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Thierry Cotillard, président du groupement des Mousquetaires, le 9 janvier 2025 sur franceinfo.

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Transcription
00:00En matière de prix, il y a aussi la concurrence internationale qui joue concurrence déloyale, dénoncent les agriculteurs.
00:05Alors vous, par exemple, vous avez décidé d'arrêter de vendre des fraises et des cerises en décembre et en janvier pour soutenir les agriculteurs français.
00:13Est-ce que cette décision-là, elle pourrait se répercuter sur d'autres produits ?
00:18Alors c'est important de dire que c'est une mesure qui est symbolique.
00:20La réalité, c'est que ça ne représente qu'un pour cent du volume des fraises produits par la production.
00:26Mais c'est une décision qui est importante parce que si elle est suivie des autres distributeurs, ça fera beaucoup plus.
00:31Et puis surtout, c'est de la pédagogie qu'on donne aux consommateurs pour lui dire que ce serait bien de manger cette saison pour soutenir la ferme France, mais aussi pour l'écologie.
00:39Donc on l'a fait sur les fraises et ce matin, je suis là pour vous dire qu'on va aller sur une famille de produits extrêmement importante qui est beaucoup produit en France, c'est la pomme.
00:47Il y a une marque, il y a même eu un marketing de fait sur une pomme qui s'appelle la Pink Lady.
00:52Vous la voyez, elle brille, elle est rose, on voit qu'elle est dans le rayon, elle vient du Chili.
00:56On a fait le choix chez les mousquetaires pour soutenir nos producteurs d'arrêter cette marque.
01:01Et à partir de maintenant, vous n'avez que de la pomme française dans les rayons d'intermarché.
01:05Je reviens un peu en arrière sur les produits laitiers parce qu'à l'heure des tartines, c'est important le beurre.
01:08Le beurre, il a pris 34 % depuis octobre 2021.
01:10Comment est-ce que vous l'expliquez ?
01:13Eh bien là, pour le coup, ça a profité aux producteurs de lait, c'est-à-dire qu'on a eu des augmentations du prix du lait.
01:21Non pas dans cette proportion parce que la plaquette, je crois qu'elle est passée d'1,80 à 2,20, donc on est plutôt de l'ordre de 30 %.
01:27Là, c'est en train de se calmer. L'année dernière, ça n'était que de 1 %, mais les deux années précédentes, ça a été effectivement 30 % d'inflation.
01:35Une grande partie a été dans le lait et donc c'est une bonne nouvelle.
01:39Ça a permis de rémunérer mieux les agriculteurs.
01:42Et puis, il y a un sujet de pénurie aussi qui fait qu'il y a eu de la demande à l'export qui a fait que le prix a flambé.
01:49Vous avez confirmé que ça se traduit par des baisses importantes des ventes. Les consommateurs aujourd'hui achètent moins de beurre.
01:54Il y a une élasticité immédiate. Dès que vous dépassez 10 % de hausse, les baisses sont sensibles.
02:01On le constate sur le beurre, on l'a constaté de manière un peu dramatique sur la viande, le poisson,
02:07ce qui sont des éléments importants puisque c'est des protéines animales.
02:10Oui, il y a une élasticité, donc évidemment, les ventes s'en ressentent derrière.
02:14On parlait de vos choix symboliques justement pour soutenir l'agriculture française.
02:17Donc, plus de pommes qui viennent du Chili, pas de fraises ou de cerises quand ce n'est pas la saison.
02:22Est-ce que, comme votre concurrent Alexandre Bompard, patron de Carrefour, sur un tout autre sujet, plus politique,
02:28vous vous engagez à ne pas acheter des viandes qui proviennent du Mercosur, c'est-à-dire les pays sud-américains ?
02:34C'est l'engagement qu'on a pris. C'est l'engagement qu'on a pris et on a trouvé très bien, d'ailleurs,
02:38que la France qui a soutenu la souveraineté alimentaire soit cohérente et que le gouvernement français s'y oppose.
02:46Parce qu'on ne peut pas, d'un côté, demander des normes et un cahier des charges beaucoup plus puissants
02:53que justement ces pays-là sur le bien-être animal, sur la manière dont on le produit.
02:57Donc, nous, on est solidaires. Ce qu'on a dit, bien évidemment, on fera, comme nos confrères l'ont annoncé Carrefour,
03:03aucune vente de produits bruts comme le poulet, qui est en plus chargé aux antibiotiques, vous le savez, qui vient du Brésil.
03:11Mais on va aller plus loin. C'est-à-dire que ça, j'ai envie de vous dire, ça n'est qu'une partie du sujet.
03:15Le vrai sujet, en fait, de ces produits apportés, c'est que ça finit dans les plats préparés.
03:21Donc, jamais vous n'avez eu, finalement, en France, de poulet affiché venant du Brésil.
03:26Par contre, dans une paella, vous n'êtes pas sûr que le poulet ne vienne pas du Brésil.
03:31Et ça, vous ne le voyez pas parce que c'est écrit en tout petit sur l'étiquette.
03:33Donc, l'engagement qu'on a pris sur nos marques de distributeurs, sur les marques intermarchées,
03:38on a interdit à nos usines qui le fabriquent d'aller sourcer au Brésil ou en Amérique latine.
03:43Et ça, je pense que c'est important de le dire parce que la viande brute, c'est bien,
03:47mais en industrie agroalimentaire, il y a aussi beaucoup de produits bruts qui finissent dans les plats préparés.
03:51Alexandre Montpart et Carrefour, ça leur a attiré des problèmes au Brésil, notamment.
03:55Et vous êtes prêts à les suivre, mais vous n'y êtes pas.
03:57Donc, il y a moins de risques que pour vous.
03:59Si on vous écoute ce matin, vous dites que les négociations commerciales s'engagent mal,
04:03alors que l'inflation a ralenti, beaucoup ralenti.
04:06Vous dites quoi aux Français ? Est-ce que vous arrivez à vous projeter et dire que,
04:10dans quelques mois, le prix moyen dans les rayons va augmenter de tel ou tel pourcent ?
04:15Vous savez, on est à un peu moins de deux mois de la clôture des négociations.
04:19Donc, j'ai envie de rester sur l'objectif qu'on a fixé aux équipes.
04:21Moi, je leur ai dit d'aller chercher de la déflation.
04:23C'est-à-dire qu'on a des outils industriels.
04:25Je vous l'ai dit, l'électricité baisse, les matières premières baissent.
04:28Alors, il y aura des exceptions, il faut les assumer.
04:30Le jus d'orange, le café, le chocolat, ce sera plus cher chez tout le monde
04:33parce que la matière première a progressé.
04:35Mais sur tous les autres produits, on est en droit d'aller chercher de la déflation
04:39et de la proposer à nos consommateurs.
04:41Donc, c'est ce qu'on va faire.
04:43La chose très positive, c'est que l'inflation à deux chiffres, elle est derrière nous.
04:48Vous avez vu le chiffre qui a été publié hier.
04:501,3 en alimentaire, c'est quelque chose de raisonnable.
04:53Ce qui serait super, c'est que ça commence non plus à rester à ce niveau-là,
04:56mais à baisser dès l'année prochaine.
04:58Des baisses de prix, donc, en 2025 ?
05:00Il y en aura.
05:01Et puis, je tiens à vous dire, la marque nationale, vous comprenez,
05:04il y a cette tension très forte au 1er mars.
05:06Mais sur les marques de distributeurs, on négocie toute l'année.
05:09Et ce qui est super, c'est que depuis septembre, nos équipes obtiennent des baisses.
05:13Et donc, les marques de distributeurs, je vais vous parler de celles d'inter,
05:16mais chez Carrefour, chez Leclerc ou chez U,
05:18elles ont baissé en rayon parce qu'elles ont obtenu des baisses.
05:20Et elles cartonnent comme l'année dernière.
05:22Exactement.

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