Jean-René Cazeneuve, député EPR du Gers, était l'invité du "8h30 franceinfo"
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00:00J'ai posé cette question, est-ce qu'on peut suspendre la réforme des retraites, le temps de discuter ?
00:05On sait que François Barilho a ouvert la porte à une reprise des discussions, mais sans suspendre, la gauche veut suspendre.
00:11Ou est-ce que ce n'est pas techniquement faisable ?
00:13Non, je pense que c'est techniquement infaisable.
00:15Objectivement, c'est techniquement infaisable, vous imaginez bien qu'on ne peut pas...
00:18Est-ce que c'est déjà trop avancé ?
00:20Non, mais il y a des gens qui partent à la retraite le 1er janvier, il y a des gens qui partent à la retraite le 1er février.
00:24Qu'est-ce que vous leur racontez ?
00:25Donc, c'est juste pas possible.
00:27Maintenant, il y a une ouverture extrêmement forte qui a été faite par le Premier ministre, je la respecte,
00:33à la fois sur l'intégralité de la réforme, y compris sur l'âge de départ, ce qui est quand même un effort colossal.
00:40Il s'est donné un calendrier, somme toute, assez court pour arriver.
00:43Il a parlé de concertation avec l'ensemble des partenaires sociaux.
00:47Donc, je pense qu'il ne peut pas faire mieux que d'ouvrir ce débat.
00:49Vos troupes sont prêtes à envisager de renoncer aux 64 ans, qui est quand même le marqueur très fort de toute cette période qu'on vient de vivre ?
00:56Ce n'est pas tant l'âge qui est un marqueur pour nous, c'est l'équilibre et sauver le système de retraite.
01:02C'est une nouvelle façon de présenter les choses.
01:04Nous pensons qu'il faut travailler plus, alors qu'il y a peut-être d'autres manières de travailler plus dans l'ensemble de la vie,
01:13si on veut financer et sauver notre système de retraite.
01:16Donc, je pense qu'il faut travailler plus longtemps.
01:19Maintenant, si cet objet-là est le dernier obstacle pour que les partis socialistes acceptent de ne pas censurer ce gouvernement,
01:28eh bien, il faut travailler sur ce sujet.
01:30Voilà, ça montre, une fois de plus, que nous sommes très ouverts dans l'intérêt de notre pays.
01:35Quand vous parlez de financer ce système de retraite, vous pensez à quoi ?
01:37À Force Ouvrière même, on parle des exonérations de charges sur les hauts salaires, on va dire.
01:44On a ouvert ce débat, je vous rappelle, on a ouvert ce débat.
01:47Donc, nous, on n'y est pas favorable, parce que vous voyez bien qu'on est dans une crise économique aujourd'hui, lourde.
01:54Ce n'est pas le moment de charger les entreprises et d'augmenter leurs charges.
01:58On voit bien que, hélas, le chômage est en train de remonter, légèrement en train de remonter.
02:03Donc, pour moi, ce n'est pas la bonne piste.
02:05Sauf quand je te dis Force Ouvrière, c'est...
02:06Vous pensez à quoi ?
02:07Vous savez, on a plusieurs mois pour trouver les pistes...
02:09Ça fait dix ans que les entreprises ne contribuent plus aux retraites, c'est ça qu'ils disent à Force Ouvrière.
02:12Non, ce n'est pas vrai.
02:14Vous savez, entre quand vous prenez les charges salariales et les charges, aujourd'hui, patronales ou les cotisations,
02:22c'est de l'ordre de 800 euros par français et par mois, ce que nous payons pour les retraites de nos anciens, pas pour les nôtres.
02:30Bon, donc, il faut faire attention à ne pas dire que... Contribue pas.
02:32Donc, non, non, mais je veux dire, on ne va pas ouvrir le débat.
02:34C'est un sujet extrêmement compliqué.
02:36Nous ne pouvons pas aujourd'hui, parce que notre système reste difficitaire,
02:40donc nous ne pourrons pas suspendre cette réforme comme ça du jour au lendemain.
02:43C'est techniquement faisable.
02:44Maintenant, il a ouvert ce sujet, et c'est très bien, et c'est une forme d'ouverture.
02:49J'espère que les sociétés vont saisir...
02:50Et vous, ça vous va ?
02:51Absolument.