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TOUS AU CINÉMA !
Tous au cinéma est le rendez-vous des amoureux et des curieux du 7e Art. Chaque semaine tout au long de l'année, le magazine traite toutes les sorties en salles sans exception, interviews exclusives à la clé.
Transcription
00:00Juste avant tout ce cinéma, voici le top 3 des films sortis la semaine dernière qui
00:06sont les plus appréciés par les spectateurs sur Allociné.
00:08La comédie policière de Franck Dubosc, Un ours dans le Jura prend la 3ème place avec
00:133,8 étoiles sur 5.
00:15En 2ème position, l'étrange oiseau Bird, ciné Andréa Arnold, obtient 3,9 étoiles.
00:20Enfin, la romance entre Florence Pugh et Andrew Garfield, Dans l'amour au présent, prend
00:26la tête du classement avec un score de 4 sur 5.
00:29Passons à présent aux nouveautés de ce mercredi.
00:41Tous au cinéma passe en revue la totalité des films qui sortent en salles cette semaine.
00:46Une semaine où premières rencontres, derniers rendez-vous, liens de sang, de parenté et
00:50retrouvailles trouvent toute leur place sur grand écran.
00:52Couples, associations, amitiés et complicités, la relation à l'autre se décline sur tous
00:58les tons.
01:02Commençons par La chambre d'à côté de Pedro Almodovar.
01:05Lyon dort au dernier festival de Venise.
01:07Ce mélodrame réunit deux amis de longue date dont l'une, malade, apprend à l'autre
01:12que ses jours sont comptés.
01:21Un film qui aborde la douloureuse question de la fin de vie, de l'accompagnement dans
01:25la mort et du suicide assisté avec toute la délicatesse que ce sujet mérite.
01:45Lorsque j'ai commencé à lire le roman, Quel est donc ton tourment de Sigrid Munes,
01:50je n'ai pas pensé que c'était un roman que j'adapterais, mais il y a une situation
01:54au milieu du livre où l'héroïne va voir une amie très malade.
01:59Elle se retrouve au café et son ami lui propose de l'accompagner chez elle, dans
02:03la chambre d'à côté, pour veiller sur les derniers jours de sa vie.
02:07C'est cette situation extrêmement puissante sur le plan dramatique qui m'a intéressé.
02:28Elle amène à réfléchir sur la mort et aussi sur l'amitié.
02:32Une amitié entre deux femmes qui ne s'étaient pas vues depuis des années mais qui renouent
02:36le fil de leur relation.
02:39C'est aussi un film sur l'accompagnement.
02:42Alors bien sûr, le sujet principal du film, c'est la mort et le droit de tout être humain
02:46à décider de sa mort, parce que je crois que nous sommes maîtres de notre vie et que
02:50nous devons également l'être de notre mort.
02:53Pour autant, l'autre grand sujet du film, c'est cet accompagnement, le fait d'être
02:57à côté, même sans parler, juste d'être présent, assis à côté de quelqu'un.
03:02Je crois que c'est quelque chose de très important, particulièrement à notre époque.
03:17On peut dire que Tilda Swinton et Julianne Moore sont toutes deux très spéciales.
03:22Elles sont peu représentatives des actrices qui ont du succès à Hollywood.
03:27Tilda a un physique unique, on pourrait dire qu'elle appartient à une autre espèce,
03:32en tout cas pas à l'espèce humaine.
03:42Lorsque j'écrivais le scénario, je pensais déjà à Tilda.
03:46Et puis une fois que j'en ai terminé l'écriture, le nom de Julianne m'est tout de suite apparu.
03:51Elle m'a fait une forte impression dès le premier film dans lequel je l'ai vu jouer.
03:55C'était dans Short Cuts de Robert Altman.
03:59Depuis, j'ai suivi toute sa carrière et c'est vraiment une actrice que j'admire beaucoup.
04:03Elle aussi est unique et tout à fait atypique.
04:20Plus Léger, la fille d'un grand amour, invite une jeune femme à documenter l'histoire
04:24de ses parents désormais séparés.
04:26Un état des lieux sentimental, doublé d'un film de famille recomposé.
04:37C'est l'histoire d'une fille étudiante en cinéma qui doit faire un documentaire
04:43sur le thème Filmez vos parents.
04:45Qu'est-ce que tu veux savoir ? La première fois que tu l'as vu.
04:50La première image.
04:51Je me suis retrouvée à mettre en scène quelque chose que moi-même j'avais fait,
04:55où j'étais exactement comme vous, on était une équipe, on était deux, trois,
04:58il y avait un perchman simplement à l'époque, et à faire des entretiens avec mon père et ma mère.
05:03Et ce point de départ, cette immense boucle, tout d'un coup je me retrouvais à la filmer
05:08et à la faire rejouer avec, attention, les mots, j'ai gardé les mots exacts du documentaire.
05:13On s'est regardé, et là, toc, il s'est passé quelque chose.
05:17Un des enjeux du film, c'est de questionner l'amour en permanence,
05:20et d'essayer de montrer comment ces deux êtres essayent de bricoler quelque chose.
05:25Parce que malgré tout, ils ne sont pas dans le mensonge, c'est plus compliqué.
05:28On fait un beau feu, tu te souviens ?
05:30On va être fous ou amoureux ?
05:32T'as l'air d'aller bien en tout cas.
05:34Mais Yves, c'est pas moi qui allais mal.
05:36Ils sont sincèrement, profondément dans une déflagration amoureuse
05:41qu'ils ont vécue et qu'ils revivent,
05:44et en même temps, une sorte d'impossibilité.
05:46Il n'arriva de se cogner l'un contre l'autre, donc il bricole quelque chose.
05:49Et tu veux qu'on se remarie ?
05:53Pardon ?
05:54Ben oui, je sais pas, on pourrait...
05:59Toi et moi, se remarier ?
06:01Quand j'ai entendu qu'on proposait un film, justement, avec Isabelle,
06:06et écrit par Agnès, j'avais vu certains films d'Agnès,
06:11et je trouvais qu'elle avait vraiment quelque chose à raconter,
06:14et puis comme c'était une histoire autobiographique,
06:16qui parlait d'un sujet, moi, qui m'a toujours interpellé.
06:22Tu me proposais un mariage arrangé, en fait ?
06:25Mais non, toi et moi, on s'en fout des conventions, du jeu social,
06:29c'est déjà à l'époque, c'est...
06:32Le fait que ça parle d'homosexualité, je trouvais ça intéressant,
06:35et comme je trouvais qu'elle traitait le sujet, Agnès,
06:39avec beaucoup de délicatesse et d'humanité et d'intelligence,
06:43je me suis dit qu'il y avait un truc intéressant à défendre.
06:47Pourquoi je te mentirais ?
06:49C'est vrai, t'as aucune raison de mentir, pourtant tu mens déjà.
06:53Très touchée par ce film, qui, pour moi, est un film militant,
06:57même s'il l'est pas ostensiblement, il donne pas de leçons,
07:04mais parler de cette intolérance, encore une fois, de la société à cette époque-là,
07:10de la tolérance de ce personnage que j'interprète
07:14et de la façon dont on peut s'aimer différemment.
07:18Il y a tellement de formes d'amour, c'est ça que je veux dire, en tout cas avec le film.
07:22Il y a tellement... On doit, on peut se réinventer.
07:26Je l'aime. Elle est mon unique amour.
07:31Je suis vraiment ta fille ?
07:33Tu es la fille d'un grand amour.
07:38Autre variation sur la relation à l'autre,
07:40Hiver à Sokcho convoque Roche d'Isem en Corée du Sud,
07:43dans une intrigue où la dissimulation est plus bienveillante que mensongère.
07:47Un film qui mêle le frisson d'une première rencontre et le trésaillement de retrouvailles.
07:53C'est l'histoire d'une jeune franco-coréenne qui va s'interroger sur son passé français.
08:03Tu travailles encore à la pension ?
08:06Tu étudiais toute la nuit dans notre chambre.
08:10Maintenant, tu n'as qu'à nettoyer la pension.
08:14Je tombe sur le roman d'Elisa Chouet du Sapin, Hiver à Sokcho,
08:17et je découvre dans ses interrogations, dans les questions qu'elle se pose,
08:20dans ce qu'elle vit au quotidien, énormément de choses que moi j'ai vécues aussi.
08:23Du coup, il y a une connexion qui est évidemment immédiate avec ce personnage-là.
08:27Je ne comprends pas le nom d'Alain Delon. Je n'ai pas de sous-titres.
08:32Bonjour. Vous allez rester combien de temps ?
08:36Je ne sais pas. Je n'ai encore rien décidé.
08:38Pour moi, ce qui était le plus important, c'était que le personnage de Béla
08:41résolve des choses en elle, par elle-même.
08:44Et je ne voulais pas que son sauveur soit le personnage de Quérant,
08:47qui arrive de l'Occident, qui est un homme d'une cinquantaine d'années
08:50et qui va lui apprendre la vie.
08:52J'adore vos dessins. J'adore l'art melancolique.
08:57Et votre prochaine histoire se passera à Sokcho alors ?
09:02C'est une rencontre entre deux personnages abîmés,
09:05mais qui ont beaucoup de choses à se dire et qui se disent beaucoup de choses
09:08sans jamais les formuler.
09:10Vous pouvez me montrer ?
09:12Vous montrer quoi ?
09:14Vous montrer Sokcho.
09:16Il y a beaucoup de pudeur, il y a beaucoup de poésie,
09:18et il y a évidemment beaucoup d'amour, mais sans les codes du genre.
09:25C'est votre père qui est Français ?
09:26Je ne l'ai jamais connu.
09:28Votre père avait beaucoup aimé vous.
09:30Bien sûr !
09:32Ce film, c'est une histoire d'amour,
09:34parce que tous les sentiments de mon personnage
09:38viennent du cœur, viennent de l'amour.
09:41C'est exactement ça, et c'est le but recherché.
09:44Mais tout en sachant que ne pas chercher à séduire, c'est très séduisant.
09:48Je suis juste un touriste, un client comme les autres.
09:52J'aime l'idée qu'on puisse être très heureux
09:55juste parce qu'on est aux côtés de nos proches,
09:58dans un environnement qu'on aime,
10:00et que finalement, ça suffit.
10:02Vous ne trouvez pas triste de croire qu'on pourra retrouver
10:04quelqu'un comme ça après tant d'années ?
10:08Il n'y a rien de triste à espérer ou à attendre.
10:19Beaucoup moins sentimentale,
10:20les retrouvailles qui survolent Criminal Squad Pantera
10:23relèvent de l'association de malfaiteurs que pourtant tout oppose.
10:26Un film de casse où conflits d'intérêts et partage des richesses
10:29ne sont pas accessoires.
10:31Tu le sens ?
10:32Oui, je le sens.
10:35Tu dois être vraiment chargé.
10:39N'est-ce pas assez ?
10:41Il n'y a jamais assez.
10:46Tu as emprunté quelque chose qui nous appartient.
10:54Autre film de casse,
10:55où le partage des richesses n'a rien de fictif,
10:57le documentaire « Personne n'y comprend rien »
10:59s'adosse à l'enquête de Mediapart
11:01sur le financement occulte de la campagne présidentielle
11:04de Nicolas Sarkozy en 2007
11:06par le dictateur libyen Kadhafi.
11:08Service secret, service rendu,
11:10un montage financier si opaque qu'on n'y comprend pas tout
11:13et qui bénéficie donc du doute.
11:16Aujourd'hui encore, la justice s'interroge.
11:19Où sont les documents bancaires ?
11:21Où sont les documents bancaires ?
11:23Où sont les virements ?
11:25Il n'y a pas un document, pas une photo,
11:27pas un compte, pas une preuve.
11:29Il n'y a que la haine, la boue,
11:31la médiocrité, la malveillance et la calomnie.
11:37Au rayon couple bien plus romantique,
11:39le nouveau film de Jia Zhengke, « Les feux sauvages »,
11:42accompagne une femme à la recherche d'un ancien amour
11:45dans différentes provinces chinoises.
11:47Un voyage dans le temps et l'espace au charme tenace.
11:52Ce film a de réels aspects documentaires
11:54et pour moi, ça, ça représente vraiment
11:56la liberté par le biais du cinéma.
12:03Il y a deux points de départ à ce projet.
12:05Le premier, c'est en 2001.
12:07J'avais pris l'habitude de partir dans des lieux
12:09que j'appréciais avec l'actrice Zhao Tao
12:11et on filmait tout sans but particulier,
12:13ce qui fait qu'on avait collecté un grand nombre de films.
12:16C'est ce que j'ai fait.
12:18Mais il y avait aussi déjà un côté fiction,
12:20car je demandais à Zhao Tao de se mettre
12:22dans des espaces qui m'intéressaient.
12:24C'était une actrice, à ce moment-là.
12:26Cette habitude de tournage, on la continuait régulièrement
12:29tous les 6 mois jusqu'à la pandémie de Covid.
12:32Puis pendant les différents confinements,
12:34je me suis dit qu'il fallait bien que la filmatrice
12:36prenne soin de son rôle.
12:38C'est ce que j'ai fait.
12:40C'est ce que j'ai fait.
12:42C'est ce que j'ai fait.
12:44C'est ce que j'ai fait.
12:46C'est ce que j'ai fait.
12:48C'est ce que j'ai fait.
12:50C'est ce que j'ai fait.
12:52C'est ce que j'ai fait.
12:54Puis pendant les différents confinements,
12:56je me suis dit, là, c'est le moment de regarder
12:58toutes ces images que j'avais tournées depuis 20 ans
13:00qui nous retracent un moment de l'histoire
13:02de notre pays.
13:08La difficulté, c'est toujours temporel.
13:10Regarde ta tête.
13:12Tu es de la grande famille.
13:14Alors, je vais te soutenir un peu plus.
13:16Comment ça va ?
13:18La caméra de Jia Zhangge
13:20a permis de suivre le personnage
13:22de Xiao Xiao
13:24sur toutes ses années.
13:26En tant qu'actrice,
13:28pour moi, c'est un cadeau merveilleux
13:30et très précieux
13:32que le réalisateur me donne
13:34parce qu'il enregistre sur la pellicule
13:36une transformation,
13:38une évolution,
13:40et parce qu'il me permet de laisser
13:42une véritable trace dans un film.
13:44Et quelles que soient
13:46les épreuves que j'ai pu rencontrer
13:48sur ces 20 dernières années,
13:50ce que j'ai traversé,
13:52je l'accepte en bloc.
14:04En voyant mon film,
14:06il y a une tristesse qui s'exprime.
14:08Mais c'est aussi pour ça que j'ai choisi
14:10en ouverture de film
14:12ce qui parle de feu sauvage.
14:14C'est une réinterprétation d'un poème
14:16d'une ancienne dynastie chinoise
14:18qui dit que les herbes qui ont été brûlées
14:20renaissent au printemps prochain.
14:22Ça veut dire que même si on est passé
14:24par des phases de déception totale,
14:26il y a toujours une renaissance à venir.
14:2914 ans après sa sortie en salle
14:31aux Etats-Unis,
14:33Bernie, de Richard Linklater,
14:35est enfin distribué en France.
14:37Ironique et foutraque,
14:39servi par Shirley MacLaine,
14:41Jack Black et Matthew McConaughey,
14:43cette comédie policière
14:45prend pour intrigue
14:47le meurtre crapuleux
14:49d'une riche héritière
14:51par son jeune amant.
14:58Un beau lard comique et funky
15:00qui nous rappelle que si le crime ne paye pas,
15:02il peut cependant être matière à rire.
15:20C'était Tous au cinéma,
15:22l'émission qui vous a fait voir
15:24ce que vous allez voir.
15:28Sous-titrage Société Radio-Canada

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