• il y a 2 semaines

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00:00Comme je vous le disais, nous accueillons à présent Virginie Martin, bonjour !
00:03Bonjour !
00:04Politiste, vous enseignez les sciences politiques.
00:06Il ne va pas chômer en cède rentrée, François Bayrou.
00:09Oui, c'est certain, et on voit déjà un petit peu son style,
00:12que l'on connaissait déjà par le passé évidemment,
00:15puisque c'est un personnage qu'on connaît bien.
00:17Il parle d'unité, de réconciliation, de stabilité.
00:20Vous avez vu qu'Emmanuel Macron, lui, parle encore d'audace et d'innovation.
00:24On voit bien que ce n'est pas tout à fait le même ton.
00:25Alors, est-ce qu'on peut croire à ce gouvernement
00:28dont on commence à connaître un peu les personnalités ?
00:32Ça prend un petit peu de temps, mais ça y est.
00:34Je pense qu'on peut y croire autant que faire se peut,
00:37dans le contexte que l'on connaît actuellement.
00:39Déjà, vous voyez, il y a aussi des paratonnerres autour de François Bayrou.
00:44On l'a vu typiquement avec Élisabeth Borne,
00:46qui a fait peut-être une gaffe à Mayotte.
00:48C'est Élisabeth Borne qui a pris finalement les coups,
00:51et pas François Bayrou.
00:53Contrairement à Michel Barnier, qui lui, vraiment,
00:55concentrait sur lui absolument toutes les critiques,
00:58parce que les autres étaient relativement peu connus.
01:00Donc, avoir pas mal de personnalités très connues,
01:03très repérates dans l'espace médiatique et politique,
01:06c'est assez intéressant pour François Bayrou.
01:08Puis après, il déroule, comme je le disais, sa méthode.
01:10Il a toujours fait.
01:12Emmanuel Macron, quelque part, c'est peut-être un peu d'audace,
01:14et peut-être parfois un peu trop d'innovation et de réforme,
01:17et un peu de coup de butoir.
01:19Mais Bayrou a toujours dit,
01:21unité, calmons-nous et avançons.
01:23Et il trace ce qu'il dit.
01:25Il y a un chemin qui, selon lui, existe.
01:27Justement, Virginie Martin, la priorité pour François Bayrou,
01:29quelle est-elle ?
01:30Est-ce qu'il s'agit de maillot ?
01:32Est-ce qu'il s'agit de faire voter un budget
01:34de ne pas être censuré ?
01:35Est-ce qu'il s'agit de la crise agricole ?
01:36Ça fait beaucoup, hein ?
01:38Tout en même temps, si je puis me permettre,
01:41de toute façon, le budget est important.
01:43Emmanuel Macron, là aussi, est intervenu en disant,
01:46il ne faut pas simplement se contenter de reconduire.
01:48Il faut oser aussi proposer des innovations
01:52et des chemins concrets sur ce budget.
01:54Donc, il faut faire quelque chose.
01:57Peut-être que Bayrou sera plus en retrait aussi
01:59par rapport aux propositions sur ce budget
02:01qu'il faut, effectivement, faire passer impérativement.
02:04Peut-être qu'il y aura moins d'opposition aussi
02:07que le gouvernement Barnier en a connue
02:09parce que, sachez aussi que,
02:11quelles que soient les gauches, les droites,
02:13il y a eu aussi,
02:15ou en tout cas, la droite extrême de Thomas Rizepen,
02:18il y a eu aussi, contre Michel Barnier,
02:21tout un grand centre,
02:23notamment en la personne de Gabriel Attal
02:25et ses alliés, qui n'étaient pas très favorables,
02:27finalement, à Michel Barnier.
02:29Pourquoi ? Parce qu'ils étaient sous le coup
02:31de cette dissolution qui les a totalement déstabilisés.
02:34Aujourd'hui, François Bayrou arrive peut-être
02:36sur un parterre de l'Assemblée nationale
02:38qui est un peu plus calmé,
02:40et ça, c'est important pour lui.
02:42Après, évidemment, et bien sûr,
02:44que la coordination rurale à FNSUA
02:46vont être reçues par François Bayrou,
02:48très important,
02:50et le dossier Mayotte est géré par Manuel Valls,
02:53qui devrait, à peu près,
02:55s'y connaître,
02:57et d'ailleurs, qui dit,
02:59il n'y a pas besoin que de budget,
03:01mais il faut aussi, à Mayotte,
03:03que le budget et les dons publics
03:05soient bien, correctement, agencés.
03:07Et alors, on aura un petit peu plus de détails,
03:09évidemment, au moment du discours
03:11de politique générale, qui sera le 14 janvier.
03:13Virginie Martin, en attendant,
03:15vous le précisiez, Emmanuel Macron
03:17lui a appelé à l'unité, le chef de l'État,
03:19il est plutôt en mauvaise posture,
03:21on apprend ça dans un sondage du Figaro,
03:23c'est six points de plus qu'en septembre,
03:25quelle est votre lecture de ceci ?
03:27Ce n'est qu'un sondage,
03:29ça dit, évidemment, le rejet,
03:31ça dit, bien sûr,
03:33que quand on pose la question de la démission,
03:35vous avez vu qu'il y a une petite polémique
03:37entre les instituts de sondage qui veulent poser la démission,
03:39la question de la démission, certains ne la posent pas,
03:41cette question de la démission,
03:43parce que spontanément, finalement, les Français n'en parlent pas,
03:45néanmoins, quand on pose la question,
03:47c'est vrai que c'est très haut,
03:50et beaucoup de Français demandent la démission.
03:52Je viens juste préciser quelque chose,
03:54en 2014, deux ans après
03:56l'élection de François Hollande,
03:58l'IFOP pose la question de la démission de François Hollande
04:00et François Hollande est à 62%
04:02de Français qui veulent sa démission
04:04en 2014, vous voyez ?
04:06Qu'est-ce que cela veut dire ?
04:08C'est simplement du rejet, évidemment,
04:10est-ce que, véritablement, les Français voudraient
04:12une démission avec des élections présidentielles
04:14anticipées ? Je ne le crois pas,
04:16parce que la démission, oui,
04:18et après quoi ?
04:20On ne sait pas vraiment, donc cette idée
04:22qui est venue du côté de l'FI,
04:24qui a été assez, relativement,
04:26bien suivie par le RN, si vous voulez,
04:28est une idée qui peut
04:30plutôt fragiliser la France
04:32et son gouvernement
04:34et son chef d'État, plutôt,
04:36évidemment, que renforcer
04:38et stabiliser. On voit, aujourd'hui,
04:40les marchés financiers ont besoin d'une stabilité,
04:42ont besoin d'un chemin, ont besoin d'une orientation,
04:44la démission d'Emmanuel Macron,
04:46évidemment, prouve un très grand
04:48rejet d'une démission, pour quelle raison ?
04:50Parce qu'il a raté une dissolution ?
04:52Est-ce que c'est nécessaire ?
04:54Je ne suis pas sûr, et est-ce que c'est
04:56suffisant ? Je ne suis pas sûr que rater
04:58une démission, une dissolution,
05:00amène à la démission,
05:02comme c'était le cas, rappelons-nous, quand même,
05:04dans Chirac-Villepin, qui loupe
05:06une dissolution, Chirac ne démissionne pas
05:08pour autant. Et il s'en est un petit peu
05:10excusé, au moment de ses voeux,
05:12d'ailleurs, Virginie Martin, et on vous remercie
05:14d'avoir porté votre éclairage,
05:16une excellente année 2025, une année très politique,
05:18vous allez avoir du travail, politiste
05:20et professeur de sciences politiques.

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