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00:00Europe 1 Soir, 19h21, Stéphanie Demuru.
00:05Et on se retrouve avec nos débatteurs de la première heure, Vincent Roy et Philippe Guibert.
00:10Messieurs, vous l'avez entendu avec le journal permanent de Rudy Sada.
00:14On se dirige vers un probable non-lieu dans la gestion de l'épidémie de Covid-19 par le gouvernement.
00:19L'enquête a été clôturée par la Cour de justice de la République sans mise en examen pour les ministres.
00:26C'est ce qu'a déclaré le procureur de la République.
00:28Aujourd'hui, on s'en souvient, on en avait longuement parlé à l'époque.
00:32Edouard Philippe, Agnès Buzyn, Olivier Véran avaient subi des plaintes.
00:38Vincent Roy, vous êtes étonné de ce probable non-lieu ? Aucune mise en examen ?
00:45Étonné non, mais voir le peuple de manière générale subir le joug de...
01:01Enfin, j'ai trouvé que les situations durant le Covid étaient proprement invraisemblables pour moi.
01:06Passer d'une rue à l'autre avec un masque, pas de masque, avec une autorisation, pas d'autorisation.
01:13Que tout le monde ait été entraîné en disant tout à la fois sur l'opinion publique,
01:21sur ce qu'on peut penser, la manière qu'on a d'instrumentaliser les mentalités, les consciences.
01:28Un titre littéraire me vient à l'esprit immédiatement, c'est de la servitude volontaire.
01:36Je ne suis pas surpris, je suis agacé.
01:45Vous me direz pourquoi agacé, Philippe Guybert, vous agacé aussi ?
01:49Parce qu'on se souvient que le gouvernement avait subi quand même beaucoup de critiques,
01:52alors ça ne veut pas dire qu'il n'y ait aucune responsabilité, que tout a été fait parfaitement,
01:57mais en tout cas juridiquement, il n'y aura pas de poursuite.
02:01Il n'y aura pas de poursuite pénale.
02:03Puisque là, l'objet de cette enquête menée par la Cour de justice de la République,
02:10était de savoir si les ministres et premiers ministres avaient mis en danger la vie d'autrui,
02:16pardon, quasiment intentionnellement.
02:19Et donc que cette enquête conclue...
02:21Je vous apporte de l'eau.
02:23C'est trop gentil.
02:25Que cette enquête conclue à une non-responsabilité des ministres,
02:31ça ne m'étonne pas et je trouve que c'est même sain.
02:35Parce qu'autant on peut critiquer, comme vient de le faire Vincent,
02:39une politique monnaie, et notamment ses aspects les plus absurdes,
02:43que nous avons tous encore en tête au moment où il fallait faire une auto-attestation pour aller chercher son pain.
02:50Autant, je trouve que de mettre en cause la responsabilité pénale d'un gouvernement de ministre,
02:58dans des décisions qu'ont pu avoir une part d'arbitraire,
03:03dans la mesure où en février, mars, avril, mai 2020, on était loin de tout savoir sur ce virus et sur cette épidémie.
03:12On n'a pas tout à fait copié la Chine.
03:14Au début on a bien copié la Chine.
03:16Sans quoi nous serions restés encore beaucoup plus longtemps enfermés.
03:19Mais Vincent, qu'est-ce qui vous a agacé dans cette affaire ?
03:23Souvenez-vous de cette époque, nous avions tous les soirs des sachants,
03:30qui ne savaient rien d'ailleurs, qui nous expliquaient comment il fallait que l'on se comporte.
03:35Oui, il y avait une incohérence dans la communication avec ces points de presse tous les jours, avec Jérôme Salomon.
03:40Le ministre Véran, extrêmement sûr de lui, médecin, connaissait tout,
03:48savait tout, distribuait les bons et les mauvais points.
03:51C'était intolérable cette période.
03:53J'ai trouvé que, sur le plan des libertés publiques, pardonnez-moi Philippe,
03:56j'ai trouvé que c'était intolérable.
03:58Mais mon cher Vincent, justement, ce n'est pas souvent ce genre de choses,
04:02ce principe de précaution induit par ce genre de poursuites.
04:05C'est le principe de précaution quand il y a une épidémie, une pandémie qui débarque comme ça,
04:09avec toute une série d'incertitudes,
04:12les politiques ont craint qu'on les accuse justement de mettre en danger l'hôpitalité,
04:19et qu'ils soient responsables pénalement de la mort de citoyens.
04:25Il faut se rappeler quand même qu'à cette période, là on parle de mars-avril,
04:29le taux de mortalité augmente très fortement à cause du Covid.
04:34Je trouve que c'est facile de dire, 4 ans après, bien sûr qu'il y a eu des erreurs,
04:39et même des fautes de commises.
04:41Ce n'est pas contre la liberté qu'ils sont mis en examen, c'est contre la mise en danger.
04:45Après, pour la liberté publique, pendant toute cette période, sur les réseaux sociaux,
04:48sur les plateaux télé, sur les radios, on pouvait se donner à corjoit,
04:52pour critiquer le gouvernement.
04:55En Chine, c'était moins le cas.
04:57C'est pour ça que je n'aime pas qu'on compare une démocratie comme la France à la Chine,
05:03parce qu'en Chine, si on faisait le quart de la moitié de ce qu'on vient de dire ce soir,
05:07Vincent, nous serions dirigés vers une prison.
05:10Non mais bien entendu.
05:12Je dis qu'au départ, on a plagié le comportement sur ce que faisaient les Chinois,
05:19c'est-à-dire l'enfermement.
05:22Et je dis que cette période m'a paru intolérable.
05:25Après, je vous dis, j'ai des souvenirs, par exemple, de M. Véran, des problèmes de masques,
05:31tout ça était une sorte de mascarade qui m'a paru, quant à moi,
05:36absolument insupportable.
05:39C'est quand même une époque où on ne pouvait plus enterrer nos morts.
05:44Ça a été terrible.
05:46Ça a été l'une des décisions les pires.
05:50Je ne demande pas que les gens soient condamnés, mis en prison,
05:56ce n'est pas ça que je pense,
05:58mais qu'après, on dise que je ne suis pas étonné de cette décision.
06:04Je trouve que de temps en temps, une petite admonestation ne fait pas de mal,
06:08car il y a des mesures qui ont été prises,
06:10qui encore une fois, je le répète, m'ont paru intolérable.
06:12Je crie ici ma colère en disant que c'est un peu facile de s'en sortir comme ça
06:17devant des mesures qui n'étaient pas justifiées.
06:20Oui, mais c'est de la responsabilité politique.
06:22M. Véran était médecin, donc il devait connaître plus de choses que moi,
06:27par exemple, qui ne suis pas médecin.
06:30D'ailleurs, à cette époque, il avait l'air d'en savoir beaucoup,
06:33et beaucoup plus que les autres.
06:35On a bien vu que ce n'était absolument pas le cas.
06:38Il valait mieux avoir l'air sûr de soi quand on était ministre à l'époque.
06:42Je n'ai pas beaucoup de considérations.
06:44Honnêtement, je vous le dis, c'est peut-être injuste,
06:47mais je trouve que la période, je vous le dis,
06:51j'ai connu des gens qui avaient tellement souffert
06:55de ne pas pouvoir enterrer leur mort.
06:58Ces décisions absurdes qui ont été prises,
07:01où on pouvait prendre une rue avec un masque et l'autre sans masque.
07:04Est-ce que pour autant, Philippe Guybert, il est pertinent
07:07qu'un ministre soit soumis à la Cour Justice de la République
07:11pour ce type de décision ?
07:13C'est là où j'ai un gros doute.
07:15Moi, je pense qu'on peut faire encore une fois des critiques politiques,
07:18et dans les décisions que vous citez, cher Vincent,
07:21à l'évidence, ces décisions sont très critiquables.
07:25Mais de vouloir condamner pénalement des ministres
07:29parce qu'ils ont commis des erreurs
07:32dans une période d'incertitude,
07:35je trouve que c'est une mauvaise compréhension du politique.
07:38Et c'est une volonté de condamner le politique à tout prix,
07:41parce que j'entends les critiques, et j'en partage une bonne partie,
07:45mais simplement, j'aurais voulu voir d'autres personnes,
07:48et notamment celles qui critiquaient, au pouvoir à ce moment-là,
07:51et je ne sais pas ce que ça aurait dit.

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