Septembre 1940. A Dakar, la flotte de Vichy mitraille les Français libres. Une souffrance pour de Gaulle, plus que jamais assailli par le doute, et qui s'oppose de plus en plus à Churchill. Au printemps 1943, il s'installe à Alger avec sa famille. Et quand Churchill lui demande de regagner Londres, c'est pour lui annoncer que le Débarquement allié a été décidé sans lui...
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NewsTranscription
00:30L'histoire d'un héros
00:44Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres,
00:49j'invite les officiers et les soldats français
00:54qui se trouvent dans les territoires britanniques
00:58ou qui viendraient à s'y trouver avec leurs armes ou sans leurs armes.
01:04J'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement
01:11qui se trouvent en territoire britannique
01:15ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi.
01:22Bonjour Elisabeth, le Général est prévenu ?
01:25Bonjour Capitaine, Will vous attend, suivez-moi.
01:36Entrez !
01:41Mon Général, je vous présente le Capitaine de Haute-Cloque
01:44qui vient d'arriver à Londres.
01:46Soyez bienvenus.
01:51J'ai besoin d'une transcription immédiatement.
01:53Tout de suite.
02:08Votre origine ?
02:10Saint-Cyr.
02:12Votre origine ?
02:14Saint-Cyr et l'école de guerre, mon Général.
02:17J'ai servi au Maroc et combattu avec le 2e Groupe Montcuracé.
02:21Dès que j'ai eu connaissance de votre appel, j'ai entrepris ce qu'il fallait pour vous rejoindre.
02:25Le Capitaine a risqué sa vie plusieurs fois en France, en Espagne et au Portugal pour arriver jusqu'à nous.
02:30J'ai pris un nom de guerre, mon Général.
02:33Un nom que l'on trouve souvent dans ma picarde inattale.
02:37Désormais je m'appelle Leclerc.
02:39Eh bien Leclerc, la France libre a besoin de vous.
02:45Nous sommes déjà des milliers.
02:47Je reçois aussi des rapports qui disent que la désobéissance avichie s'organise.
02:54Nous aiderons tous ceux qui décideront de résister sur le sol français.
03:02Notre empire ne manque pas de ressources.
03:05Mais il faut que l'Afrique équatoriale soit de notre côté.
03:09C'est cette mission, Leclerc, que je vais vous confier.
03:14J'imagine aisément, mon Général, que dans bien des endroits,
03:18nos alliés britanniques chercheront à diminuer notre influence à leur profit.
03:23Ils ne seront pas les seuls.
03:25Vous verrez, quand les Américains comprendront le parti qu'ils peuvent tirer des territoires d'une France verte,
03:30je ferai préparer les ordres de mission, mon Général.
03:33Très bien, Courcel.
03:37Et vous, mon Général, vous comptez rester à Londres ?
03:41Tôt ou tard, ma place sera à Alger.
03:45Mais en attendant, je dois m'assurer que tout ce qui se trouve à Dakar ne reste pas aux mains de Vichy.
03:52Je vais donc y aller moi-même.
03:53Il ne faut pas un autre Mercel Cubire.
04:23Fermez vos chutes derrière ! Vérifiez la machine 2 ! Dépêchez-vous !
04:39Mon Général !
04:41On ordonne le rempli !
04:48Mes respects, mon Général.
04:49Ils ne m'ont pas eu, mon Général.
04:59Et ici ?
05:01C'est ici.
05:03C'est ici.
05:05C'est ici.
05:07C'est ici.
05:09C'est ici.
05:11C'est ici.
05:13C'est ici.
05:15C'est ici.
05:17C'est ici.
05:19C'est ici.
05:21À Dakar.
05:24Les Français,
05:26obéissant aux hommes de Vichy,
05:28à ceux-là même qui ont refusé de faire la guerre aux envahisseurs,
05:32ont tiré sur des Français libres.
05:35Sur des frères.
05:38Si les Anglais avaient accepté votre plan d'entrée à Dakar par les terres,
05:42nous n'aurions pas perdu cette bataille.
05:45Mais ce n'est qu'une bataille.
05:46Songez que le Cameroun et le Tchad se sont ralliés.
05:50Demain, le Gabon se ralliera.
05:52Leclerc gagnera.
05:54En attendant, vous avez des éclats de mitrailleuses dans la jambe.
05:58Et nous avons des combattants prisonniers des Vichystes,
06:01là, de l'autre côté de la rade.
06:04Quelle tristesse ce soir.
06:07Et quel dégoût.
06:09Nous avons eu des victoires.
06:11Nous en connaîtrons d'autres.
06:13C'est un Breton qui vous le dit.
06:17Vous êtes de ce granit
06:20qui fait les hommes exceptionnels.
06:27À vous, je peux le dire.
06:30Quand les pêcheurs de l'île de Sein ont débarqué à Londres
06:36pour défendre la France libre,
06:39j'ai pensé à ma mère,
06:42que j'ai vue pour la dernière fois en Bretagne,
06:45où elle s'était réfugiée chez mon frère.
06:48C'était le 15 juin.
06:51Je ne savais pas alors que
06:53j'allais partir pour Londres deux jours après.
06:59Ma mère
07:01est morte un mois plus tard.
07:06Et voilà que ces pêcheurs
07:08m'apportent une photographie de sa tombe fleurie.
07:13Mais voyez,
07:16elle a su que je m'étais dressé pour la France.
07:19Et elle n'a dit qu'une chose.
07:21Mon fils a fait son devoir.
07:26Je prierai pour elle
07:29comme je prie pour vous.
07:32Je n'oublie pas que vous êtes un religieux.
07:35C'est davantage au Père Louis de la Trinité
07:38qu'au Commandant d'Argentlieu
07:40que je m'adresse.
07:43De toute votre foi,
07:45de tout votre cœur,
07:48dites-moi si je dois vraiment continuer.
07:55C'est vous que Dieu a choisi
07:57pour donner à tous la force de l'espérance.
08:00Et c'est Dieu seul qui vous donne la vôtre.
08:05Voilà ce que vous dit le Père Louis de la Trinité.
08:09L'officier d'Argentlieu, lui, n'attend qu'une chose.
08:13Continuer à servir sa patrie
08:15et avoir l'honneur de le faire dès la prochaine fois
08:18quand le Gabon se ralliera au Général de Gaulle.
08:24C'est ce que vous voulez.
08:27Ma chère petite femme chérie.
08:30Comme tu l'as vu,
08:32l'affaire de Dakar s'est mal terminée pour la France libre.
08:36Pour le moment.
08:39Tous les plâtrats me tombent sur la tête.
08:43Combien j'ai pensé à toi.
08:46Et pense toujours à toi et aux bébises.
08:50Je ne peux plus.
08:52Il faut prévoir de déménager pour un endroit plus tranquille.
08:57Que dit Philippe de la vie de marin ?
09:01Et cette fille Elisabeth ?
09:03A-t-elle rejoint le collège du Sacré-Cœur ?
09:07Et ce tout petit ?
09:23Chère de Gaulle,
09:25je vous félicite pour vos combats et vos victoires en Afrique centrale.
09:31Après l'échec de Dakar,
09:33il vous a fallu beaucoup de courage.
09:37Et je compte utiliser vos troupes de Français libres
09:41pour nos combats dans le Sahara.
09:45Je sais que votre femme a déménagé seule avec vos filles
09:49loin des bombardements de Londres.
09:53Si elle se sent trop seule,
09:56Madame Churchill et moi l'attendons
09:58quand elle va dans notre maison de Chartwell.
10:04Votre amie, Winston.
10:09Ma chère fille Elisabeth,
10:12combien il me peine d'être ici, en Afrique,
10:15et pas auprès de vous et de notre famille.
10:19Merci pour votre anniversaire.
10:22Toutes mes pensées vous rejoindront
10:24pour ce qui sera, quoi qu'il advienne,
10:26le beau jour de vos dix-sept ans.
10:30Embrassez pour moi votre maman et votre petite sœur.
10:33Et vous aussi.
10:35Votre papa vous embrasse de tout son cœur.
10:39Mon cher garçon,
10:41tu voilà maintenant sous-officier de marine.
10:44Je sais que tu attendais avec impatience
10:47de pouvoir te battre aux côtés des forces françaises libres.
10:51Tu es donc heureux.
10:53Mais quand te reverrai-je ?
10:57De mon côté, j'ai quitté l'Afrique centrale
11:00pour le Proche-Orient.
11:02Mes rapports avec les Anglais
11:04sont devenus beaucoup plus difficiles récemment.
11:08Il me faudra donc rester à Beyrouth ou Damas
11:11encore plusieurs mois
11:13pour défendre la France libre contre Vichy.
11:17Et aussi contre nos alliés.
11:21C'est bien compliqué.
11:23Mais je dois être ferme.
11:26D'autant qu'à Londres,
11:28certains, et parmi eux, les Français,
11:31essayent de convaincre Churchill de me remplacer.
11:35N'ayant rien, ou pas grand-chose,
11:38je ne puis rien céder.
11:41Ton pauvre père.
11:44Beyrouth.
11:47Repassé par l'Ibraltar
11:49et revenu ici à Londres.
11:51Et là, c'est la fin du voyage.
11:53Terminus.
11:55Voilà.
11:57Bravo, ma belle.
12:06Nous serons en Angleterre dans une demi-heure.
12:10Dire que nous en sommes partis il y a plus de dix mois.
12:14Aussitôt arrivés, on vous conduira auprès des vôtres, mon général.
12:17Non, Churchill d'abord.
12:19Il reste de l'huile à taper sur la table.
12:32Pourquoi avoir changé d'attitude envers nous ?
12:37Je ne suis pas sûr de devoir toujours vous considérer comme un ami.
12:41Et moi, je ne suis pas sûr de pouvoir affirmer
12:44que vous êtes toujours un allié.
12:46Mais c'est vous qui avez tenu en Syrie
12:50et au Liban
12:52des propos hostiles au gouvernement de Sa Majesté.
12:56C'est vous qui, en Syrie et au Liban,
12:59jouez un double jeu.
13:01Quel double jeu ?
13:03Vous ménagez, pétain.
13:06Vous lui marquez de la considération
13:09lorsque son attitude devient chaque jour plus dégradante.
13:13Et en cela, vous vous faites le lieutenant de Roosevelt.
13:17Les Américains ne vous ont-ils pas dit
13:19qu'il valait mieux choisir Vichy et écarter De Gaulle ?
13:23Le mois dernier, à Terre-Neuve,
13:25lorsque vous avez signé votre charte de l'Atlantique,
13:29n'était-il pas question de cela ?
13:31Vous n'êtes pas la France à vous tous seuls.
13:33Je suis la France libre.
13:35La France qui combat.
13:37Ah, it's because you're lost in your arrogance
13:40que la France libre rejette votre fanatisme.
13:44Et aux États-Unis, on pense que vous êtes un dictateur.
13:48Mais qui est un dictateur ? Qui ?
13:51Quand Pétain ordonne d'abattre toute résistance
13:54à son ordre nouveau ?
13:56Cet ordre nouveau qui regarde l'ennemi fusillé
13:59d'Essiendorf que j'avais envoyé en France en mission ?
14:02Je vais vous dire, moi, ce qu'est l'ordre nouveau.
14:05C'est l'ordre des criminels de Vichy
14:08qui font assassiner les Français libres par les Allemands.
14:11Vous vous prenez encore pour la France ?
14:14Mais si je ne suis pas la France libre,
14:16qu'est-ce que je fais en face de vous ?
14:21Général De Gaulle,
14:23je vous aiderai avec toutes mes forces
14:26si vous ne me demandez pas l'impossible.
14:31Je ne demande l'impossible qu'à moi-même,
14:34à ma femme et à mes enfants, monsieur le Premier ministre.
14:38Et croyez-moi, c'est bien suffisant.
14:40Mais si cela peut vous rassurer,
14:42sachez que mon intention est bien de rassembler
14:45les Français de Londres et ceux de la résistance intérieure
14:48sous la seule bannière de la France combattante.
14:57Votre intention ?
15:00Votre intention ?
15:06Venez.
15:11Venez !
15:25Quand elles voient ce qu'il y a dans cette pièce,
15:29ma femme me conseille de me consacrer uniquement à la politique.
15:35Vous avez tort de cacher ce talent à vos visiteurs.
15:40Ne joutons pas les prétentions à mes défauts.
15:44Ils sont assez nombreux comme cela.
15:50Je crois reconnaître le jardin de votre maison de Chartwell.
15:57Je le peins sans cesse quand elles ne sont jamais pareilles.
16:06C'est là que repose ma fille, Marie-Gaude.
16:12Elle n'avait que trois ans.
16:15Chaque fois que j'ai envie d'arrêter, que le doute me ronge,
16:22ma femme me dit de penser à elle.
16:29Je sais de quoi vous parlez.
16:52Venez !
17:04Monsieur le Premier ministre,
17:07l'attaque japonaise sur Pearl Harbor, il y a plus d'un an,
17:11a fait entrer les États-Unis d'Amérique dans le conflit,
17:15lui donnant ainsi sa dimension mondiale.
17:19C'est ce qu'à plusieurs reprises j'avais annoncé,
17:23Monsieur le Premier ministre.
17:26Aujourd'hui, il s'agit d'autre chose.
17:30Le débarquement allié en Afrique du Nord
17:33a bénéficié du concours des Français libres.
17:37Cela même qu'à la radio,
17:40j'avais appelé à rejoindre les forces britanniques et américaines.
17:49Une fois encore, ma loyauté a été ignorée, rejetée, méprisée.
17:59Le choix de Roosevelt est ce qui me peine le plus, le vôtre.
18:04De confier le destin de la France en Afrique du Nord au général Giraud
18:10ne peut être ressenti que comme une nouvelle trahison.
18:14Giraud, plus encore que Darland, n'a jamais obéi qu'à Pétain
18:19et ne se rangera jamais que derrière Vichy.
18:24C'est toujours à la même question que je n'obtiens pas de réponse.
18:31Pourquoi ménager le régime de Vichy ?
18:35Quelle idée vous faites-vous du jour où la France sera libérée ?
18:41Me voilà donc à nouveau seul, monsieur le Premier ministre.
18:46Il faudra pourtant qu'on s'habitue à voir de Gaulle se dresser jusque dans sa solitude
18:53dès lors qu'il s'agira de la plus grande de toutes les causes, la France.
19:11Mademoiselle ne vient pas dîner ?
19:13Mais qu'Anne sera endormie. On s'est bien amusés ce soir.
19:18Notre toute-petite est bien mieux dans cette maison.
19:22Je suis contente pour Elisabeth aussi. Oxford est tout ce qu'elle espérait.
19:27Elle parle maintenant si bien l'anglais. Elle dit même parfois chercher ses mots en français.
19:32Il ne manquerait plus que ça.
19:36Ça, ça veut dire que les rapports avec Churchill ne s'améliorent pas.
19:43Finalement, celui qui a l'air de me comprendre le mieux est un Américain.
19:48Il faut dire aussi que c'est un soldat.
19:51Le général Eisenhower est quelqu'un sur qui on peut compter.
19:57Edith Churchill pense que son mari ne fait pas assez d'efforts.
20:01Je n'en veux pas à Churchill.
20:04Quand il me met une gifle, je la lui rends.
20:07Ce vieil anglais est un patriote, c'est tout ce qui compte. Il se bat pour son pays.
20:13Toi aussi, Charles.
20:16Et je ne suis plus seul.
20:18Qui l'aurait dit, il y a trois ans, que nous avons débarqué comme des errants ?
20:28Tu veux toujours que nous allions à Alger ?
20:35C'est devenu une nécessité absolue, oui.
20:41Eh bien, je veux que tu saches.
20:45Quoi que tu entreprennes, je serai là.
20:51Nous irons à Alger.
20:54J'ai fait part à votre gouvernement de mon intention de me rendre à Alger.
21:00La France doit désormais être chez elle.
21:03À Alger, elle y est déjà.
21:06Je parle de la France combattante, pas du général Giraud,
21:10choisi par vous et par Roosevelt pour représenter la France en Afrique du Nord.
21:16Giraud ne représente que lui-même.
21:19Et la poignée d'hommes qui l'entourent, c'est-à-dire des vichistes,
21:22qui se croient tirés d'affaires parce que dans les papiers de Roosevelt.
21:26Mais vous savez que vous risquez votre vie si vous allez là-bas.
21:31Le danger existe.
21:33Mais songeons aussi que nous avons reconnu le général de Gaulle comme chef de la France libre
21:40quand le général Giraud n'était qu'un pion de Vichy.
21:45Vous voyez, de Gaulle, hein ?
21:47Eden vous approuve.
21:49Et quand on a le soutien d'Eden,
21:52Churchill peut retourner à sa peinture.
21:59Merci.
22:07Et pourquoi craint-il Roosevelt ?
22:11Et pourquoi craint-il Roosevelt ?
22:14Il ne le craint pas, il l'admire.
22:16C'est pire.
22:18En attendant, Alger c'est Vichy.
22:21Giraud emprisonne les gaullistes.
22:24Les juifs sont persécutés.
22:26Et Washington l'encourage.
22:29Mais je suis disposé à proposer à Giraud une association.
22:34C'est la bonne stratégie.
22:36Giraud est un grand soldat, mais comme politique, il ne vaut rien.
22:41Disons que la France d'Afrique du Nord aura deux chefs.
22:44C'est un moindre mal.
22:46Je m'emploierai à ce que le moindre mal ne dure pas.
22:49Churchill ne l'avouera jamais, mais il n'en espère pas moins de vous.
22:55Il est pris entre plusieurs feux,
22:57mais il facilitera votre installation à Alger.
23:01Et je fais le pari que vous entendrez sous peu crier « Vive de Gaulle ».
23:05Vous l'entendez déjà, pas seulement à Alger.
23:09Giraud et de Gaulle côte à côte.
23:13Vous voyez, M. Hayden, en juin 1940, je me suis assis sur la défaite.
23:17Alors aujourd'hui, je peux bien m'asseoir à côté.
23:21Pendant un temps seulement.
23:26Merci, Mme Simpson.
23:28Je vous en prie, j'y vais.
23:36Jean Moulin,
23:38nous vous reconnaissons comme notre compagnon pour la libération de la France,
23:43dans l'honneur et par la victoire.
24:06Avant de partir pour Alger, j'ai tenu à vous réunir ici,
24:12dans cette maison de Londres où je vis avec ma famille,
24:16et qui est un peu de la terre de France,
24:19pour vous dire ma confiance et mon amitié.
24:26Vous êtes aujourd'hui mon seul représentant en France
24:32pour constituer et diriger le Conseil National de la Résistance.
24:40Et en cette occasion, je veux aussi vous remercier,
24:44vous, Général de Lestrain,
24:46et vous, Passy,
24:48et vous, Biote,
24:51et aussi ceux qui aujourd'hui sont en France,
24:55Rosolette,
24:57et tant d'autres.
25:02Je n'ai jamais été qu'un modeste serviteur de mon pays, mon Général,
25:07mais nous tous ici aurons à jamais envers vous une dette,
25:13la plus noble pour un homme.
25:15Passant outre les souffrances, les conflits, les épreuves, les découragements,
25:21et même les ambitions,
25:24vous nous avez rendu notre honneur.
25:28Merci, mon Général.
25:31Merci.
25:38Mon bien cher Philippe,
25:40un an déjà que nous sommes à Alger,
25:43nous nous habitions à cette nouvelle maison, surtout ta petite sœur,
25:47qui, malgré sa santé toujours fragile, paraît heureuse ici.
25:52Je sais que de ton côté, tu te prépares pour les grands événements
25:55qui conduiront à la libération de notre pays.
25:57Dire que nous l'avons quittée voici quatre ans.
26:01Mais l'espérance n'empêche hélas pas les mauvaises nouvelles.
26:04Ta cousine Geneviève,
26:06qui, comme tu le sais, a été arrêtée par la Gestapo française
26:09pour s'être engagée dans la Résistance,
26:11a quitté la prison de Fresnes.
26:15Elle a été déportée dans un camp de prisonnières en Allemagne.
26:19Ce nouveau malheur qui frappe notre famille a beaucoup affecté ton père,
26:23déjà si atteint par l'assassinat de Jean Moulin.
26:27Comme je le craignais, cela lui a provoqué une forte crise de paludisme.
26:32Il y a heureusement des motifs d'espérer.
26:35Ici, depuis que Giraud s'est retiré,
26:37tous les Français soutiennent ton père.
26:39Et à Londres, le général Cunning tient fermement la barre de la France libre
26:43en attendant le retour du général de Gaulle,
26:46auquel Sir Winston n'a pas l'air pressé d'assister.
26:50Il n'en faut pas plus pour que ton père tourne comme un lion en cage.
26:57Merci.
26:59C'est vrai ?
27:00Est-ce que je te coupe une grosse balle ?
27:02Montre, montre.
27:09General, un télégramme de Londres.
27:26C'est bon, c'est bon.
27:57S'il vous plaît, envoyez mes merci à Mr Eden.
28:01Avec une bonne note.
28:04Alors, Cunning,
28:05Churchill vous attend donc à Portsmouth, dans son train de campagne.
28:09Tout près du port de Londres.
28:11Je vous laisse.
28:12Merci.
28:13Dans ce cas, je vous laisse.
28:15Merci.
28:17Je vous laisse.
28:19Je vous laisse.
28:20Au revoir.
28:21Au revoir.
28:22Au revoir.
28:23Au revoir.
28:24Au revoir.
28:25Au revoir.
28:26Au revoir.
28:50Oui ?
28:51Ah, Général de Gaulle. Quel plaisir de vous revoir.
29:06Monsieur le Premier ministre.
29:07Monsieur Dune.
29:11Général de Gaulle.
29:12Bienvenue.
29:13Général Koenig.
29:16Messieurs, asseyez-vous.
29:22Après déjeuner, nous irons rendre visite au général Eisenhower,
29:28qui se fera une joie de vous expliquer comment se déroulera l'opération du débarquement sur le côte de Normandie, là.
29:41Nous pensions lancer l'affaire ce matin, mais le temps était trop mauvais.
29:48Je me félicite de cette nouvelle, dont j'aurais aimé être informé avant cette date,
29:55d'autant qu'un débarquement en Normandie a été étudié par le général Biote il y a deux ans,
30:01et que nous vous en avions transmis la proposition, ainsi qu'aux Américains, sans résultat.
30:10Mais puisque nous y sommes, la France tiendra son rang aux côtés des Alliés.
30:18Bien sûr. Il sera indispensable que vous rencontriez le président Roosevelt pour parler de la suite.
30:28Quelle suite ?
30:30Avec nos Alliés américains, nous pouvons proposer une nouvelle organisation pour la France.
30:39Si ce que vous appelez une nouvelle organisation consiste à livrer la France aux mains des anglo-saxons qui en feront leur territoire,
30:49sachez que le comité français de libération nationale se dresse d'ores et déjà devant vous.
30:55Général De Gaulle, vous ne pouvez reprocher au président Roosevelt de s'inquiéter au sujet du futur gouvernement de la France.
31:04Eh bien, dites à Roosevelt que le futur gouvernement de la France sera français.
31:10Du comité de libération nationale est né hier le gouvernement provisoire de la République française.
31:18Si le président des États-Unis a pensé, ne serait-ce qu'une seconde, que la France libérée pourrait tomber sous administration américaine
31:28et qu'il pourrait la dépecer à sa guise, eh bien qu'on lui dise qu'il a rêvé.
31:34C'est vous qui rêvez. Et sans nous, vous n'en avez pas le moyen.
31:41Croyez-vous que je sois dupe de ce que Washington et Londres envisagent depuis longtemps ?
31:46On n'a jamais cherché qu'à nous écarter. Que visez-vous ?
31:50Que la France devienne votre terrain de jeu avec les hommes de Vichy, plus ou moins repentis, qui percevront les recettes pour votre compte ?
31:58Car je sais cela aussi. Les Américains ont dans leurs poches une nouvelle monnaie française qu'ils ont fabriquée.
32:05Eh bien non, monsieur le Premier ministre, la France n'est pas à vendre.
32:10Vous avez accueilli De Gaulle parce qu'il a dit non à la défaite.
32:14Et aujourd'hui, c'est à vous et à Roosevelt que De Gaulle dit non.
32:20Moi, ce que je veux dire, c'est que chaque fois qu'il nous faudra choisir entre l'Europe et le grand large, ce sera toujours le grand large.
32:38Chaque fois qu'il nous faudra choisir entre vous et Roosevelt, je choisirai Roosevelt !
32:49Monsieur !
33:01Bugger ! Up your bum ! Bugger !
33:09Winston, for God's sake !
33:19Je suis heureux que tu aies pu venir. Je tenais à passer cette soirée avec toi.
33:27Alors tu as choisi les fusiliers ?
33:29Oui. C'est là que les marins seront le plus utiles lorsqu'il faudra libérer le pays.
33:35Libérer le pays...
33:41Papa, j'ai l'impression que vous ne me dites pas tout ce que vous savez.
33:45Le déparquement est prévu sur les côtes normandes.
33:51Dès qu'il sera enclenché, tout le monde va y aller de son discours à la radio.
33:57Eisenhower s'adressera aux Français pour leur dire que les Américains prennent les choses en main dans ces conditions.
34:07Je ne prendrai pas la parole. Ça aurait l'air d'une soumission.
34:11Depuis quatre ans, je me bats pour que la France demeure souveraine.
34:17Tu me vois aller faire le beau devant Roosevelt ?
34:20Quand est-ce que ça aura lieu, papa ?
34:23Quand Churchill a voulu me forcer à manger dans la main des Américains,
34:28j'ai dit qu'il fallait bien qu'il comprenne que la France, la vraie, était présente parmi les alliés.
34:34Et en grand nombre.
34:36Et qu'en tant qu'alliés, il n'y avait qu'en soi.
34:40Il n'y avait qu'en soi.
34:43Il n'y avait qu'en soi.
34:46Il n'y avait qu'en soi.
34:48La France était présente parmi les alliés. Et en grand nombre.
34:52Et quand il me citait Roosevelt, ceux qui voulaient dire Giraud, Weygand, Darlan,
34:59je lui répondais Leclerc, Juin, De Lestrin, Larmina, Diot, Passy.
35:06Et ceux qui ont donné leur vie.
35:09Moulin.
35:12Brossolette.
35:14Scamaron.
35:16Et Bingen, il y a quelques jours.
35:21La Résistance.
35:26Et alors ce soir, bien sûr, je pense aussi au nôtre,
35:30à ta mère et à tes sœurs qui sont restées à Alger,
35:36et à ceux de notre famille que cette guerre l'éprouve encore plus.
35:43Mon cousin Charles Caillot a été dans les premiers tués.
35:47Et ta cousine Geneviève, qui est aux mains des nazis.
35:54Depuis quelques jours, je pense à celui qui m'a dit
36:00« Vous aurez de grands devoirs à remplir ».
36:04Georges Mandel.
36:05Celui qui ne rend pas la place, peut-être tant laïque qu'il voudra,
36:11il n'en sera pas moins un petit cousin de Jeanne d'Arc.
36:15Et celui qui rend la place ne sera jamais qu'un salaud.
36:20Charles Peggy.
36:21Charles Peggy, oui.
36:23Ça aurait pu être de Clemenceau, même avec Jeanne d'Arc.
36:27Et vous avez raison.
36:29C'est drôle que vous me parlez de Clemenceau, j'ai pas cessé de penser à lui toute l'après-midi.
36:32Le tigre.
36:34Je me souviens de ce qu'il grognait à la fin de la guerre.
36:37Si vous croyez que pour en arriver là, j'ai dû combattre que les Allemands.
36:41Mais dans mon propre pays, j'ai dû lutter contre les traîtres, les défaitistes et les imbéciles.
36:47Ça fait beaucoup de monde.
36:52C'est cher Clemenceau.
36:54Comment oublier les années passées auprès de cet homme, ce si grand homme.
36:58Vous êtes de cette trempe, De Gaulle.
37:04Est-ce que je le reverrai ?
37:17Ça y est.
37:19Nous sommes le 6 juin 1944.
37:22Le débarquement commence.
37:32Voilà.
37:35C'est notre raison d'être depuis quatre ans qui arrive,
37:40après tout ce qui s'est passé.
37:44Bon sang,
37:45c'est notre raison d'être depuis quatre ans qui arrive,
37:50après tout ce qui s'est passé.
37:54Mon cher garçon.
38:16Général, je vous donne ma parole d'honneur que vous pouvez vous adresser aux Français en toute liberté.
38:22Les autres pays se sont exprimés, mais il n'y aura que vous dans le studio.
38:26Très bien, Eden. Dans ces conditions, j'interviendrai à la radio.
38:30Ah, Général.
38:33Le Premier ministre m'a demandé de vous transmettre ses regrets de s'être emporté.
38:38Le Premier ministre m'a demandé de vous transmettre ses regrets de s'être emporté.
38:43Il pense qu'entre hommes d'État, c'est inévitable.
38:48Hommes d'État, vous féliciterez de ma part le Premier ministre pour sa clairvoyance.
39:08La bataille suprême est engagée.
39:12Après tant de combats, de fureurs, de douleurs, voici venu le choc décisif,
39:20le choc tant espéré.
39:23Bien entendu, c'est la bataille de France et c'est la bataille de la France.
39:32D'immenses moyens d'attaque, c'est-à-dire pour nous, de secours,
39:38ont commencé à déferler à partir des rivages de la vieille Angleterre.
39:45Devant ce dernier bastion de l'Europe de l'Ouest,
39:49fut arrêtée, naguère, la marée de l'oppression allemande.
39:55Voici qu'il est aujourd'hui la base de départ de l'offensive de la liberté.
40:03La France est debout pour y prendre part.
40:08La bataille de France a commencé.
40:12Il n'y a plus dans la nation, dans l'Empire, dans les armées,
40:18qu'une seule et même volonté, qu'une seule et même espérance.
40:25Derrière le nuage si lourd de notre sang et de nos larmes,
40:31voici que reparaît le soleil de notre grandeur.
40:39Contre la marée, le jour de gloire est arrivé.
40:48Contre la marée, le jour de gloire est arrivé.
41:08Contre la marée, le jour de gloire est arrivé.
41:15Les années passent, mais l'histoire est là.
41:40Aujourd'hui, sa lumière est sur nous.
41:45Je veux que Sir Winston Churchill sache ceci,
41:52que la cérémonie d'aujourd'hui signifie que la France sait ce qu'elle lui doit.
42:01Celui qui vient d'avoir l'honneur de le décorer l'estime et l'admire plus que jamais.
42:14Et je souhaite que le peuple britannique et le peuple français mesure en cette occasion
42:24que rien ne vaut davantage que les grandes choses qu'ils ont faites ensemble
42:31et la volonté de rester des amis.
42:35Vive Churchill ! Vive la République ! Vive la France !
42:38Je suis particulièrement heureux que ce soit mon vieux compagnon et ami le général de Gaulle
43:00qui me fasse aujourd'hui cet honneur.
43:04Je me souviens lui avoir dit lors des jours sombres de 1940,
43:15« Voici le connotable de France. C'est un titre qu'il a bien mérité depuis ».
43:27Applaudissements.
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