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La journaliste Charlotte d’Ornellas était l’invitée de Face à l’info, ce mercredi 18 décembre, sur CNEWS. Elle s’est exprimée sur les propos d’Éric Dupond-Moretti qui assurait que l’extrême droite avait «ses médias» : «Avant les questions étaient bonnes, maintenant elles sont interdites d’exister dans le débat public. Si c’était vraiment grave, qu’il vienne en débattre sur le plateau, mais il fuit».

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Transcription
00:00Charlotte Donéas, on fait un tour de table sur le sujet, votre regard justement par rapport à ces propos d'Éric Dupond-Moretti ce matin sur France Inter ?
00:09Il y a deux choses, c'est qu'en effet d'abord l'option de ce qu'il appelle l'extrême droite et le choix de cette option préexistait évidemment à tel ou tel média,
00:18mais ça va plus loin que ça, c'est-à-dire qu'Éric Dupond-Moretti nous dit, avec d'autres évidemment, que la chaîne CNews par exemple,
00:24subitement est extrêmement différente du reste de la presse qui préexistait avant, parce qu'on n'avait pas ce genre de psychodrame précédemment,
00:32c'est évidemment dû au succès de CNews, il y avait en effet des choses qui existaient de manière beaucoup plus marginale et donc CNews a une vraie différence avec les autres.
00:41Mais si tous les autres disent le contraire, en effet, quelle autre explication peut bien exister dans le choix de cette option,
00:47d'abord qui préexistait à CNews et qui se maintient alors que l'intégralité des autres chaînes, si je suis ce que dit Éric Dupond-Moretti, dit exactement l'inverse ?
00:56Peut-être qu'il y a là une question intéressante à explorer pour Éric Dupond-Moretti et tous ceux qui tiennent le même discours.
01:02Et puisqu'on parlait du possible relais entre Laurent Fabius et Éric Dupond-Moretti, il y a une évolution intéressante du discours,
01:09on se souvient évidemment de la phrase de Laurent Fabius qui disait...
01:11À la tête du Conseil Constitutionnel.
01:12À la tête du Conseil Constitutionnel, je ne sais pas si ça arrivera, mais en tout cas l'évolution est intéressante.
01:17On a Laurent Fabius qui, il y a des années et des années, nous disait que le Front National, ce sont de vraies questions mais de mauvaises réponses.
01:23Il disait donc qu'il s'intéresse à des sujets auxquels nous devons tous nous intéresser, il apporte de mauvaises réponses, j'en apporte d'autres avec mon étiquette politique.
01:32Et on a vu au fil des années, les questions ont été saisies par d'autres gens, par exemple par un média, par exemple par CNews,
01:40ces questions, puisque Éric Dupond-Moretti nous dit que les questions, en l'occurrence, c'est le fait divers, c'est l'OQTF, donc c'est l'insécurité et l'immigration, soyons clairs.
01:48Donc CNews se saisit de ces questions-là, et elle dit vous pouvez débattre de ces questions-là, mais on va les mettre au cœur de notre hiérarchie de l'information.
01:57Et à partir du moment où certaines personnes répondent comme l'extrême droite à ces questions, les autres, les amis d'Éric Dupond-Moretti, quittent le plateau.
02:06Parce que si c'est vraiment grave, que monsieur Dupond-Moretti vienne débattre immédiatement, vienne combattre.
02:11En fait, s'il est courageux et que c'est grave, qu'il vienne combattre ces idées-là.
02:15Mais non, il fuit. Et donc vous avez in fine des gens qui vous disent je ne viens pas parce que désormais les questions sont légitimes.
02:23Donc vous voyez l'évolution, avant les questions étaient bonnes, les réponses étaient mauvaises, maintenant ce sont carrément les questions qui sont interdites d'exister dans le débat public.
02:31Il ne s'étonne pas que les Français continuent à voir de leurs yeux la réalité qu'on a voulu leur cacher pendant très longtemps.

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