• il y a 4 jours
Olivier BOYER

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Transcription
00:00Lydie Lay, on accueille votre invitée en direct en studio à nos côtés, ce matin nous recevons le directeur de l'hôpital d'Orléans, Olivier Boyer.
00:07Merci d'être là, bonjour Olivier Boyer.
00:09Bonjour.
00:09On l'a entendu, deux syndicats, la CGT et Sud Santé, ont déposé un préavis de grève pour les fêtes de fin d'année à partir du 24 décembre.
00:16Est-ce que ça signifie qu'il n'y a plus de dialogue entre vous et eux ?
00:20Oh certainement pas, certainement pas. Je les ai rencontrés cette semaine et la semaine précédente.
00:26Vous n'aviez pas siégé au CSE le 10 décembre ?
00:29La direction générale était présente, évidemment il y a toujours un dialogue.
00:33C'est une sorte de bras de fer quand même actuellement ?
00:35Non, je ne vois pas du tout les choses comme ça.
00:38C'est vrai que l'établissement est en déficit, comme beaucoup d'établissements dans notre pays,
00:43compte tenu des tensions budgétaires et de la période que nous vivons après la crise de Covid.
00:48C'est vrai qu'à Orléans on a un déficit qui est un peu plus lourd qu'ailleurs.
00:5250 millions d'euros en cette fin d'année ?
00:54Voilà.
00:55On était à 52 millions déjà l'année dernière, on parlait d'un déficit record.
00:58On était à 40 millions d'euros l'an dernier.
01:00Quand tout ça se cumule, on arrive à 150 millions d'euros sur 3-4 années ?
01:04Alors effectivement, le déficit de l'établissement cumulé est important.
01:07Il s'explique par plusieurs raisons.
01:10D'abord, on est à la fin de la garantie de financement.
01:14Vous savez que pendant le Covid, les établissements de santé ont bénéficié d'une garantie de financement.
01:18Donc on en sort.
01:20Et l'activité n'a pas repris aussi rapidement à Orléans que dans d'autres établissements.
01:26Moins qu'ailleurs, nettement moins qu'ailleurs.
01:27Elle a repris plus lentement qu'ailleurs.
01:29Tout simplement parce que nous avons eu plus qu'ailleurs une difficulté à recruter des infirmières.
01:36Ce qui nous a amené à fermer 150 lits sur 900, ce qui est quand même beaucoup.
01:40Ça a aussi provoqué une crise importante aux urgences.
01:44Et donc une difficulté à répondre bien aux besoins de santé de la population.
01:49Donc c'est vraiment l'élément central qui explique la difficulté financière dans laquelle on est.
01:55Parce que pendant ce temps-là, l'activité des autres établissements a accru.
01:59Alors que la nôtre, elle a stingué.
02:00En revanche, je veux le dire, parce que les équipes hospitalières m'entendent également.
02:04Cette année, on a eu une croissance d'activité plus forte.
02:06La plus forte de tous les FU.
02:07De combien, à peu près ?
02:08Plus de 8%.
02:09Donc je voudrais aussi remercier et féliciter les équipes.
02:12Parce que c'est un effort important de rattrapage.
02:14Mais ce n'est pas suffisant pour réduire le déficit.
02:17Finalement, le passage en FU, comme vous dites, en centre hospitalier universitaire,
02:21c'était il y a un an, un an et demi.
02:24Vous diriez que ça n'a pas été tant bénéfique que ça ?
02:28Alors, il a été lancé en 2022.
02:30Donc ça, c'est déjà un bon moment.
02:31Les premiers étudiants sont rentrés en septembre 2022.
02:33Donc aujourd'hui, ils sont en troisième année.
02:37Vous savez, la mission dans l'hôpital, c'est d'abord de répondre aux besoins de santé de la population.
02:42En région Centre-Val de Loire, il n'y a pas assez de médecins.
02:45La décision prise par le gouvernement de créer un FU, elle était essentielle, indispensable.
02:51C'est un investissement sur l'avenir.
02:52On fabrique des médecins pour 2030.
02:55C'est-à-dire que la situation va s'améliorer au fil des années ?
02:57La situation va s'améliorer, évidemment.
02:59Aujourd'hui, avec la création du FU, on a dû effectivement faire des investissements,
03:04faire des dépenses supplémentaires.
03:05Ça n'explique pas la totalité du déficit, évidemment.
03:08J'ai donné quelques explications.
03:09Mais ça en explique une partie, bien sûr, parce qu'il faut investir pour construire.
03:13Vous allez présenter un plan de redressement au Liéboyer.
03:16Ça va être un plan d'économie ou de relance de l'activité, clairement ?
03:20Clairement, j'ai privilégié la relance de l'activité.
03:25D'ailleurs, c'est payant, puisque cette année, on a mieux répondu aux besoins de santé de la population,
03:30ce qui est vraiment le but de l'hôpital.
03:32Effectivement, on va aussi devoir présenter des mesures d'économie.
03:36On a privilégié les mesures d'activité.
03:39On va continuer sur ce train de là, parce qu'en créant le FU, on développe de nouvelles activités.
03:44L'idée, c'est à la fois de former les médecins, de développer la recherche
03:48et aussi de mieux répondre aux besoins de santé de la population.
03:50Vous allez faire qui, les économies ?
03:52On va les faire un peu partout.
03:54Il n'y a pas de secteur qui va échapper à des mesures d'économie, mais nous allons y réfléchir.
04:00Nous avons commencé, évidemment.
04:02On était encore en réunion hier soir avec les médecins de l'établissement.
04:07Ensuite, nous avons discuté avec les représentants des personnels.
04:11Dès le début de l'année, on a calé des dates pour échanger avec eux et leur présenter,
04:15parce qu'on va avoir besoin de l'accompagnement de tout le monde.
04:18Mais dans les échanges informels que j'ai pu avoir avec eux,
04:21ils sont parfaitement conscients de ce qu'on a devant nous.
04:24On les entend, là, ce matin.
04:26Ils sont quand même, pour certains, très fatigués au bout du rouleau.
04:29Ils disent qu'il ne faudrait pas qu'on tombe malade,
04:31parce que de toute façon, on ne pourra plus soigner les patients qui arrivent.
04:35On a l'impression d'une lassitude qui s'est accumulée au fil des semaines, des mois, voire des années.
04:44Oui, certainement.
04:46Tout le monde est là de cette situation.
04:48Vous manquez de personnel, aussi.
04:50Encore et toujours, il y a du mal à recruter.
04:52On manque aussi de personnel, mais je dois dire que la région,
04:55à partir de 2022, a fait un effort important pour former davantage d'infirmières dans le département.
05:02Dès juillet 2025, on va avoir les conséquences positives,
05:07puisqu'on aura davantage d'infirmières à recruter.
05:11Je suis persuadé qu'on va pouvoir ouvrir des lits.
05:13Ouvrir des lits, c'est à la fois ce qu'on va faire,
05:16c'est ce qu'on a commencé à faire, mais pas suffisamment,
05:18parce qu'on n'a pas encore assez de personnel,
05:20mais on va ouvrir davantage de lits cette année.
05:23Ça permet, un, de répondre mieux aux besoins de santé de la population,
05:27et deux, effectivement, de réduire le déficit.
05:30C'est vraiment notre objectif prioritaire.
05:32La situation aux urgences, actuellement, là, 20 décembre,
05:36elle vous inquiète, Olivier Boyer ?
05:38La situation, il y a un afflux de patients, ces derniers temps ?
05:42Oui, la situation aux urgences, elle est très compliquée.
05:45Je suis allé rencontrer des équipes hier matin,
05:47j'ai beaucoup travaillé dans la matinée pour pouvoir hospitaliser des patients,
05:51à la fois dans l'établissement, mais aussi dans les autres établissements du département,
05:54qui m'ont beaucoup aidé, et je tiens à remercier tout le monde.
05:56Il y a une vague d'épidémie, c'est ça ?
05:57Il y a une vague d'épidémie, là, qui est un peu plus tardive que d'habitude,
06:01avec des virus, avec la grippe, un tout petit peu de Covid,
06:05et je voulais aussi profiter de ma présence ici, avec vous,
06:09pour rappeler les bonnes pratiques à la population,
06:14en matière, effectivement, de maladie.
06:18La première consigne, c'est d'appeler son médecin traitant,
06:21si le médecin traitant n'est pas disponible, ou si on n'en a pas.
06:25On contacte la communauté professionnelle territoriale de santé,
06:28on trouve son adresse et son téléphone, sur le site internet de l'AS.
06:33Et puis, s'il n'y a pas de créneau, en dernier recours, on appelle le centre 15,
06:37mais c'est vrai que le déplacement au service d'accueil des urgences
06:41est plutôt réservé aux urgences vitales dans cette période d'épidémie.
06:44Merci beaucoup d'être venu ce matin sur France Bleu Orléans.
06:47Olivier Boyer, directeur du CHU, bonne journée.
06:50Merci à vous.

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