Le vol AF8969 est au départ d’Alger en direction de Paris le 24 décembre 1994. Vers 11h du matin, peu de temps avant le décollage, quatre hommes se présentant comme appartenant au personnel des pistes pénètrent dans l’appareil. C’est là que commence la célèbre prise d’otage. Un membre de l'assaut de Marignane témoigne sur CNews.
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00:00avec nous dans 180 minutes info sur CNews, dans une heure tout pile, il est 16h07,
00:05oui 17h07, 1h05, cela fera 30 ans que cet assaut dans ce vol Alger-Paris a été lancé,
00:14vous y étiez, vous étiez sur la passerelle, quels souvenirs vous gardez de cette intervention,
00:19j'imagine, particulière pour vous ?
00:23Ouh là là, il y a plein de souvenirs, mais le premier souvenir qui me vient à l'idée,
00:28c'est qu'on voit l'avion se déplacer, on était positionnés autour,
00:31on voit l'avion se déplacer vers la tour de contrôle et les terroristes sortirent
00:37par la porte avant droite et tiraient sur la tour de contrôle, donc là on s'est dit,
00:43là c'est la catastrophe et c'était le moment où il y avait l'excitation la plus importante
00:49pour les terroristes et c'est là où notre chef Denis Favier descend de la salle de crise et il
00:55nous dit, allez les gars, tous sur les passerelles, on donne l'assaut et c'était un grand moment,
01:00on s'est tous serrés la main, on n'était pas convaincus d'en sortir indemne,
01:07rentrer dans un avion comme ça, dans un tube, là vous n'avez pas beaucoup de protection.
01:14Et vous n'avez quasiment aucun échappatoire, vous comprenez que les terroristes sont déterminés
01:18lorsqu'ils ouvrent effectivement cette porte et qu'ils tirent en direction de la tour de contrôle,
01:22quand on voit cette porte, racontez-nous cette histoire qui est assez incroyable,
01:27cette porte avant droite de l'avion dont l'un de vos coéquipiers a du mal à ouvrir,
01:32la raison elle est simple, c'est que vous vous étiez entraîné dans un avion vide,
01:36sans passagers, sans kérosène, or là cet avion était chargé donc 10 cm plus bas,
01:43ce qui fait qu'en fait la porte tapait sur la passerelle et l'opération a réussi grâce à
01:48votre collègue nommé Jeff, c'est ça qui a reculé la passerelle et qui vous a permis d'ouvrir la
01:52porte ? Vous avez tout dit, c'est exactement ça, alors l'idée générale c'était donc un assaut
01:58simultané, donc trois passerelles qui appontent simultanément l'avion pour prendre rapidement
02:04position dans l'avion et puis empêcher les terroristes de s'organiser et de leur mettre
02:10une grosse pression sur eux, là effectivement l'avion, alors c'est pas une dizaine de centimètres,
02:17c'est de l'ordre de quelques millimètres mais ça suffit pour bloquer la porte et Jeff,
02:23en fait c'est ce que je dis souvent, c'est que chaque protagoniste, chaque opérateur de
02:28cette opération a eu son importance, que ce soit les gens de l'assaut, que ce soient les appuis
02:33feux, que ce soient les pilotes de passerelles, que ce soient les camarades de l'escadron para
02:40qui étaient en bas, tout le monde a joué un rôle et c'est vraiment un travail d'équipe et
02:46de cohésion et voilà, personne ne pouvait défaillir en fait dans cette opération pour
02:52que ça fonctionne. Alors pour revenir à la passerelle, effectivement Jeff, le pilote de la
02:58passerelle à l'avant droite, se rend compte rapidement que la porte ne s'ouvre pas, donc
03:03il exerce une petite marche arrière, d'ailleurs vous voyez sur les images, ça déséquilibre un
03:08petit peu les trois, quatre premiers qui étaient à l'avant, regardez, il y en a un qui est déséquilibré
03:13et tout de suite il se replace bien, donc il descend un petit peu la passerelle, il se repasse
03:17bien et qui permet à l'équipe de l'assaut de la passerelle à l'avant droite de pénétrer
03:23rapidement dans l'avion et d'être immédiatement sous les feux des terroristes, immédiatement sous
03:28les feux des terroristes.