Category
🗞
NewsTranscription
00:00Allez, il est l'heure de l'édito politique d'Alexandre Devecchio.
00:04Bonjour Alexandre.
00:05Bonjour Charles.
00:06L'heure est déjà au bilan de l'année 2024 et selon vous, l'événement politique
00:10le plus important de l'année a été sans conteste la victoire de Donald Trump.
00:14Oui, le 5 novembre 2024, date de la réélection de Donald Trump, marque un basculement politique.
00:19Quatre ans auparavant, alors que ses partisans envahissaient le Capitole, personne n'imaginait
00:24un tel comeback.
00:25Pour beaucoup, c'en était fini du trumpisme, mais aussi du populisme.
00:29Aux yeux de nombreux observateurs, le mouvement de révolte des peuples n'était qu'une
00:33parenthèse, un moment transitoire.
00:35Et pourtant, en 2020 déjà, on constatait que malgré la défaite, Trump avait progressé
00:40de 11 millions de voix.
00:41Dans les années qui ont suivi, la réélection de Viktor Orban en Hongrie, celle de Giorgia
00:46Meloni en Italie, de Javier Millet en Argentine ou de Geert Wilders aux Pays-Bas, sont venus
00:51confirmer que la tendance n'était pas au reflux de la vague populiste.
00:54Celle-ci est portée par des causes que nous connaissons bien.
00:57La baisse du niveau de vie des classes moyennes et populaires, l'immigration de masse, la
01:01montée en puissance du multiculturalisme et du wokisme, l'ensauvagement de la société
01:05et la crise de l'autorité.
01:07Dans la mesure où la classe dirigeante demeure impuissante face à ces problèmes, ou pire,
01:11préfère les ignorer, le retour de Trump, de même que la résilience du phénomène
01:15populiste, n'ont rien de surprenant.
01:17Mais alors, pourquoi parlez-vous de basculement politique ? En quoi cette réélection marque-t-elle
01:23finalement une nouvelle étape ?
01:25Parce que la première victoire de Trump, qui avait surpris l'intéressé lui-même,
01:29était celle d'un populisme de première génération.
01:32Un populisme contestataire et un peu brouillon.
01:35Cette fois, tout l'enjeu pour Trump est de proposer une alternative s'inscrivant dans
01:39la durée.
01:40Un populisme de gouvernement.
01:41Il en a les moyens.
01:43D'abord parce que sa victoire est large et ne laisse aucun contre-pouvoir à ses adversaires.
01:47Ensuite, parce qu'il a une stratégie mûrement réfléchie.
01:50Trump et son entourage ont compris que sa défaite en 2020 était moins liée à ses
01:54excès qu'au blocage auquel son gouvernement s'était heurté au sein de la technostructure
01:59administrative et juridique.
02:01C'est pourquoi le cœur de la promesse Trumpiste en 2024 est d'en finir avec ce qu'il appelle
02:06l'état profond.
02:07C'est-à-dire l'élite bureaucratique qui contrôle la vie politique américaine depuis
02:10les années 80 et d'imposer une élite de substitution, davantage tournée vers le peuple.
02:16S'il y parvenait, ce serait une révolution politique qui entraînerait probablement des
02:19répercussions dans beaucoup de démocraties occidentales.
02:24On dit souvent que la France a toujours 10 ans de retard sur les Etats-Unis.
02:27Pour le moment, nous en sommes au stade de la décomposition.
02:30La crise de régime a commencé avec la dissolution.
02:32Mais pour la classe dirigeante, toutes les combinaisons sont bonnes pour se maintenir
02:36au pouvoir.
02:37Reste que le gouvernement de François Bayrou est probablement celui de la dernière chance.
02:41Tôt ou tard, la France connaîtra elle aussi son moment populiste.
02:45Merci Alexandre Devecchio, votre édito, qui est en fait également un éclairage,
02:51est à retrouver sur Europe1.fr.
02:54Merci beaucoup.
02:55Merci, bon week-end.