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00:00De retour avec nos invités dans Punchline. Je vous les représente, si vous nous rejoignez, chers auditeurs d'Europe 1.
00:09François Pomponi est avec nous, ancien député. Raphaël Stainville, journaliste. Xavier Roffert, qui est criminologue.
00:14Et Léonard Zerbib, avocat ancien attaché parlementaire.
00:18Attendu pendant 10 jours, finalement dévoilé sur le fil, le gouvernement Bayrou peut-il survivre à la censure ?
00:24« Et jusqu'à quand, en juste, la composition n'a pas tardé à faire réagir l'ensemble de la classe politique,
00:28à ceux qui sont franchement désabusés, à l'image du Rassemblement national, et puis à ceux qui n'ont cesse de dire
00:34« Nous allons les censurer ». Retour sur ces réactions avec Charlotte Gorzala et Dunia Tingur, pour commencer. »
00:41Dès l'annonce de l'équipe gouvernementale, l'opposition s'est insurgée, à commencer par le premier secrétaire du PS, Olivier Faure.
00:48« Ce n'est pas un gouvernement, c'est une provocation. La droite extrême au pouvoir sous la surveillance de l'extrême droite. »
00:54Même son de cloche, dans le reste du nouveau Front populaire, sans surprise, Mathilde Panot appelle à la censure et à la destitution d'Emmanuel Macron.
01:02« Ce gouvernement n'a qu'un seul avenir, la censure. Avec la chute de Bayrou, le roi Macron sera nu. Son départ est inéluctable. »
01:10Un mécontentement qui est aussi visible du côté du Rassemblement national, mais sur un ton presque désabusé pour Jordane Bardella.
01:18« Heureusement que le ridicule ne le tue pas. Hélas, rien n'aura été épargné aux Français. François Bayrou a réuni la coalition de l'échec. »
01:26Marine Le Pen a, quant à elle, appelé le gouvernement à ne pas tourner le dos à ses 11 millions d'électeurs.
01:31« L'exécutif est ce soir en place. Il va devoir changer de méthode, écouter et entendre les oppositions pour construire un budget qui prenne en compte les choix exprimés dans les urnes. »
01:41Pas de censure a priori, donc, pour le Rassemblement national. Mais une option suspendue, notamment à la déclaration de politique générale que François Bayrou prononcera le 14 janvier prochain devant l'Assemblée nationale.
01:54« Il n'y aura pas de pacte de non-censure, c'est ce que dit Olivier Faure. Aucune des conditions n'ayant été respectées par François Bayrou. Ça promet donc sur la longévité réelle de ce gouvernement, François Pomponi. »
02:07Moi, je ne dirais pas comme ça, parce que quand on regarde les déclarations du Rassemblement national, y compris Marine Le Pen qui dit « on verra bien s'il y aura dans le budget, puis c'est à ce moment-là qu'on choisira »,
02:16entre une gauche qui dit « il n'y a pas de pacte de non-censure, mais on n'en veut pas, ce n'est pas le bon gouvernement », et l'extrême droite qui dit « on va voir », l'avenir est possible pour le Premier ministre.
02:29Parce que si effectivement il arrive à tenir le Rassemblement national « en respect », pour éviter qu'il… De toute façon, l'heure de vérité, ça va être en février lorsqu'il va présenter son budget.
02:38Il a annoncé qu'il voulait un budget fin février.
02:40– Donc ça veut dire tailler dans la dépense, là, parce que pour compter l'ERN, on va faire autrement.
02:44– Vous savez, le rapporteur général du budget, Charles Amédée de Courson, qui est plutôt quelqu'un rigoureux en matière budgétaire, dit depuis 6 mois
02:55« il suffit que l'on fasse 30 millions d'euros d'économie et qu'on ne fâle pas de prélègement d'impôts et ça passe, pour l'Europe, pour satisfaire les revendications européennes ».
03:04Voilà, donc la ligne est marquée.
03:07Et si effectivement François Bayrou fait cela, il diminue les dépenses sans augmenter les recettes, ça peut passer.
03:14– Vous vouliez dire 30 milliards.
03:16– 30 milliards, pardon, j'ai raison.
03:18– Il faut quand même un jeu.
03:20– Mais sincèrement, c'est techniquement possible.
03:24– Il faut ajouter une donne, c'est certes le Rassemblement national, aujourd'hui, une nouvelle fois, est un petit peu l'arbitre des élégances,
03:31mais il y a quand même une nouveauté par rapport au gouvernement Barnier,
03:34c'est que la droite est moins enclin à suivre aveuglément le Premier ministre que sous Michel Barnier.
03:44Laurent Wauquiez l'a rappelé, qu'il voterait désormais texte par texte et que leur soutien n'est pas inconditionnel.
03:51– Mais donc c'est encore pire alors, c'est encore pire que la situation de Barnier.
03:54– Oui, mais double gage donné avec la double nomination justice intérieure qu'on commentait tout à l'heure,
03:58et il faudra de toute façon parler des actes que ça passe par une nomination.
04:01– Pour bien connaître François Bayrou, et je ne veux pas faire offense à l'ancien Premier ministre, à M. Barnier,
04:07je pense qu'il a un peu plus de finesse politique dans la situation actuelle.
04:11– Que son prédécesseur ?
04:13– Oui, Michel Barnier, on le présentait comme un négociateur hors pair qui avait su.
04:19Mais là, il faut négocier dans l'hémicycle et ce n'est pas pareil, ce n'est pas la même négociation.
04:24– Il avait moins de temps pour boucler un budget comme on disait.
04:26– Je répète, s'il fait un budget où il y a des économies sans trop de prélèvements,
04:31comment les Républicains peuvent être contre et comment le Rassemblement des Nations peut-être contre.
04:35Donc l'ordre de vérité, et s'il passe en février le budget, alors là il peut durer plus ou moins.
04:39– Autre extrait que j'aimerais vous partager, je vous fais réagir juste derrière Léonard Zerbib.
04:43Il était notre invité ce matin, Antoine Léaumont pour LFI.
04:47– Vous le savez, LFI répète comme une antienne qu'ils vont censurer ce gouvernement.
04:52Je vous propose d'écouter cet extrait.
04:55– Ce n'est pas la première fois dans l'histoire de notre pays que des gens se pensent tout puissants
04:59et qu'ils oublient qu'il y a quelque chose qui s'appelle le peuple français.
05:01Et qu'en démocratie, c'est le peuple qui commande.
05:03Donc on peut nier le résultat des élections pendant une certaine durée,
05:07faire comme si elle n'avait pas eu lieu,
05:09alors même que c'est M. Macron qui a décidé de convoquer ces élections.
05:12Mais il y a une limite à un moment donné qui s'appelle le peuple français lui-même.
05:16Donc moi, ce que je souhaite, c'est que nous déposions une motion de censure,
05:19nous allons le faire avec la France insoumise,
05:21et que ce gouvernement tombe pour qu'enfin le résultat des élections de juillet dernier
05:25soit respecté par M. Macron.
05:27En fait, tant que M. Macron refusera d'entendre le message des élections de juillet,
05:32eh bien nous serons dans une situation de crise politique.
05:34– Oui, il omet juste de dire que pour ça, ils auront besoin du Rassemblement national,
05:37c'est un peu l'éléphant dans la pièce à chaque fois.
05:39– Oui, il n'y avait que 11 millions de Français qui ont voté Rassemblement national,
05:41mais je ne veux pas en reparler.
05:43Il n'y a pas que les voix de LFI pour nécessiter la censure.
05:45Non mais hier, François Bayrou parlait de Kamikaze à propos de Manuel Valls,
05:48en fait c'est un peu ce gouvernement qui est Kamikaze,
05:50parce qu'en fait on ne voit pas quel est l'élargissement de la base initiale
05:54qui était celle de Michel Barnier.
05:56On a essayé d'avoir des socialistes, en fait on voit bien que les socialistes
06:01n'estiment que de toute façon la non-censure n'est pas du tout valable.
06:06On a à l'intérieur quand même de ce gouvernement, je tiens à le préciser, à le signaler,
06:097 ministres qui ont été battus dans les urnes, soit aux dernières législatives de 2024,
06:13soit à celles de 2022, soit à celles de 2017.
06:17Et il y avait quand même, jusqu'à une certaine période,
06:20une doctrine qui était que quand on a été battu dans les urnes,
06:22on ne reste pas à un poste de ministre.
06:24Donc c'est quand même un peu surprenant alors qu'on sort d'élections législatives anticipées.
06:30Il y avait aussi une doctrine qui disait que quand on est ministre, on n'est pas maire,
06:33c'est tout à voler en éclat là.
06:35François Compagny, est-ce que le disque est un peu rayé pour la gauche ?
06:40Oui.
06:41On sait qu'ils ne sont pas, comment dire,
06:44on parlait du plus petit dénominateur commun à propos de celui qui arrive à chaque fois à Matignon,
06:48mais eux, ils ne sont pas les plus grands dénominateurs.
06:50L'erreur du président de la République, et maintenant de Barnier, puis de Bayrou,
06:57ça a été de croire qu'ils allaient pouvoir raccrocher le Parti socialiste.
07:00Je leur ai dit depuis 6 mois, mais vous vous trompez.
07:03Le Parti socialiste d'aujourd'hui, la seule chose qui les intéresse, c'est garder leur poste.
07:06L'intérêt général, ça ne les intéresse pas.
07:08C'est garder leur place.
07:10Et pour ça, ils ne peuvent pas venir.
07:12Or, sincèrement, le président de la République a cru en faisant les solutions
07:15que jamais le PS se mettait avec El-Effi pour constituer un pôle.
07:19Là, ils ont cru qu'ils allaient pouvoir les raccrocher.
07:22Et à chaque fois, ils se trompent parce qu'ils analysent mal ce qu'est devenu le Parti socialiste,
07:26c'est-à-dire un parti pour permettre aux responsables de ce parti de garder leur mandat.
07:31C'est tout.
07:32Donc pour la gauche, oui, je pense qu'effectivement,
07:34alors après, on verra bien comment tout ça finira,
07:36mais on voit bien comment en 2027 ou peut-être avant,
07:39Jean-Luc Mélenchon sera devant.
07:43Celui qui a loupé le virage, c'est Luxman.
07:47Si le soir de la dissolution, il déclare que compte tenu de son score aux européennes,
07:52il décide d'y aller seul, il peut changer la donne.
07:55Ne l'ayant pas fait...
07:56Vous disiez vous-même que le rapport de force sur le terrain étant trop favorable à El-Effi,
08:00il fallait que le PS, pour sauver des sièges...
08:02Oui, mais ils auraient pu se rapprocher du Bloc central,
08:07parce qu'ils auraient pu sauver aussi des places.
08:10C'est compliqué quand on se prétend socialiste...
08:11On est d'accord.
08:12Et surtout, il y a les municipales qui arrivent.
08:15On parle beaucoup de la méthode et de la méthode de François Bayrou,
08:18mais quelle est-elle cette méthode ?
08:19Je n'arrive pas à comprendre.
08:20J'ai écouté hier l'entretien, il ne fait aucune concession.
08:24Les socialistes disaient, on veut une concession sur la réforme des retraites.
08:28Il noie le poisson en créant artificiellement un débat pendant six mois,
08:31alors qu'il ne sait même pas lui-même s'il sera là dans six mois.
08:33Et la seule chose que demandaient les socialistes, c'était une suspension,
08:36un gel de la réforme actuelle.
08:38Il a fait une croix sur la gauche.
08:39Je n'en ferai pas.
08:41Il a fait une croix sur la gauche.
08:42Il n'y a pas de poste pour les socialistes, et en plus, il n'y a pas de suspension.
08:47Je voulais dire un mot sur la France insoumise.
08:50Voilà 15 jours, 3 semaines, on a appris des choses terribles sur la France insoumise,
08:55qu'en réalité, maintenant, ce n'était pas grand-chose de plus
08:58que le résultat d'une infiltration d'une secte trotskiste.
09:02Que les réunions de travail de la France insoumise
09:07se tenaient dans les locaux de cette secte trotskiste.
09:11La secte trotskiste en question est un des pires avortements
09:15de l'histoire de la politique française depuis à peu près 80 ans.
09:20Elle existe depuis que Léon Trotsky a fondé la 4e Internationale.
09:26Systématiquement, mais systématiquement,
09:29ils ont été dans l'erreur politique la plus formidable.
09:33Cette secte trotskiste a soutenu Messaliadj contre le FLN pendant la guerre d'Algérie.
09:39C'était un échec terrible.
09:41En mai 68, c'était les seuls qui ne voulaient pas être avec les étudiants.
09:44Et cette secte, celle de M. Lambert, la secte trotskiste,
09:49dans l'histoire de la vie politique française,
09:53c'est très exactement, depuis l'origine, la boussole qui montre le sud.
09:57C'est-à-dire que chaque fois qu'il faut se planter, ils se plantent.
10:00Ils n'ont rien eu de juste et aucune vision politique.
10:04Moi, qui est sans doute un peu par masochisme,
10:06je lis de temps en temps leur bulletin qui s'appelle l'information ouvrière.
10:09Information ouvrière, il n'y a pas d'ouvriers.
10:11C'est des petits cadres, c'est tout ce que vous voulez.
10:13M. Lambert n'a jamais travaillé un jour de sa vie dans une usine, à l'origine.
10:17Mais c'est ça qui dirige la France insoumise.
10:19Je pense que leur échec est inévitable.
10:21Ils se sont dotés du talisman pour échouer, c'est-à-dire devenir lambertistes.
10:25Vous seriez aussi catégorique, Raphaël Stainville, sur l'échec du lambertisme ?
10:29Non, je suis moins catégorique.
10:31Je pense qu'aujourd'hui, la stratégie de Jean-Luc Mélenchon,
10:34on ne sait pas si elle le mènera un jour à l'Élysée.
10:36En revanche, il gravisse, élection après élection, une marche supplémentaire.
10:42Je pense qu'aujourd'hui, l'objectif de Jean-Luc Mélenchon,
10:44c'est son face-à-face avec Marine Le Pen.
10:47Il sait que pour y parvenir, il lui manque entre 2 et 300 000 voix.
10:52Sa stratégie aujourd'hui, elle est claire, c'est d'aller les chercher,
10:55notamment dans les banlieues islamisées.
10:57Et d'une certaine manière, ça fonctionne assez bien avec un parti socialiste
11:01qui est extrêmement faible parce qu'il est sous emprise
11:04et que c'est un peuple de notable qui a compris que pour pouvoir
11:06soit garder son siège à l'Assemblée, soit sa mairie,
11:09il faut pouvoir ne pas avoir un insoumis face à lui.
11:14Et donc, ils sont toujours enclins à pactiser avec le LFI.
11:17Vous avez raison, à un détail près, toujours avec les trotskistes,
11:21au moment où ils vont y arriver, il y a une scission.
11:23C'est comme ça qu'ils n'ont jamais dépassé le 1% des voix du départ.
11:27Juste rappellement, ils ont quand même eu avec Jospin,
11:31ils ont failli y arriver, mais effectivement, ils ont chuté.
11:34Et effectivement, Mélenchon, on peut espérer qu'il fasse un moment
11:37un refus d'obstacle et que ses troupes se désunissent avant qu'il y arrive.
11:42Ce qu'on dit, c'est toujours la conquête du pouvoir,
11:44mais pour ne pas le prendre finalement.
11:46C'est l'éternel, l'éperdu poursuit du pouvoir.
11:49Le mariage sans la consommation.
11:51Je vous laisse la paternité des propos.

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