Interview ou reportage d'une émission cinéma produite par CANAL+ autour d'un film disponible sur CANAL+ ou sortant en salles, un événement ou une actualité du 7ème Art
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00:00Lily-Rose, bonjour. Bonjour. Je suis ravie de passer ce tête-à-tête avec vous et de parler de Nosferatu, un film de vampires.
00:06J'imagine que vous êtes fan de cinéma d'horreur ? Oui, oui, oui. Enfin, surtout, j'étais fan de Nosferatu, de Dracula.
00:13Cet univers m'a toujours fascinée, même étant petite. Mon frère et moi, on a toujours adoré les films Dracula classiques.
00:20Et donc, quand on m'a dit que Robert Eggers allait faire sa version de Nosferatu, je me suis dit, il faut que j'y sois.
00:28Et puis, quelle rencontre entre conte et metteur en scène qui ne pourrait pas être plus parfaite ?
00:33Alors, avant de découvrir Dracula, est-ce que vous vous souvenez, justement, de vos premières émotions de cinéma ?
00:39Tellement de choses. En vrai, quand on était petits, avec mon frère, on regardait beaucoup Abel and Costello.
00:44C'est des comiques américains des années 30. C'est plutôt drôle, mais c'est quelque chose qui m'a...
00:51J'ai toujours adoré les vieux cinémas, surtout cette époque-là, qui m'a toujours fascinée, même A Philadelphia Story.
00:58C'est un film avec Katrina Byrne et c'est un film que j'adore, que j'ai toujours regardé petite.
01:03Bringing a Baby aussi, j'ai toujours adoré les films un peu classiques hollywoodiens, comme ça.
01:07Après, du côté français, Cécile Impératrice, que j'ai toujours adoré.
01:12Les Demoiselles de Rochefort, Podane. Podane, c'est un de mes films préférés du monde entier.
01:19Je l'ai vu très jeune, donc peut-être Podane.
01:21C'est peut-être mon premier frisson.
01:23C'est un peu dur pour les enfants.
01:25Non, c'est assez fantastique aussi.
01:27C'est vrai.
01:28C'est la réinvention de la version de Murnau de 1922.
01:32C'est un film somptueux, effrayant et gore à la fois.
01:35Pourquoi, d'après vous, les histoires de vampire nous fascinent toujours autant ?
01:39Je pense que c'est une manière de parler de plein de thématiques qui nous fascinent infiniment.
01:45C'est une manière de parler de la mort, de parler de la vie, de parler du lien entre les deux.
01:50Je pense que la mort nous fascine infiniment parce que c'est quelque chose sur lequel on n'a aucune réponse.
01:54Je pense que le vampire, c'est une manière de parler de ça, de mélanger aussi le désir dans tout ça.
02:00Parce que ça peut symboliser aussi la beauté, le dégoût, la sexualité.
02:08Tout ça, des désirs un peu repressed.
02:12Je ne me souviens jamais du mot en français.
02:15Enfoui, c'est le mot que je cherchais.
02:17C'est un peu une route par laquelle on peut parler de plein de choses.
02:45Je disais, vous passez par tous vos états dans le film.
02:48On vous voit vraiment dans des scènes assez hallucinantes, de possession.
02:52C'est plus qu'un rôle, c'est vraiment une performance à l'écran.
02:55Est-ce qu'il y a des choses qui ont pu vous faire peur ? Est-ce que vous avez hésité avant de vous plonger dans ce rôle ?
02:59Alors, hésiter, non, parce que c'est justement ce travail-là qui m'intéresse.
03:03C'est un rôle qui me fait vraiment peur.
03:05C'est un rôle qui me fait vraiment peur.
03:07C'est un rôle qui me fait vraiment peur.
03:09C'est un rôle qui me fait vraiment peur.
03:11C'est un rôle qui me fait vraiment peur.
03:14Et c'est, surtout, ça qui m'intéresse, ce sentiment presque de me dire, est-ce que je vais y arriver ?
03:17Et c'est, surtout, ça qui m'intéresse, ce sentiment presque de me dire, est-ce que je vais y arriver ?
03:18C'est ce challenge-là qui m'intéresse vraiment, donc...
03:20Hésiter à le faire, non.
03:22Est-ce que j'ai eu peur ? Oui, c'est sûr.
03:24Et sur tous ces moments-là, il faut vraiment atteindre un niveau émotionnel
03:27et physique qui doive un peu se mélanger
03:31et qui est compliqué à trouver.
03:34Compliqué à soutenir aussi, parce qu'il faut le faire...
03:37C'est une manière de tourner.
03:38Plusieurs fois ? C'est ça ?
03:39Oui, parce que surtout, il a une manière de tourner, Robert Rikers,
03:41qui est extrêmement précise, qui est très technique,
03:44souvent dès que l'on séquence.
03:46Donc, il faut pouvoir non seulement y arriver,
03:48mais y arriver beaucoup de fois.
03:50Et retrouver ce même état,
03:53parce que vous convulsez, vous avez les yeux qui se révulsent...
03:56Vraiment, je pense que ça va puiser très profond au fond de vous
03:59pour retrouver ça.
04:01C'est difficile, c'est sûr, ça demande beaucoup de soi-même,
04:05ça demande un lâcher-prise, surtout, qui est absolu,
04:08et il faut avoir une confiance vraiment très forte avec son réalisateur
04:12pour faire ça, que j'avais déjà, parce que je suis ultra fan de lui.
04:16Oui, c'est ça, j'imagine que c'est un vrai abandon,
04:17parce qu'en fait, on se demande si on est ridicule,
04:19enfin voilà, parce qu'il faut vraiment y aller.
04:22Absolument, et il faut surtout pas avoir peur d'être ridicule,
04:25ce qui est un truc totalement humain,
04:27ce truc de conscience de nous-mêmes,
04:29de se dire est-ce que je suis ridicule, est-ce que c'était pas bien...
04:32Et en fait, il faut vraiment jeter tout ça par la fenêtre
04:35et se dire je vais y aller,
04:37peut-être que ça sera ridicule, peut-être pas,
04:39en tout cas, j'ai un capitaine en face de moi qui va vraiment...
04:42On va chercher ensemble.
04:43On va chercher ensemble, et en tout cas, il sait où il veut m'amener,
04:47donc je sais que de toute façon, ensemble, on y arrivera.
04:49Et alors, comment est-ce qu'on sort d'un tel tournage ?
04:52Je sais pas, on rentre chez soi, on va à manger, on prend une douche,
04:57je sais pas, c'est intéressant,
04:58parce que je sais pas si j'ai une stratégie de wind-down
05:02que je devrais avoir,
05:05mais en vrai, moi, c'est les trucs simples qui me remettent les pieds sur terre,
05:07c'est faire à manger, couper un oignon, couper de l'ail,
05:12appeler ma mère, parler à mes copines...
05:16Se connecter à la vie, regarder un truc à la con,
05:19des trucs simples.
05:20Vous dites que vous aimez le cinéma d'horreur avec une âme.
05:23Ça veut dire quoi ?
05:25Ça veut dire que moi, je suis fascinée par les histoires.
05:27Après, je peux avoir facilement peur aussi.
05:30D'ailleurs, je regarde pas trop les films d'horreur la nuit,
05:32sinon j'ai des cauchemars.
05:34Mais moi, c'est les histoires qui me fascinent et qui me prennent vraiment.
05:37Donc, pour moi, c'est pas les moments qui restent avec moi,
05:41c'est les moments plus psychologiques.
05:43Comme là, dans le film, parce que Nosferatu,
05:45après tout, c'est vraiment une grande histoire d'amour,
05:47celle de votre personnage avec Thomas,
05:49mais aussi avec ce monstre, avec ce comte horloge,
05:52puisqu'elle est attirée par ce qui pourrait être le bad guy.
05:55Oui, absolument.
05:56Et je pense que c'est aussi une manière de parler de ce désir enfoui,
06:01comme tu l'as dit.
06:02Ces choses qu'on essaie de cacher chez nous-mêmes,
06:04qu'on cherche à comprendre, qu'on cherche à accepter
06:08quand on est face à un monde
06:10et à des gens qui ne peuvent pas accepter ces choses-là chez nous,
06:13ou en tout cas qui ne savent pas comment les comprendre.
06:16Je pense que c'est une manière de parler de beaucoup de choses,
06:18de l'oppression des femmes, surtout à l'époque du film.
06:22L'époque où le film a lieu,
06:24c'est un moment où les femmes avaient absolument pas la place
06:27de dire grand-chose, d'avoir grand-chose comme problème,
06:31et qu'on ne les croyait pas.
06:33Et même aujourd'hui, on ne les croit toujours pas.
06:37Ça progresse un peu.
06:38Voilà, donc c'est une thématique qui revient pour de bonnes raisons.
06:41Et justement, c'est un film historique en costume,
06:44donc vous êtes possédé, mais en plus, en corset.
06:46En corset, ça rajoute la difficulté à la soirée.
06:49Ça rajoute la difficulté, c'est sûr.
06:51C'est pour ça qu'on a fait beaucoup de répètes avec le corset.
06:54J'ai travaillé avec une coach de mouvement qui m'a aidée infiniment,
06:58et on a fait beaucoup de répètes avec le corset,
07:01parce que ça change tout, niveau respiration, niveau mouvement, évidemment.
07:05Mais ça m'a beaucoup aidée aussi, parce que c'est assez angoissant.
07:09Du coup, ça rajoute à l'angoisse qu'on doit un peu jouer,
07:12c'est qu'il y a une partie qu'on ne joue pas.
07:14Oui, c'est ça, un peu fébrile.
07:16L'acteur qui joue Orlok, Bill Skarsgård,
07:19il est quand même assez méconnaissable, réfugiant même.
07:22Complètement.
07:23Non, et c'est un acteur qui est d'ailleurs un peu connu pour ces rôles-là.
07:27C'est quelqu'un qui adore faire des transformations,
07:30disparaître un peu complètement aussi.
07:32Et là, vraiment, pour moi, c'est la performance d'une vie,
07:35ce qu'il a fait, parce que c'est pétrifiant,
07:37mais en même temps, il arrive à quand même donner une âme à ce monstre
07:41qui, au final, a quelque chose de très humain en lui, je trouve.
07:44Et je trouve que c'est ça qui fait le plus peur,
07:45c'est qu'en fait, il se rapproche à quelque chose de très humain, de réel.
07:49Oui, c'est vrai.
07:50Comment vous avez travaillé, justement, tous les deux sur le tournage ?
07:52Parce qu'il y a quelque chose de très vrai.
07:54On sent vraiment votre tiraillement.
07:57Votre attirance pour lui et en même temps, votre dégoût.
08:00Oui.
08:01C'est vrai que c'est une ligne très sensible à jouer
08:05et je pense que c'était important pour Robert qu'on sente les deux,
08:08qu'on sente un réel désir et en même temps un dégoût de ce désir,
08:13un dégoût de lui, de moi-même, d'être vraiment presque en guerre,
08:19en guerre interne.
08:20Et par rapport aux scènes qu'on avait ensemble, Bill et moi,
08:25Robert, il voulait qu'il y ait une vraie sensualité entre ces deux personnages,
08:30ce qui est marrant à jouer quand t'es face à un monstre,
08:35mais il voulait qu'il y ait une réelle sensualité,
08:38une vraie connexion entre ces deux personnages,
08:40je pense qu'il rend l'histoire encore plus compliquée,
08:44encore plus effrayante, plus intéressante.
08:46Il y a aussi beaucoup de sang dans le film.
08:50Qu'est-ce que ça fait d'être littéralement recouverte de sang comme ça ?
08:53C'est un peu dégueulasse, c'est compliqué.
08:57Il y avait des moments où il y avait beaucoup de sang sur mon corps, nu,
09:00et parfois, tu vois, c'est des set-up qui sont compliqués,
09:03donc il faut un peu rester en position,
09:05il y a du sang qui coule de partout, c'est un peu dégueulasse.
09:07Il y a le sang dans les yeux, surtout, ça, c'est le truc qui est...
09:10Ça, c'est celui qui a été le plus compliqué pour moi,
09:12j'ai les yeux très sensibles, donc le sang dans les yeux, c'était dur.
09:17Mais après, c'est un film d'horreur, on s'y attend.
09:23Viens voir moi.
09:28Viens voir moi.
09:53C'est un film incroyable et je l'ai toujours adoré depuis petite,
09:56donc de pouvoir incarner un rôle qu'elle a incarné dans sa carrière aussi.
10:01Vraiment, c'était vraiment un honneur.
10:03Et puis aussi, d'être la deuxième actrice française à jouer ce rôle aussi,
10:07c'était cool.
10:08Je me suis dit que je tenais un peu le drapeau français pour Isabelle et moi.
10:12Et voilà, c'était vraiment un honneur pour moi.
10:15Et oui, sa prestation dans ce film est incroyable.
10:17Et dans Posession aussi.
10:19Posession, c'est l'un de mes films préférés
10:20et un film qui m'a beaucoup inspirée pour ce rôle.
10:22Est-ce qu'il vous a changé, ce tournage de Nosferatu ?
10:24Absolument.
10:25On s'est tous un peu dit, en tracteur,
10:27on s'est tous dit qu'on avait l'impression de faire partie
10:30de l'école de cinéma de Robert Eggers,
10:32parce qu'on a tellement appris.
10:33Il y a une manière de travailler qui est très précise,
10:36qui est vraiment à lui.
10:39C'est une manière dont je n'avais pas forcément travaillé avant.
10:41C'est vraiment une structure dans laquelle tu te plies.
10:44Et donc, ça m'a appris à lâcher prise et à lâcher le contrôle
10:49et à me dire qu'il y a plein de choses sur lesquelles
10:51je n'avais plus du tout de choix.
10:54Et ça m'a permis, du coup, une liberté interne
10:57qui était assez rafraîchissante.
10:59Et un regard aussi sur les choses qui étaient plus pures,
11:01parce que je pense que, niveau jeu,
11:02il y a un truc qu'il aime qui est assez pur,
11:06qui est assez simple, en fait.
11:07Et aussi, il est très technique.
11:09Il a des notes qui sont très...
11:11Bouge pas de son sourcil, bouge pas de ci et ça.
11:14C'est des notes qui sont très techniques.
11:15Donc, du coup, ça m'a un peu mis face à des habitudes,
11:19des tics que j'avais et auxquelles je n'avais pas fait attention.
11:23Donc, ça m'a beaucoup appris.