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Dans Unis pour Mayotte diffusé en direct sur France 2 ce mardi, Zaya Toumbou a raconté comment elle a vécu l'élection de Miss France 2025 qui s'est déroulée pendant le cyclone.

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Transcription
00:00Mon père est présent sur l'archipel, donc il m'envoie un message
00:03« Courage Zahia pour Miss France » et puis après, plus de nouvelles.
00:06Et donc je finis Miss France, toujours pas de nouvelles, je me dis « c'est bizarre ».
00:10Ils ne m'ont pas vue, ils ne m'ont rien dit.
00:13Le lendemain matin, donc on n'avait pas encore d'image de Mayotte,
00:16le lendemain matin, je me réveille et là je vois toutes les images qu'on voit
00:19de Mayotte et je me dis « mais mon Dieu ».
00:21Vous passez la nuit entière sans la moindre nouvelle de vos proches ?
00:25Zéro nouvelle. Mais le lendemain, j'ai dû attendre peut-être 19h
00:28avant d'avoir le premier message de mon papa.
00:30Et je pense que je ne suis pas la seule maoresse dans ce cas,
00:33on est tous les maorais coupés.
00:35Coupés de la famille et des nouvelles.
00:37Pardon, vous avez dit qu'on savait qu'il allait se passer quelque chose.
00:41Ce n'est pas forcément une zone qui a un ouragan ou un cyclone toutes les années.
00:46Je crois que ça arrive tous les 10-15 ans, mais peu importe,
00:49ce n'est pas parce que c'est déjà arrivé.
00:51Il y avait quand même une organisation, l'île était prête à se protéger.
00:56Est-ce que vous avez grandi avec cette appréhension et cette « habitude » ?
01:00Je pense qu'on n'est jamais prêt à faire face à un événement climatique d'une telle ampleur.
01:08Personne, peu importe où on est dans le monde.
01:10On peut être préparé mais pas prêt, effectivement.
01:13Et surtout, quand vous voyez les images, tout est totalement détruit.
01:17Qui est prêt à ça ?
01:18A l'heure où nous parlons, avez-vous eu des nouvelles,
01:22soit directement de votre père ou de quelqu'un, en disant « tout va bien ».
01:25Pardon de vous poser la question aussi directement,
01:27mais j'imagine que c'est la première chose qui vous passe par le cœur.
01:31Je reçois un premier message de mon papa, « j'ai tout perdu ».
01:34Et je pense que comme la plupart des Mahorais, ils ont tout, tout, tout perdu.
01:38Que ce soit leur maison, leur champ,
01:40parce qu'il faut savoir que beaucoup de Mahorais ont des champs où ils cultivent,
01:43donc manioc, banane, coco, pour survivre, pour manger.
01:46C'est leur alimentation quotidienne, absolument.
01:48Et mon père, je l'ai eu au téléphone, il a fait 5 km pour avoir un peu de réseau.
01:53Tous les Mahorais, dans le nord, ils vont tous au même endroit pour avoir du réseau.
01:57Un peu en hauteur.
01:58Un peu en hauteur, c'est ça.
01:59Et il me dit, certes, physiquement, on va bien, mais mentalement, c'est difficile.
02:04C'est très, très difficile pour eux.
02:07Il me dit même, je marche dans la rue, je me tourne, je vois des gens en train de pleurer.
02:10Et quand on est en France, on ne se rend pas compte de ce qui est en train de se passer à Mayotte.
02:13On n'a pas encore l'ampleur.
02:14Et quand j'ai mon père au téléphone qui me dit,
02:17pour la première fois de ma vie, j'avais envie de pleurer,
02:19mon papa ne pleure pas.
02:21Mon papa, c'est quelqu'un de très heureux.
02:22Je vous assure que les papas pleurent.
02:25Il faut discréter cette histoire.
02:26Les papas pleurent.
02:27Mais le dire, c'est quelque chose qui ne se dit pas.
02:32Et là, je me dis, mon Dieu.

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