Marine Le Pen à Mayotte: "La moitié de la population manque d’eau, de nourriture, d’électricité"
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00:00— Qu'est-ce que vous êtes venu dire au peuple maorais, Mme Le Pen, aujourd'hui ?
00:03— D'abord, je suis venue les écouter. Donc ce soir, on a un certain nombre de rendez-vous. Demain, on ira dans le Nord
00:10faire plusieurs communes pour pouvoir écouter leurs demandes, leurs réclamations, et sans faire les porte-paroles,
00:21parce que c'est ça, le rôle, évidemment, qui est le nôtre en tant que député. Et puis demain, on aura l'occasion
00:29de discuter, trouver un petit moment pour discuter ensemble, pour qu'on puisse vous rappeler, en réalité,
00:37ce que nous proposons pour Mayotte depuis déjà un très grand nombre d'années et qui, je crois, s'est révélé
00:43particulièrement judicieux compte tenu de ce qui s'est passé. Voilà.
00:48— Est-ce que pour vous, c'est aussi un moyen de mettre la pression sur le gouvernement de venir ici ? Alors c'est la rentrée.
00:55— Non, mais j'espère que la souffrance des Mahorais suffit à mettre la pression sur le gouvernement, que j'ai pas besoin
01:00de mettre une pression supplémentaire. En revanche, j'ai entendu des promesses. Et moi, je considère que les promesses
01:06qui ont été faites aux Mahorais qui sont dans une souffrance folle ne doivent pas être oubliées. Voilà. Et donc si c'est nécessaire,
01:17si c'est nécessaire, évidemment qu'on sera présents pour rappeler au gouvernement les promesses qui ont pu être faites.
01:22— Est-ce que le plan Mayotte-Debout, il va assez loin, selon vous ? Qu'est-ce que vous auriez fait de plus ou de différent ?
01:26— Non, il va pas assez loin, bien entendu. Mais encore une fois, on parlera de ça demain. Je vous dirai ce qu'il en est.
01:33Il va pas assez loin parce que je pense qu'il manque un volet important, qui est un volet diplomatique, sans lequel
01:39beaucoup des choses qui sont promises ne seront pas tenues. Voilà.
01:45— Vous avez pris une proposition de loi sur Mayotte. Est-ce que ce qui est dedans tient toujours, selon vous ?
01:50— Oui. Il va y avoir de toute façon un projet de loi qui va arriver. Donc on va l'amender, bien entendu, en fonction de ce qui apparaît nécessaire
02:00pour obtenir des résultats, et évidemment des résultats rapides. Maintenant, aujourd'hui, au moment où on se parle,
02:07la question n'est pas la reconstruction que j'ai appelée, la construction en fait de Mayotte, parce que la réalité,
02:14c'est que tout est abandonné depuis tellement d'années qu'il est nécessaire de construire, en fait, plus que de reconstruire.
02:24Mais aujourd'hui, on est encore confronté à l'urgence. Enfin je veux dire il y a encore la moitié de la population
02:29qui n'a pas d'électricité. Il y a encore de la population qui n'a pas d'eau, qui n'a pas de nourriture.
02:37Voilà. Donc il faut... Je veux dire, bon, le moment viendra, évidemment, et on en discutera demain, on pourra en discuter ensemble demain,
02:46de ce que nous proposerons dans le cadre de la loi exceptionnelle qui va être votée et que nous amenderons, bien entendu.
02:55Mais là, aujourd'hui, moi, ce que je veux voir et entendre, c'est comment on s'organise pour que 3 jours, 3 semaines après...
03:05— Merci d'être venu nous voir. Et nous, les Mahorais, on compte sur vous pour le contenir. — C'est toujours un plaisir, même si aujourd'hui, c'est...
03:10C'est une situation terrible pour... — Madame Le Pen, juste avant votre atterrissage, 3 ministres ont publié une tribune
03:16disant que sans fermeté migratoire, nous reconstruirons Mayotte sur du sable. Qu'est-ce que vous leur répondez ?
03:21— Oui, ils sont gentils. Ça fait des années et des années que nous disons ça, que sans régler le problème de l'immigration clandestine,
03:28eh bien rien ne sera utile. Rien ne pourra être efficace. Vous m'avez entendu 100 fois dire ça. Donc je veux dire, là, pour le coup,
03:37vous pouvez vous reporter... — Vous venez de parler d'immigration. — Vous pouvez vous reporter... Mais pas seulement. Mais pardonnez-moi
03:45d'avoir été la première, peut-être, avant les ministres dont on parle, à avoir dit que faire des promesses pour faire des subventions,
03:53donner de l'argent à Mayotte ne servirait à rien si on ne réglait pas le problème de l'immigration clandestine. Voilà.
03:58Donc on peut continuer à faire semblant. Mais je crois que les Mahorais en ont un peu marre qu'on fasse semblant.