Le Vrai/Faux de Thérèse Hargot, essayiste et sexologue.
Elle publie « Tout le monde en regarde (ou presque): Comment le porno détruit l’amour » aux éditions Albin Michel.
Elle publie « Tout le monde en regarde (ou presque): Comment le porno détruit l’amour » aux éditions Albin Michel.
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00:00Le porno est sexiste.
00:01Le porno est sexiste dans la mesure où il est fabriqué à 95% par des hommes et pour des hommes,
00:08pour satisfaire des pulsions sexuelles vraiment masculines à la base.
00:13Les femmes ont aussi en regardé, mais pas pour les mêmes raisons.
00:16Là où c'est sexiste, c'est que ça va reproduire des schémas ou des fantasmes
00:21qui sont en général très avalissant pour les femmes, vis-à-vis des femmes.
00:26Et donc oui, ça pose vraiment problème dans ces stéréotypes-là qui sont représentés.
00:29La pilule a émancipé les femmes.
00:31Faux.
00:32C'est la maîtrise de cette capacité à pouvoir se reproduire qui émancipe,
00:37mais pas la contraception hormonale en tant que telle.
00:39Elle a eu beaucoup d'impacts très négatifs sur les femmes,
00:42d'abord sur leur santé, sur la libido,
00:44et puis c'était aussi donner toute la charge de la contraception aux femmes.
00:48Bref, je pense que dans le fond, ça n'a pas émancipé les femmes.
00:51Donc je distinguerais vraiment la maîtrise qui émancipe,
00:53mais pas le produit de la contraception en tant que telle.
00:56Dans les pratiques sexuelles, il n'y a pas de règles.
00:58Faux.
00:59Tout n'est pas OK.
01:01Et je pense que le consentement est absolument nécessaire,
01:04mais il n'est pas suffisant.
01:06On ne peut pas dire que je suis d'accord pour que tu sois ultra-violent avec moi.
01:11Non, la violence ne se justifie jamais.
01:12Vous voyez, donc il faut faire attention.
01:13Il y a des limites aussi et qu'il faut se fixer
01:16pour toujours respecter la dignité de la personne humaine.
01:18L'amour est devenu un produit de consommation.
01:21Oui, je pense que l'amour est devenu un produit de consommation.
01:23Les grandes entreprises ont très bien compris.
01:25Je pense particulièrement aux applications de rencontres
01:27qui n'ont plus comme objectif de nous permettre de trouver l'amour,
01:31mais font du business en facilitant les relations sexuelles
01:35ou les connexions, même parfois affectives.
01:38Et donc finalement, il y a un business autour de ce besoin d'aimer et d'être aimé
01:43qui ne rend pas service en réalité à l'amour,
01:45qui au contraire entretient une forme de précarité sexuelle et amoureuse
01:50dans laquelle la majorité d'entre nous sommes.