Après la mort de Jean-Marie Le Pen , le RN se demande s'il faut rendre un hommage public au fondateur du FN , figure de la vie politique française, mais décrié pour ses excès verbaux, ses provocations.
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00:00Jusqu'à 9h, ici Matin.
00:038h moins le quart, Jean-Marie Le Pen est mort. Comment gérer son héritage et son image encombrante ?
00:08On en parle avec notre invité Emmanuel Champal.
00:10Bonjour Jean-Paul Vallon.
00:11Bonjour.
00:12Secrétaire départemental du RN dans la Drôme, la question qui se pose aujourd'hui pour Jean-Marie Le Pen,
00:19c'est de savoir si on doit saluer vraiment la mémoire d'un homme qui a été condamné plus de 20 fois par la justice.
00:26Et ça vous fait sourire ?
00:27Oui, non, ça me fait sourire, parce qu'effectivement ça fait beaucoup, 20 fois, d'avoir été condamné, c'est certain.
00:33Il y a donc des raisons initiales qui ont justifié cela.
00:37Mais je pense qu'on ne peut pas uniquement limiter ce monsieur à des condamnations qui, malheureusement,
00:44dans le monde politique, existent beaucoup et même trop, effectivement.
00:48Vous avez raison, puisque nombre de ministres actuels sont en train d'être jugés ou ont été condamnés.
00:54On dirait que c'est malheureusement une représentation qui n'est pas bonne vis-à-vis de la population française,
00:59d'avoir des gens qui sont un peu trop condamnés.
01:01Jean-Marie Le Pen, quelqu'un que vous n'avez pas connu directement ?
01:04Non, je ne l'ai pas. Je l'ai vu une fois à une réception, parce qu'il s'était organisé ainsi.
01:09Ce n'est pas pour autant parce que je l'ai vu que je connais.
01:12Nombre de personnes l'ont vu dans des réunions.
01:15Ce n'est pas pour autant qu'ils le connaissaient.
01:17On venait assister à un meeting, on venait assister à quelque chose qui était effectivement assez spectaculaire en règle générale,
01:25mais ce n'est pas pour autant que je le connais du tout.
01:27D'ailleurs, j'étais trop jeune pour le connaître dans un certain moment ancien.
01:31Il y aura des funérailles dans la stricte intimité familiale et amicale, dit l'ERN.
01:36Je comprends.
01:37L'ERN qui est beaucoup plus embêtée pour, en quelque sorte, un hommage plus public,
01:42parce que les responsables craindraient d'être affichés à côté de personnes d'extrême droite radicale.
01:48Vous en pensez quoi, vous ? Il faut ou pas un événement public ?
01:52Je ne suis pas persuadé qu'il fallait un événement public.
01:54Personnellement, si j'avais eu à décider de quoi que ce soit, j'aurais fait quelque chose de très familial,
02:01parce que je ne vois pas l'intérêt de faire un événement public pour quelqu'un qui, de toute façon, est déjà largement connu.
02:07Et puis, je ne le connaissais pas, mais pour avoir entendu un petit peu, hier d'ailleurs à la télévision,
02:13certaines interviews de lui, j'ai l'impression qu'il était surtout dans une phase, disons, d'approche de la mort,
02:23qui était totalement personnelle et qui était en attente d'un jugement divin et non pas d'un jugement humain.
02:30Vous êtes responsable départemental du Rassemblement National dans la Drôme.
02:33Est-ce que le RN doit assumer le fait d'être héritier du FN fondé par Jean-Marie Le Pen ?
02:38Alors, vous savez, dans les héritages, il y a toujours l'actif et le passif, quels que soient les héritages.
02:44Donc, je pense que, de toute façon, depuis de nombreuses années, depuis que Jean-Marie Le Pen a laissé,
02:51avec peut-être difficulté, il faut dire la vérité, c'est vrai, ce parti qu'il a créé à sa fille Marine, je pense que les choses...
02:59C'est sa fille, d'ailleurs, qu'il avait poussée vers la sortie ?
03:01Oui, alors, il a été poussé un peu vers la sortie, mais je pense que là, on ne peut que dire, effectivement,
03:07que Marine Le Pen, avec le recul, a eu quand même une tâche difficile de reprise de quelque chose qui avait,
03:14comme vous le dites, l'actif et le passif. On ne va pas lui donner le détail, mais c'était ça.
03:19Et, en fait, elle a réussi à multiplier, augmenter l'actif et, effectivement, à réduire,
03:26annuler, peut-être pas complètement, parce qu'il reste toujours des traces de ce que vous voulez,
03:30mais, en attendant, le RN, aujourd'hui, n'est plus du tout le Front National initial, ça n'a rien à voir.
03:36Le contexte historique n'est plus le même, le contexte de la France n'est plus le même,
03:41les besoins des Français ne sont plus les mêmes, il y a eu une évolution,
03:45et ce qu'on peut quand même dire, c'est que le Rassemblement National d'aujourd'hui s'est adapté à toutes les modifications qui ont existé.
03:55Et, d'ailleurs, s'il ne s'était pas adapté, je ne vois pas comment on aurait eu, pour les dernières élections,
04:0011 millions de personnes votant pour le Rassemblement National, ou les alliés, peu importe,
04:05mais, enfin, dans les idées, les idées au sens large.
04:08Donc, je pense que la transition a eu lieu, elle a été, finalement, signifiée par les Français,
04:14je pense que c'est une réussite, honnêtement.
04:16Jean-Paul Vallon, vous avez connu l'EFN, vous êtes entre EFN, vous êtes désormais au RN,
04:22est-ce qu'à l'époque de Jean-Marie Le Pen, l'histoire du détail de la Seconde Guerre Mondiale vous a choqué, franchement ?
04:29Alors, si vous voulez, honnêtement, j'étais quand même plus jeune que maintenant,
04:33pas énormément, enfin, un petit peu quand même, et je l'ai entendu,
04:38et c'est vrai qu'on en avait parlé, je sais, chez moi, puisque mes parents ont souffert de la Seconde Guerre Mondiale.
04:48Ma mère était dans l'armée secrète, résistante, elle a été arrêtée en 1944,
04:55elle a été arrêtée en mars 1944 par la Gestapo, à Lyon,
04:59elle a été internée à Montluc, internée à Romaville,
05:02et elle a réussi à s'en sortir par miracle.
05:04Mon père était, lui, non pas dans la Résistance, mais en fait, il était prisonnier de guerre,
05:09les deux d'ailleurs se sont connus ensemble parce qu'ils avaient la tuberculose.
05:12Ces propos, vous avez donc choqué ?
05:14Alors, ces propos, effectivement, c'était choquant,
05:17parce que, mais vous savez, quand vous avez des parents qui ont souffert de la guerre,
05:22ils ne parlent pas de grand-chose.
05:24Ils ont été choqués, mais après, on sort ça, parce que ça fait référence à un passé difficile,
05:30dont ils ont survécu, tant mieux, sinon je ne serais pas là,
05:33mais en attendant, c'était difficile.
05:34Donc, effectivement, c'était des propos qui étaient jugés complètement aberrants, voilà, aberrants.
05:40Jean-Paul Vallon, en termes de stratégie, on avait un Jean-Marie Le Pen
05:44qui était davantage sur une ligne droitière libérale économiquement.
05:47Marine Le Pen, elle, est plus sur le pouvoir d'achat.
05:50Comment vous vous positionnez, vous, entre ces lignes,
05:54celle qui est contre l'assistanat et celle qui veut conquérir les bas salaires, dites-nous ?
05:58L'assistanat, en soi, n'est pas une solution pour la France, ça c'est clair.
06:02Donc, de toute façon, il faut absolument que le monde du travail se remette au travail
06:06et qu'on aide les entreprises à se développer en France.
06:10C'est une nécessité absolue.
06:12On ne peut pas être le seul pays d'Europe à perdre tout son potentiel industriel,
06:17à le laisser partir, Dieu sait où, mais ça, ça ne date pas d'hier, n'est-ce pas ?
06:20Parce qu'il y en a certains qui ont trouvé que la Chine, c'était très intéressant pour fabriquer
06:24et puis qu'en France, on allait faire quoi ? Enfin, passons.
06:27C'était des chefs d'État.
06:29Donc, il faut absolument remettre la France au travail, c'est vrai,
06:32et donner une valeur au travail qui a été cassé sous, d'ailleurs, la loi Oubri et 35 heures, entre autres,
06:39pour que les gens comprennent que le travail, c'est une façon, même personnelle,
06:44de se grandir et d'en profiter, ce qui est normal,
06:47plutôt que d'être assisté qui est une forme d'esclavage économique.
06:51Parce que c'est de l'esclavage de dépendre uniquement des autres.
06:54Donc, il faut absolument aller dans ce sens-là.
06:56Ce qui sera une lutte contre, justement, la pauvreté, aujourd'hui,
07:00qui grandit dans ce pays et qui est absolument néfaste.
07:04Ici, Dran Mardèche, ce matin, avec Jean-Paul Vallon, secrétaire départemental du RN, dans la Drôme.
07:10Merci à vous, passez une bonne journée.
07:11Merci à vous de m'avoir invité et à bientôt.
07:14L'interview et toutes les autres, d'ailleurs, de nos invités, à retrouver sur ici.fr.