Audrey Pulvar, adjointe divers gauche à la mairie de Paris, était l'invitée de BFM Story ce vendredi 10 janvier 2025 sur BFMTV.
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00:00Je suis désolée, on va être à peu près d'accord, surtout je pense que le chemin que propose Sophie Binet est le bon.
00:07Partir sur l'idée d'une abrogation et donc d'étudier les conditions de l'abrogation et les conditions de la mise en œuvre de l'abrogation.
00:17Parce que même ce terme de suspension, il ne veut pas dire grand-chose.
00:21Qu'est-ce qu'on fait des personnes qui étaient déjà engagées, parce que la réforme elle est déjà à l'œuvre.
00:27Ça doit concerner plusieurs dizaines de milliers sinon plus de personnes qui seront dans un entre-deux où les administrations ne sauront que faire.
00:35Donc il faut quand même se poser la question des conditions dans lesquelles on en vient à l'abrogation.
00:41Après sur ce que disait Yves concernant les petits calculs politiciens avec qui je m'entends maintenant pour pouvoir me représenter dans six mois ou dans un an et l'emporter.
00:54Je crois que c'est ce qui a tué une bonne partie de la confiance des Français dans les politiques.
01:01Le fait de se dire que finalement ce que moi je considère comme des calculs politiciens et pas seulement de la stratégie politique.
01:08D'être là dans le donnant-donnant, je te donne ça, tu me donnes ça.
01:11Oui mais si je m'allie avec toi maintenant avec qui je serai dans un an et qu'est-ce que j'aurai ?
01:15S'il y a des élections législatives, est-ce que j'ai plutôt intérêt à faire ami-ami avec celui-là qui va me laisser des circonscriptions gagnables
01:23et avec cet autre qui ne va pas mettre de candidat face à moi ?
01:26Ça c'est de la tambouille politicienne.
01:28Donc vous êtes plutôt pour la censure alors ?
01:30Tous les partis politiques la pratiquent et je dirais malheureusement et il me semble que les Français n'en peuvent plus de ça.
01:39Alors nous sommes beaucoup, ils sont nombreux à être déçus d'avoir voté comme ils ont voté.
01:45Je rappelle que deux tiers des Français, plus de 66% des Français ont voté pour un front républicain contre l'extrême droite.
01:54Et donc se retrouver après avec des gouvernements qui sont sous la férule de l'extrême droite.
02:00Je ne suis pas tout à fait d'accord avec ça, je ne pense pas que la motivation, la motivation c'était de dire l'extrême droite.
02:06Il y a des gens qui votent habituellement pour la droite républicaine et qui en deuxième tour se sont reportés vers des candidats de gauche pour faire barrage à l'extrême droite.
02:14Et inversement, sinon le NFP n'aurait peut-être pas eu les résultats qu'il a eu.
02:19Je ne pense pas que ce soit les deux tiers, je pense qu'il y a une partie qui votait tout à l'heure pour l'encontre de l'art, une autre partie qui s'est obtenue.
02:26En tout cas les deux tiers des votants se sont exprimés pour autre chose que l'extrême droite.
02:30Et se retrouver aujourd'hui avec des gouvernements successifs qui sont tenus comme avec l'épée de Damoclès de l'extrême droite sur la tête c'est quand même assez surprenant.
02:39– Audrey, vous êtes pour quoi ? Vous êtes pour qu'il y ait suspension et donc accord ?
02:44– Je suis pour que la réforme des retraites ne soit pas l'arbre qui cache la forêt.
02:48– Donc vous êtes pour la bourgation ?
02:50– Oui, je suis pour la bourgation, mais je n'ai aucune responsabilité en la matière.
02:56Je m'exprime en tant que citoyenne de gauche engagée, je ne suis pas députée, je ne suis pas porte-parole, etc.
03:02Mais il faut sortir de cette situation d'impasse, je pense que tout le monde est d'accord dessus.
03:07Si suspension ou abrogation permettent de sortir de cette impasse et de voter un budget, pourquoi pas ?
03:15Mais c'est un pis-aller, si ce budget est un budget climaticide, on va venir à la question climatique dans un instant,
03:21on aura gagné la gauche, les syndicats, les représentants des corps intermédiaires auront gagné une bataille,
03:31mais ils seront loin d'avoir gagné la guerre.