C'est aujourd'hui le 10ème anniversaire de l'attentat de Charlie Hebdo . Le 7 janvier 2015, des terroristes faisaient irruption dans les locaux de l'hebdomadaire satirique et y tuaient, de sang froid, 12 personnes.
Charlie était alors attaqué par ces fondamentalistes musulmans avant tout comme un symbole : celui de la liberté d'expression et de la laïcité.
Le club de la presse d'Occitanie coorganise avec la région Occitanie, plusieurs temps d'hommages et d'expressions artistiques autour de cet évènement douloureux.
Charlie était alors attaqué par ces fondamentalistes musulmans avant tout comme un symbole : celui de la liberté d'expression et de la laïcité.
Le club de la presse d'Occitanie coorganise avec la région Occitanie, plusieurs temps d'hommages et d'expressions artistiques autour de cet évènement douloureux.
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00:00Il est huit heures moins le quart à l'occasion du dixième anniversaire de l'attentat de Charlie Hebdo.
00:06Sébastien Garnier, vous recevez le président du club de la presse d'Occitanie.
00:10Bonjour Dominique Anthony.
00:12Bonjour à tous.
00:13Douze morts au siège du journal Satirique à Paris, donc le 7 janvier 2015.
00:18Personne n'a oublié, surtout pas vous au club de la presse,
00:22quand on passe devant, c'est pas très loin ici des studios de Ici Héro,
00:28il y a toujours les visages des douze personnes, notamment des dessinateurs tués ce jour-là.
00:35Oui, effectivement, dix ans déjà comme ça passe vite, dix ans,
00:40et ces visages-là, ce sont les nôtres, ce sont nos amis.
00:44Pensez un peu à la sidération qui était la nôtre quand nous avons appris l'événement.
00:49Dans une rédaction, vous êtes journaliste, on fait une conférence de rédaction
00:54et c'est là, au cœur, dans le sein des seins de la rédaction, qu'ils sont tués.
00:59C'est aussi, j'ai envie de dire, c'est une autre affiche rouge,
01:03ils ont été tués parce qu'ils avaient comme seule arme le stylo, et c'est très chèrement payé.
01:10Alors vous organisez aujourd'hui plusieurs hommages avec la ville, avec la région,
01:16surtout la région Occitanie.
01:17Premier moment fort ce soir à 18h, sur le parvis de l'hôtel de région au bord du Laize,
01:23le lancement d'une expo de dessin, c'est ça ?
01:26Alors effectivement, d'abord il y a un premier rendez-vous qui se déroule tout à l'heure
01:30sur le parvis de l'hôtel de ville de Montpellier.
01:33Il y a une minute de silence, il y a des prises de parole,
01:37et il y a le vernissage de l'exposition « Je suis toujours Charlie »,
01:40avec une évocation de la mobilisation du 11 janvier 2015.
01:45Vous l'avez dit, cent mille personnes à Montpellier,
01:48je crois que c'est la plus grosse manifestation depuis la libération de la France en 1945,
01:53et donc c'est quelque chose d'important.
01:55Ensuite après, vous avez raison, à 18h, il y a un temps de recueillement
01:59qui se déroule sur le parvis de l'hôtel de région au bord du Laize à Montpellier
02:05avec l'exposition « Les dessins choisis de Borderline ».
02:09Borderline c'est quoi ?
02:11Eh bien c'est précisément ces frontières que l'on passe ou que l'on ne passe pas,
02:16cette façon de donner une nouvelle fois aux dessinateurs cette possibilité de s'exprimer.
02:24Ils s'expriment tous les jours bien sûr, mais nous avons voulu les rassembler,
02:27et je crois que c'est une très belle opération.
02:29Enfin ensuite après, parce qu'il faut aller dans la rue,
02:32il faut que les journalistes et les dessinateurs aillent en contact de la population,
02:37eh bien les dessinateurs vont se retrouver à la gare de Montpellier,
02:40dans un train, ils vont prendre un TER, et ce sera donc demain à 18h,
02:47ils vont prendre un TER, et ils vont plutôt à 16h12 exactement,
02:52le TER va partir, et ils seront dans les wagons et ils dessineront.
02:55Nous avons 4 dessinateurs, nous avons SCIE, CAB, Wheels for Tunis et Agnès Marie
03:02qui seront là et ils vont dessiner pour les personnes qui seront transportées par le train.
03:07Un train qui ira vers Toulouse.
03:09Un train qui ira bien entendu à Toulouse.
03:12Donc ce sont des manifestations, avec la dernière qui bien sûr se déroule dans la gare de Montpellier,
03:18avec des dessins de presse qui seront présentés dans le cadre de Borderline.
03:24L'idée c'est de continuer à défendre la liberté d'expression, l'esprit Charlie,
03:31qui aujourd'hui, vous avez le sentiment aussi qu'il aurait tendance à un petit peu s'effacer ?
03:37Liberté d'opinion, liberté d'expression vont de pair en fait.
03:42Qu'est-ce que nous faisons ? Nous faisons en fait le travail qui a toujours été fait,
03:47qui est de défendre la liberté d'expression.
03:50Il ne faut rien, jamais lâcher la liberté, on ne la divise pas.
03:57La liberté elle doit être défendue en bloc.
04:00Rien n'est jamais acquis, c'est ce que nous nous disons,
04:03et les valeurs républicaines en fait ne sont pas négociables.
04:08C'est ça qu'il faut entendre dans ce que nous avons fait.
04:11Ce que nous avons fait c'est quoi en fait ?
04:13C'est prendre en considération les risques qui existent aujourd'hui,
04:17chez nous, en France mais dans le monde, sur la question de la liberté d'expression.
04:21Et sur la liberté de la presse bien entendu.
04:25Aujourd'hui celle-ci est menacée par les totalitarismes,
04:29par aussi tous ces pouvoirs qui véritablement défient la presse et la mettent à mal.
04:37Et ça je pense que c'est un combat permanent, récurrent, et j'ai envie de dire permanent.
04:43Mais est-ce que vous avez le sentiment que dix ans après l'attentat contre Charlie Hebdo,
04:48il y a des choses dont on pouvait rire encore il y a dix ans et dont on ne peut plus rire aujourd'hui ?
04:54Alors c'est vrai ça, c'est vrai que beaucoup de choses ont changé.
04:58Si on prend un dessin de presse, c'est quoi un dessin de presse ?
05:02Il y a une très belle façon d'en parler, c'était François Cavana qui visait,
05:06qui est l'un des fondateurs de Charlie Hebdo.
05:09Un dessin de presse c'est un coup de poing dans la gueule, passez-moi l'expression.
05:13Aujourd'hui beaucoup de choses ont changé.
05:17Par exemple, c'est vrai que le dessin de presse recule.
05:21Je vais vous donner un chiffre.
05:23Dans la décennie des années 50, 1950, les dessinateurs de presse,
05:29les détenteurs de la carte professionnelle, c'est-à-dire notre carte,
05:32eh bien il y en avait en France 230.
05:35Aujourd'hui il n'y en a plus que 34.
05:38Ce qui veut dire qu'en fait il y a très peu aujourd'hui de dessinateurs de presse
05:44qui ont leur carte de presse.
05:46Il y a un recul à ce niveau-là, dans la mesure où effectivement
05:50la presse papier que vous nous connaissons bien est en recul au niveau des ventes.
05:54Et c'est vrai aussi que les journaux prennent moins de risques par rapport à ça.
05:58Et donc là il y a un élément nouveau.
06:00Et puis il y a aussi surtout de nouveaux modes d'utilisation de l'humour.
06:04L'humour s'est déplacé.
06:06L'humour, la satire emprunte aujourd'hui de nouveaux canaux,
06:10les réseaux sociaux par exemple.
06:12Vous savez chaque génération a son humour.
06:15Les caricatures de la Troisième République ça n'existe plus,
06:18ça ne fait plus rire personne.
06:20Aujourd'hui par contre les mèmes,
06:22c'est-à-dire ces images qui sont souvent humoristiques
06:25et qui sont diffusées dans les communautés sur Internet,
06:28ces images-là, elles continuent à faire rire.
06:30Donc il y a une grande évolution des choses.
06:32Merci Dominique Antoni, président du club de la presse d'Occitanie.
06:38Et rendez-vous toute la journée 13h30 sur le parvis de la mairie de Montpellier
06:43et puis ce soir devant l'hôtel de région pour ses commémorations,
06:46expositions, hommages dix ans après l'attentat contre le journal Charlie Hebdo.
06:51Toutes les infos, tout le programme sur notre site ICI.fr
06:55et l'application ICI.
06:57Votre rendez-vous jeu de 8h moins 10,
06:59vous remportez vos invitations pour les grands événements.