• il y a 5 jours

Category

🗞
News
Transcription
00:00Mais d'abord Charlotte d'Ornella, c'est avec nous sur Europe, bonjour Charlotte.
00:03Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05Vous nous parlez vous de la gaieté lyrique, alors c'est une célèbre salle de spectacle parisienne.
00:09Elle a annoncé qu'elle fermait ses portes en raison d'un squat qui dure depuis dix jours.
00:13Tout le monde se transmet le dossier, la responsabilité dans cette affaire. Qu'en est-il exactement ?
00:18Alors mardi dernier en effet, un collectif a organisé le squat de cette salle de spectacle affiliée à la mairie de Paris
00:24avec le renfort de 2 à 300 migrants présentés comme des mineurs isolés.
00:28Dans la foulée, la salle de spectacle a soutenu leurs revendications en accusant la ville de Paris et l'état.
00:35La ville a répondu qu'elle ne disposait pas de locaux disponibles du jour au lendemain,
00:39que l'hébergement d'urgence est complet et qu'elle loge déjà 500 jeunes dans des gymnases.
00:44Elle a en revanche proposé un lycée vide du 15e arrondissement, sachant que la décision revient à l'état.
00:50Proposition qui a trouvé le refus du maire de l'arrondissement,
00:53qui a précisé qu'il accueillait déjà 2000 personnes en hébergement d'urgence
00:57et que le lycée était destiné à des élèves.
01:00L'état, lui, n'a pas officiellement réagi, mais il se félicite régulièrement d'avoir doublé le nombre de places d'hébergement depuis 2017,
01:07ce qui ne suffit pas.
01:09Mais l'état a toutefois donné une précision intéressante par la voix de la préfecture de la région Île-de-France.
01:14Ces migrants, présentés partout comme mineurs, sont en réalité reconnus majeurs par les services sociaux de la ville de Paris,
01:21ce qui change beaucoup de choses.
01:22Si les mineurs sont majeurs, en effet. Pourquoi dites-vous que cette information est intéressante ? Qu'est-ce qu'elle change ?
01:27Ils ne sont pas mineurs et la protection qui leur est due n'est donc pas la même info intéressante que le collectif, d'ailleurs, ne donne pas.
01:33Parce que leurs revendications vont bien plus loin que la volonté humanitaire de trouver un toit et un couvert à des personnes en détresse.
01:40Dans les couloirs de la gaieté lyrique, on entend qu'il ne faut pas de fachos dans nos quartiers,
01:44on lit sur une banderole que l'état aurait des places pour loger tous les mineurs étrangers non accompagnés,
01:49et on découvre dans les tracts que la France mènerait une politique de non-accueil toujours plus raciste,
01:55alors qu'elle serait devenue une puissance économique en colonisant.
01:58Ces personnes sont les faire-valoir de revendications éminemment politiques
02:01que font semblant de ne pas décrypter les différents acteurs qui interviennent,
02:05et notamment les journalistes qui sont rares à préciser que ces mineurs n'en sont pas,
02:09et qu'il s'agit donc d'étrangers clandestins.
02:12Ce que conteste le collectif puisqu'il revendique également le respect de la présomption de minorité.
02:17Les croire sur parole, en somme, ce serait plus facile,
02:20puisque la Convention des droits de l'enfant oblige la France à considérer un mineur comme un mineur,
02:25sans autre considération.
02:27Or la France cherche à savoir si la minorité est réelle.
02:30Beaucoup de militants préfèreraient qu'une simple déclaration fut-elle fausse
02:34serve à immigrer en France.
02:36Nous sommes loin du simple soutien circonstanciel à une détresse bien réelle.
02:40Mais est-ce qu'on ne peut pas contester le discours politique, voire l'urgence humanitaire ?
02:44Évidemment, à condition de réaliser aussi que le discours politique crée parfois l'urgence humanitaire.
02:50Car la plupart de ces acteurs ne peuvent plus, mais continuent à vouloir.
02:54Nous avons multiplié les places en hébergement d'urgence à l'hôtel,
02:57réparti les migrants dans des villes surchargées,
03:00dans des campagnes soudainement considérées.
03:02Tout est plein, le système est saturé,
03:04la France en mal d'argent et des milliers de gens dorment déjà dans la rue.
03:09Du côté de l'aide sociale à l'enfance, même topo,
03:11les étrangers représentent désormais quasiment un tiers des places
03:14qui n'ont cessé d'augmenter ces dernières années.
03:17Les départements alertent, l'État se décharge,
03:19les services sociaux s'inquiètent et les enfants trinquent.
03:22Il est légitime d'aider des gens qui fuient l'enfer à condition de ne pas le recréer ici.
03:27Nous ne sommes pas des dieux et nos capacités sont limitées.
03:30La lucidité n'est pas l'autre nom de la haine,
03:32mais de la responsabilité, celle justement que l'on attribue
03:36à tous ces acteurs qui se refilent le dossier sans oser le regarder en face.
03:40Je précise que la Gaieté Lyrique risque le dépôt de bilan,
03:43mais la direction assume la situation en disant
03:45si ça en doit en arriver jusque là, eh bien on ira.
03:47Et 60 salariés sont donc inquiets, probablement.
03:50On suivra ce dossier de la Gaieté Lyrique.
03:52Merci beaucoup Charlotte Dornel.

Recommandations