:36au gouvernement pour le nouveau Premier ministre.
01:39Au-delà de sa méthode, après les consultations
01:42des forces politiques à Matignon, a-t-il les moyens
01:45d'élargir le socle de la majorité ?
01:47Quel gouvernement pourra-t-il composer
01:49dans les prochains jours ?
01:51Bonsoir, Philippe Vigier.
01:53Bienvenue, député modem d'Eure-et-Loire,
01:55un proche de François Bayrou.
01:57Bonsoir, Aïda Hadizadeh.
01:59Bienvenue à vous, députée socialiste du Val-d'Oise.
02:02Bonsoir, Thibaut Bazin.
02:04Députée droite républicaine de Meurthe-et-Moselle.
02:07Pour m'accompagner, une experte de l'exécutif
02:11et d'Emmanuel Macron ce soir, Corine Laïc.
02:14Bonsoir, vous êtes journaliste à L'Opinion,
02:16un débat qui s'ouvre comme chaque soir
02:19par le récap de Valérie Brochard.
02:21Générique
02:23...
02:31Bonsoir, Valérie.
02:32C'était jour de premier grand oral pour François Bayrou
02:35face aux députés.
02:36Depuis le passage dévastateur du cyclone Chido à Mayotte,
02:39où les autorités craignent à minima des centaines de morts,
02:43tous les regards sont tournés vers l'archipel français
02:46situé entre le continent africain et l'île de Madagascar.
02:49De Madagascar, tous, sauf un, et non des moindres,
02:52ce qui a généré une interrogation hier soir
02:55quelque part dans le sud-ouest de la France.
02:58-"La première question qui me vient,
03:00c'est qu'est-ce que vous faites là ?
03:02Vous n'êtes pas à votre place.
03:04Vous n'êtes pas à votre place, monsieur Bayrou."
03:06Cet élu d'opposition
03:08invectivait directement le tout nouveau Premier ministre
03:11en plein conseil municipal de la ville de Pau,
03:14un conseil présidé par François Bayrou,
03:16qui a choisi de rester lédil
03:18de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques.
03:20Il a eu beau se connecter en visioconférence
03:23pour assister en distanciel à la réunion de crise
03:26de l'exécutif organisée hier soir à 18h,
03:29mais la polémique était déjà là, elle, en présentiel.
03:32Les opposants de tous bords ont immédiatement dégainé leur tweet.
03:37Regardez, pour Clémence Guettet,
03:39vice-présidente de la France insoumise de l'Assemblée nationale,
03:42le peuple français mérite mieux
03:44qu'un Premier ministre illégitime à mi-temps.
03:47Et pour le député socialiste Arthur Delaporte,
03:50c'est indigne et irrespectueux.
03:52Les apostrophes ont continué de piquer François Bayrou
03:56toute la soirée et ce matin sur les ondes de France Info.
03:59C'est la présidente du Palais Bourbon, Yael Broun-Pivet,
04:02qui s'étonne du sens des priorités du nouveau Premier ministre.
04:06Il est important d'être aux côtés de ces populations.
04:09J'aurais préféré que le Premier ministre,
04:11au lieu de prendre un avion pour Pau,
04:14prenne un avion pour Mamoudzou.
04:15Une maladresse, un faux pas,
04:18mais pour certains, c'est bien pire que cela.
04:20Ecoutez.
04:21J'essaye de comprendre
04:24comment on peut être aussi à côté de la plaque
04:29et puis aussi désinvolte
04:31vis-à-vis d'une situation dramatique
04:34que connaît Mayotte et je ne me l'explique pas autrement
04:37qu'une espèce d'impensée coloniale et raciste
04:42qui l'autorise à être négligent vis-à-vis d'une situation.
04:47Et cet après-midi, dans l'hémicycle,
04:49en l'absence de gouvernement,
04:51c'est une séance de questions au Premier ministre
04:54qui était organisée sur les 11 groupes parlementaires
04:57qui composent cette Assemblée.
04:59Sept ont interpellé François Bayrou sur la crise maoraise
05:02pour la présidente du groupe LFI.
05:04L'étonnante hiérarchisation des dossiers du Premier ministre
05:08s'explique plutôt par un calcul politique.
05:10François Bayrou sait qu'il est assis sur un siège éjectable
05:13et préfère peut-être assurer ses arrières.
05:16A cet instant et avant tout,
05:17la République doit porter secours
05:19par tous les moyens à Mayotte et à ses habitants.
05:22Dans ce contexte, monsieur le Premier ministre,
05:25vous n'auriez pas dû vous rendre à Pau pour conserver un mandat,
05:28mais à la réunion de crise de l'Elysée
05:31pour assumer votre nouveau rôle.
05:32Pour le locataire de Matignon, ni calcul ni stratégie,
05:36mais la simple volonté de rapprocher la province et Paris.
05:40Pau, c'est en France.
05:43Permettez-moi de vous dire
05:46que...
05:49il y a une rupture
05:51que peut-être vous ne sentez pas
05:54entre...
05:57entre la vie de la province
05:59et le cercle des pouvoirs à Paris.
06:02Une réponse alambiquée qui a soufflé dans l'hémicycle,
06:06un vent pour le moins dubitatif.
06:08Est-ce que la présence de François Bayrou
06:10à la cellule de crise hier soir aurait sauvé des vies ?
06:13Evidemment, non, mais sa présence au conseil municipal de Pau
06:16envoie de toute évidence un mauvais signal.
06:19Merci, Valérie Brochard.
06:20On va partir de cette polémique et on élargira notre débat,
06:23mais je veux vous entendre là-dessus,
06:26parce que nul autre que François Bayrou sait mieux
06:28que la politique Philippe Vigier est faite de symbole.
06:31A-t-il raté ses débuts à Matignon ?
06:34Il aurait raté ses débuts si, dès samedi,
06:36il n'avait pas actionné la cellule interministérielle de crise.
06:40C'était la quatrième qui avait lieu hier soir.
06:42Dès dimanche, il était sur le pont.
06:44Il a demandé à qui ?
06:46Au ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau,
06:48d'aller à Mayotte, au ministre de l'Outre-mer,
06:51François-Noël Buffet, et à un troisième ministre...
06:53-"Que faisait-il à Pau, à l'heure des réseaux sociaux,
06:56à l'heure où les journalistes parlent tout le temps,
06:59à l'heure de la transparence ?"
07:01Le reportage est à charge absolue.
07:03S'il y avait eu défaillance de l'Etat,
07:05est-ce qu'il y a eu défaillance de l'Etat ?
07:07N'a-t-on pas déployé tous les moyens
07:09pour secourir dans ce moment terrible ?
07:11Il lui-même a dit dans les réponses,
07:13et là-dessus, les députés ont été prudents,
07:16on ne sait pas quand il y aura victime.
07:18Le symbole, qu'il soit au Conseil musical,
07:20mais il était en même temps visuel.
07:22Il aurait pu faire différemment, mais ce qui m'intéresse,
07:26c'est comment on apporte une réponse.
07:28Vous sauriez aller à Pau dans votre ville ?
07:31Vous savez, les maores et les maoreuses,
07:33je les connais bien.
07:34Je suis allé pendant les 6 mois où j'étais ministre 5 fois.
07:37J'ai passé beaucoup de temps avec eux.
07:40Je connais leur capacité de résilience.
07:42Ce qu'ils veulent pas, c'est des annonces.
07:44J'espère que tous ceux qui sont intervenus cet après-midi,
07:47les 11, et en particulier sur Mayotte,
07:49on sera tous au rendez-vous pour reconstruire Mayotte
07:52et sortir Mayotte.
07:54On a fait un reportage à charge,
07:55de trouver vraiment des avocats,
07:57on en parlera sans doute avec Corine Laïc.
08:00Sur les images, il est Premier ministre,
08:02il était à la conférence de crise, en visio.
08:05Ce sont les faits.
08:06Et Bruno Retailleau était en visio.
08:08Bruno Retailleau était en visio.
08:10Il est sur place.
08:11Vous savez, moi, j'ai participé
08:13à des cibles interministérielles de crise,
08:15pour la crise d'Hydrique, la crise de l'eau.
08:18Tout le monde n'était pas autour de la table.
08:20Thibault Bazin est là.
08:21Lorsqu'il y a eu la Covid,
08:23on a fait des cibles de crise qui avaient dû être en visio.
08:26Personne ne disait rien.
08:27C'était l'épidémie qui faisait qu'on était tous en visio.
08:31L'épidémie, c'était un vrai sujet.
08:33Après la polémique, c'était quoi, à l'époque ?
08:35Rappelez-vous, c'était,
08:36est-ce qu'on déploie suffisamment de moyens
08:39pour vacciner les uns ou les autres ?
08:41Que le symbole ait pu troubler...
08:43Je peux comprendre, mais franchement...
08:45Mais en revanche, ce que je veux vous dire,
08:48c'est qu'il est sur le sujet matin, midi et soir,
08:50et même la nuit,
08:51et pour avoir des contacts avec lui,
08:54notamment avec les autorités de Mayotte
08:56et le préfet de La Réunion.
08:57Aïda Hadizadeh, justement.
08:59François Bayrou, par l'intermédiaire de Philippe Vigier,
09:02explique qu'il était Premier ministre à Paris-Capo
09:05et qu'il a assisté à toutes les réunions de crise,
09:08qu'il est en contact avec la préfecture
09:10et le ministre Retailleau, démissionnaire,
09:13en charge de la question.
09:15Convaincu ou pas ?
09:17Difficile d'être convaincu, vous l'avez vous-même dit.
09:21C'est un démarrage raté.
09:22Ce qu'on attend d'un Premier ministre
09:24dans une période de crise,
09:26de tout responsable politique,
09:28c'est de montrer, par les actes, par les paroles,
09:31qu'on a compris la priorité du moment.
09:34Les paloises et les palois auraient tout à fait compris
09:37que ce conseil municipal, s'il y tenait temps,
09:39soit ajourné pour cause de crise.
09:41Je suis une femme,
09:43il y a un concept qui parle aux femmes,
09:45c'est celui de la charge mentale.
09:47Quand on a la charge mentale de mettre tous les moyens
09:49pour régler une crise,
09:51on ne peut pas consacrer une partie de son cerveau
09:54à d'autres sujets, aussi importants soient-ils
09:56que ceux du conseil municipal.
09:58C'est une faute pour vous ?
10:00C'est une faute, et je crois que M. Bayrou,
10:02qui aime bien cet adjectif de morale,
10:05c'est un mot qui ne me fait pas peur,
10:07je pense que c'est une faute morale.
10:09Il faut que M. Bayrou se ressaisisse,
10:11il a une tâche difficile,
10:13il a lui-même dit que c'est l'Himalaya qu'il doit grandir.
10:16L'Himalaya, par la face nord, en plein hiver,
10:19sa place n'était pas à Zappo, c'est certain.
10:21Thibaut Bazin, est-ce que vous restez indulgent
10:24à l'égard de cette faute morale,
10:26dit la députée socialiste,
10:27ou à tout le moins ce faux pas pour démarrer
10:30dans ces fonctions dont il a rêvé si longtemps ?
10:33Je crois qu'il faut prendre un peu de recul
10:35par rapport à tout ça.
10:37Ca fait deux semaines qu'il n'y a plus de gouvernement,
10:41on est à une semaine de Noël,
10:43on n'a pas de budget,
10:45on a une situation à Mayotte dramatique,
10:48dramatique, on a une inquiétude des Français
10:51qui est très importante,
10:52je l'ai entendu pendant plusieurs jours en circonscription,
10:56et ils attendent aujourd'hui d'y voir plus clair,
10:58de savoir où on va et pour quoi faire.
11:01Oui, ça peut interpeller de se dire,
11:03le Premier ministre, qui est nommé depuis quatre, cinq jours,
11:07ne consacre pas toute son énergie à l'urgence,
11:09qui est à la fois de répondre à la crise à Mayotte
11:12et de coordonner l'action gouvernementale,
11:15mais surtout de donner un gouvernement à la France
11:18et d'avoir un budget,
11:19parce que chaque jour qui passe, ça va faire des perdants.
11:23On a une vraie urgence aujourd'hui et on attend du Premier ministre
11:26qui nous dise où il va et on a besoin de visibilité.
11:29Les Français attendent cela.
11:31Comment la Macronie réagit en coulisses, Corine Laïc,
11:34à ces premiers pas entre Paris et Pau,
11:37du Premier ministre, maire de Pau ?
11:39La Macronie ou Emmanuel Macron ?
11:40Lui-même. Vous avez les informations
11:43concernant le chef de l'Etat ?
11:44Je voudrais renvoyer François Birault à lui-même,
11:47qui a dit qu'en politique,
11:49les fautes de temps sont pires que les fautes de grammaire.
11:52C'est lui-même quand Edouard Philippe
11:54a déclaré sa candidature à la présidentielle
11:57au moment de la formation du gouvernement Barnier,
12:00alors que le pays était en pleine effervescence.
12:02Je pense que ce n'est pas le fait qu'il soit allé à Pau
12:05présider un conseil municipal ou qu'il veuille rester maire,
12:09qui peut choquer, il peut y avoir un débat là-dessus,
12:12mais c'est le fait qu'à ce moment-là, il soit à Pau.
12:15Je pose la question, est-ce que ça révèle quelque chose de lui,
12:18qui n'aime pas la com', donc il peut penser que c'est la com'
12:22de faire sans plan, d'être hyper impliqué,
12:24d'être à la cellule de crise à Beauvau,
12:26et que ça ne change rien au fond du problème s'il n'est pas là,
12:30ce qui est un peu vrai.
12:31On peut entendre l'argument que vous développez,
12:34à savoir que quand on est dans une crise aussi grave,
12:37on doit y être totalement dédié, totalement consacré.
12:40Je pense que, chez Emmanuel Macron,
12:42ça a déclenché une espèce d'instinct,
12:45encore qu'il avait déjà décidé, avant, d'aller à Mayotte,
12:50mais ça ne fait que renforcer le sentiment...
12:53C'est à lui de prendre en charge le dossier directement.
12:56Le décalage de réaction entre lui, qui est instinctif,
13:00qui comprend qu'il faut faire ces choses-là,
13:03et François Bayrou, qui résonne avec peut-être un logiciel ancien,
13:07peut-être avec son propre tempérament,
13:10et ça ramène à un épisode qui date d'il y a une vingtaine d'années,
13:13je ne sais pas si vous vous en souvenez,
13:16Jean-François Matéi, ministre de la Santé,
13:18qui intervient alors que la canicule fait des ravages,
13:21en particulier sur les personnes âgées,
13:24et qui apparaît dans sa maison, dans le Var,
13:26dans un paysage de verdure, avec un polo.
13:29Ca ne change rien à la gestion de la canicule,
13:31car je ne pense pas qu'il aurait pu, bien qu'il soit médecin,
13:34sauver une seule vie humaine.
13:36Mais le symbole et l'image, c'est important.
13:40Lui, qui veut des poids lourds en politique,
13:42qui défend d'être un pur politique, d'être au contact du pays,
13:46on ne va pas y passer toute l'heure,
13:48mais est-ce qu'il n'a pas manqué un peu de sens politique ?
13:51Non, mais comme l'a dit Thibault Bazin...
13:54Et ensuite, on enchaîne.
13:55Non, mais je vous réponds très simplement.
13:58Il a plusieurs crises à résoudre.
14:00Il y a une crise politique, là, il avait démarré,
14:02lundi et mardi, les consultations des différents parlementaires.
14:06Ca veut donc dire, si je peux développer,
14:09je ne peux pas être à Mayotte et décaler
14:11pour la composition du gouvernement.
14:13On a des questions qui se posent.
14:15Les électeurs de la circonscription m'ont dit
14:17que le budget, ça va donner quoi ?
14:19Je vous redonne la parole.
14:21Je termine, parce que vous prenez l'exemple avec Matéi,
14:24c'était pas du tout le même exemple.
14:26Ca faisait 15 jours qu'il y avait la canicule,
14:29tandis que là, une fois de plus...
14:31On pourrait juger...
14:32Simplement, une chose, c'est que dès samedi soir,
14:35il présidait le premier comité interministériel
14:38de crise. Il n'y a pas eu de retard à l'ALUMA.
14:40On va parler des dossiers.
14:42On aura un grand angle, tout à l'heure,
14:44avec des invités, avec Dominique Voynet,
14:46qui était aux manettes de l'agence de santé
14:49lors d'un autre cyclone, tout à l'heure, en 2019,
14:52et on reviendra dans le détail sur le drame, la catastrophe,
14:55à Mayotte. Mais au-delà de cette polémique,
14:57la méthode Bayrou, à présent.
14:59Le nouveau Premier ministre vient d'achever,
15:02vous l'avez dit, deux jours de consultation
15:04avec les présidents des groupes à l'Assemblée.
15:06On va en retenir Baptiste Gergichartier
15:09avec Juliette Preunet.
15:10-"Alors qu'Emmanuel Macron plaidait
15:12pour une réunion multilatérale excluant l'ERN et les filles,
15:16François Bayrou en a décidé autrement,
15:18car depuis 24 heures, les consultations
15:20conformées à un gouvernement ont débuté,
15:22et c'est bien Marine Le Pen qui a été reçue la première."
15:26-"J'ai été écoutée.
15:27Il est peut-être un peu tôt pour dire si j'ai été...
15:30Si nous avons été entendues.
15:32Moi, je suis rassurée par des actes.
15:34Et donc, nous verrons bien
15:35comment cela se passera."
15:37-"Un modus opérendi qui ne convainc pas l'ERN et les filles.
15:40Eux ont décliné immédiatement l'invitation,
15:42et ce matin encore, le groupe brandit la menace de censure."
15:46-"Il faut pas prendre les gens pour des imbéciles.
15:48On sait que sa politique va s'inscrire
15:50dans la continuité avec le macronisme."
15:52-"Le Premier ministre le sait, il devra définir
15:55une feuille de route qui remplirait les conditions
15:58d'un accord de non-censure, et ça, écologistes et socialistes
16:01l'ont bien compris, mais pas de fumée blanche."
16:04-"C'est un Premier ministre qu'on a vu, peu à peu,
16:06paver le chemin vers sa propre censure."
16:09-"Sceptiques aussi en sortie d'entretien,
16:11les députés PS enfoncent le clou cet après-midi."
16:14-"Nous avions revendiqué un Premier ministre de gauche
16:17ouvert au compromis. Vous n'êtes pas de gauche.
16:19Mais serez-vous ouvert au compromis ?"
16:21-"Alors, François Bayrou parviendra-t-il
16:24à constituer un gouvernement avec la gauche et la droite ?"
16:27En réunion de groupe, ce matin,
16:28Vauquy ne semble pas encore convaincu.
16:31-"Notre participation n'est pas acquise.
16:33Il y a trop de flou pour décider."
16:35-"Pour l'heure nulle, le sait encore à quoi pourrait ressembler
16:38le futur gouvernement, François Bayrou a exprimé le souhait
16:41de former une équipe avant la fin de semaine."
16:44-"Il y a deux temporalités.
16:45Il y a l'équipe gouvernementale, et là, on a l'impression
16:49que le président de la République veut que ça aille vite.
16:52On nous annonce un gouvernement dans les prochains jours.
16:55Il y a le discours de politique générale.
16:57D'ici là, la méthode Bayrou aura fonctionné.
17:00On aura les contours d'un accord de non-censure ou pas.
17:02Et ça, c'est pour le 14 janvier.
17:04Discours de politique générale, le 14 janvier,
17:07les députés vont partir en vacances pendant trois semaines.
17:10Est-ce que c'est pas un peu tard, ce calendrier ?
17:13Ils peuvent revenir, nous sommes mobilisables.
17:15Le président de la République, le Premier ministre,
17:18il y a un décret, on revient et on est au travail.
17:21D'ailleurs, je pense que ce serait...
17:23Vous parlez de symbole dans la vie politique.
17:25Moi, je suis disponible, à tout moment.
17:28Quand on voit le drame de Mayotte,
17:29quand on voit le fait qu'ils n'ont pas de budget...
17:32-...de vacances parlementaires sans budget,
17:35c'est peut-être trop...
17:36Pour vos éditeurs, vacances parlementaires,
17:38ils verront que ce ne sont pas des vacances.
17:41Je ne pars pas en vacances trois semaines.
17:43Mais si, une fois de plus, le Premier ministre
17:46et le président signent un décret de convocation de l'Assemblée,
17:49tous mes collègues seront à la tâche.
17:51D'ailleurs, ça serait très bien.
17:53On se dit trois semaines, alors qu'on nous a dit
17:56que les conséquences d'avoir aucun budget étaient très graves.
17:59Ca peut poser des questions.
18:01On sort d'une motion de censure, d'un débat qui a eu lieu hier
18:04où, à l'unanimité, on a réussi à reconduire un bout de budget
18:07pour 2025 qui s'appuie sur le suite 2024,
18:09mais rien n'est réglé.
18:11Ce soir, vous n'avez pas de partenaire.
18:13Vous le reconnaissez que, vraiment, d'aujourd'hui...
18:16J'aime pas cette expression.
18:18Aujourd'hui, aucun partenaire, puisque ni la droite estime
18:21qu'on peut participer à ce gouvernement,
18:23et encore moins les socialistes, qui devraient être le nouveau pivot
18:27pour éviter d'être dans les mains du RN.
18:29Vous n'êtes pas convaincue d'entrer dans ce gouvernement,
18:32d'y participer ou même de ne pas le censurer ce soir ?
18:35On commence avec vous, madame la députée.
18:37Ce n'est pas parce qu'on ne rentre pas au gouvernement
18:40qu'on ne veut pas mettre tous nos efforts,
18:42toute notre énergie pour trouver une solution à cette crise,
18:46qu'il soit une sortie par le haut, en tombant d'accord
18:49à travers des dialogues, des échanges,
18:51pour une voie de compromis.
18:53A l'issue de ces discussions avec Olivier Faure
18:55et avec Boris Ballot, le président du groupe,
18:58vous pouvez nous dire qu'on n'entrera pas au gouvernement,
19:01on est dans l'opposition, en revanche,
19:03on ne va pas renverser ce gouvernement-là
19:05parce que nous avons changé de position.
19:08Nous, nous n'avons pas changé de position.
19:10Nous avons toujours dit qu'il fallait travailler ensemble
19:13dans le compromis pour trouver des voies de passage,
19:16texte par texte. On le disait aussi avec Michel Barnier.
19:19Le souci, c'est qu'il s'est mis dans la main de l'extrême droite.
19:23D'ailleurs, la seule condition pour laquelle il pouvait être nommé,
19:26c'est que Marine Le Pen levait le pouce vers le haut ou le bas,
19:30ce qui lui permettait de partir.
19:31On avance avec les socialistes, ce soir ?
19:34Là, on a un bougé. On n'a pas de notre part.
19:36On a un bougé de la part du président de la République.
19:39On aurait aimé qu'il soit allé plus loin
19:43et qu'il ait nommé un Premier ministre de gauche.
19:46Ce n'est pas le cas. On prend acte.
19:48On dit à M. Bayrou, ressaisissez-vous.
19:50Vous avez fait un premier rang de discussion
19:53qui n'a pas été tout à fait conclusif.
19:55Il faut aller vite sur...
19:57Définir le contenu d'un accord de non-censure
19:59sur le budget, les retraites, l'immigration,
20:02ces trois questions-là fondamentales.
20:04Et les services publics et l'école.
20:06Nous, on demande, et je crois qu'il y a un bougé
20:09du côté de la droite.
20:10Un bougé, c'est une évolution.
20:12C'est un terme de photographie qui indique qu'une photo est floue.
20:16Donc, pas de bougé.
20:17Pas de bougé.
20:18Quand c'est flou, c'est qu'il y a un loup.
20:20Ils savent aussi, les socialistes.
20:22Vous citez vos références socialistes,
20:24ça, on aime dire.
20:26Il y a une évolution, vous avez raison,
20:28c'est le véritable terme.
20:29Sur ce plateau-là, il y a un des collègues modem
20:32qui disait que sur l'école, il fallait une loi de programmation.
20:36Nous, nous sommes d'accord là-dessus.
20:38L'école ne peut pas être un poste de réduction des dépenses.
20:41Il y a urgence à sauver notre école.
20:43Les Français qui nous regardent se disent
20:46qu'il n'y a toujours pas de gouvernement.
20:48Vous voulez quand cet accord ?
20:49On ne rentrera pas au gouvernement.
20:51Il ne faut pas aller en vacances.
20:53Ca a été coupé, ça n'a pas été retenu,
20:56mais dans la question que Boris Vallaud a posée au Premier ministre,
20:59il y avait une interpellation directe.
21:01Faites-nous revenir le plus tôt possible.
21:04On a avancé la date du 7 janvier.
21:06Vous avez raison, monsieur Vigée, encore plus tôt que ça.
21:09Dès qu'un gouvernement sera nommé,
21:11nous, on est prêts à revenir.
21:13C'est important sur la méthode.
21:14C'est d'abord le gouvernement et après l'accord.
21:17Au PS, ils disent d'abord sur le quoi,
21:19et ça définit le qui.
21:20Et donc, le gouvernement après.
21:22On serait prêts à revenir travailler.
21:24Il faut que le gouvernement soit déjà dans un...
21:27Où en êtes-vous, ce soir ?
21:28Vous n'êtes pas dans l'opposition, François Bayrou.
21:31Aujourd'hui, on attend de voir.
21:33Il n'y a rien d'automatique.
21:35On a été tous élus sur la base d'une liberté
21:37où on soutiendra tout ce qui a bon sens.
21:39Les Français attendent de la stabilité.
21:42On a eu trois Premiers ministres en quatre mois.
21:44On a besoin de stabilité.
21:45Ce n'est pas un facteur de chaos.
21:47Cela étant dit, il n'y a pas de soutien
21:50ou de participation automatique.
21:51Ce qui compte, c'est que ça aille dans le bon sens.
21:54-"Soutien", c'est ne pas renverser
21:56participation au gouvernement.
21:58Ces mots-là ne sont pas évidents.
22:00Aujourd'hui, c'est des chicayas politiciennes.
22:03Où est-ce qu'on va ?
22:04Si la direction qui est prise correspond à ce qu'on peut
22:07incarner et que ça fait sens, ça sera assez logique.
22:10Aujourd'hui, on attend que le Premier ministre
22:13clarifie où il veut aller.
22:14Les axes, là-dessus.
22:17Et après...
22:18Sur le programme ?
22:19Oui, parce qu'il y a des attentes fortes.
22:21Sur la lutte contre le narcotrafic, on va avancer ?
22:24Sur la valorisation du travail par rapport à la citana,
22:27on va avancer ?
22:28Sur l'immigration, s'il n'y a pas de nouvelle loi,
22:31vous pourriez participer ou pas ?
22:33C'est une ligne rouge.
22:34Il n'y a pas une nouvelle loi immigration.
22:37Est-ce qu'on veut lutter et renforcer
22:39la lutte contre l'immigration illégale ou pas ?
22:43Une nouvelle loi,
22:44selon la base censurée par le Conseil.
22:47Le premier des défis, c'est le budget.
22:49Donc, à un moment, il va falloir qu'on soit très rapides,
22:53parce que derrière, les premières victimes,
22:55c'est nos agriculteurs, un certain nombre d'entreprises
22:58qui sont perdants. Il y a urgence.
23:00Aujourd'hui, je pense que...
23:02Le RN, ce soir, réclame une loi d'urgence
23:04avant le 31 décembre.
23:06Il faut un équilibre et une trajectoire cohérente.
23:08On ne peut pas mentir aux Français en disant
23:11qu'on va les financer.
23:12C'est pas responsable.
23:14Moi, je coupe pas Noël, Nouvel An.
23:16Je suis mobilisable en circonscription.
23:18On est prêts à tout moment.
23:20Comme l'a dit Philippe Ligier, c'est un faux débat.
23:23Je suis surpris qu'on laisse sa pensée.
23:25On part en vacances.
23:27J'en prends pas.
23:28Où est-ce qu'on en est,
23:29et de la formation du gouvernement,
23:31et des négociations d'un accord de non-censure
23:34qui, au fond, est la condition de l'entrée,
23:37par force politique,
23:39des ministres autour de François Bayrou ?
23:41Est-ce que ça avance ?
23:42Le président de la République attend de voir François Bayrou.
23:46Ce soir.
23:47Il doit le revoir après l'avoir déjà vu à midi,
23:49où ils vont dresser, c'est un nouveau mot,
23:52l'architecture globale, selon l'expression de Marc Fesneau,
23:55d'un gouvernement.
23:56Certains ministres, dont on est sûr qu'ils vont rester,
23:59sont Catherine Vautrin, Rachida Dati, Bruno Retailleau.
24:03Mais l'annonce pourrait être faite soit très rapidement,
24:06avant le départ du président pour Mayotte,
24:08demain, jeudi, pardon.
24:10Donc, demain...
24:11Jeudi, jeudi.
24:12A priori, le président partirait jeudi pour Mayotte,
24:16et il n'irait pas au Conseil européen.
24:18C'est pas... Enfin, je sais pas si ça a été annoncé officiellement,
24:22mais c'est l'idée qui tient la route.
24:24Il n'irait pas au Conseil européen jeudi.
24:27L'alternative, c'est qu'il irait à Mayotte
24:31après avoir visité, ce qui était prévu,
24:34Djibouti et l'Ethiopie,
24:35ce qui nous ramènerait plutôt à un retour dimanche.
24:38Donc, le gouvernement...
24:39-...annonce avant le départ jeudi.
24:42-...peut-être, si c'est prêt, sinon, au retour de sa tournée
24:46à Mayotte, puis à l'étranger,
24:48en dimanche ou lundi.
24:51Je vais vous montrer quelques visages.
24:53Ce qu'on sait du projet gouvernemental de François Bayrou,
24:56c'est qu'il veut un gouvernement resserré et de poids lourds.
25:00Bruno Retailleau, Xavier Bertrand,
25:02Elisabeth Borne, Gérald Darmanin,
25:04François Rebsamen, du Parti socialiste,
25:08qui n'est plus, au PS, un homme de gauche,
25:11donc, voilà les noms qui circulent.
25:13Où en est-on, ce soir ?
25:14Bruno Retailleau, Rebsamen sont à peu près sûrs d'être là.
25:19Xavier Bertrand, le président le souhaiterait,
25:22il a voulu le nommer Premier ministre.
25:24Xavier Bertrand, il y a un petit souci avec Marine Le Pen,
25:27parce qu'elle ne voulait pas de lui comme Premier ministre.
25:31Elle a semblé dire qu'elle ne voulait pas de lui comme ministre,
25:34mais ce serait pour François Bayrou de se mettre
25:37dans les mains du RN que d'accepter cette injonction sur un ministre.
25:41Voilà, mais sinon, Xavier Bertrand, je crois qu'il est partant.
25:44La prise à gauche, c'est du débauchage,
25:46donc ça n'est pas un accord.
25:48Je voudrais quand même revenir à la question initiale
25:51que vous posiez, c'est qu'on a complètement changé de méthode.
25:54Oui, parce qu'on croyait qu'on allait avoir le quoi avant le qui.
25:58La réunion de l'Elysée du 10 décembre,
26:00c'était, on définit le quoi,
26:02on se met d'accord soit sur de la participation,
26:04soit du soutien, soit sur de la non-censure,
26:07et puis, on nomme après les personnalités
26:09qui correspondent à ce qu'on veut faire.
26:11François Bayrou n'a pas tout à fait suivi cette feuille de route.
26:15Il s'est précipité sur le qui pour former son gouvernement,
26:18et on en est à ce genre de discussion sans savoir,
26:21personne ne le sait, je ne crois pas même François Bayrou,
26:25sur ce qu'il va faire, et tout le monde s'est remis
26:27dans cette attitude très ancienne qui consiste à dire
26:30que, oui, montrez-nous votre feuille de route
26:33et on verra si on vient.
26:34Normalement, la feuille de route, elle est à négocier
26:37avec les partis.
26:39Ce n'est pas le chemin qui a été suivi.
26:41On est sur place.
26:42On est revenus à quelque chose de très classique,
26:45c'est qu'on va nommer un gouvernement,
26:47il va y avoir une déclaration de politique générale,
26:50puisque François Bayrou a dit tout à l'heure,
26:53dans ma déclaration, il a apporté des réponses assez vagues.
26:56Espérons, puisque tout le monde a l'air d'être d'accord
26:59que la déclaration de politique générale va être avancée,
27:02mais on en est revenus à quelque chose de très classique.
27:05Elle serait avant le 14 janvier ?
27:07Je ne sais pas si tout le monde le réclame.
27:09Tout le monde a trouvé que c'était un peu tard.
27:12Alors, il reste l'Himalaya.
27:13C'est fondamental pour répondre à la question du soutien ou pas,
27:17ou de la participation.
27:18Ce qu'attendent les Français, c'est savoir où on va.
27:21C'est la question la plus importante.
27:23Au-delà des personnes, au-delà des groupes,
27:26ils veulent qu'on débloque le pays et qu'on sache où on va.
27:29Il y a un besoin de visibilité.
27:31Vous dites qu'il faut d'abord revenir à la méthode de l'Elysée,
27:34c'est-à-dire qu'est-ce qu'on fait ensemble
27:36avant de nommer le gouvernement ?
27:38C'est ce qu'on attendait des réunions
27:40qui ont eu lieu en bilatéral.
27:42On pensait que ça allait être suivi d'autres réunions.
27:45Peut-être que ça va l'être.
27:46C'est vrai que, sur la méthode,
27:48vous confirmez que François Bayrou est dans l'idée
27:51de nommer d'abord une équipe
27:53et de jouer d'une certaine façon en l'opinion,
27:55les Français, avec un gouvernement de poids lourd politique,
27:58ces noms-là sont connus,
28:00et d'essayer ensuite d'embarquer cette assemblée indomptable
28:03plutôt que de commencer par l'assemblée,
28:05les textes et l'équipe après.
28:07C'est un travail, j'ai envie de dire,
28:09à la fois des personnalités politiques de poids,
28:12mais également de consulter les groupes politiques
28:15à l'Assemblée pour connaître les lignes rouges
28:17et les voies de passage.
28:19Sur les déficits publics, il l'a rappelé
28:21dans une réponse cet après-midi.
28:23Les Républicains disent la même chose que nous.
28:25Les socialistes semblent attacher au fait
28:28qu'on ne soit pas dépendants plus encore chaque année
28:30du déficit public qu'une charge de la dette
28:33qui va dépasser le budget.
28:35Là, c'est un problème de souveraineté majeure.
28:37Il dit que c'est l'Himalaya.
28:39Il pourrait d'ailleurs, selon Laurent Wauquiez,
28:42je crois qu'on a parlé ce matin à la réunion du groupe,
28:45peut-être que vous pouvez nous confirmer ça,
28:47il pourrait envisager le 49-3 sur le budget
28:50en échange de l'abandonner,
28:52sur tous les autres projets de loi.
28:54Vous confirmez ça ?
28:55C'est une fois pour les autres.
28:57Oui, sur les textes budgétaires, le 49-3 fait partie des outils,
29:00mais il pourrait prendre l'engagement
29:02de ne pas utiliser le 49-3 sur autre chose.
29:05Vous avez plutôt cette information-là ?
29:07Il n'y a pas de majorité à l'Assemblée.
29:09De toute façon, c'est le budget.
29:11Sur les retraites et le pouvoir d'achat,
29:13il y a cette conférence sociale qu'il faut porter...
29:16Il va réouvrir.
29:17Voilà, il faut y aller.
29:19Sur l'affaire du pouvoir d'achat,
29:21il n'y a pas de lecture de droite ou de gauche.
29:23On doit être en capacité de se retrouver pour avancer.
29:26L'affaire de l'architecture, de la santé,
29:29il y a beaucoup de textes transpartisans.
29:31Ce ne sera pas l'immobilisme pour terminer.
29:33Là, il y a encore un travail de construction.
29:36Les uns et les autres ne sont pas si loin que ça.
29:39On va vous laisser travailler.
29:40La question de sécurité et d'immigration seront...
29:43Dans accord de non-censure, avant, il y a accord,
29:46après, il y a non-censure.
29:47Juste un petit mot.
29:48Qu'est-ce qu'il se passe ? On ne l'entend plus ?
29:51Alerte enlèvement. Il a disparu.
29:53C'est très curieux.
29:54Comment vous l'expliquez ?
29:56Je pense qu'il doit attendre un peu de voir
29:58comment évoluent les choses,
30:00qu'il ne sait pas très bien comment se positionner.
30:03Il reste dans la majorité, avec François Bayron.
30:05A priori, oui. Il y aurait aussi, je pense.
30:08Bien. Écoutez, ça reste assez flou, encore, ce soir,
30:11mais on va essayer d'écripter encore et toujours
30:14sur la chaîne parlementaire.
30:15Je vous remercie d'être venu débattre.
30:18Il faudra lever le flou.
30:19Sur ce plateau. On en vient, à présent,
30:21à Mayotte, dévasté, qui pleure ses morts.
30:24Le bilan n'est pas encore connu,
30:26mais il pourrait s'établir à plusieurs milliers.
30:28Après le passage du cyclone Chido, il y a trois jours,
30:31on va en parler avec deux invités, ce soir,
30:34qui connaissent bien l'archipel,
30:36la députée écologique Dominique Voynet
30:38et le journaliste Rémi Carayolle.
30:40Bonsoir à vous deux.
30:42On met d'abord le point sur l'ampleur des dégâts.
30:44C'est la pire catastrophe naturelle
30:46que l'on connaisse en France depuis un siècle.
30:49Dario Borgogno.
30:50-"Si on vous invite, Rémi Carayolle et Dominique Voynet,
30:53c'est pour votre connaissance de l'archipel dévasté.
30:56Rémi Carayolle, vous êtes journaliste,
30:58vous avez vécu six ans à Mayotte
31:00et écrit récemment un livre sur son histoire.
31:03Dominique Voynet, vous avez dirigé pendant plus d'un an
31:06l'Agence régionale de santé de l'île.
31:08Cette île, aujourd'hui ravagée,
31:10les secours peinent à arriver dans certains secteurs
31:13et une grande partie de l'île est encore privée,
31:16à l'heure d'électricité.
31:17A Mayotte, département le plus pauvre de France,
31:20premier désert médical français,
31:22l'eau et la nourriture commencent à manquer.
31:24Pour éviter les pillages, un couvre-feu entre en vigueur
31:27ce soir, entre 22h et 4h du matin.
31:291600 gendarmes et policiers sont présents sur l'archipel,
31:32rejoints dans les prochains jours par 400 gendarmes supplémentaires.
31:36-"On a vu le policier,
31:37mais c'est pas mal, c'est rassurant.
31:39Nous sommes traumatisés."
31:41Hier, sur place, le ministre de l'Intérieur démissionnaire
31:44disait craindre un bilan très lourd.
31:46Avec de nombreux bidonvilles rasés, les morts pourraient se compter
31:50par milliers, entre 100 000 à 200 000 personnes
31:52issues de l'immigration illégale,
31:54logées dans ces habitats précaires.
31:56-"On ne pourra reconstruire Mayotte sans traité,
31:59avec la plus grande détermination, la question migratoire."
32:02Des propos polémiques pour certains,
32:04alors que les secours cherchent les disparus.
32:07Le président de la République compte se rendre sur l'île
32:10et décréter un deuil national.
32:11Bouanet, merci d'être là. Vous êtes députée écologiste.
32:14C'est un drame humanitaire et sanitaire immense.
32:18Vous connaissez bien l'archipel,
32:20puisque vous aviez piloté l'Agence régionale de santé en 2019
32:24et vous avez géré le passage d'un autre cyclone,
32:27celui-ci s'appelait Belna.
32:29Vous êtes effrayée, ce soir, par les retours ?
32:31-"Effrayée par des propos un peu lapidaires,
32:34y compris dans les commentaires de votre journaliste.
32:37C'est difficile d'affirmer qu'il y a 100 000 à 150 000 personnes
32:40en migration clandestine qui auraient été,
32:44je dirais, dans les habitats de bidonvilles
32:49qui se sont effondrées sous le cyclone."
32:51-"Un rapport de l'INSEE dit qu'il y a au moins 60 %
32:55d'habitants qui sont en situation irrégulière."
32:58Ce sont les chiffres de l'INSEE.
33:00-"50 % d'habitants..."
33:01Il y a à peu près 60 % de personnes issues de la migration,
33:05dont beaucoup ont des papiers.
33:06On va y venir, à la question migratoire
33:09et de l'habitat insoluble.
33:10Des rapports parlementaires prédisaient la catastrophe absolue.
33:14J'ai été la sonnette d'alarme à multiples reprises.
33:17Voilà.
33:18Pour bien comprendre,
33:19ça n'a rien à voir avec ce que vous avez connu en 2019.
33:23La réalité du bilan est bien plus importante
33:26que celle qu'on connaît aujourd'hui.
33:29Ca peut se compter en milliers, en dizaines de milliers ?
33:32En 2019, j'arrivais à peine à Mayotte
33:34et j'avais constaté qu'on n'était pas prêts.
33:36Finalement, quand je dis qu'on n'était pas prêts,
33:39on n'avait pas de l'hypico, pas de rations d'urgence,
33:42pas de gériganes pour mettre de l'eau,
33:44pas de radio chargée pour pouvoir communiquer
33:47en l'absence d'Internet ou de téléphone.
33:49Aujourd'hui, ce n'est plus le cas, on est un peu plus prêts,
33:52mais la réalité, c'est que si, en 2019,
33:55la trajectoire du cyclone s'est éloignée de Mayotte,
33:58ça n'a pas été le cas, cette fois-ci.
34:00Au contraire, l'île a été coupée en deux,
34:02je dirais, dans sa partie la plus stratégique,
34:05de l'aéroport au port de la barge qui relie Petite-Terre à Grande-Terre,
34:10en passant par les zones les plus densément peuplées de Mayotte,
34:14Mamoudzou, Kongou, Kaweni, Kavani,
34:18c'est vraiment dramatique.
34:20Rémi Caraël, c'est un cyclone de cette ampleur,
34:24c'est exactement le scénario du pire.
34:26Beaucoup l'avaient pointé, et on se rend bien compte
34:29que même s'il y a eu des efforts de fait
34:32sur certaines habitations insalubres qui ont été renforcées,
34:35rien n'a tenu.
34:36C'est aussi un des éléments, ce soir.
34:39Vous avez des contacts, j'imagine, dans l'archipel,
34:42qui manquent de tout, de toi, de soins.
34:45Il y a la crainte des épidémies, des pillages.
34:49Qu'est-ce qu'ils vous disent ?
34:50Quels sont vos retours ?
34:52La première chose, c'est de l'eau et de la nourriture.
34:55Évidemment, de toi aussi,
34:56puisqu'au-delà de tous ces habitats faits de tôle,
35:00qui se sont visiblement tous effondrés,
35:02il y a aussi beaucoup de maisons en dur qui ont perdu leur toit.
35:06Donc, effectivement, l'urgence...
35:07Par ailleurs, on est en saison des pluies.
35:10Il va y avoir à nouveau des pluies dans les prochains jours,
35:13et donc, là, on se retrouve dans une situation d'urgence absolue.
35:17C'est surtout l'assidération qu'il emporte dans les premiers jours.
35:21Même si tout le monde savait
35:22qu'un cyclone passant sur Mayotte, ça serait une catastrophe,
35:26finalement, personne n'y croyait vraiment.
35:28Chaque fois qu'il y avait eu un épisode cyclonique,
35:31Mayotte avait été plus ou moins protégée,
35:33souvent par Madeleine Lascar, d'ailleurs.
35:36Donc, ça a d'abord été l'assidération,
35:38mais effectivement, on sent aujourd'hui
35:40poindre une forme d'incompréhension
35:42qui pourrait devenir de la colère,
35:44car on a l'impression que les secours n'arrivent pas.
35:47Il y a des quartiers qui restent inaccessibles.
35:50Comment c'est possible ?
35:51Vous les montrez, ces quartiers ?
35:53Les routes sont encombrées par des tôles,
35:56des...
35:57Du bois, des arbres qui se sont effondrés,
36:00des poteaux de téléphones, des relais de téléphones portables.
36:04Tout ceci, évidemment, rend les choses très compliquées.
36:07Rémi vient d'insister sur le fait que c'était la saison des pluies,
36:10très chaude.
36:12Donc, les conditions matérielles sont difficiles.
36:14Beaucoup de routes à Mayotte ne sont pas bitumées,
36:17elles sont en terre,
36:18donc l'accès est encore plus compliqué.
36:21Il faut comprendre comment sont façonnés ces quartiers,
36:24ces bidonvilles.
36:25C'est des minuscules ruelles
36:27qui ne sont pas ni boudronnées, ni même de la terre battue.
36:30On est vraiment sur la terre rase
36:33et avec des ruisseaux ou des rivières, même, parfois.
36:36C'est difficile d'y aller.
36:37Aucun véhicule ne peut y aller.
36:39On se reste en véhicule.
36:41Ces bidonvilles, ces habitats précaires,
36:43les gens sont restés.
36:45Les gens sont restés pourquoi ?
36:47Parce que, voilà, ce qu'on peut lire,
36:50c'est la crainte de l'expulsion.
36:51C'est une des raisons.
36:53L'arrestation, l'expulsion, car en situation régulière,
36:56ce sont pour la plupart des étrangers qui vivent
36:58dans ces habitats-là.
37:00Pour la plupart, mais il y a aussi des Français natifs de Mayotte.
37:04En gros, selon l'INSEE,
37:0565 % des étrangers vivent dans ces habitats-là
37:09et 25 % des Français natifs de Mayotte.
37:11C'est pas négligeable.
37:12Donc, voilà.
37:15Effectivement, beaucoup sont restés dans leurs quartiers
37:19pour plusieurs raisons.
37:20Peut-être que l'information n'est pas bien passée,
37:23c'est une sous-estimation de ce que pouvait être ce cyclone,
37:26mais il y a une raison majeure
37:28pour les personnes en situation irrégulière,
37:30c'est qu'elles avaient peur de se faire arrêter
37:33et de se faire expulser.
37:34On risque de mourir.
37:36En fait, oui, mais quand on est...
37:39En fait, il faut comprendre, ça fait 20 ans qu'à Mayotte,
37:42les personnes en situation irrégulière
37:45sont littéralement traquées par les autorités et par la police,
37:48y compris parfois devant les dispensaires
37:51et devant les collèges et les lycées.
37:53Donc, il y a évidemment un manque de confiance absolue
37:56de la part de ces personnes vis-à-vis des autorités,
37:59même s'il y a des appels pour dire
38:01que c'est grave, que vous pouvez trouver refuge.
38:04Les personnes se disent
38:05qu'elles vont se faire arrêter au risque de mourir,
38:08mais en réalité, il faut se rappeler
38:10que le dernier grand cyclone, c'était il y a 40 ans.
38:13Il y a 40 ans, plus de la moitié de la population de Mayotte
38:16n'était pas née.
38:17Et que le cyclone qui avait vraiment fait
38:19des ravages remonte à 90 ans,
38:21c'est-à-dire qu'aujourd'hui, c'est un souvenir qui est oublié.
38:25Sur l'habitat insalubre et sur les bidonvilles,
38:29il y a eu des efforts de fait pour essayer
38:32de faire partir les gens dans des habitations plus solides.
38:35Il y a d'autres raisons qui expliquent
38:38que les gens ne soient pas rapprochés des lieux de secours.
38:41Ceux qui sont efficaces pour aller chercher
38:43les populations les plus vulnérables,
38:46c'est les agents de la RS, nos agents de santé communautaire.
38:49Les salariés des associations, les bénévoles des associations,
38:53ont plus de chances de convaincre que les forces de l'ordre.
38:56Mais il s'est passé trois alertes cycloniques en trois ans
39:00qui ne se sont pas concrétisées.
39:02Les gens ont dit qu'on aura de la chance, cette fois encore.
39:05Il y a aussi le risque des pillages.
39:07Beaucoup disent qu'ils n'ont pas envie d'abandonner
39:10leur maison pour aller se mettre à l'abri.
39:13Je crois que c'est un peu compliqué.
39:15Au fond, il faudra, dans la période qui vient,
39:17se doter d'une culture du risque
39:19qui permette de passer les bons messages.
39:21Sur l'habitat ?
39:23Sur l'habitat. Je ne partage pas votre analyse
39:25sur laquelle des efforts auraient été faits.
39:28Les opérations Mambouchou ?
39:29C'est pas une opération de réhabilitation de l'habitat.
39:32C'est vous qui connaissez l'archipel mieux que moi.
39:35C'est une opération de décasage.
39:37On va démolir au bulldozer l'habitat précaire de ces personnes.
39:41On les prévient un peu à l'avance
39:43pour qu'elles puissent sauver leurs deux bassines,
39:46trois casseroles et quelques vêtements.
39:48Quand les policiers arrivent,
39:50souvent, les personnes se sont dispersées dans la nature
39:53car elles ne sont pas en situation d'accepter un relogement.
39:56Elles n'ont pas les moyens de payer un loyer.
39:58Il n'y a pas de logements construits.
40:00Très peu de constructions neuves ont été construites
40:03pour des personnes en situation de précarité.
40:06L'Etat vous semble au rendez-vous.
40:08Il y a un pont aérien mis en place depuis l'île de la Réunion.
40:11Il y a un pont maritime qui va être mis en place.
40:14C'est une course contre la montre.
40:16Chaque heure compte, pour les ONG,
40:18pour les forces de l'ordre aussi, pour les secours.
40:22J'ai du mal à juger, parce que je ne sais pas trop,
40:25je n'ai pas l'expérience d'autres catastrophes de ce genre
40:28sur des zones que je connais.
40:30L'Etat n'était pas au rendez-vous avant.
40:32Il n'a pas su anticiper,
40:33d'ailleurs, un rapport parlementaire l'a annoncé...
40:36Mansour Kamardine-Guillaume Vultet.
40:38...il y a à peine un peu plus de six mois.
40:41L'Etat n'a pas été au rendez-vous avant, c'est sûr.
40:43Est-ce qu'aujourd'hui, il l'est ?
40:45Il y a eu une absence d'anticipation
40:47sur une réalité qui était évidente.
40:49Un jour ou l'autre, Mayotte serait victime
40:52soit d'un séisme, soit d'un cyclone,
40:54ou d'une autre catastrophe.
40:56Il y a un volcan qui pousse sous Mayotte.
40:58L'Etat n'était pas présent avant.
41:00L'Etat est peu présent, d'abord parce que Mayotte
41:03n'était pas sur le circuit des principaux cyclones,
41:06donc on n'avait pas cette culture du risque à Mayotte.
41:09Ensuite, parce que, d'une façon générale,
41:11la France est mal équipée pour la gestion des catastrophes majeures.
41:15On a un seul hôpital de campagne sur toute la France,
41:18pour 30 lits.
41:19On a quelques équipes capables d'intervenir
41:22en cas de tremblement de terre
41:23ou d'effondrement de bâtiments avec des chiens,
41:26mais on n'est pas équipés comme d'autres pays le sont
41:29parce qu'ils sont sur des circuits de faille ou autre.
41:32Je crois que dans les années qui viennent,
41:35il faudra réactiver la délégation au risque majeur,
41:38qui ne fonctionne plus,
41:39et se mettre en situation de mobiliser beaucoup plus de moyens
41:42pour aider les territoires exposés.
41:44Le fait que Mayotte n'ait pas de ressources rares
41:47ou une situation géopolitique...
41:49Il y en a ?
41:50En tout cas, on ne les connaît pas
41:52par rapport à la Nouvelle-Calédonie, par exemple,
41:55ou à la situation pacifique.
41:57Entre Mayotte et les Comores,
41:59vous avez des champs pétroliers.
42:01Ca n'explique pas l'absence d'investissements
42:03plus importants de l'Etat ?
42:05C'est l'histoire de Mayotte, de l'archipel des Comores,
42:08lorsque c'était une colonie, et de la France.
42:11C'est-à-dire que c'est un territoire
42:13qui a été colonisé par la France au XIXe siècle,
42:15mais dont la France n'a jamais su que faire.
42:18L'intérêt, au début, c'était une zone qui les intéressait
42:21pour pouvoir coloniser Madagascar,
42:23qui était plus intéressante aux yeux des Français.
42:26Mais une fois que c'était colonisé,
42:28on a laissé un peu à l'abandon.
42:30Et même Mayotte, lorsque la séparation de Mayotte
42:32avec les autres îles a été actée en 1975,
42:35il a fallu attendre plus de 20 ans
42:37pour que la France commence à investir,
42:39à envoyer des fonds pour développer les infrastructures,
42:42notamment.
42:43C'était lié à la situation géopolitique,
42:46puisque Mayotte est un territoire
42:47toujours revendiqué par l'Union des Comores,
42:50mais c'était lié aussi par un relatif désintérêt
42:53de ce territoire dont une partie des hauts fonctionnaires
42:56disaient régulièrement qu'ils ne savaient pas que faire
42:59de cette île.
43:00Sur la question migratoire, on y vient.
43:02La question qui fâche, puisque Bruno Retailleau a estimé
43:05qu'il fallait penser le jour d'après
43:07et qu'on ne pourra pas reconstruire Mayotte
43:10sans traiter la question migratoire,
43:12symbole de la dérive que les gouvernements ont laissée
43:15s'installer sur cette question, il faudra légiférer.
43:18Gérald Darmanin avait déjà porté la réforme du droit du sol à Mayotte.
43:22Ca a été super efficace, vous avez vu.
43:24Combien de personnes sont parties ?
43:26C'est-à-dire qu'en gros, autour de Mayotte,
43:29pas seulement aux Comores, mais à Madagascar, par exemple,
43:32les populations vivent dans des conditions
43:35Si vous êtes diabétique, si vous êtes dialysée,
43:38si vous êtes enceinte avec une grossesse un peu difficile,
43:41où allez-vous ? Vous êtes tenté d'aller à Mayotte.
43:44Vous mettez votre vie en péril pour aller à Mayotte.
43:46Vous avez payé des passeurs pour franchir le bras de mer
43:49depuis en juin sur des coissa-coissa,
43:52avec des morts chaque année dans des conditions ignobles.
43:55Les maorais le disent, eux, qu'ils veulent arrêter ça.
43:58Les élections le montrent dans les urnes.
44:00Vous savez, un programme de coopération
44:02de France Comore a été monté il y a plusieurs années déjà,
44:06en 2020, à peu près,
44:08qui bénéficie de beaucoup d'argent.
44:10Il n'y a pas une très forte volonté des Comores
44:13de participer, de jouer le jeu.
44:15Il faudrait des sommes considérables
44:17pour rattraper un niveau de vie aux Comores
44:20qui permettent de convaincre les Comoriens.
44:24Surtout, il n'y a pas une seule famille à Mayotte
44:27qui n'ait pas des liens étroits, anciens, familiaux,
44:30amoureux avec les Comores.
44:31Le sénateur de Mayotte,
44:33Saïd Omarouali,
44:35maire de Dzaoudzi-l'Abattoir,
44:37il est Comorien aussi.
44:39Il a un double passeport dans sa poche.
44:41Comment ça se passe ?
44:42Quasiment tous les responsables politiques.
44:45Mansour Kamardine a des liens étroits et anciens
44:48avec les Comores.
44:49Rémi Carayuri.
44:51J'allais rebondir là-dessus.
44:52Quand on parle d'immigration clandestine,
44:55on a toujours l'impression, comme en Europe,
44:57que ce sont des gens qui arrivent, qui sont nouveaux.
45:00Parmi tous les étrangers comptabilisés
45:02parmi la population de Mayotte,
45:04une grande partie sont nés à Mayotte.
45:06Ils ont été scolarisés à Mayotte.
45:09Certains travaillent à Mayotte,
45:10mais ils sont considérés comme étrangers,
45:13souvent en situation régulière, pour des raisons.
45:15Difficile d'avoir des papiers pour régulariser sa situation.
45:19Des lois ont été modifiées au fil des ans.
45:21Le droit du sol a été raboté en 2018.
45:23Ça complique la situation.
45:25Mais ce sont des gens de Mayotte,
45:27même s'ils ont des liens avec les autres îles,
45:29y compris les natifs, ce que l'on appelle les Mahorais.
45:32C'est-à-dire, c'est difficile à déterminer
45:35qui est Mahorais et qui ne l'est pas.
45:37Mais il y a cette réalité.
45:38Couper Mayotte-Descomores,
45:40c'est ce que j'essaie d'expliquer, moi, au fil de mes écrits,
45:44c'est une erreur majeure, à mon sens,
45:46parce que, un, ce n'est pas humainement viable
45:50de couper des familles, de disloquer des familles,
45:52mais deux, la réalité montre que ça ne fonctionne pas.
45:55Ça fait des années qu'on expulse chaque année
45:58entre 23 000 et 25 000 personnes de Mayotte,
46:00soit à peu près pas loin de 10 % de la population.
46:03On voit le résultat, ça n'aboutit à rien.
46:06Aucun lien, vous, avec le fait
46:08qu'il y a une très grande pauvreté,
46:11un chômage endémique des jeunes.
46:13Le 101e département est le plus pauvre de France.
46:16C'est vrai, c'est vrai.
46:18Quand j'étais à l'ARS, je me suis beaucoup reproché
46:21de ne pas avoir pu mener une campagne
46:24de limitation des naissances,
46:25qui avait, dans les années 70-80, montré son efficacité.
46:29On disait 1, 2, 3, basse, 1, 2, 3, c'est assez.
46:32Mettons au monde des enfants qu'on peut élever,
46:34auxquels on peut préparer un avenir.
46:36Et puis, ça s'est relâché.
46:38Aujourd'hui, on a une natalité à Mayotte
46:41de pratiquement cinq enfants par femme maoresse.
46:43C'est plutôt six ou sept pour les femmes d'origine comorienne.
46:47Et nous savons que l'avenir de ces enfants,
46:49de ces jeunes, sera très difficile,
46:52parce qu'il n'y a absolument aucune économie endogène.
46:55Un peu de fruits et légumes.
46:57Vous pensez que la métropole donnera,
46:59investira, alors que les caisses sont vides ?
47:02Je suis favorable, madame,
47:04à ce qu'on attribue des visas d'une façon commode,
47:08y compris aux Comoriens qui sont à Mayotte,
47:10parce que je pense que 100 000 personnes supplémentaires
47:14en métropole, ça ne se verra pas.
47:15Il y a de très grosses communautés comoriennes
47:18en Marseille ou ailleurs.
47:20A Mayotte, c'est insupportable,
47:22car il y a un territoire très restreint.
47:24On s'arrête là.
47:25On va continuer à discuter de ce qui se passe dans l'archipel.
47:28C'est une situation de catastrophe absolue.
47:31La reconstruction est en marche,
47:33nous disent nos dirigeants, on y consacrera notre débat.
47:36Ca fait trois jours.
47:37On cherche les morts sous les débris.
47:39La reconstruction n'est pas en marche.
47:41C'est ce que dit François Bayrou.
47:44On termine avec la question qui fâche,
47:46avec nos chroniqueurs pour nous interroger,
47:49ce soir, sur le cumul des mandats
47:51que François Bayrou veut rétablir ou les accueille,
47:54juste après ce sujet signé Marion Becker.
47:57Merci à vous.
48:00La question qui fâche, ce soir,
48:02nous vient directement du Premier ministre.
48:05Je pense profondément
48:07qu'on s'est trompé,
48:08tout le monde,
48:10on a tous participé à ça,
48:13en faisant que deviennent incompatibles
48:18les responsabilités locales et nationales.
48:21C'est une surprise.
48:23François Bayrou se positionne là où on ne l'attendait pas.
48:27De sa mairie de Pau,
48:28il affiche sa volonté de rétablir le cumul des mandats.
48:32Il existe pourtant une règle tacite,
48:34ne pas cumuler son portefeuille de ministre
48:37et un exécutif local.
48:39Elle était jusque-là respectée par les Premiers ministres.
48:42Jean-Marc Ayrault avait quitté sa ville de Nantes,
48:45Manuel Valls, Évry,
48:47ou encore Bernard Cazeneuve, Cherbourg.
48:49Les ministres, eux, s'y pliaient plus difficilement.
48:53Et depuis un an, les exceptions se sont multipliées,
48:57à l'image de Rachida Dati.
48:59Un autre cumul, lui, est formellement interdit.
49:03Depuis 2014, les députés et les sénateurs
49:07n'ont plus le droit d'être en même temps maire
49:10ou président ou vice-président d'un exécutif local.
49:14Et pour la gauche, il ne faut pas y toucher.
49:17Notre travail, pour le faire correctement,
49:19nécessite du temps et de l'engagement.
49:21Nous ne comprenons pas, y compris à l'occasion
49:24d'une des premières expressions publiques du Premier ministre,
49:27qu'il remette ce sujet sur la table.
49:29Le débat relancé par François Bayrou
49:31ne laisse pourtant pas tous les députés insensibles,
49:34surtout à droite.
49:36Je suis favorable au cumul des mandats
49:38parce que ça change le visage du Parlement.
49:41François Bayrou devrait en dire plus
49:43lors de sa discussion de politique générale
49:46le 14 janvier prochain.
49:48Alors, nous vous posons la question qui fâche ce soir.
49:52Faut-il rétablir le cumul des mandats ?
49:56Tir croisé, ce soir,
49:57entre deux fines lames du journalisme politique,
50:00Antoine Oberdorf, de L'Opinion,
50:02et Louis-Hoselter, du Figaro.
50:03Bonsoir, messieurs.
50:05Alors, qu'en pense-t-on du cumul des mandats ?
50:07C'est une bonne idée d'y revenir ?
50:10Pour moi, c'est non.
50:11Pour une raison simple,
50:12c'est que le cumul des mandats,
50:14c'est une idée en apparence séduisante
50:17sur le mode, en réalité, de réenraciner,
50:20remettre en prise nos élus avec le territoire.
50:24C'est ce que défend François Bayrou
50:26quand il parle du parisianisme, de la classe politique,
50:29du fait que toutes les décisions seraient prises
50:32entre les deux rives de la Seine.
50:34L'idée est séduisante.
50:35Quand j'entends Eric Wörth dire
50:37qu'il veut changer le visage de l'Assemblée nationale,
50:40je veux lui demander dans quel sens.
50:42Je suis originaire du Sud-Ouest.
50:44Je n'ai pas envie de revoir se constituer des baronnies
50:47à la Jean-Michel Bailé dans le Tarn-et-Garonne,
50:49avec des gens qui se survivent à eux-mêmes,
50:52qui cumulent jusqu'à 120 ans de mandat
50:54et qui, en réalité, obstruent la possibilité
50:56d'un renouvellement de la vie politique.
50:59Pour moi, c'est non, et c'est vraiment,
51:01par essence et par définition, une fausse bonne idée.
51:04Bien compris.
51:05Des baronnies de pères en fils qui font de la politique
51:08comme on fait un peu de la rente notariale,
51:11si j'ose dire.
51:12C'est fini et c'est tant mieux pour Antoine Oberdorf.
51:15D'accord ?
51:16On fait des baronnies sans accumuler des mandats.
51:19C'est ça qui est malheureux.
51:20Ca n'empêche pas des gens de cumuler des mandats locaux.
51:23D'ailleurs, quand on a interdit le cumul des mandats,
51:26on a interdit le cumul entre un mandat national
51:29et un mandat local, mais on n'a pas interdit
51:31le cumul des mandats locaux entre eux.
51:33Vous pouvez être maire, président de votre conseil d'agglomération,
51:37ou conseiller régional, si ça vous chante.
51:39Il y a plein de cumuls qui sont possibles.
51:41Donc la raison de dire tout ça en même temps,
51:44ça fait trop de casquettes, c'est pas la bonne.
51:46Je crois que le sujet qui nous amène à ça est un mauvais exemple.
51:50Le Cap-Bayrou est un mauvais exemple.
51:52Premier ministre et maire d'une agglomération
51:54d'une grande ville de France, je pense que là, pour le coup,
51:58on a vu le vol hier soir, l'aller-retour express en avion,
52:01c'est trop et ça n'est plus possible.
52:03On n'est plus à l'époque où Alain Juppé était nommé
52:05et il allait à Bordeaux se faire élire maire
52:08dans une investiture qui lui est gracieusement offerte.
52:11Ca, c'est fini, on est d'accord.
52:13Mais pour les députés, les sénateurs,
52:15pour les parlementaires, je crois que l'exercice,
52:17le cumul d'un mandat, par exemple, de maire d'un village,
52:21de maire d'une petite ville,
52:22voire de président de conseil général,
52:25pourrait avoir du sens. Je vous dis pourquoi.
52:27On a beaucoup dit à l'époque, on l'a interdit,
52:30le cumul des mandats, qu'on allait redonner de la force,
52:33de la vigueur au Parlement,
52:34de reparlementariser la vie politique,
52:36parce qu'on aurait des parlementaires à temps plein.
52:39L'actualité nous le montre encore que le Parlement
52:42n'a pas repris en vigueur et que les Français
52:44n'ont pas une bonne opinion de ce qui se passe à l'Assemblée.
52:47Je ne prends pas, évidemment, je nomme pas,
52:51je ne cible pas un facteur unique,
52:53mais on voit que le fait d'avoir des députés à temps plein,
52:56non seulement, ça n'a pas permis d'avoir des députés de poids
52:59et un Parlement qui a plus de poids,
53:01mais en plus, j'ai connu, j'ai pas beaucoup d'expérience,
53:04c'est l'époque d'avant Emmanuel Macron,
53:06l'époque du cumul des mandats.
53:08La différence entre cette époque et le moment
53:11où une vague de députés macronistes,
53:13qui étaient issus des CSP+, sont arrivés,
53:15sans aucune expérience locale,
53:17et qui n'ont jamais réussi à conquérir des mandats locaux,
53:20parce que, c'est symptomatique, leur expérience au municipal...
53:24Là, c'est particulier.
53:25C'était sans expérience politique...
53:27Je crois qu'on a vu la différence.
53:29Les habitants sur le terrain ont vu la différence.
53:32On revient au cumul, mais pas dans de très grosses villes.
53:35J'imagine qu'on cumule pas forcément les indemnités avec.
53:38Un député maire de village, pourquoi pas ?
53:41Pourquoi pas ? Mais en réalité,
53:42dans la démonstration que vient de faire Louis,
53:45on oscille entre deux extrêmes.
53:47D'une part, le soyez fier d'être des amateurs d'Emmanuel Macron,
53:50avec cette illusion qu'en faisant des job dating,
53:53on renouvellerait la vie politique avec des gens
53:56qui, pour le coup, sont à l'inverse des barons,
53:59et l'ultra-professionnalisation de la classe politique
54:02est un antiparlementarisme et une défiance
54:04qui prospère sur le fait qu'on a l'impression
54:06d'avoir une classe politique en décalage
54:09avec son expérience quotidienne.
54:11Je crois que le non-cumul des mandats,
54:13tel qu'il a été introduit sous le clin d'un François Hollande,
54:16est une bonne chose et qu'on ne peut pas penser
54:19qu'on résoudra... qu'on résolvera, pardonnez-moi,
54:22la défiance envers la classe politique
54:24en levant ce cumul des mandats.
54:26Les députés qui s'attachent à bien remplir leur mission...
54:29C'est la mauvaise réponse à un vrai problème.
54:32On ne va pas se cacher derrière notre petit doigt.
54:34Il y a aussi des députés qui sont plus afférés
54:37à faire de la politique politicienne,
54:39à gérer des histoires de partis, que d'aller dans leur circonscription.
54:43Mais de là à en faire une généralité,
54:45je crois que ce n'est pas...
54:46Pour vous, c'est pas forcément un facteur de déconnexion.
54:49Il y a toujours l'ancrage dans la circonscription.
54:52Si on veut être un bon député, il faut faire remonter
54:55ce qu'on comprend du terrain.
54:57Evidemment, il faut bien rappeler
54:59qu'on interdit le cumul d'un mandat exécutif,
55:02donc maire, premier adjoint,
55:03président d'une collectivité locale.
55:06Mais je trouve que même dans le symbole qu'il y a envoyé,
55:09vous voyez, le maire allait porter ses sujets à Paris
55:12et inversement, il allait porter les sujets de Paris
55:15auprès de ses administrés.
55:17Après, je pense que déjà, ça ne résoudra pas.
55:19C'est pas la formule magique.
55:21Il n'y a pas de formule magique.
55:23C'est une mesure impopulaire, le rétablissement du mandat.
55:26Les Français n'en veulent pas.
55:28On en parle, mais personne n'oserait la faire.
55:30Il faut le lier à la proportionnelle,
55:32qui, là encore, restaure le règne des apparatchiks
55:35tel que je n'ai pas envie de le voir.
55:37Sur la proportionnelle, on est plutôt d'accord.
55:40Non, ça dépend de la façon dont chaque parlementaire
55:43habite ses fonctions.
55:44Il y a des députés, des sénateurs
55:46qui n'ont pas besoin d'être maire, même adjoint au maire,
55:49pour aller voir leur circonscription,
55:51leur territoire d'élection et qu'ils embrassent.
55:54L'élu local se fait engueuler,
55:56mais pas pour les mêmes choses que le député ou le sénateur.
55:59Il se fait engueuler pour des choses plus concrètes.
56:02On s'arrête là. Chacun se fera son opinion.
56:04Les Français, dans les sondages, sont plutôt cotés au Berdorf
56:08de l'opinion que de cotés au Salter du Figaro.
56:10Un dernier ultimo.
56:12C'était ahurissant d'avoir ce débat,
56:14alors que la priorité n'était pas au rétablissement
56:17du cumul des mandats, mais à Mayotte.
56:19On a largement consacré notre deuxième partie
56:22à la situation de catastrophe absolue.
56:24Je vous remercie, les amis.
56:26A demain, même lieu, même heure,
56:28c'est la fin de cette émission.
56:30Il y a le podcast de Savourgarde.
56:32N'oubliez pas.
56:33SOUS-TITRAGE ST' 501

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