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Tous les mardis, LCP-Assemblée nationale propose une grande session d'actualité parlementaire à l'occasion des Questions au Gouvernement à l'Assemblée nationale. Interviews, duplex, reportages... un panorama complet avant d´entrer dans l'Hémicycle où les députés questionnent les membres du Gouvernement.
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00:00Bonjour à tous, on se retrouve dans un instant pour les questions au gouvernement ou plutôt les questions au Premier ministre François Bayrou dans l'hémicycle. A tout de suite.
00:10Générique
00:22Bienvenue pour les questions au gouvernement, séance spéciale aujourd'hui puisque le nouveau Premier ministre François Bayrou fera face aux 577 députés, grande première à suivre en direct et en intégralité sur LCP à partir de 15h.
00:38Pour tout suivre de cette actualité parlementaire, Stéphanie Despierre et Clément Perrault seront dans la salle des 4 colonnes.
00:44Marco Pommier, lui, est déjà dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale et puis un peu avant 15h, nous vous ferons vivre en direct l'arrivée du Premier ministre par la Cour d'honneur.
00:53Clément Perrault, vous êtes dans la salle des 4 colonnes. François Bayrou s'apprête à entrer dans l'arène dans un peu moins d'une heure.
01:00C'est une séance particulière qui a été demandée par la présidente de l'Assemblée nationale avec un format qui sera aussi un peu particulier puisqu'il n'y aura qu'une seule question par groupe politique.
01:18Ce sera une première rencontre entre François Bayrou et les députés, son premier grand oral dans l'hémicycle.
01:25Il va pouvoir en découvrir un peu la température, prendre le pouls de cet hémicycle avant son premier discours de politique générale qui est prévu pour le 14 janvier.
01:35Merci beaucoup Clément. Alors Marco, vous êtes déjà dans l'hémicycle. Sur quel sujet les députés vont-ils interpeller le Premier ministre ?
01:44Un sujet majeur pour le premier grand oral de François Bayrou. Mayotte, ce territoire de l'océan Indien dévasté par le cyclone Chido.
01:53Ce week-end, bilan provisoire, 22 morts et 1400 blessés. Mais attention, ce bilan est largement sous-estimé.
02:00Les autorités redoutent plusieurs centaines de morts, peut-être quelques milliers, sans parler des dégâts qui sont considérables, des dégâts matériels.
02:08Une première crise pour le nouveau Premier ministre, sous le feu des critiques après son déplacement à Pau, pour présider le conseil municipal au lieu de se rendre à Mayotte.
02:17Merci beaucoup Marco. Et sur ce plateau, dans la salle des pas perdus, j'ai le plaisir d'accueillir Anaïs Belouassa-Chérifi. Bonjour.
02:24Bonjour. Députée La France Insoumise du Rhône, Paul Midi. Bonjour. Bonjour.
02:27Députée Ensemble pour la République de l'Estone. On va parler, c'est une première pour François Bayrou, le nouveau Premier ministre dans l'hémicycle.
02:33Quel accueil vont lui réserver les Insoumis ? Anaïs Belouassa-Chérifi.
02:38Je pense que c'est un accueil tout à fait normal, et je pense qu'on peut se satisfaire aujourd'hui des questions au Premier ministre,
02:46puisque la plupart du temps, lorsqu'on pose des questions au Premier ministre, c'était Bruno Retailleau qui répondait,
02:52donc au moins on aura des réponses, et je pense que ça peut être déjà bien de commencer sur ce pas-là.
02:56Paul Midi, c'était important que le Premier ministre vienne à l'Assemblée avant les deux semaines de pause de Noël. Il fallait qu'il y ait ce rendez-vous avec les députés ?
03:04Oui, je pense que c'est très important. Moi, je salue évidemment la nomination de François Bayrou comme Premier ministre.
03:09Je pense que c'est une bonne nouvelle pour notre capacité collective à rassembler la droite, le centre et la gauche, j'espère dans un accord de non-censure.
03:18Ce qu'on veut avec le groupe Ensemble pour la République, c'est d'abord un gouvernement qui soit stable,
03:22et deuxièmement un gouvernement qui ne soit pas sous la tutelle ni de l'Assemblée Nationale, ni de la France Insoumise.
03:28C'est ce à quoi travaille François Bayrou depuis hier. Il est en train de recevoir l'ensemble des groupes politiques de l'Assemblée Nationale,
03:35et dans cette discussion qu'il a avec les députés, c'était très important qu'il vienne à l'Assemblée Nationale cet après-midi.
03:42Anaïs Bellouassa, chérif. Évidemment, François Bayrou, ce n'était pas votre candidat pour Matignon,
03:47mais est-ce que sur le spectre politique, vous diriez qu'il est un tout petit peu plus à gauche que Michel Barnier ?
03:52On le voit, les députés du Modem sont à côté des députés socialistes.
03:55Michel Barnier était, lui, coincé entre les députés d'Horizon et les députés du Rassemblement National.
03:59Non, je pense que ce Premier ministre est un ministre issu d'une minorité, et que François Bayrou, c'est un peu un homme d'autre temps.
04:09Il a été haut-commissaire au plan durant 4 ans. On ne sait pas trop ce qu'il a fait durant ces 4 années,
04:16puisque seulement 18 notes sont sorties de son administration.
04:19Nous, on attend des preuves, et je pense que pour ne pas aller à la censure,
04:23c'est qu'il se soumette à un vote de confiance du Parlement, et que le Parlement retrouve toute sa force
04:29pour pouvoir voter ou pas la confiance en ce gouvernement et en ce Premier ministre.
04:34Alors, on le verra, puisqu'on annonce d'ores et déjà une déclaration de politique générale autour du 14 janvier.
04:39Vous le disiez, Paul Midi, le Premier ministre consulte Stéphanie Despierre.
04:43On vous retrouve dans la salle des 4 colonnes. Il mène donc des consultations.
04:47Tous les groupes politiques sont reçus. Où en est-on ?
04:50Oui, consultation. Jusqu'à ce soir, les communistes fermeront le banc de 48 heures de rendez-vous
04:54entre François Bayrou et les chefs des groupes politiques au Parlement.
04:58Les écologistes reçus ce matin ont estimé que François Bayrou pavait le chemin de sa propre censure.
05:03Ils ont déploré avoir peu de réponses à leurs questions.
05:06La veille, eux aussi, les socialistes étaient restés sur leur fin.
05:10Ce sont leurs mots, un sentiment de flou partagé également côté républicain.
05:14Laurent Wauquiez souhaite d'ailleurs une nouvelle rencontre avec François Bayrou.
05:18À ce stade, dit-on, le soutien des républicains n'est pas acquis, explique le porte-parole du groupe droite républicaine ici à l'Assemblée nationale.
05:25Tout dépendra du programme du gouvernement.
05:27Donc le dilemme, l'enjeu pour François Bayrou reste entier.
05:30Comment élargir son socle à l'Assemblée nationale du côté de la gauche, mais sans perdre la droite ?
05:35François Bayrou qui cherche une majorité, qui travaille aussi sur un gouvernement.
05:40Ça avance ?
05:41Oui, a priori, on pourrait avoir un gouvernement d'ici la fin de la semaine.
05:44En tout cas, c'est l'objectif du nouveau locataire de Matignon.
05:47Il l'a redit ce matin et à la mi-journée, François Bayrou rencontre Emmanuel Macron
05:52pour évoquer une architecture de démarrage.
05:55Bref, un premier schéma du futur et nouveau gouvernement.
05:59Le président de la République avait mis la pression ce matin
06:02en faisant savoir qu'il attendait les propositions de son nouveau Premier ministre.
06:06Merci beaucoup Stéphanie.
06:08Anaïs Bellouassa, chérifie, vous les Insoumis, vous avez dit non, vous avez boycotté l'invitation.
06:12Vous ne voulez même pas rencontrer François Bayrou ?
06:15En fait, on ne va pas participer à cette mascarade qui nous fait perdre beaucoup de temps, je pense.
06:22Je pense qu'il ne faut pas oublier la séquence dans laquelle nous sommes aujourd'hui.
06:25C'est-à-dire, depuis six mois, on a une instabilité institutionnelle
06:29qui est causée par le locataire de l'Elysée, Emmanuel Macron,
06:32qui n'a pas reconnu le résultat des législatives anticipées,
06:37qui a décidé de dissoudre l'Assemblée nationale le soir d'un scrutin
06:40où l'extrême droite a près de 40% dans les urnes.
06:43Et en fait, aujourd'hui, nous, ce qu'on souhaite,
06:46et je pense qu'on l'a montré pendant le budget, c'est être force de proposition.
06:50Mais vous auriez pu lui dire tout ça, François Bayrou ?
06:53En fait, dans la mesure où déjà le socle commun a voté contre le budget,
06:57et donc qui a amené le 49-3, qui a amené la censure,
07:00donc tout le monde doit se remettre en question.
07:02Et je pense que la Macronie, le socle commun, est dans l'incapacité de se remettre en question.
07:06Paul Midi, Anaïs Bélois s'achérifie, vous le saviez,
07:10les Insoumines n'allaient pas faire partie d'une nouvelle majorité autour de François Bayrou.
07:13Mais on voit que ça coince aussi un peu pour les autres.
07:16Laurent Wauquiez, droite républicaine, dit pour l'instant
07:18c'est pas sûr chez nous, il y a beaucoup d'interrogations.
07:21Comment François Bayrou peut-il avoir une majorité plus stable que Michel Barnier ?
07:25Écoutez, moi j'étais encore évidemment ce week-end dans ma circonscription.
07:28Qu'est-ce que nous demandent nos compatriotes ?
07:30Ils veulent qu'on forme un gouvernement qui soit stable,
07:33qui soit au service du pays, et que toutes les forces raisonnables travaillent ensemble.
07:37Moi c'est le projet que j'ai porté et en 2022 quand j'ai été élu pour la première fois,
07:41et en 2024 quand j'ai été réélu dans ma circonscription.
07:44Et donc il faut que toutes les personnes raisonnables dans ce pays travaillent ensemble.
07:49Et donc les consultations du Premier ministre sont en cours.
07:53Il ne faut pas évidemment imaginer, compte tenu de la situation politique,
07:56que tout puisse se résoudre comme ça en un claquement de doigts en quelques heures.
08:00Ça demande forcément du temps, des compromis, de l'énergie.
08:04Mais vous avez l'impression que la situation est un peu plus ouverte qu'avec Michel Barnier ?
08:08Je suis optimiste et il faut qu'on le fasse.
08:10C'est ce que nous demandent les Français, c'est important.
08:12Moi je vois tous les jours des acteurs économiques, des investisseurs, des patrons et patronnes d'entreprises
08:18qui ont besoin de cette stabilité, qui ont besoin d'un budget, qui ont besoin de la visibilité
08:22pour continuer à créer de l'emploi.
08:24Et donc il faut qu'on le fasse.
08:25Moi je suis un grand optimiste, je pense que c'est possible.
08:28On n'a pas le choix, il faut qu'on arrive à faire une forme d'accord de non-censure
08:33qui aille de la droite, du centre, à la gauche, aux sociodémocrates.
08:36Et donc moi je les appelle évidemment à travailler avec nous.
08:39Anaïs Bellouassa, chérifie, le nouveau Front Populaire est assez divisé.
08:44Vous, vous avez refusé l'invitation, les socialistes, les communistes et les écologistes se sont rendus à Matignon
08:49et chez les socialistes on discute, sans pour autant accepter complètement cet accord de non-censure.
08:55Est-ce que là vous n'êtes pas un peu à côté dans le nouveau Front Populaire ? Il y a une fracture ?
08:59Non, moi je pense qu'en fait on est droit dans nos bottes et qu'en réalité on est dans la clarté.
09:05Moi je le dis très clairement, je sais pourquoi j'ai été élue et je sais pour qui j'ai été élue.
09:11J'ai été élue pourquoi ? Pour le programme du nouveau Front Populaire.
09:14Et pour qui ? Pour permettre aux gens de mieux vivre après 7 ans de Macronie qui a mis le chaos dans notre pays.
09:21Et donc en fait c'est un souci de clarté.
09:24Vraisemblablement la Macronie et le socle commun ne va pas faire de compromis.
09:28Et on l'a vu de nombreuses reprises.
09:30Ils ont voté contre le budget, le budget qui reposait la solidarité sur l'ensemble de la population,
09:36y compris sur les personnes qui ont des gros patrimoines.
09:39Et on avait réussi avec ce budget à le refaire à l'équilibre avec notamment la règle budgétaire des 3%.
09:47On a fait le travail et pour autant c'est les députés du socle commun qui ont voté contre.
09:54Nous avions aussi fait des propositions et pour le coup à chaque fois on nous a dit non.
09:59Donc en fait ils sont incapables de faire des compromis.
10:01Et on l'a vu sur notre niche parlementaire aussi.
10:03Donc vous pensez ?
10:05Ils sont opposés à l'abrogation de la réforme des retraites.
10:07Et y compris des députés du camp de Monsieur Bayrou qui par exemple a quand même fait une douzaine d'amendements rien que sur le titre de la PPL.
10:14Alors on va évoluer aussi sur cette situation.
10:17On l'a vu Paul Midi, ce que le gouvernement recherche c'est de moins dépendre du Rassemblement National.
10:21Allons rejoindre celle des 4 colonnes le député Alexandre Sabatou qui est au micro de Clément Perreault.
10:27Alexandre Sabatou, bonjour. J'ai été écouter, la méthode est plus positive.
10:31Ça ce sont les mots qu'a eu Marine Le Pen hier matin à Matignon.
10:35Est-ce à dire que la relation entre le Premier ministre et le Rassemblement National débute du bon pied ?
10:39Déjà Monsieur Bayrou a reçu directement Marine Le Pen à Matignon.
10:44Chose que Monsieur Barnier n'avait pas fait.
10:46Donc c'est un premier pas vers nous.
10:47Après j'ai du mal à voir comment Monsieur Bayrou va proposer une politique de rupture avec 7 ans de macronisme.
10:52Alors qu'il a été l'un de ses premiers soutiens.
10:54Ce que Monsieur Bayrou doit bien comprendre, c'est qu'en étant Premier ministre, il ne va pas appliquer un budget de Monsieur Bayrou.
10:59Mais un budget qu'il devra co-construire avec toutes les forces politiques à l'Assemblée Nationale.
11:03Vous aviez dit lors de la nomination de Michel Barnier que ce serait un Premier ministre sous surveillance.
11:08Est-ce que vous avez toujours cette même fermeté dans le discours vis-à-vis de François Bayrou ?
11:12Je pense qu'il ne... comme je vous l'ai dit, il faut... on attend les actes.
11:16On n'est plus dupe des paroles qui... des promesses qui peuvent nous être faites.
11:19Et donc bien sûr que Monsieur Bayrou est sous surveillance.
11:21Et d'autant plus que j'ai trouvé ses premiers pas assez lunaires.
11:24A savoir qu'il dit que la priorité, c'est le retour au cumul des mandats.
11:29Qu'il allait participer à son conseil municipal à Pau.
11:31Alors qu'on sait la situation catastrophique actuellement à Mayotte.
11:34Où il y a des morts, des personnes qui n'arrivent plus à manger, qui n'ont pas de quoi boire.
11:38Ou encore avec la crise financière qui nous attend.
11:40Et donc j'ai peur que pour l'instant, il ne se soucie pas vraiment des vraies priorités des Français et de la France.
11:45Votre base militante au Rassemblement National avait beaucoup poussé pour la censure de Michel Barnier.
11:49Que vous dit-elle maintenant cette base militante avec la nomination de François Bayrou ?
11:53Notre base militante est un peu déçue que ce soit Monsieur Bayrou.
11:56Car on sait que le centre ne fait pas preuve beaucoup de force, d'énergie.
12:00Alors qu'il faudrait un peu de radicalité pour redresser les finances publiques.
12:03Donc ils ne s'attendent pas à grand chose.
12:04Mais ils nous font pleinement confiance pour le contraindre.
12:07Et pour que des mesures pour lesquelles ils ont voté en nous faisant élire, passent lors du budget de cette année.
12:12Merci à vous.
12:14Merci beaucoup Clément.
12:15Clément, on a parlé lors de ce sujet, et c'est un des premiers dossiers pour François Bayrou, de Mayotte.
12:20On va parler du fond et de la situation dramatique sur place évidemment.
12:23Un premier mot, Paul Midi, sur cette présence de François Bayrou au conseil municipal de Pau.
12:28Certains dénoncent une faute politique.
12:30On le rappelle, il y avait un conseil interministériel de crise au même moment.
12:34Est-ce que l'image n'était pas au mieux décalée ?
12:37Non mais d'abord, je voudrais parler de la situation qui est catastrophique à Mayotte.
12:41On est devant potentiellement une des pires catastrophes naturelles du siècle dans notre pays.
12:47Et donc je veux d'abord exprimer ma pleine et entière solidarité envers tous nos compatriotes maorais.
12:54Toutes les victimes, toutes les familles qui n'ont aucune nouvelle de leurs proches.
12:58On parle potentiellement de centaines, voire de milliers de morts.
13:01C'est un désastre absolu, il n'y a pas de mots pour qualifier ça.
13:04Je salue à la fois les forces de secours, civiles, militaires, les forces de l'ordre,
13:08tous les personnels de l'Etat, les associations qui sont en train de se déployer sur le terrain.
13:13Et c'est ça l'urgence nationale.
13:16Le président de la République a présidé la cellule de crise interministérielle
13:20en présence du Premier ministre et de l'ensemble des membres du gouvernement concernés.
13:25Et le gouvernement est pleinement focalisé...
13:28Vous ne voulez pas polémiquer, Paul Midi, on l'entend.
13:30Mais malgré tout, la présence, vous, ça ne vous choque pas ?
13:33Cette présence au conseil municipal de votre François Bayrou ?
13:35J'entends les mots, la discussion.
13:36François Bayrou sera dans quelques minutes dans l'hémicycle, dans la pièce d'à côté.
13:40Il s'exprimera sur le sujet.
13:42Je pense qu'il faut se rendre compte de la gravité de la situation à Mayotte.
13:45Et donc, ce n'est pas vraiment le moment des polémiques.
13:48Alors, pas le moment des polémiques, je vous fais réagir sur le fond.
13:51Mais Anaïs Bellois s'achérifie.
13:53Certains chez vous ont dénoncé une faute politique de ce Premier ministre.
13:57Parlons du cumul des mandats au conseil municipal de Pau.
14:00Je pense que ça témoigne d'un Premier ministre qui est déconnecté de la réalité.
14:04Préférant aller faire un conseil municipal à Pau, parlant du non-cumul des mandats,
14:09plutôt que voir la situation dramatique dans laquelle sont nos concitoyens maorais.
14:14Avec, on l'a dit, potentiellement des centaines de milliers de disparus, de morts.
14:20Et pour dire aussi que l'Etat a abandonné ce territoire.
14:24C'est le département le plus pauvre.
14:26Si, monsieur Midi.
14:27C'est le département le plus pauvre de la France.
14:30Trois quarts des personnes vivent sous le seuil de pauvreté.
14:32Je ne vous ai pas coupé.
14:34Je vous laisse finir.
14:36Une population qui n'a pas accès à l'eau, quotidiennement.
14:46Vraisemblablement, on a un territoire qui est oublié de notre République.
14:50Et ça, c'est clair.
14:52Nous, on a proposé, l'année dernière, dans notre niche parlementaire,
14:56une commission d'enquête sur l'adaptation des changements climatiques.
15:00Et, pour le coup, qui est-ce qui a bousillé cette commission d'enquête ?
15:04La Macronie.
15:05Emmanuel Macron avait proposé, en 2018, une grande loi sur les Outre-mer.
15:11On l'attend toujours.
15:13Paul Midi, territoire oublié à Mayotte.
15:15C'est, dans tout cas, le sentiment que peuvent avoir les compatriotes maorais.
15:19L'urgence du moment, la seule chose dont on doit parler,
15:22c'est comment on fait en sorte que les Maorais et les Maoraises aient de l'eau,
15:25et des vivres, et accès aux soins médicaux.
15:28On peut aussi avoir un constat, et beaucoup disent...
15:31Non, pardon, il y a des gens qui sont en train de mourir à l'heure où on parle.
15:34Mais ça fait des années qu'il meurt, Monsieur Midi.
15:36Donc, il faut gérer cette crise.
15:37Par ailleurs, Madame la députée de la France Insoumise,
15:40si vous aviez deux grammes de décence encore, gardez-les pour les prochaines heures.
15:45Ah bon ? Pourquoi ?
15:46Parce que votre parti a tout fait pour empêcher le travail de l'Etat,
15:49notamment sur le logement insalubre.
15:51Ah bon ? Alors, sur les bidonvilles, moi, je vais vous remercier.
15:55L'Etat, c'était soit les bidonvilles, soit...
15:57Donc, si vous avez deux grammes de décence,
15:59merci de les utiliser pour les prochaines heures de travail.
16:02C'est l'eau, sur l'ensemble du territoire.
16:05Il y avait cette question, l'opération Wambushu,
16:07c'était la destruction, par exemple, des bidonvilles.
16:10Vous, par exemple, vous y étiez opposé.
16:12Bien sûr, c'est la solution de relogement.
16:14C'était à cause de la solution de relogement ?
16:16Pardon, ça n'est pas le cas.
16:17Et que ce soit dans le territoire hexagonal, qu'en Outre-mer,
16:20je dirais que l'Etat n'est pas à l'auteur de politique structurelle
16:23en termes de logements.
16:24Juste un petit indicatif, tous les soirs à la rue,
16:26c'est 243 enfants qui dorment...
16:28Non mais, pardon, vraiment...
16:29Pardon, mais je vous dis...
16:30Une des questions, parce que vous n'avez pas de solution politique
16:33à apporter et pas de réponse à apporter.
16:35Bruno Retailleau, ça témoigne de la faiblesse de la Macronie.
16:38Alors, écoutons-nous les uns les autres.
16:40Cette opération Wambushu, elle était pour effectivement
16:43mettre fin à l'habitat insalubre qu'il peut y avoir à Mayotte
16:48et pouvoir reloger les personnes.
16:50Ces opérations étaient empêchées par tous les moyens
16:52par les membres de la France Insoumise.
16:54Le ministre de l'Intérieur...
16:56Alors, le ministre de l'Intérieur...
16:58Alors, le ministre de l'Intérieur...
17:00Allez, écoutez ma question.
17:01Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau,
17:03dit qu'une des solutions à Mayotte,
17:05c'est revenir à la question migratoire.
17:07Il dit qu'il faut une loi sur l'immigration à Mayotte.
17:10Est-ce que c'est nécessaire, d'après vous ?
17:12On est en pleine urgence, comme vous le disiez.
17:15Est-ce qu'il est nécessaire de parler immigration aujourd'hui ?
17:17Non, mais bien sûr qu'il y a un sujet migratoire à Mayotte.
17:19Il ne faut pas l'éviter.
17:21Mais, je vous l'ai dit, les priorités du moment,
17:24c'est de s'assurer que tous les Mahorais et Mahoraises
17:27aient accès aux soins médicaux,
17:29qu'on en sauve le plus possible.
17:31Et donc, toute la nation doit être concentrée,
17:33focalisée, ensemble,
17:35avec nos compatriotes Mahoraises et Mahoraises.
17:38Il n'y a que ça qui m'intéresse aujourd'hui.
17:40Anaïs Bélois s'achérifie.
17:41Beaucoup disent, effectivement,
17:42il faut contrôler au mieux les arrivées des comores.
17:45Est-ce que vous dites, oui,
17:47sur ce territoire français, on le rappelle,
17:50il faut peut-être une loi un peu spécifique
17:52pour gérer cette question de l'arrivée de Comoriens sur le territoire ?
17:55Moi, je pense que c'est un faux débat,
17:57parce que, souvent, on a l'impression
17:59que la question migratoire, c'est la seule question qui prévaut.
18:02Moi, je veux parler des conditions humaines, en réalité.
18:05Alors, on parle des hôpitaux,
18:07mais quelles infrastructures l'Etat a mis en place ?
18:09Quels moyens met en place l'Etat ?
18:11Alors, ce n'est plus le cas de dire, on veut des mesures d'urgence.
18:14Il faut des mesures de continuité.
18:16C'est bien ça que je...
18:18Je suis en désaccord avec ça.
18:20C'est parce qu'on est dans l'incapacité de planifier
18:23et dans l'incapacité de donner les moyens à tous les territoires
18:26de pouvoir avoir des services publics décents,
18:28d'avoir des personnels soignants
18:30et d'avoir tout ce qu'il faut pour vivre dignement.
18:32Merci beaucoup à vous deux.
18:34Anaïs Bellouessa, chérifie.
18:36Merci, Paul Midi.
18:37On voit que la question de Mayotte fait débat
18:39et on verra, le Premier ministre a très largement interrogé
18:42sur cette question.
18:43Marco Pommier, vous êtes en direct de l'hémicycle.
18:45Justement, comment va se passer cette séance un petit peu spéciale ?
18:51Oui, un format très particulier, Elsa.
18:53Ce ne sont pas les CAG, les questions au gouvernement cet après-midi,
18:56mais les CAB, les questions à Bayrou, à François Bayrou.
19:0011 groupes, 11 questions pour le nouveau Premier ministre.
19:02Un format souhaité par la présidente de l'Assemblée, Yael Brune-Pivet.
19:06En attendant la formation d'un nouveau gouvernement,
19:09François Bayrou sera largement interpellé cet après-midi sur Mayotte,
19:13dévasté par le cyclone Chido ce week-end.
19:1522 morts et plus de 1400 blessés.
19:18Mais un bilan largement sous-estimé.
19:20Nourriture, eau, essence, les Mahorais manquent de tout sur place.
19:24Une première crise pour le nouveau Premier ministre,
19:27sous le feu des critiques, après avoir choisi de se rendre à Pau
19:30pour présider le conseil municipal, au lieu de se rendre à Mayotte.
19:34Et on l'a vu, Elsa, ce sujet fait polémique sur votre plateau.
19:38Merci beaucoup, Marco Pommier.
19:40On accueille nos deux nouveaux invités dans cette salle des pas perdus.
19:43Bruno Fuchs, bonjour.
19:44Bonjour.
19:45Député Les Démocrates du Haut-Rhin,
19:46vous êtes par ailleurs président de la commission des affaires étrangères
19:48à l'Assemblée nationale.
19:49On va vous cacher.
19:50Brian Masson, bonjour.
19:51Bonjour.
19:52Député Rassemblement national des Alpes-Maritimes.
19:54On va évidemment parler de tous les sujets brûlants aujourd'hui.
19:57Avant cela, vous êtes au Modem, parti de François Bayrou.
20:01Ça fait 12 ans qu'il n'est plus député.
20:03Comment va-t-il apprivoiser cet hémicycle ?
20:06Est-ce que vous savez comment il a travaillé ?
20:08Il y aura peut-être un comité d'accueil un petit peu plus sonore
20:10que ce qu'il a connu avant ?
20:12Ça fait 12 ans qu'il ne l'est plus,
20:14mais ça fait 12 ans qu'il côtoie des députés dans son parti.
20:17Je ne pense pas qu'il soit très dépaysé en venant ici à l'Assemblée.
20:21Vous lui avez donné des conseils sur comment dompter l'hémicycle ?
20:24Non, honnêtement, depuis qu'il est à Matignon, on ne le voit pas beaucoup.
20:28Il est vraiment pris intégralement.
20:30Cet après-midi, il déjeunait avec le président de la République.
20:32Je pense qu'il n'a pas de préparation particulière.
20:36On a 11 questions qui lui sont adressées.
20:38Il va y arriver avec son talent, son histoire et son expérience.
20:44C'était important ce rendez-vous que le Premier ministre puisse venir
20:49cette semaine à l'Assemblée nationale ?
20:51Ce n'est pas pour sa déclaration de politique générale,
20:53il n'a pas encore de gouvernement,
20:54mais c'était un rendez-vous attendu par le RN ?
20:56Le premier des rendez-vous attendus par le RN a eu lieu hier,
21:00puisque le groupe Marine Le Pen et Jordan Bardella ont été reçus
21:03par le Premier ministre François Bayrou.
21:05C'était important pour nous d'être entendus, d'être écoutés
21:08sur nos propositions et de faire en sorte que les premières relations
21:11avec le nouveau Premier ministre se passent le mieux du monde
21:14pour l'avenir budgétaire et surtout l'avenir du pays,
21:17pour une meilleure stabilité.
21:19Aujourd'hui, qu'il vienne répondre cet après-midi aux députés,
21:22je trouve ça plutôt agréable de pouvoir lui poser nos questions importantes.
21:26On va parler de la méthode Bayrou,
21:28savoir si elle sera différente de Michèle Barnier
21:31et si donc il tiendra plus longtemps à Matignon.
21:33Avant cela, on va revenir, parce qu'il faut en parler,
21:35sur la polémique autour des premiers pas de François Bayrou.
21:39Stéphanie Despierre, vous êtes dans la salle des 4 colonnes.
21:41Premier pas qualifié de faux pas par certains.
21:44Oui, et même double faux pas, moins de 4 jours après sa nomination.
21:48Hier, alors qu'une réunion de crise interministérielle sur Mayotte
21:51se tient à l'Elysée, François Bayrou y assiste,
21:54mais en visioconférence, car il est à Pau, dont il est maire.
21:57Il a conseil municipal.
21:59Grosse polémique immédiate jusque dans son camp.
22:02Ce matin, la présidente de l'Assemblée nationale, Yael Broun-Pivet,
22:05déclare qu'elle aurait préféré que le Premier ministre
22:07prenne l'avion pour Mayotte, dévasté par le cyclone,
22:10plutôt qu'aller à Pau.
22:12Une faute politique qui révèle un impensé colonial
22:15tacle carrément les communistes.
22:17Au Modem, on reconnaît que c'est mal habile
22:19et on explique du bout des lèvres que François Bayrou
22:21est très attaché à sa ville et que les services de l'Etat
22:24sont mobilisés à Mayotte.
22:26François Bayrou affirme aussi qu'il veut rétablir
22:29le cumul des mandats pour les parlementaires.
22:31Deuxième polémique, ce n'est vraiment pas le moment,
22:34expliquait Yael Broun-Pivet.
22:36Aujourd'hui, le sujet, c'est le budget, c'est Mayotte.
22:38La présidente de l'Assemblée nationale résume bien
22:41le sentiment général qui prévalait ce matin aux quatre colonnes,
22:44même chez les partisans du cumul des mandats.
22:46Pour une fois, elle est sur la même position que les insoumis.
22:49Éric Coquerel déclarait ce matin
22:51« Nous sommes absolument contre le cumul »
22:53et le retour de la France des notables.
22:55Bref, le bail de François Bayrou à Matignon commence bien mal.
22:59Merci beaucoup Stéphanie Dépierre.
23:01Bruno Fuchs pour la Défense, si je puis dire.
23:04L'image est un peu incongrue.
23:06Un Premier ministre qui préside le Conseil municipal de Pau
23:10alors qu'une crise a lieu à Mayotte,
23:12qui est un département français, je le rappelle.
23:14Oui, mais il a un engagement.
23:16C'est un homme d'engagement à François Bayrou.
23:18Il tient son engagement.
23:20Ça ne l'empêche pas de participer à la réunion de crise.
23:22Il le fait en vision.
23:24Il a présidé lui-même, deux jours avant,
23:26la première réunion de crise sur Mayotte.
23:28Je comprends les polémiques partisanes.
23:31On va aller chercher des points qui peuvent prêter à discussion
23:34et les renforcer, comme on l'a entendu là.
23:37Mais sur le fond, la place du Premier ministre n'est pas à Mayotte.
23:40Il n'y a pas besoin de Premier ministre maintenant à Mayotte.
23:42Au contraire, ça créerait plus.
23:44On a le ministre de l'Intérieur qui est là-bas.
23:46Il faut rétablir beaucoup de choses sur place avant d'y aller.
23:50Il a présidé la première réunion de crise interministérielle sur Mayotte.
23:53Il est complètement mobilisé sur Mayotte.
23:57Il est à Pau.
23:59Il vote une subvention pour Mayotte.
24:01Il est complètement là-dessus.
24:02Il fait même les deux, puisqu'il participe aux deux.
24:04Je ne vois pas de polémiques.
24:05C'est un homme d'engagement, un homme qui agit.
24:07Un homme de terrain.
24:08Et sur le fond, on peut être Premier ministre et maire de Pau ?
24:10Après, il faut en débattre.
24:12C'est une question qui lui appartient à lui.
24:15La question sur le cumul des mandats...
24:17Je ne veux pas être long.
24:18On peut la formuler comme ça.
24:19Mais la question, il faut la formuler autrement.
24:21Quelle est la présence sur le terrain de députés ?
24:25Comment le député s'inscrit dans un territoire ?
24:28Une des réponses totalement adaptées.
24:32Je ne veux pas être long.
24:33C'est pour ça que je ne veux pas développer cette question.
24:35J'ai un avis là-dessus.
24:38Sur cette image de François Bayrou, au conseil municipal de Pau,
24:41Bruno Fuchs dit que trois ministres sont sur place à Mayotte.
24:44Un déplacement du Premier ministre, ça aurait peut-être désorganisé
24:48les services de sécurité qui ont beaucoup de travail.
24:52Quelle est la position du RN ?
24:54Qu'il y ait eu visiblement une certaine forme de maladresse
24:57pour François Bayrou d'être à son conseil municipal
25:01alors que Mayotte est en crise et qu'il y a une urgence,
25:03ça peut se comprendre.
25:05Cependant, Mayotte, c'est un vrai problème de fond.
25:07Ce sont nos compatriotes d'ultramarins qui souffrent
25:10depuis quelques jours, mais aussi depuis de nombreuses années.
25:14Nous, on a toujours été dans cette ligne de défense de Mayotte
25:18avec Marine Le Pen et le groupe Rassemblement national.
25:21Ce matin, on a eu une réunion de groupe où Marine Le Pen
25:23a parlé pendant très longtemps de la situation à Mayotte.
25:26Il va falloir qu'on travaille activement en urgence
25:29pour régler ces problèmes de fond.
25:31À l'heure où on se parle, il manque de l'eau,
25:33il manque de la nourriture.
25:35Des Mahorais ont tout perdu et se sentent abandonnés.
25:38Je crois qu'il doit y avoir une urgence,
25:40pas forcément là, dans l'heure, mais dans un effet global,
25:43dans les prochaines semaines, dans les prochains mois.
25:45Il faut travailler pour Mayotte, il faut travailler
25:47pour nos territoires ultramarins qui se sentent abandonnés.
25:49Et ce n'est pas normal qu'ils se sentent abandonnés
25:51parce que c'est la France, et cette France-là,
25:53elle doit être défendue et protégée.
25:55Bruno Fuchs travaillait à l'urgence.
25:57Bruno Retailleau dit que la question migratoire
25:59est aussi centrale.
26:01Est-ce que, pour vous, il faut parler d'immigration
26:03tout de suite alors qu'on compte encore
26:05les morts à Mayotte ?
26:07La question migratoire est centrale
26:09dans un grand nombre de situations.
26:11Elle est en France, elle est également à Mayotte.
26:13Et puis, tous les jours, toutes les semaines,
26:15en tout cas, on parle de questions de migration à Mayotte.
26:18Gérard Darmanin a été sur place
26:20et a lancé des programmes, justement,
26:22pour essayer de réduire l'immigration
26:24mais aussi la précarité des habitats.
26:26Après, c'est le ministre de l'Intérieur
26:29qui dit ça, il parle quand il veut.
26:32Pour moi, c'est un peu prématuré,
26:34ce n'est pas le moment, on est en plein deuil,
26:36vous l'avez rappelé.
26:38On est dans un deuil total, une catastrophe
26:40absolument apocalyptique.
26:42Les gens ont tout perdu, la souffrance est totale.
26:44On voyait à la télévision, hier,
26:46des personnes qui n'avaient pas bu de la journée
26:48alors qu'il fait 35 degrés.
26:50Je pense que c'est là-dessus,
26:52la question de la solidarité nationale pour Mayotte
26:54et pour l'ensemble des territoires qui souffrent.
26:56C'est ça, la question centrale.
26:58C'est un des éléments qu'il faudra traiter,
27:00mais à mon avis, certainement plus tard.
27:02Prématuré, d'après Bruno Fuchs,
27:04de parler d'immigration pour le RN,
27:06c'est capital ?
27:08C'est évidemment capital, mais au-delà du RN,
27:10c'est pour nos compatriotes de Mayotte
27:13qui réclament plus de sécurité depuis des années
27:16et qui réclament surtout un contrôle migratoire.
27:19Ce qui se passe à Mayotte en termes d'immigration
27:22est vraiment cataclysmique.
27:24Aujourd'hui, il y a eu un cyclone dévastateur,
27:26mais il faut comprendre que l'île est submergée.
27:30Les forces de secours, les policiers,
27:32les militaires n'arrivent plus à contrôler
27:34depuis des mois, voire des années,
27:36l'immigration illégale et clandestine.
27:38Tout ça pèse à la fois sur les finances
27:40de la collectivité territoriale,
27:42mais aussi sur le nombre de vivres,
27:44sur le nombre de comment améliorer la situation.
27:46L'immigration est une question capitale,
27:48mais c'est une question
27:50à laquelle il fallait répondre
27:52il y a déjà de nombreuses années.
27:54– Un dernier mot Bruno Fuchs,
27:56parce qu'il apprend à parler de la méthode Bayrou.
27:58– Justement, on vient de dire qu'il fallait en parler,
28:00mais on va en parler un peu plus tard.
28:02On est vraiment sur l'idée de l'émotion
28:04et de la solidarité totale.
28:06Il faut qu'il y ait un mouvement total de la nation
28:08pour aider Mayotte et les Mahorais.
28:10– Cette question sera très largement débattue
28:14dans l'hémicycle tout à l'heure,
28:16puisque beaucoup de groupes ont décidé
28:18de consacrer leur question à François Bayrou,
28:20à la situation. On va parler de sa méthode
28:22qui change un petit peu par rapport à Michel Barnier,
28:24c'est l'attitude des socialistes.
28:26Céline Hervieux est porte-parole du groupe socialiste
28:28à l'Assemblée nationale. Elle est salle des 4 colonnes
28:30au micro de Clément Perreault.
28:32– Céline Hervieux, bonjour. Hier, les représentants
28:34de votre parti ont été reçus à Matignon
28:36par François Bayrou.
28:38Ils ont dit qu'ils étaient restés sur leur faim.
28:40Pour le moment, on n'a pas le sentiment
28:42qu'il y ait une relation très clarifiée
28:44entre ce nouveau gouvernement et le parti socialiste.
28:46– Oui, écoutez, pour l'instant,
28:48ce qu'on a constaté, c'est qu'effectivement,
28:50il y a des signaux positifs de la part du nouveau Premier ministre.
28:52Et il faut le dire, pour l'instant,
28:54les signaux ne sont pas très encourageants.
28:56D'abord, l'attitude du nouveau Premier ministre
28:58par rapport à la catastrophe
29:00qui est en train de traverser Mayotte
29:02n'est absolument pas à la hauteur
29:04de la crise et du drame qui s'est produit.
29:06Donc, de ce point de vue-là,
29:08on peut considérer que l'entrée en matière
29:10et l'entrée en fonction est, pour le moins, ratée.
29:12Donc, ce n'est pas grave.
29:14Maintenant, il faut se reprendre.
29:16Le parti socialiste exprime un avertissement solennel
29:18à M. le nouveau Premier ministre
29:20pour justement donner des gages,
29:22les gages sur lesquels il avait commencé
29:24à s'engager dans cette démarche, justement, de compromis.
29:26Les socialistes sont prêts à travailler.
29:28Est-ce qu'il l'est, lui, réellement ?
29:30Il faut, à un moment donné, qu'il exprime
29:32un certain nombre de signaux pour qu'on puisse avancer
29:34dans le bon sens, dans l'intérêt des Français.
29:36– Est-ce que ce fameux accord de non-censure
29:38a déjà du plomb dans l'annel ?
29:40– Écoutez, pour l'instant, les négociations n'ont pas encore commencé.
29:42Mais nous, ce qu'on attend, c'est d'abord de connaître
29:44la composition du nouveau gouvernement.
29:46Là où on attend le Premier ministre aujourd'hui,
29:48c'est d'abord à Mayotte pour résoudre, travailler sur cette crise,
29:50exprimer toute la solidarité nationale
29:52qui est nécessaire par rapport à ce qui s'est passé
29:54et cette catastrophe. Ça, c'est la première chose.
29:56Ensuite, ce qu'on attend, c'est qu'on puisse
29:58très rapidement avoir des prochaines échéances
30:00pour savoir quand est-ce qu'on va pouvoir se le rencontrer
30:02de nouveau, établir finalement ensemble
30:04le diagnostic sur les lignes qu'a posées
30:06le parti socialiste, notamment la question
30:08des services publics, notamment la question du gel
30:10de la réforme des retraites.
30:12On attend des engagements forts.
30:14Le Parti socialiste, encore une fois, est prêt à travailler
30:16mais le Premier ministre doit donner des gages.
30:18Merci à vous.
30:20Merci beaucoup Clément Perreault, Bruno Fuchs.
30:22Vous entendez, les socialistes, ils attendent des signaux.
30:24Est-ce que François Bayrou est prêt
30:26à les activer, ces signaux ?
30:28Bien évidemment, ça fait partie de son ADN.
30:30Toute sa vie, il a été dans l'idée
30:32qu'un, il fallait au gouvernement
30:34des hommes politiques
30:36ou des femmes politiques forts
30:38avec une puissance politique importante
30:40pour contrebalancer éventuellement
30:42comme c'est le cas souvent ici, une forme
30:44d'inertie ou de blocage de l'Assemblée.
30:46On ne peut pas dépendre ici de calculs
30:48politiciens, de personnels
30:50politiques ou de députés qui ne souhaitent pas
30:52contribuer à l'intérêt général
30:54mais qui votent la censure par exemple
30:56alors qu'on peut très bien s'opposer à un budget
30:58sans voter la censure.
31:00Et deux, toute sa vie
31:02également, il a fait en sorte que
31:04il n'y ait pas une pensée unique.
31:06Que le parti majoritaire, qui n'a jamais plus de 50%
31:08des voix, ne soit pas majoritaire uniquement.
31:10Qu'il aille chercher des compléments
31:12dans d'autres partis.
31:14Et toute l'idée de la proportionnelle,
31:16c'est que mentalement, on soit dans une
31:18idée que seul,
31:20on ne fait pas la majorité, qu'il faut
31:22la faire avec d'autres et donc parler à d'autres
31:24et donc je réponds bien sûr sur le principe,
31:26après il faut trouver les bonnes modalités, bien sûr
31:28qu'il va trouver des points d'équilibre avec le Parti Socialiste
31:30comme il va en trouver avec les Républicains.
31:32Et avec le Rassemblement National ?
31:34C'est plus difficile visiblement.
31:36Quand on vote la censure, c'est plus difficile.
31:38Au-delà des relations
31:40de respect, parce que
31:42le Rassemblement National représente
31:44le parti le plus important, le groupe le plus important
31:46à l'Assemblée Nationale, et François Bayrou
31:48l'a dit, et nous on se parle régulièrement,
31:50un député parle à un député
31:52et on respecte tout le monde.
31:54Ça n'empêche pas des divergences très profondes
31:56sur le fond, mais pas du tout au plan relationnel.
31:58Bryan Masson, respect,
32:00mais il ne s'agit pas de négocier
32:02avec vous, par exemple, une non-censure.
32:04Dans quel état d'esprit est le Rassemblement National ?
32:06Tout le monde avait l'air plutôt déçu.
32:08En sortant de Matignon, Marine Le Pen dit
32:10« Je me suis sentie écoutée, peut-être pas entendue, mais en tout cas écoutée. »
32:12Oui, on verra si on s'est
32:14sentie entendue. En tout cas,
32:16on a été écoutée, c'est ce qu'a dit Marine Le Pen,
32:18et c'est ce qu'a dit Jordan Bardella.
32:20On a été accueillis avec respect.
32:22Il y a visiblement une envie de la part
32:24de François Bayrou de travailler avec l'ensemble
32:26des parlementaires, et vous savez, nous on ne va pas
32:28changer de ligne. Comme on l'a fait avec
32:30Michel Barnier, on le fera avec François Bayrou.
32:32On sera honnête, on sera clair,
32:34et on fixera évidemment nos lignes rouges,
32:36nos revendications légitimes, et on
32:38continuera de travailler avec le Premier ministre pour
32:40essayer de trouver des solutions, et je le tiens
32:42à le répéter encore une fois, nous
32:44on croit à l'Assemblée Nationale,
32:46on croit aux débats parlementaires,
32:48et on refuse le sectarisme.
32:50Bruno Fuchs disait « la proportionnelle ».
32:52On lit que
32:54François Bayrou aurait pu parler
32:56proportionnel avec Marine Le Pen.
32:58Est-ce que si le Premier ministre s'engage à déposer
33:00un projet de loi là-dessus,
33:02vous n'accepteriez en contrepartie de ne pas le censurer ?
33:04Non, mais nous ça ne marche pas comme ça.
33:06Nous on ne va pas dire maintenant qu'on ne va pas
33:08censurer, on ne censure pas.
33:10En principe, a priori, là en effet
33:12on va laisser la chance à François Bayrou de
33:14commencer véritablement sa nouvelle
33:16fonction de Premier ministre, mais en effet
33:18nous on va fonctionner plutôt par thématique,
33:20par argument, par projet politique,
33:22et en effet la proportionnelle fait partie
33:24de notre programme, comme elle l'a été aussi
33:26depuis de nombreuses années, défendue par François Bayrou
33:28et le Modem, et donc on pense en effet
33:30que ces forces politiques-là
33:32ont envie de mettre en place la proportionnelle
33:34pour que chaque Français, là encore, soit représenté
33:36à l'Assemblée Nationale, et c'est ce que
33:38aujourd'hui nos compatriotes le demandent.
33:40Bruno Fuchs, comment moins dépendre
33:42du Rassemblement National ? On l'a vu avec
33:44Michel Barnier, c'était un Premier ministre
33:46sous surveillance, et à la fin, Marine Le Pen
33:48a baissé le pouce, et le gouvernement
33:50est tombé. Emmanuel Macron,
33:52quand il a réuni les formations
33:54politiques, a dit que c'était un objectif
33:56qui devait être partagé par tous.
33:58Ne pas dépendre du RN ?
34:00Ne pas dépendre du RN, c'est démontrer que
34:02la vision que vous avez de la France, la façon
34:04de faire de la politique en France
34:06est plus efficace, satisfait mieux
34:08les Français que celle du RN.
34:10Voilà la seule façon de moins dépendre.
34:12C'est aussi essayer de décrocher une partie de la gauche.
34:14Quand je suis à Mulhouse, je réalise
34:16des choses, je contribue au bien-être
34:18de mes concitoyens, je résous des problèmes
34:20de sécurité, pas tout,
34:22et c'est ça. La question que vous posez
34:24sur justement
34:26si François Bayrou veut ou pas dépendre
34:28du RN, mais au-delà d'un parti politique.
34:30Derrière nous, il y a 11 millions de Français
34:32qui ont voté pour nous aux dernières élections législatives.
34:34Et ces millions de Français, ils ont des revendications
34:36et ils ont voté pour nous pour un programme.
34:38Alors avant de dire est-ce qu'on dépend
34:40ou pas de Marine Le Pen, essayons de voir
34:42si François Bayrou...
34:44Arithmétiquement,
34:46il y a quand même une idée
34:48de dire si tout le nouveau Front Populaire
34:50et le RN votent, vous avez droit de vie ou de mort
34:52sur le Premier ministre.
34:54C'est normal que le Premier ministre
34:56prenne ce constat arithmétique en se disant
34:58si je n'ai pas 289 députés
35:00contre moi, je peux durer plus de 3 mois.
35:02Je ne crois pas et avec toute
35:04humilité, je ne conseille pas à François Bayrou
35:06de commencer son schéma politique
35:08en fonction du nombre arithmétique
35:10de voix à l'Assemblée Nationale. Je préférerais
35:12qu'il le fasse sur des thématiques, sur des
35:14arguments pour relever le pays, pour répondre
35:16aux attentes et aux besoins des Français. Et j'ai le
35:18sentiment qu'il prend ce chemin-là, ça me rassure,
35:20ça nous rassure, mais ce qui est important,
35:22c'est les propositions.
35:24Mais nouvelle méthode Bruno Fuchs, parce qu'en fait,
35:26les groupes d'opposition maintenant à l'Assemblée Nationale
35:28demandent à avoir quasiment un poids politique
35:30qui était dévolu avant
35:32aux groupes majoritaires. Là, en fait,
35:34ils sont dans l'opposition, ils peuvent censurer
35:36et ils veulent en partie qu'on applique leur programme.
35:38Ce n'est pas facile pour François Bayrou.
35:40Oui, mais le schéma n'est pas le même, on n'a pas de groupe majoritaire
35:42fortement, on a trois groupes
35:44de taille voisine,
35:46on va dire, et donc c'est comme si vous étiez
35:48au volant d'une voiture et qu'il y en a un derrière qui vous dit
35:50d'aller à droite, toi à gauche, et toi,
35:52reste plutôt sur ta voie. Donc c'est assez compliqué
35:54de piloter une voiture comme ça.
35:56Vous voyez un peu la difficulté que François Bayrou
35:58va avoir.
36:00Vous avez plutôt la métaphore
36:02voiture.
36:04Je ne partage pas tellement votre point de vue.
36:06Il n'y a pas 11 millions de personnes qui ont voté
36:08pour le programme de Marine Le Pen.
36:10Il y a 11 millions de personnes qui ont voté
36:12pour partie pour le programme de Marine Le Pen
36:14et pour partie parce qu'ils voient bien
36:16qu'il y a une forme d'impuissance dans les services publics.
36:18On n'arrive pas à résoudre les problèmes des Français.
36:20C'est ça qu'il faut faire, résoudre
36:22les problèmes quotidiens
36:24des Français sur le pouvoir d'achat,
36:26sur la sécurité, sur la santé,
36:28sur tous les grands sujets,
36:30le logement. Et si vous arrivez à résoudre
36:32ces problèmes-là, pour partie en tout cas,
36:34vous montrez que vous y arrivez,
36:36une partie de ces 11 millions de personnes
36:38viendra plutôt chez vous parce que vous démontrez
36:40que vous êtes une meilleure offre politique
36:42que ce qui a lieu aujourd'hui.
36:44Il y a la recherche d'une majorité,
36:46il y a aussi la recherche d'un gouvernement.
36:48Bruno Fuchs disait des personnalités
36:50un peu de droite, un peu de gauche.
36:52Est-ce qu'il faut aller vite, Brian Mason ?
36:54On est dans une situation, on a des ministres, des missionnaires.
36:56Le Premier ministre vient seul, là,
36:58aux questions au gouvernement. Est-ce qu'il faut
37:00un gouvernement rapide ? Emmanuel Macron
37:02semble dire qu'il aimerait bien que ce soit d'ici la fin
37:04de la semaine. François Bayrou est d'accord.
37:06Emmanuel Macron, il est président de la République
37:08et devrait laisser faire, à mon avis, François Bayrou
37:10qui est Premier ministre et c'est au Premier ministre
37:12de fixer et de nommer son gouvernement.
37:14Je pense qu'Emmanuel Macron, il doit peut-être
37:16réviser la Constitution et réviser la Vème République
37:18et laisser son Premier ministre
37:20et le Premier ministre des Français
37:22faire son travail. Donc moi, je ne mets pas de pression
37:24à François Bayrou. Ce que je dis, c'est qu'au-delà
37:26du casting, au-delà des profils,
37:28des noms qui circulent à droite à gauche
37:30que je vois depuis quelques jours maintenant,
37:32je pense que ce qui compte pour nous et ce qui doit compter
37:34pour les Français, c'est le scénario.
37:36Quelle va être la méthode Bayrou ?
37:38Est-ce qu'il y aura des ministres qui auront
37:40envie d'aller chercher un consensus
37:42plutôt que le sectarisme ?
37:44Les Français, ils attendent justement le scénario.
37:46Ils veulent voir ce qui va se passer plutôt que de voir
37:48des profils. Ce n'est pas la priorité aujourd'hui.
37:50Alors, ce n'est pas le casting, mais les noms comptent
37:52quand même, Bruno Fuchs. On sait que le
37:54Premier ministre veut aussi jouer l'opinion.
37:56Quel est, d'après vous, le casting idéal
37:58pour un gouvernement d'intérêt général ?
38:00C'était l'objectif d'Emmanuel Macron.
38:02Maintenant, je pense que les choses avancent. Il y a eu des consultations.
38:04Il y a des noms qui circulent déjà.
38:06La logique dans laquelle est
38:08François Bayrou est une logique
38:10de 5e République.
38:12Pour De Gaulle, il ne faut pas dépendre des partis politiques.
38:14On l'a vu, Michel Barnier est tombé
38:16en grande partie par dépendance ou non-dépendance,
38:18soutien ou non-soutien
38:20des partis politiques.
38:22Une des remèdes, en tout cas,
38:24ou des alternatives, c'est d'avoir un gouvernement très fort
38:26avec quatre, cinq, huit
38:28personnalités qui ont un poids politique
38:30et qui vont entraîner
38:32justement les partis du Parlement.
38:34Vous espérez faire rentrer des personnalités de gauche, par exemple ?
38:36Moi, je prendrais le gouvernement
38:38comme donne, mais le résultat des élections
38:40fait qu'il y a un équilibre à trois
38:42composantes, gauche, milieu et droite.
38:44Il faut donc que la gauche soit
38:46représentée, plus que ça ne l'était avant,
38:48au gouvernement
38:50dans un équilibre programmatique.
38:52Il faut des personnalités
38:54de tous les bords et il faut un programme
38:56sur lequel, en tout cas, des lignes directrices
38:58sur lesquelles l'ensemble des composantes
39:00peuvent se retrouver.
39:02Merci beaucoup, Bruno Fuchs. Merci, Brian Mason,
39:04d'avoir accepté notre invitation
39:06à quelques minutes, moins d'une vingtaine de minutes
39:08avant la séance de questions au gouvernement de François Bayrou.
39:10Clément Peyrou, vous êtes dans la salle
39:12des quatre colonnes. Nous allons parler
39:14essentiellement de Mayotte. Comment va se passer
39:16cette séance ?
39:18Oui, Mayotte sera la question principale
39:20de cette séance de questions
39:22au Premier ministre. Elza, effectivement,
39:24la situation dans l'archipel est extrêmement
39:26inquiétante. Le dernier bilan
39:28fait état de 22 morts, mais malheureusement
39:30il risque fort de s'alourdir
39:32dans les prochaines heures. Alors, aujourd'hui,
39:34Mayotte fait d'abord face à une crise
39:36humanitaire. Les habitants
39:38de Mayotte ont besoin d'eau, de nourriture.
39:40Alors, les aides sont en train
39:42d'arriver. Il y a un pont humanitaire,
39:44notamment, qui est mis en place à partir
39:46de l'île de la Réunion.
39:48Il y a aussi une urgence sanitaire à Mayotte.
39:50Le manque d'eau potable fait craindre
39:52la propagation d'épidémies. Dans ce contexte,
39:54le président de la République, Emmanuel Macron,
39:56l'a annoncé. Il va se rendre
39:58dans les prochains jours sur l'archipel.
40:00Il a également annoncé qu'un
40:02plan d'oeil national serait bientôt
40:04décrété. Et puis, il y a aussi sur place la question
40:06de la sécurité. Mayotte
40:08pourrait être la proie des
40:10pilleurs dans les prochains jours.
40:12Le ministre des Missionnaires de l'Intérieur, Bruno
40:14Retailleau, est sur place. Il a annoncé
40:16un renfort de 400
40:18gendarmes supplémentaires. Il a également annoncé
40:20la mise en place d'un couvre-feu
40:22qui sera effectif dès ce soir.
40:24Et bienvenue à vous,
40:26si vous nous rejoignez, pour LCP.
40:28Nous sommes ensemble pour suivre
40:30une séance toute particulière.
40:32François Bayrou, le Premier ministre, face
40:34à un député par groupe politique.
40:36On se questionne donc. C'est à suivre dans un peu plus
40:38de 15 minutes dans l'hémicycle de l'Assemblée
40:40Nationale, à partir de 15h en direct
40:42et en intégralité. Dans cette émission,
40:44vous retrouverez Stéphanie Despierre et Clément
40:46Perrault, celle des 4 colonnes, et
40:48Marco Pommier, lui, est déjà dans la Cour d'honneur
40:50de l'Assemblée Nationale. Il vous fera vivre
40:52en direct l'arrivée de François Bayrou,
40:54donc le nouveau Premier ministre.
40:56On va parler de la
40:58situation à Mayotte.
41:00Yvanna Navion, journaliste pour
41:02Mayotte La Première, est en direct avec
41:04nous. Yvanna, que pouvez-vous nous dire
41:06de la situation sur place ?
41:08Oui,
41:10bonjour. Alors, la situation est assez
41:12compliquée, pour tout vous dire.
41:14Actuellement, on n'a pas d'eau,
41:16pas d'électricité. Enfin, une certaine partie, en fonction des
41:18parties de Mayotte, certaines parties n'ont pas d'eau, certaines
41:20parties n'ont pas d'électricité.
41:22Le réseau mobile, aussi,
41:2480% du réseau
41:26est actuellement coupé.
41:28Donc, les gens n'ont
41:30pas d'eau ni d'électricité, mais
41:32n'ont pas également accès
41:34aux nouvelles de leurs proches. Et ça, c'est quelque chose qui
41:36pose problème.
41:38On sait que ça devrait revenir dans les jours à venir,
41:40mais pas de date
41:42exacte pour le moment. Donc, les gens s'impatientent.
41:44Autre problème conséquent,
41:46c'est le
41:48manque de carburant sur l'île. Rien que
41:50ce matin, la station est proche
41:52de notre rédaction.
41:54Des gens ont commencé un peu
41:56à s'échauffer, à s'énerver,
41:58parce que le carburant ne vient pas,
42:00qu'il est réservé aux voitures officielles,
42:02à tout ce qui est police, gendarmerie,
42:04secours. Et donc, les gens ne comprennent pas.
42:06Donc, voilà, on craint un peu
42:08des émeutes. Et comme le disait Clément Perreault
42:10juste avant, l'insécurité,
42:12c'est quelque chose qui, vraiment, est
42:14omniprésent ici. En temps normal,
42:16il y a quand même quelque chose d'omniprésent, et qui, là,
42:18fait que les gens craignent
42:20d'autant plus, puisque
42:22beaucoup de pillages ont lieu dans les magasins.
42:24Encore ce matin, j'étais avec un des commerçants
42:26de Mamoudzou,
42:28qui m'expliquait que, depuis le cyclone,
42:30son entrepôt a été
42:32totalement détruit, et que
42:34les stocks sont à l'air libre,
42:36et que les gens viennent piller, tout simplement.
42:38Voilà. Donc, c'est assez compliqué
42:40au niveau de l'insécurité,
42:42surtout, et du manque d'eau,
42:44de carburant, d'électricité.
42:46Merci beaucoup, Ivana Navion.
42:48On a entendu ce que vous nous disiez
42:50sur l'inquiétude des proches
42:52qui cherchent encore leurs disparus, et puis,
42:54sur le manque de tout, d'eau, d'électricité.
42:56Merci beaucoup. Je rappelle que vous étiez en direct
42:58de Mayotte. Sur ce plateau,
43:00pour en parler, Béatrice Belay,
43:02bonjour. Bonjour. Députée socialiste
43:04et apparentée de la Martinique, Philippe Vigier,
43:06bonjour. Bonjour. Députée Les Démocrates
43:08de Réloir, je rappelle que vous avez été ministre
43:10des Outre-mer. Un mot, déjà,
43:12chacun, sur les compatriotes,
43:14nos compatriotes maorais.
43:16Qu'avez-vous envie de leur dire, Philippe Vigier ?
43:18J'ai envie de leur dire deux choses. D'abord,
43:20c'est un drame affreux.
43:22J'ai en souvenir Irma,
43:24à très loin, les Antilles françaises,
43:26avec Saint-Martin
43:28et Saint-Barthélemy qui avaient été ravagées. Mais là,
43:30on voit bien que c'est beaucoup plus important ce qui vient de se passer.
43:32On ne sait pas combien il y a de milliers de morts,
43:34on ne sait pas combien il y a de milliers de blessés.
43:36Ça veut dire mobilisation générale.
43:38Mobilisation générale de tous les services
43:40de secours. Bien sûr,
43:42soigner les blessés,
43:44évidemment, les secouristes,
43:46évidemment, arriver à rétablir
43:48l'eau, à rétablir l'électricité,
43:50à rétablir le téléphone, bref,
43:52venir aider, et aider encore,
43:54donc mobilisation, je veux dire aussi, de l'ensemble
43:56des forces qui sont dans l'Hexagone.
43:58Déjà, vous savez qu'il y a un pont aérien
44:00qui a été mis en place, avec des moyens,
44:02avec de l'eau, des vibres, des médicaments, enfin bref.
44:04Mais pas que la France,
44:06j'en appelle à l'Europe, et j'en appelle
44:08au monde entier, les Américains se sont proposés de venir.
44:10Béatrice Belay, que dire
44:12à ceux qui, aujourd'hui, ont soif,
44:14inquiets, n'ont pas d'eau, pas d'électricité ?
44:16Écoutez, nous ne pouvons qu'avoir
44:18une pensée solidaire
44:20à l'endroit de ceux de nos compatriotes
44:22qui, aujourd'hui, sont en train de vivre
44:24probablement les pires traumatisantes
44:26années,
44:28en tout cas,
44:30sessions de leur vie,
44:32moments de leur vie.
44:34J'ai déjà vécu
44:36un cyclone, je peux vous assurer
44:38que vous avez un sentiment fort
44:40de faiblesse
44:42face à la nature
44:44qui se déchaîne, et je l'ai vécu
44:46pour ceux qui me concernent dans des conditions
44:48particulièrement favorables,
44:50et donc je n'ose imaginer ce que
44:52a pu être la peur de nos compatriotes,
44:54et je tiens à leur apporter toute notre solidarité.
44:56Je leur dis également
44:58que la République doit se tenir
45:00et qu'ils ont le droit d'avoir l'exigence
45:02de ceux que la République puisse se tenir
45:04à leur côté, donc il est normal
45:06de déployer tous les moyens
45:08que nous pouvons déployer, ce pont aérien
45:10qui va apporter un certain
45:12nombre de vivres et des conditions
45:14meilleures de sécurité, mais je crois
45:16aussi qu'il va falloir regarder
45:18à plus long terme la situation de Mayotte
45:20et apporter en effet des solutions,
45:22une programmation, un plan, un vrai plan
45:24de nature à aller
45:26vers plus d'égalité, évidemment.
45:28Justement, on essaie ensemble de se projeter à court terme,
45:30à moyen terme, mais aussi à plus long terme.
45:32Vous le savez, la séance de questions au gouvernement va être
45:34très largement consacrée à cette situation.
45:36Stéphie Gustave est députée écologiste et sociale
45:38de l'Essonne, il est dans la salle des 4 colonnes
45:40au micro de Stéphanie Despierre.
45:42Bonjour, qu'allez-vous demander au gouvernement ?
45:44Je vais lui demander
45:46quand est-ce, enfin je demanderai déjà
45:48à Monsieur Verroux quand est-ce qu'il compte
45:50aller sur place.
45:52Je demanderai
45:54qu'il fasse face à la crise sanitaire
45:56qui s'annonce, des futures épidémies
45:58et surtout
46:00qu'il mette de l'argent pour
46:02reconstruire
46:04Mayotte, tout simplement.
46:06Là, un pont aérien a été annoncé,
46:08il y a des renforts de police, il y a un couvre-feu,
46:10Emmanuel Macron devrait aussi
46:12se rendre à Mayotte, mais vous,
46:14vous avez des doutes sur les moyens mis en oeuvre ?
46:16On verra bien, je ne vais pas...
46:18Vous savez, dans ce genre de situation,
46:20je ne suis pas là pour faire de la polémique.
46:22Je suis là pour être sûr que tout soit
46:24fait sur place et que
46:26ce territoire soit considéré comme un territoire français
46:28à part entière.
46:30Merci beaucoup.
46:32Merci Stéphanie Despierre. Alors que la séance
46:34commence dans moins de dix minutes,
46:36on va évacuer cette question polémique.
46:38François Bayrou est au Conseil municipal
46:40de Pau hier, ça choque certaines personnes,
46:42même la présidente de l'Assemblée
46:44dit « j'aurais préféré le voir prendre l'avion pour
46:46Mamoudzou, la capitale mahoraise ». Un mot là-dessus
46:48et après on parle du fond, évidemment.
46:50Vous avez vu ce qu'a dit le député à l'instant
46:52qui est interviewé, pas de place pour la polémique. Moi, ce que j'attends,
46:54c'est qu'on soit à la hauteur. François Bayrou
46:56était, comme vous le savez, à la commission
46:58interministérielle de crise,
47:00en liaison avec Emmanuel Macron
47:02avec l'ensemble des membres du gouvernement
47:04et des personnes qui sont opérationnelles.
47:06Et plus que cela,
47:08ce que je voudrais enfin pour Mayotte,
47:10département depuis simplement 2007,
47:12c'est-à-dire qu'il y a 17 ans, est-ce que oui ou non
47:14à l'Assemblée, et je le dis avec gravité,
47:16on sera capable, toutes sensibilités politiques
47:18confondues, de porter une grande loi
47:20de programmation pour Mayotte avec
47:22de la reconstruction, avec de l'espoir.
47:24A Mayotte, les droits sociaux ne sont pas les mêmes qu'en France.
47:26A Mayotte, la crise hydrique...
47:28C'était dans le projet du gouvernement...
47:30Malheureusement, la dissolution a tout emporté.
47:32— Alors, Béatrice Bellet, je vous fais
47:34quand même réagir parce que je pense que dans l'hémicycle
47:36tout à l'heure, il sera quand même question
47:38de cette actualité, ce calendrier
47:40qui s'est entrechoqué, le Premier
47:42ministre présent au Conseil municipal
47:44à Pau, les socialistes. Est-ce que vous
47:46allez parler de ça ?
47:48— Écoutez, nous en avons déjà parlé
47:50ce matin en conférence de presse.
47:52Je suis choquée.
47:54Voilà. Il faut le dire.
47:56Être Premier ministre, c'est une responsabilité.
47:58On ne va pas, en falcone, montrer
48:00son trophée de Matignon
48:02à ses petits amis et ses camarades
48:04de chemin municipaux.
48:06C'est une chose, déjà.
48:08Donc, il faut que le Premier ministre
48:10se ressaisisse et prenne toute la mesure
48:12de sa responsabilité. Il n'a pas de gouvernement,
48:14c'est un gouvernement sans fond.
48:16Et pour ce qui est de la programmation...
48:18— Alors, 3 ministres sont sur place, Béatrice Bellet.
48:20Les ministres démissionnaires, mais l'Etat
48:22est bien présent. — Tout à fait.
48:24C'est quand même le président qui a conduit la cellule de crise.
48:26C'est tout ce qu'on dit. Mettons fin au débat.
48:28Ça va être discuté.
48:30— Voilà. On réagit là-dessus. Il en fera question dans l'hémicycle.
48:32Sur cette grande loi que vous propose Philippe Girard.
48:34— La grande loi, il aurait été utile
48:36que M. Macron, depuis 2017,
48:38réponde d'ailleurs et prenne les décrets
48:40d'application qui avaient d'ores et déjà été conduits
48:42dans le cadre de la loi égalité réelle de 2007
48:44et de 2017 et qui prévoyait
48:46d'ailleurs une programmation,
48:48un plan de programmation
48:50sur 10 et 20 ans en matière d'infrastructure.
48:52— Regardez sur ces images.
48:54François Bayrou arrive justement à l'Assemblée nationale.
48:56Il salue l'ancien député Bruno Milienne
48:58et la députée Aurore Berger.
49:00Béatrice Belay, que doit-il dire
49:02dans l'hémicycle ? François Bayrou, il sera interrogé
49:04sur que faire pour que Mayotte
49:06soit un département à part entière.
49:08— Il faut de la programmation. Nous avons
49:10des retards de développement énormes
49:12qui ne sont pas admissibles
49:14aujourd'hui en France.
49:16Vous le savez, ça vaut aussi pour d'autres
49:18territoires des océans.
49:20Pour autant, ce que nous disons,
49:22c'est qu'il y a déjà des travaux qui ont été menés
49:24par différents ministres des Outre-mer,
49:26dont monsieur Vigée,
49:28mais il convient aujourd'hui de les mettre en oeuvre.
49:30Aujourd'hui, nos territoires
49:32sont l'as des promesses
49:34qui ne sont pas mises à exécution.
49:36— On fait un détour, celle des 4 colonnes.
49:38Philippe Vigée, je vous donne la parole tout de suite,
49:40mais Laure Lavalette est au micro de Clément Perreault,
49:42celle des 4 colonnes. — Laure Lavalette, vous allez être
49:44la première députée dans cette séance à poser une question
49:46à François Bayrou. Quelle sera cette question ?
49:48— En fait, on va lui demander quelle est sa feuille de route.
49:50Nous disions que le casting avait peu d'importance.
49:52Ce qui changeait, ce qui importait, c'était le scénario.
49:54Donc on va lui demander quelles sont ses priorités,
49:56lui rappeler que nous sommes
49:58une opposition constructive
50:00et, voilà, voir
50:02où est-ce qu'il veut amener, effectivement, son gouvernement.
50:04— Beaucoup de questions, aujourd'hui, vont porter sur Mayotte.
50:06Comment est-ce que vous avez vécu la décision
50:08de François Bayrou, hier, d'assister au Conseil municipal à Pau ?
50:10— Oui, je pense que tout le monde
50:12était un peu choqué du timing
50:14et de la déconnexion
50:16entre ce qu'il aurait dû faire
50:18et ce qu'il a fait. Voilà, je pense que c'est
50:20un début un peu chaotique
50:22entre sa nomination,
50:24qui a quand même été extirpée
50:26a priori
50:28au président de la République, et cette première
50:30faute de quart. Effectivement,
50:32ça paraît un peu poussif
50:34comme démarrage. — Merci à vous.
50:36— Merci beaucoup, Clément Perreault.
50:38Philippe Vigier, toujours ce sentiment
50:40que Mayotte n'est pas un département
50:42comme les autres. On peut le vivre aussi
50:44dans d'autres départements d'Outre-mer, mais je pense que Mayotte,
50:46c'est l'exemple le plus flagrant.
50:48— Ma collègue l'a très bien dit.
50:50Mayotte, c'est le 101e département français.
50:52Et t'es en retard sur tout.
50:54Et pourtant, l'État donne
50:562 milliards d'euros par an, mais ça ne suffit pas.
50:58— Donc plus d'argent.
51:00— Et pas que plus d'argent. — De la programmation ?
51:02— Il faut aider les collectivités, il faut aider le département,
51:04il faut aider les collectivités à construire. — Il faut de la programmation.
51:06— Je vais prendre un seul exemple. Il y a 20 000 enfants
51:08à l'heure où je vous parle. Pourtant, vous voyez,
51:10il y a eu le gouvernement de droite toute gauche, donc je jette la pierre
51:12à personne. 20 000 enfants
51:14ne sont pas scolarisés à l'heure où je vous parle.
51:16Ça n'est pas acceptable. Les hôpitaux sont
51:18totalement sous-dimensionnés. Les réseaux d'eau,
51:20merci de l'avoir appelé. On a fait beaucoup, mais il faut faire
51:22beaucoup encore, parce qu'on n'est pas au bout du chemin.
51:24Et je le dis avec la plus grande des humilités.
51:26Mais, pareil, sur l'étude économique,
51:28s'il va y avoir des emplois pérennes, on ne pourra pas continuer aussi.
51:30Et enfin, le logement. Vous savez,
51:32il y a eu des critiques, l'année dernière, lorsqu'avec
51:34Gérald Darmanin, on avait décidé à Wambushu
51:36de raser les bidonvilles. — L'opération pour les bidonvilles.
51:38— Est-ce que c'est digne ? Moi, je suis allé dans les bidonvilles.
51:40Je suis allé à la rencontre de ces habitants.
51:42— Dans lesquels habitent des Français.
51:44— Ils voulaient avoir un toit, et ils avaient trouvé indécent
51:46le fait qu'on dise qu'il fallait les raser.
51:48— Dans lesquels habitent les Français, et c'est ça qu'il faut dire,
51:50c'est qu'aujourd'hui, les conditions de vie
51:52de nos compatriotes sont
51:54des conditions indignes. Il faut créer...
51:56Vraiment, s'il y a
51:58un endroit où il faut de la programmation
52:00pluriannuelle, peut-être même sur 30 ans...
52:02— Vous êtes d'accord là-dessus ? — C'est un point qui nous rassemble.
52:04Deuxièmement, il y a une urgence aujourd'hui.
52:06C'est qu'il y a des profiteurs de guerre. Ne vous inquiétez pas,
52:08il y a aussi des profiteurs de catastrophes naturelles.
52:10Aujourd'hui, il faut un blocage des prix à Mayotte.
52:12Il y a des bouteilles d'eau qui sont vendues
52:14à 20 euros en attendant l'acheminement
52:16de l'aide du gouvernement.
52:18Il y a des packs d'eau
52:20qui sont vendus à 20 euros... — Vous êtes d'accord
52:22aussi là-dessus, Philippe Digé ? Faire très attention.
52:24— Il faut protéger les populations. — La collègue a raison.
52:26— Il faut protéger. — J'avais fait prendre un arrêté
52:28par le préfet pour interdire,
52:30je dis bien interdire,
52:32de gagner de l'argent sur la vente de l'eau.
52:34C'est la raison pour laquelle on avait fait rentrer en urgence
52:36de l'eau de la Réunion et de l'Hexagone.
52:38— Béatrice Bélet, est-ce qu'il faut aussi parler
52:40immigration ? Bruno Retailleau,
52:42ministre de l'Intérieur sur place,
52:44a dit qu'il faut traiter
52:46la question migratoire. Faut-il
52:48une loi exceptionnelle à Mayotte ?
52:50— Il faut déjà que la loi s'applique.
52:52Mais vous savez, parler d'immigration
52:54lorsqu'on est sur un territoire insulaire,
52:56c'est toujours très compliqué. Lorsqu'il y a
52:58l'histoire qu'il y a à Mayotte, c'est toujours très compliqué.
53:00Alors évidemment, ce dont il faut parler,
53:02c'est des sécurités en général, qu'elles soient
53:04sanitaires, environnementales, ou qu'elles soient
53:06physiques ou matérielles. Il faut parler
53:08des sécurités, de l'organisation, de la sécurité
53:10à Mayotte. Mais au-delà de tout, écoutez,
53:12monsieur Retailleau est sur
53:14un territoire où aujourd'hui les gens sont
53:16en train de mourir. On en reparlera de l'immigration.
53:18Mais enfin, l'urgence, elle est celle
53:20de la sécurité sanitaire des populations.
53:22— Philippe Vigier, est-ce que c'est prématuré
53:24de parler immigration,
53:26alors que comme Béatrice Bélet le disait,
53:28ça compte encore ses morts ?
53:30— Elle a dit, de toute façon, il faudra en parler. Oui, il faudra en parler.
53:32Je vais prendre un seul chiffre. Il y a dix ans,
53:34il y avait 170 000 habitants à Mayotte.
53:36Il y en a plus de 350 000 aujourd'hui.
53:38Donc on ne peut pas accueillir toute la misère du monde.
53:40On doit accueillir des habitants
53:42de façon décente, avec humanité.
53:44Et on ne peut pas les laisser dans des conditions sanitaires.
53:46Et je suis désolé,
53:48les professionnels de santé que je suis ne peuvent pas
53:50accepter des conditions sanitaires telles qu'on les connaît
53:52à Mayotte. — Craintes, effectivement, d'épidémies
53:54qui peuvent être très importantes. — Absolument.
53:56On en parlera. Ça fera partie, évidemment,
53:58de ce qu'on aura à se pencher. Mais l'urgence,
54:00c'est la reconstruction. Et il faudra, bien sûr,
54:02parler de l'immigration. — Alors, le Premier ministre
54:04va, dans quelques instants, être interrogé.
54:06Je vous libérerai pour que vous puissiez assister,
54:08évidemment, à ses premiers pas. Béatrice Bélet,
54:10est-ce qu'il faut un gouvernement rapidement ?
54:12Il y a des décisions d'urgence à prendre. Peut-être un projet
54:14de loi sur Mayotte. Est-ce qu'il faut avancer
54:16vite sur la composition de ce gouvernement ?
54:18— Bien sûr qu'il faut avancer le plus rapidement
54:20possible, parce que nous avons aussi besoin
54:22d'entamer ce dialogue nécessaire,
54:24et de parlementer, c'est-à-dire de discuter,
54:26aujourd'hui, de la manière de laquelle l'État doit être
54:28conduit. Et je dirais même que
54:30nous sommes... Nous étions, nous,
54:32et nous le sommes toujours, pour une session extraordinaire.
54:34Partir 3 semaines, là,
54:36en pause, alors qu'il y a
54:38une recrudescence de sujets urgents
54:40qui ne sauraient attendre demain,
54:42nous paraît assez surprenant. — Philippe, vous auriez...
54:44Vous allez avoir le mot de la fin, alors que,
54:46dans 2 minutes 30, la séance va commencer. Est-ce qu'il faut
54:48oui, là, agir très vite ? Ça veut peut-être dire
54:50siéger entre Noël et le jour de l'An. Ça veut dire...
54:52— On est là pour travailler. On est là pour aider.
54:54— Est-ce que François Bayrou le connaît, son gouvernement ?
54:56— La présidente de l'Assemblée nationale a souhaité auditionner le Premier ministre,
54:58cet après-midi, dans le cadre d'un nouveau
55:00format des questions au gouvernement.
55:02S'il faut revenir la semaine prochaine, on sera là.
55:04Et la semaine d'après, on sera là. Lorsqu'il y a urgence,
55:06ces mobilisations générales, c'est les mots que j'ai employés tout à l'heure.
55:08— Est-ce qu'il faut un gouvernement rapide ?
55:10— Gageons que ces mots soient entendus de M. le Premier ministre,
55:12parce que ce n'est pas, aujourd'hui...
55:14— Je serai là. — Il faut un gouvernement
55:16rapide, d'ici la fin de la semaine ?
55:18— Vous connaissez bien François Bayrou. Il a fait son
55:20architecture gouvernementale ? — Il a son 06. Il va lui demander.
55:22— Vous êtes pressé. Il faudrait que ça aille vite, tout simplement,
55:24pour pouvoir se mettre en état de fonctionnement.
55:26En tout cas, le Parlement
55:28est mobilisable, tant qu'elle souhaitera
55:30la présidente de l'Assemblée et le gouvernement.
55:32— Merci beaucoup, Philippe Végé. Merci, Béatrice Belay.
55:34C'est ce qu'on a bien vu, que vous partagiez l'inquiétude
55:36sur Mayotte et pour nos compatriotes
55:38maorais. On retrouve Marco Pommier,
55:40courdonneur de l'Assemblée nationale.
55:42Rappelez-nous, comment va se passer cette séance un peu particulière ?
55:44— Eh bien,
55:46c'est un format particulier.
55:48Vous l'avez dit, Elsa.
55:5011 groupes, 11 questions
55:52pour François Bayrou.
55:54C'était un souhait de Yael Brown-Pivet,
55:56la présidente de l'Assemblée nationale,
55:58en attendant l'information
56:00d'un nouveau gouvernement,
56:02François Bayrou, qui sera largement
56:04interpellé cet après-midi. Vous en avez
56:06beaucoup parlé de Mayotte,
56:08l'archipel dévasté par le
56:10cyclone Shido. 22 morts,
56:121 400 blessés. Mais on le rappelle,
56:14ce bilan, il est très provisoire,
56:16largement sous-estimé.
56:18En réalité, les autorités redoutent
56:20plusieurs centaines, voire quelques
56:22milliers de morts sur place.
56:24Les maorais manquent de tout, de l'eau,
56:26de la nourriture, de l'essence. Et puis,
56:28il y a cette polémique aussi, puisque
56:30François Bayrou était hier au Conseil
56:32municipal de Pau pour le présider,
56:34au lieu de s'afficher aux commandes pour gérer
56:36cette crise à Mayotte.
56:38Le Premier ministre, François Bayrou,
56:40qui vient d'arriver au Palais-Bourbon,
56:42vous l'avez vu aussi en direct sur LCP,
56:44il va tenter sûrement de se justifier
56:46devant la représentation nationale.
56:48Merci beaucoup, Marco Pommier.
56:50Vous voyez sur ces images de Marion Goussiès,
56:52la salle des pas perdus se prépare,
56:54les visiteurs sont là, la garde républicaine
56:56également, et dans quelques instants,
56:58l'arrivée de la présidente de l'Assemblée nationale,
57:00on le vivra en direct. Clément Perrault, vous êtes dans
57:02la salle des quatre colonnes, juste à côté. Quelle est l'ambiance ?
57:04Vous le voyez, Elsa, les derniers députés sont
57:06en train d'arriver. Il y a pas mal de monde
57:08aujourd'hui. De nombreux confrères sont venus
57:10pour cette séance particulière.
57:12C'est la première séance pour
57:14François Bayrou. On va pouvoir l'entendre.
57:16Ça va être un peu son baptême du feu
57:18dans l'hémicycle, son grand oral
57:20devant les députés. Et puis, il y a
57:22effectivement cette polémique dont nous avons
57:24longuement parlé, sa présence hier à Pau,
57:26plutôt qu'à une réunion de crise interministérielle,
57:28qui suscite l'intérêt
57:30des journalistes, qui posent de nombreuses
57:32questions aux députés sur ce sujet.
57:34François Bayrou pourra apporter
57:36lui aussi sa réponse, ce sera dans quelques minutes maintenant.
57:46Et la présidente de l'Assemblée qui traverse
57:48la salle des pas perdus.
58:06Yael Broun-Pivet qui avait demandé ce week-end, lors de son échange avec le nouveau Premier ministre,
58:16François Bayrou, qu'il puisse venir
58:18devant la représentation nationale.
58:20Ces choses faites, donc, dans quelques instants.
58:22Chaque groupe posera une question.
58:24Séance très largement consacrée à Mayotte.