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L’ADEME a organisé le 5 décembre 2024 la 8e et dernière journée de restitution de son programme de recherche CORTEA, « Connaissances, Réduction à la source et Traitement des Émissions dans l’Air ».
Cette journée, organisée en virtuel, s’adresse aux acteurs et décideurs dans le domaine de la qualité de l’air : industriels et professionnels, bureaux d’études, agences et instituts publics, services des ministères et DREAL, chercheurs, etc. Elle a pour objectif de favoriser le transfert des principaux résultats de travaux de recherche soutenus par CORTEA vers les utilisateurs potentiels.
Les thématiques abordées à cette JR8 concernent :
• la qualité de l’air intérieur,
• la combustion,
• les transports.
• l'agriculture
Les résumés des projets présentés sont disponibles ici : https://admouv-cortea.ademe.fr/ressources

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Transcription
00:00:00Les thématiques sont assez riches. Pour pouvoir évoquer la première thématique, la première d'entre elles,
00:00:09nous sommes en liaison avec Maxime Pasquier, en liaison parce que vous êtes à Sofia Antipolis,
00:00:15implantation de l'ADEME dédiée aux bâtiments, Maxime Pasquier.
00:00:20L'air intérieur, on évoquait un petit peu cette chronologie depuis 2011, Cortea,
00:00:25mais aussi la sensibilité des pouvoirs publics, et donc de l'ADEME aussi à la question de la qualité de l'air.
00:00:30C'est vrai que la qualité de l'air intérieur est venue après, on a d'abord eu des sujets sur la qualité,
00:00:35les pollutions extérieures, et ensuite on s'est rendu compte, on a eu ces chiffres,
00:00:39qui nous rappelaient qu'on est quand même à 80% dans un air intérieur,
00:00:43et on s'est beaucoup plus intéressé à la question de la qualité de l'air intérieur.
00:00:46Bonjour, bonjour à toutes et à tous. J'ai un peu d'écho, je ne sais pas si vous avez de l'écho de votre côté.
00:00:54Nous on est bien, alors désolé.
00:00:56Ok, je vais faire avec, pas de soucis.
00:00:59Merci déjà de me donner l'opportunité d'introduire cette session sur la qualité de l'air intérieur.
00:01:04C'est particulièrement important, parce que la qualité de l'air intérieur, c'est un enjeu de sentier public majeur.
00:01:10Ça a été rappelé, et puis comme vous le mentionniez,
00:01:13on passe quand même en moyenne 80 à 90% de notre temps dans des espaces clos,
00:01:18et pourtant, dans ces espaces clos, on respire de l'air qui est jusqu'à 5 fois plus pollué que l'air extérieur.
00:01:29Donc bien évidemment, ce n'est pas neutre.
00:01:32Cette pollution a des effets immédiats sur notre santé,
00:01:36comme des maux de tête, des irritations, des crises d'asthme,
00:01:40ou même des intoxications qui peuvent être plus graves.
00:01:44Et puis elle a aussi des conséquences à long terme,
00:01:47comme des risques plus importants de développer des cancers ou des maladies cardiovasculaires.
00:01:51Tout ça, ça a été bien documenté, on le sait aujourd'hui.
00:01:55Ce qu'on a peut-être parfois un peu plus de mal à situer en termes de coûts collectifs,
00:02:01c'est le coût économique de ces impacts,
00:02:04parce qu'on estime que les impacts de cette pollution représentent environ 19 milliards d'euros par an
00:02:10si on monétarise les coûts externes associés.
00:02:14Ne serait-ce qu'en considérant les coûts pour les finances publiques,
00:02:18qui est un sujet d'actualité,
00:02:21nous sommes à plus de 160 millions d'euros par an,
00:02:24et le coût des soins s'élève à 360 millions d'euros par an.
00:02:28Juste pour situer un peu la problématique.
00:02:31Alors on peut se questionner, qu'est-ce qu'on peut faire face à cette problématique ?
00:02:37Ce que je tiens à souligner, c'est que l'ADEME joue un rôle clé.
00:02:42La préservation de la qualité de l'air intérieur, c'est une de nos priorités,
00:02:46et elle s'intègre parfaitement dans nos actions en faveur de la maîtrise de l'énergie.
00:02:51Le lien est parfois pas très bien fait entre qualité de l'air intérieur et maîtrise de l'énergie.
00:02:57Si je cite un exemple, au niveau des bâtiments par exemple,
00:03:03des bâtiments plus étanches sont bien évidemment bénéfiques pour limiter les pertes énergétiques,
00:03:08mais en contrepartie, ils peuvent aussi concentrer des polluants,
00:03:13si la ventilation n'est pas adaptée.
00:03:15Donc ça montre bien que performance énergétique et qualité sanitaire
00:03:19doivent avancer vraiment main dans la main.
00:03:21Alors ça tombe très bien, puisque les recherches qui sont soutenues dans le cadre de Cortea
00:03:26illustrent parfaitement cette démarche.
00:03:29Depuis 2019, nous avons plusieurs axes de recherche qui ont été développés
00:03:34pour d'une part mieux comprendre les sources de pollution,
00:03:37comme le chauffage au bois qui a été cité par exemple.
00:03:41Ensuite, pour le deuxième axe, c'est pour réduire les émissions,
00:03:45que ce soit des matériaux de construction ou des matériaux d'ameublement.
00:03:50Et enfin, développer des solutions.
00:03:52Développer et évaluer des solutions innovantes,
00:03:55comme des systèmes de traitement de l'air ou des technologies émergentes.
00:03:59Je peux citer par exemple la photocatalyse.
00:04:02Aujourd'hui, dans le cadre de cette session sur la qualité de l'air intérieur,
00:04:07trois projets vont vous être présentés.
00:04:09Ils ont tous en commun de s'attaquer à la problématique des moisissures.
00:04:13Vous allez entendre parler de Micoact,
00:04:16qui cherche à prévenir le développement fongique dès la phase chantier.
00:04:20Nous aurons aussi l'occasion de parler et d'échanger sur le projet Tritaging,
00:04:26qui évalue l'efficacité des traitements antifongiques des matériaux sur le long terme.
00:04:32Et enfin Optimum, qui travaille à améliorer la qualité sanitaire de l'air
00:04:37dans les logements des eaux sur l'île de la Réunion.
00:04:42Dans ces projets, ce que je trouve personnellement passionnant,
00:04:46c'est que ces travaux démontrent combien la recherche peut apporter
00:04:50des réponses vraiment concrètes à des problématiques qui restent complexes.
00:04:54Je vous invite donc maintenant à écouter les interventions qui suivent,
00:04:58et je suis sûr qu'elles susciteront des échanges riches.
00:05:02Je vous remercie de votre attention et je vous souhaite une excellente session.
00:05:06Merci beaucoup Maxime Pasquet, chef du service bâtiment de l'ADEME à Sofia Antipolis.
00:05:13Effectivement, on va s'intéresser à la question des moisissures et des champignons.
00:05:17Et à commencer avec vous d'ailleurs, Charline Dematteo.
00:05:20Vous êtes consultante dans le bureau d'études Indigo,
00:05:24un bureau d'études en environnement, paysage, écologie.
00:05:28Et avec ce projet, donc MICOACT, qui est réduire le risque de développement fongique en phase chantier,
00:05:34vous êtes intéressé à ce sujet, notamment parce que vous êtes ingénieur sanitaire à la base.
00:05:39Et donc forcément, ça vous arrivait avec votre activité professionnelle d'être sur les chantiers.
00:05:45À plusieurs reprises, vous avez vu des moisissures en visitant les chantiers.
00:05:51Des moisissures qui ne semblaient pas plus inquiétées que ça, d'ailleurs, les personnes sur les chantiers,
00:05:55et notamment les ouvriers.
00:05:57C'est d'ailleurs une des dimensions de la problématique,
00:05:59c'est que les moisissures, comme ça, de prime abord, ce n'est pas extrêmement impressionnant.
00:06:04Mais ça a des impacts certains, bien sûr, documentés sur la santé.
00:06:08Et donc, vous avez engagé ce projet avec le soutien de l'ADEME.
00:06:11Avec quels partenaires êtes-vous partis dans l'aventure ?
00:06:14Oui, tout à fait. Bonjour à toutes et tous. Merci beaucoup.
00:06:17Donc, oui, nous sommes intervenus avec cinq partenaires,
00:06:20donc le Bureau d'études Indigo pour la coordination,
00:06:23l'Agence qualité construction, le CSTB, l'École des hautes études en santé publique et le CETIAT.
00:06:29Voilà. Le CSTB, d'ailleurs, qui, dans ses études, considère qu'il y a un bâtiment neuf sur deux
00:06:34qui est touché par des moisissures.
00:06:37Alors, à l'instant, Maxime Pasquet évoquait cette question aussi des bâtiments neufs et des engagements,
00:06:43en tout cas des perspectives et des volontés d'aller vers des bâtiments qui sont moins énergivores.
00:06:49Mais c'est vrai que même sur le bâtiment neuf, on a ce problème.
00:06:51Et c'est quelquefois, d'ailleurs, caché, pas toujours sur des parois qui sont visibles.
00:06:54Et derrière ces parois se développent des champignons en grande quantité.
00:06:59Vous êtes venu avec une présentation qui est quand même assez éloquente.
00:07:02Il y a toujours des photos dans le domaine du bâtiment qui interpellent.
00:07:05Vous êtes venu avec une présentation.
00:07:07La photo qui est présentée là est un peu exceptionnelle.
00:07:11Elle correspond à des défauts d'étanchéité.
00:07:13Donc, on a un développement de moisissures qui est particulièrement impressionnant dans ce cas-là.
00:07:17Je vous rassure, on n'est pas toujours sur des cas comme celui-ci.
00:07:20Mais l'observation de moisissures en phase chantier, c'est quand même quelque chose d'assez courant.
00:07:25Donc, on a eu l'occasion, dans le cadre du projet MICOAG, de réaliser une étude auprès des professionnels de la construction.
00:07:31Cette étude a été menée par l'AQC, qui a montré que près d'un quart des professionnels
00:07:37observent très régulièrement des problématiques d'humidité sur les chantiers.
00:07:41Donc, on sait que les effets sur la santé sont avérés.
00:07:45L'ANSES a produit un rapport au mois de juin 2016,
00:07:48qui a établi très clairement le lien entre troubles respiratoires et présence de moisissures.
00:07:53Donc, en effet, ça pose question de ces développements de moisissures en phase chantier.
00:07:57Quel peut être l'impact en phase exploitation ?
00:08:00Bien souvent, en phase de livraison, on ne voit plus ces moisissures.
00:08:04Mais elles peuvent réapparaître, elles sont toujours présentes derrière les parois.
00:08:09C'est ce qu'a montré l'étude du CSTB que vous avez citée.
00:08:12C'est vrai qu'au moment de la livraison, tout est propre.
00:08:14Généralement, la maison est toute bien.
00:08:16Mais c'est vrai qu'on a souvent recouvert aussi des moisissures dans les phases de finition.
00:08:21Je vais passer aux grands objectifs du projet MICOAG, qui étaient doubles.
00:08:25On avait à la fois des objectifs scientifiques qui étaient de mieux comprendre
00:08:29pourquoi on a ces développements fongiques sur les chantiers et aussi leur dynamique.
00:08:34L'idée, c'était aussi de faire le lien entre la phase chantier et la phase d'usage.
00:08:39Ces moisissures qui apparaissent en phase chantier,
00:08:41quel peut être l'impact sanitaire pour les futurs occupants ?
00:08:47Et on avait aussi des objectifs plus opérationnels, plus concrets,
00:08:51qui étaient d'identifier les facteurs de risque.
00:08:54Quels sont les facteurs qui mènent à ces développements de moisissures
00:08:57sur les chantiers de construction neuve ?
00:08:59Et l'objectif était aussi de proposer des solutions pour les professionnels de la construction.
00:09:04Ces solutions, on les a classées en deux grandes catégories.
00:09:08Des solutions qui étaient d'ordre préventif,
00:09:11qui relèvent essentiellement du respect des règles de l'art.
00:09:14Il peut s'agir, par exemple, de faire intervenir les corps d'État secondaires,
00:09:19les plaquistes notamment, une fois que l'enveloppe du bâtiment
00:09:23est bien étanche à l'eau.
00:09:25Il y a beaucoup d'autres exemples.
00:09:27Et la seconde catégorie, que l'on a appelée solution active,
00:09:31visait là spécifiquement à évacuer les excès d'humidité
00:09:35à l'intérieur des bâtiments en cours de chantier.
00:09:38Et donc ça peut être, par exemple, tout simplement aérer,
00:09:41recourir à l'ouverture des fenêtres,
00:09:43ou bien mettre en place des systèmes provisoires de chauffage,
00:09:46ventilation ou de déshumidification.
00:09:49Pour cette étude, ce qui a été réalisé,
00:09:51c'est qu'on a combiné différents types d'études.
00:09:53On a fait à la fois un suivi expérimental assez poussé,
00:09:57puisqu'on a suivi trois opérations de construction
00:10:00depuis leur phase de hors d'eau, hors d'air,
00:10:02c'est-à-dire à partir du moment où l'enveloppe des bâtiments
00:10:06a été fermée, jusqu'à un an après réception,
00:10:09avec une phase d'usage qui a permis de voir les liens
00:10:12entre chantier et exploitation.
00:10:14Ces trois opérations étaient dans des climats contrastés
00:10:18à l'échelle de la France métropolitaine.
00:10:20Et nous avions également un chantier pilote
00:10:22sur lequel on a pu tester différentes recommandations.
00:10:26En parallèle, nous avons aussi réalisé des études théoriques
00:10:30via des modélisations à l'échelle du bâtiment
00:10:33et aussi à l'échelle parois,
00:10:35pour comprendre les phénomènes de condensation
00:10:37à l'échelle des parois pendant cette phase spécifique de chantier.
00:10:41Évidemment, nous avons eu aussi des étapes de bibliographie,
00:10:44d'interview auprès d'experts,
00:10:46et cette enquête qui a été menée auprès des professionnels
00:10:49de la construction.
00:10:51Pour ce qui est du suivi expérimental,
00:10:53on a utilisé deux types de mesures.
00:10:57La mesure des bio-aérosols, de la biomasse fongique,
00:11:01à partir des spores de moisissures,
00:11:03qui est une méthode assez classique d'analyse.
00:11:07Et on a utilisé également la mesure
00:11:09de l'indice de contamination fongique.
00:11:11Cet indice est soit positif, soit négatif,
00:11:15et il est calculé grâce aux émissions
00:11:18de composés organiques volatiles,
00:11:20donc des mycotoxines qui sont émis par les moisissures.
00:11:23Son gros avantage, c'est qu'il permet de détecter
00:11:27si une moisissure est active ou non,
00:11:29si elle est en cours de développement ou non,
00:11:32et notamment de détecter des moisissures
00:11:34qui seraient éventuellement cachées.
00:11:36La combinaison de ces deux méthodes de mesure
00:11:38nous a permis de déterminer différents cas de contamination
00:11:42qui sont représentés sur le logigramme que je présente ici.
00:11:47Le cas le plus grave, c'est quand tous les indicateurs sont positifs.
00:11:51Là, on a vraiment une moisissure qui est active
00:11:54et qui vient sporuler dans l'environnement intérieur.
00:11:57Si l'ICF est positif, la moisissure est active,
00:12:00mais si les spores sont en quantité moins importante
00:12:04à l'intérieur qu'à l'extérieur,
00:12:06ça peut signifier qu'on a une moisissure qui est récente
00:12:09ou qui s'est développée de façon cachée.
00:12:11Par contre, dans les cas où on a des spores
00:12:14en quantité plus importante à l'intérieur,
00:12:17mais où l'ICF est négatif,
00:12:19ça peut être une accumulation de spores
00:12:21dans l'environnement intérieur.
00:12:23Et enfin, dans le cas où les deux indicateurs sont négatifs,
00:12:26c'est tout simplement qu'on a des traces de moisissures visibles
00:12:29dans l'environnement,
00:12:30donc on considère que le logement est contaminé.
00:12:32Mais voilà, les deux indicateurs sont négatifs.
00:12:35J'arrive maintenant aux résultats scientifiques du projet
00:12:40avec les résultats que l'on a sur l'une des opérations
00:12:44qui était située en Ile-de-France,
00:12:46à la fois en phase chantier et en phase d'usage.
00:12:49On voit à gauche les résultats pour la phase chantier,
00:12:51à droite la phase exploitation.
00:12:53Ce diagramme, on a en abscisse les dates de visite,
00:12:57de campagne de mesure,
00:12:58en ordonnée les différents logements
00:13:00qui ont été investigués.
00:13:02Les points verts correspondent au cas
00:13:04où on n'a pas observé de contamination
00:13:06et les autres points de couleur correspondent au logigramme
00:13:09que j'ai présenté avant.
00:13:11Donc ce que l'on observe comme ça visuellement,
00:13:13c'est que déjà tous les logements que l'on a investigués
00:13:16ont fait l'objet au moins une fois d'une contamination,
00:13:20déjà en phase chantier,
00:13:21sans même parler de la phase d'usage.
00:13:24Et en termes de couleurs, des points de contamination,
00:13:27on voit qu'en phase chantier,
00:13:28on a un petit peu plus de points jaunes, oranges,
00:13:31quelques cas de points rouges.
00:13:33Et par contre, en phase d'exploitation,
00:13:34on a beaucoup plus de points rouges,
00:13:36voire même rouges foncés.
00:13:38Je vais pouvoir expliquer l'interprétation que l'on en donne.
00:13:42Donc en fait, en phase chantier,
00:13:44on a essentiellement présence d'une source endogène de spores,
00:13:49donc des spores fongiques qui viennent s'accumuler.
00:13:53Et donc les causes que l'on a identifiées,
00:13:55c'est déjà d'une part, les chantiers, on le sait,
00:13:57c'est assez empoussiéré.
00:13:58Donc on a des spores qui sont présentes
00:14:00et qui sont remises en suspension via les poussières.
00:14:04Et on a aussi observé sur la plupart des opérations,
00:14:07des problématiques de mise en place de matériaux
00:14:09qui étaient déjà contaminés avant même leur mise en œuvre.
00:14:13Ce qui peut expliquer ces spores
00:14:15que l'on a mesurés dans les environnements.
00:14:18Par contre, en phase d'exploitation,
00:14:20on a de façon quasi systématique une contamination active,
00:14:24donc ces fameux points rouges,
00:14:26avec ou sans source endogène de spores.
00:14:29Donc l'hypothèse que l'on formule par rapport à ce résultat,
00:14:33c'est que l'on a probablement,
00:14:35lors de la première année d'usage,
00:14:37une humidité résiduelle
00:14:39qui résulte de la phase construction au sein des parois.
00:14:43Et peut-être aussi un ensemencement en spores
00:14:46qui s'est fait pendant la phase chantier
00:14:48qui mène à des développements fongiques
00:14:51au cours des premières années d'exploitation.
00:14:54Et donc ça, c'est un résultat qui est en concordance
00:14:58avec une étude précédente qui a été menée
00:15:00par l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur
00:15:02sur les bâtiments performants en énergie
00:15:05et qui avait démontré statistiquement
00:15:07qu'on avait plus souvent un ICF positif
00:15:10si l'enquête avait été effectuée moins d'un an et demi
00:15:13après les travaux.
00:15:17Voilà, donc je passe maintenant aux résultats
00:15:19qui sont, je dirais, un petit peu plus opérationnels.
00:15:22Le tableau que je présente ici
00:15:25présente les grands facteurs de risque
00:15:27de développement de moisissures sur les chantiers
00:15:29et ces facteurs de risque sont aussi hiérarchisés
00:15:31en allant de la gauche vers la droite.
00:15:33Donc c'est à la fois en termes de gravité,
00:15:36je dirais, de développement fongique
00:15:38et aussi en termes de fréquence.
00:15:40Donc le plus gros sujet, c'est celui du traitement
00:15:43des infiltrations d'eau.
00:15:45Voilà, on a beau être vigilant sur les chantiers,
00:15:48c'est quand même quelque chose qui reste assez récurrent.
00:15:51Le deuxième point, c'est la protection des matériaux
00:15:54qui sont vulnérables, sensibles au développement fongique
00:15:57pendant leur phase de stockage.
00:15:59Le troisième point, le climat.
00:16:01On a observé, et ça aussi,
00:16:03via les modélisations théoriques que l'on a faites,
00:16:06que quand on est en climat océanique,
00:16:08on a quand même des risques plus importants
00:16:10de développement de moisissures
00:16:12et quand les chantiers se déroulent en phase hivernale également.
00:16:15Si le climat intérieur est humide aussi,
00:16:18on a des phases de chantier,
00:16:20par exemple, quand on met en œuvre l'échappe,
00:16:22on a besoin de fermer pendant quelque temps l'échappe
00:16:25pour éviter des phénomènes de fissuration.
00:16:27Mais après ce temps qui est de 24 ou 48 heures,
00:16:30il faut à tout prix aérer.
00:16:32Oui, c'est ça, parce que l'échappe sèche,
00:16:34tout le séchage se fait au détriment
00:16:36de l'égrométrie intérieure.
00:16:38Il y a beaucoup d'humidité qui se développe.
00:16:40Oui, quand on est sur d'échappes humides, tout à fait.
00:16:42Ça, c'est des informations effectivement très importantes
00:16:44à passer dans le secteur du bâtiment.
00:16:46Oui.
00:16:47Parce que pour des questions de sécurité,
00:16:49on a souvent des bâtiments qui sont quand même fermés,
00:16:51donc on a de l'accumulation.
00:16:54Autre résultat concret,
00:16:56on a eu l'occasion au cours du projet
00:16:58de tester trois solutions de ventilation provisoire de chantier.
00:17:02L'idée étant d'avoir des systèmes
00:17:05qui permettent d'évacuer l'humidité en excès
00:17:07pendant la phase chantier.
00:17:09Je n'ai pas le temps ici de présenter
00:17:10tous les retours d'expérience.
00:17:12Les dispositifs, on le voit, sont différents,
00:17:14sont plus ou moins complexes
00:17:16et peuvent être adaptés à différents contextes de chantier.
00:17:20Ils présentent chacun des avantages et des inconvénients.
00:17:25Enfin, je vais terminer par les livrables du projet,
00:17:29notamment les recommandations à l'attention des professionnels
00:17:32qui sont synthétisées dans une plaquette de sensibilisation
00:17:35et un guide méthodologique
00:17:37qui sont diffusées par l'agence qualité construction.
00:17:40Toutes les recommandations auprès des professionnels
00:17:44sont listées via un outil d'aide à la décision en ligne,
00:17:47sur un site Internet dédié,
00:17:50qui permet à la fois de lister toutes les solutions
00:17:53et aussi de les sélectionner selon le contexte des projets.
00:17:57Voilà.
00:17:59On peut peut-être laisser cette page
00:18:01pour que les personnes aient le temps de voir.
00:18:03On aura évidemment les propositions visuelles
00:18:06que vous avez faites,
00:18:08qui seront mises à disposition, tout ce qui est PowerPoint.
00:18:11Il y a effectivement plein de thématiques très intéressantes
00:18:14parce qu'on le voit depuis ces dernières années,
00:18:18on a quand même des climats un petit peu en tunnel.
00:18:21On sait que les professionnels ont du mal à trouver des moments,
00:18:24des fenêtres pour pouvoir intervenir
00:18:26sans être tout le temps sous la pluie.
00:18:28Or, il y a des moments où ce n'est pas possible.
00:18:30On est effectivement sous la pluie tout le temps.
00:18:32Je me faisais cette première remarque.
00:18:34C'est vrai que le changement climatique
00:18:36va peut-être faire qu'on va davantage insister sur ces sujets.
00:18:39De toute façon, il va falloir trouver des solutions
00:18:42pour pouvoir mettre à l'abri des intempéries les matériaux,
00:18:45ce qui n'est pas toujours fait aujourd'hui.
00:18:47Effectivement, en phase chantier,
00:18:49c'est la humilité qui s'impose.
00:18:51Ça, je pense qu'en tant que bureau d'études,
00:18:54votre étude, elle sert justement à ça.
00:18:56Ça sert bien sûr à l'ADEME pour la connaissance,
00:18:58mais ça sert aussi pour votre bureau d'études,
00:19:00c'est ça, pour passer les informations.
00:19:02Oui, tout à fait.
00:19:03L'objectif pour le bureau d'études Indigo,
00:19:05on a des missions de suivi,
00:19:07d'opération à haute qualité environnementale.
00:19:10Effectivement, c'est d'amener plus de solutions
00:19:13pour éviter ces problématiques
00:19:15qui amènent aussi des problématiques de qualité
00:19:18dans les bâtiments,
00:19:19au-delà des aspects sanitaires, évidemment,
00:19:21qui sont très importants.
00:19:22On est aussi sur des questions de durabilité,
00:19:24de qualité des bâtiments.
00:19:26Et un enjeu de communication,
00:19:28parce qu'on voit que dans l'automobile,
00:19:29la question des filtres par rapport aux pollutions extérieures
00:19:31est très mise en avant, finalement,
00:19:33par un certain nombre de constructeurs.
00:19:34On met en avant en disant,
00:19:35vous voyez, vous avez ce véhicule,
00:19:36et en plus, vous voyez, vous appuyez sur tel bouton,
00:19:38et c'est comme si on était séparés du monde.
00:19:40Evidemment, ce qui n'est pas totalement exact.
00:19:42Mais dans le bâtiment,
00:19:43on ne voit moins ces arguments d'aspect sanitaire.
00:19:46La question des moisissures n'est surtout pas mise en avant.
00:19:48Et on le disait au moment de la réception,
00:19:50on remet un petit coup de peinture là où il faut,
00:19:52pour que ce soit évidemment propre,
00:19:53même si ça ne va pas durer très très longtemps.
00:19:55Donc il y a quand même sûrement un enjeu de communication
00:19:57autour de ça.
00:19:58On a une question en ligne.
00:20:00Alors n'hésitez vraiment pas à poser des questions,
00:20:01je veux dire qu'elles arrivent.
00:20:03Le projet Microact nécessite-t-il un besoin
00:20:06de transfert de technologie, de savoir-faire
00:20:08ou de compétences ?
00:20:10Alors, je dirais qu'on est,
00:20:12comme vous le disiez à l'instant,
00:20:14plutôt sur des questions d'acculturation du secteur.
00:20:18La problématique des moisissures,
00:20:19je pense qu'il y a une méconnaissance
00:20:21des impacts sanitaires pour la santé,
00:20:24ne serait-ce que pour les ouvriers,
00:20:25pour les personnes qui travaillent sur les chantiers directement,
00:20:28qui sont exposées aux moisissures,
00:20:30qui sont exposées à plein d'autres choses,
00:20:32donc il y a de vrais impacts sur la santé respiratoire.
00:20:35Et je pense que ça démarre par là.
00:20:37Parce qu'après, en termes de solutions
00:20:40qui sont proposées,
00:20:41on est sur des solutions qui sont très concrètes
00:20:43à appliquer sur les chantiers.
00:20:46Oui, puis c'est de toute façon une fragilité
00:20:48de tout l'arbre respiratoire,
00:20:50en fait, qui peut être aussi concerné.
00:20:52Donc on parle des maladies hivernales,
00:20:54mais c'est vrai que si on est déjà un peu affaibli
00:20:56par un air intérieur qui n'est pas de bonne qualité,
00:20:58on est davantage sensible.
00:21:00Question, alors à Maxime Pasquet,
00:21:03mais qui nous a quittés du studio,
00:21:05il n'est pas très loin, je vous rassure,
00:21:06mais on a organisé, évidemment,
00:21:08sous forme de studio.
00:21:10Alors, Maxime Pasquet, vous êtes en ligne,
00:21:12vous êtes toujours là.
00:21:13Très bien.
00:21:14Une question pour vous.
00:21:15Je vous remercie de rappeler le besoin de creuser
00:21:17ce lien entre efficacité énergétique
00:21:18et qualité de l'air intérieur.
00:21:20Néanmoins, dans les APR de l'ADEME,
00:21:22on ne trouve pas de question adressée à la recherche
00:21:24sur ce point spécifique.
00:21:26Pourquoi ?
00:21:27Alors, je ne sais pas, d'ailleurs,
00:21:28si on ne trouve pas de lien.
00:21:29Vous allez nous dire, Maxime Pasquet,
00:21:31est-ce que vous nous entendez ?
00:21:36On vous a à l'image,
00:21:37mais on ne nous a pas avec le son pour l'instant.
00:21:40On reviendra peut-être sur la question tout à l'heure.
00:21:42On a aussi notre question signée Philippe Petit.
00:21:45Quelle concentration en sport fongique dans l'air,
00:21:48donc UFC par mètre cube,
00:21:50peut être considérée comme problématique
00:21:52et à risque dans un environnement intérieur ?
00:21:55Très bonne question.
00:21:56Oui.
00:21:57C'est finalement ces seuils,
00:21:59ces questions de seuil de référence qu'on se pose.
00:22:02Oui.
00:22:04Alors, les études ne sont pas toujours très concordantes,
00:22:06mais l'ANSES avait formulé une valeur guide à 1000 UFC par mètre cube.
00:22:121000 UFC par mètre cube.
00:22:13Oui.
00:22:14Mais qui est déjà une limite un peu haute,
00:22:16sur les impacts sanitaires,
00:22:18ou comment vous la jugez ?
00:22:19C'est cette valeur...
00:22:21Enfin, on considère qu'à partir de cette valeur,
00:22:23on a des impacts sanitaires observables.
00:22:27Par exemple, en termes de crise d'asthme,
00:22:30on a vraiment un lien qui a été observé.
00:22:33Mais c'est vrai que c'est une valeur qui est déjà assez haute.
00:22:35Et dans certains pays, on est plutôt sur des valeurs à 800,
00:22:39voire même à 500 UFC.
00:22:40Oui, c'est ça.
00:22:41D'accord, c'est ce que j'avais comme sentiment.
00:22:42Alors, on a beaucoup de questions.
00:22:44Une question de François Christiens.
00:22:46Si on traite les moisissures avec de l'eau de javel,
00:22:49peut-on les détruire définitivement,
00:22:51ou bien réapparaissent-elles systématiquement ?
00:22:53Ça aussi, c'est une question qu'on se pose souvent,
00:22:55parce que les personnes constatent des moisissures dans un habitat.
00:22:57Est-ce qu'on passe l'éponge dessus ?
00:22:58Qu'est-ce qu'il faut faire, en fait ?
00:22:59Et est-ce que l'eau de javel, notamment,
00:23:01va pouvoir conduire à une destruction définitive ?
00:23:05Oui, c'est une bonne question.
00:23:07Dans le guide méthodologique du projet,
00:23:10on propose un protocole de remédiation.
00:23:12Donc, à partir de quel moment,
00:23:14quelle surface de moisissure visible,
00:23:17il faut remplacer les matériaux ou nettoyer,
00:23:21les moments où on peut nettoyer.
00:23:23Donc, l'utilisation de l'eau de javel
00:23:25ou d'un produit antifongique au sens large,
00:23:29il va être efficace.
00:23:31En fait, il y a un point qu'il faut voir,
00:23:33c'est que la moisissure a besoin d'eau liquide.
00:23:36Donc, il faut surtout être très vigilant au séchage.
00:23:40Quand vous dites qu'il y a plein de produits antifongiques,
00:23:42il y a aussi les questions de qualité de l'air intérieur
00:23:44par l'usage, justement, de produits qui sont inadaptés.
00:23:47Donc, je pense que cette question sur l'eau de javel est pas mal,
00:23:49parce qu'on est effectivement sur des produits
00:23:51qui sont encore acceptables en termes d'émissions intérieures.
00:23:53Il faut quand même se méfier aussi de tous les produits,
00:23:55je pense, antifongiques.
00:23:57Donc, l'eau de javel, surtout couper les sources,
00:23:59finalement, d'approvisionnement des champignons.
00:24:02C'est le premier point.
00:24:03L'eau, en l'occurrence.
00:24:05Alors, autre question de Marie-Péters.
00:24:08Confirmez-vous qu'une fois des moisissures sur une plaque de plâtre,
00:24:11vous avez montré une photo en introduction,
00:24:13on avait des plaques de plâtre complètement,
00:24:15effectivement, attaquées par les moisissures.
00:24:17Confirmez-vous qu'une fois des moisissures
00:24:19sur une plaque de plâtre, qu'elles sont constatées,
00:24:22la seule solution pérenne est de changer les plaques,
00:24:25même si elles sont neuves ?
00:24:27Bien souvent, oui.
00:24:29C'est une bonne question,
00:24:30parce que ça fait partie des arbitrages environnementaux.
00:24:32On essaie d'être économe en matériaux,
00:24:34de limiter au maximum les déchets de chantier,
00:24:36mais à la fois, sur les plaques de plâtre,
00:24:38il faut quand même jeter.
00:24:39Il n'y a pas de solution curative sur une plaque de plâtre
00:24:41qui a été attaquée.
00:24:42Il y a toujours un risque de réapparition
00:24:44à partir du moment où la moisissure va avoir des conditions
00:24:46de développement qui vont lui permettre
00:24:48de se développer, notamment de l'eau.
00:24:51On peut imaginer que c'est du plâtre plein,
00:24:53sans du tout d'habillage.
00:24:55On peut quand même frotter les moisissures, non ?
00:24:57Le problème, c'est qu'on a souvent des plaques de plâtre
00:24:59qui sont habillées de carton,
00:25:01et c'est là où on n'a pas de solution.
00:25:04Oui, alors il faut être très vigilant, justement,
00:25:06sur cette question du ponçage ou du frottage,
00:25:08parce qu'en fait, on vient...
00:25:09On vient mettre en suspension.
00:25:10C'est l'idée du sport, quand on fait ce type d'opération.
00:25:13Donc c'est plutôt déconseillé, en fait.
00:25:15C'est plutôt déconseillé.
00:25:16Donc on ne va pas là-dessus.
00:25:18Merci.
00:25:19Autre question.
00:25:20Alors j'en ai encore deux autres.
00:25:23ICF détecte les COV, les composés organiques volatiles,
00:25:27de moisissures les plus fréquentes dans les bâtiments.
00:25:30ICF détecte-t-il les mycotoxines ?
00:25:34Alors oui.
00:25:35En fait, c'est une méthode de mesure
00:25:37où on vient mesurer les composés organiques volatiles dans l'air.
00:25:41Et à partir de cette mesure de composés organiques volatiles,
00:25:45donc assez classique, en actif,
00:25:48on a un calcul qui est fait.
00:25:49Parce qu'en fait, il y a une sorte de signature chimique
00:25:51selon les composés émis par les moisissures.
00:25:54Donc qui permet de bien déterminer les composés issus des moisissures.
00:25:59Et ce calcul permet de savoir si on a une moisissure active ou non.
00:26:04D'accord, très bien.
00:26:05C'est parfait.
00:26:06Globalement, quand vous alliez sur les chantiers,
00:26:08on a parlé de plâtre.
00:26:09Mais est-ce que...
00:26:10Alors ça vaudra du coup étude scientifique.
00:26:13Mais là où vous aviez constaté le plus de champignons,
00:26:16on invoquait votre passivité à la question.
00:26:18Quand vous étiez sur les chantiers,
00:26:19vous avez vu à plein de reprises ces moisissures se développer.
00:26:22C'était sur quel type de support, quel type de matériaux que vous aviez...
00:26:25Alors les plaques de plâtre le plus souvent.
00:26:27Plus souvent quand même.
00:26:28Ça stocke un peu l'humidité en plus.
00:26:30Sur les mastic.
00:26:31De façon générale, ce sont l'ensemble des produits à base de cellulose
00:26:35où elles se développent le plus facilement.
00:26:37Mais elles peuvent se développer aussi sur des poussières.
00:26:40Ce qui fait qu'au final,
00:26:41on a un petit peu tous les matériaux qui sont concernés.
00:26:44Voilà.
00:26:45Et la solution, c'est vraiment de couper l'accès à l'eau.
00:26:47C'est aussi d'abriter les chantiers au maximum.
00:26:49Peut-être faudra-t-il revoir d'ailleurs dans les phases chantier,
00:26:52les techniques qu'on a jusqu'à présent.
00:26:54On a des très bons conseils pour la qualité de l'air, de l'ADEME.
00:26:57Si je fais un parallèle qui va être un peu lointain,
00:26:59concernant les bûches qu'on allume par le haut,
00:27:01c'est une vraie révolution par rapport à nos habitudes ancestrales.
00:27:03Peut-être que sur les chantiers, on va commencer par le toit.
00:27:06Dans les quelques années qui viennent, on ne sait jamais.
00:27:08En tout cas, il faudrait se mettre à l'abri.
00:27:10Dans tous les cas, protéger les matériaux absolument.
00:27:13Merci beaucoup Charline de Matéo.
00:27:14C'était très intéressant.
00:27:16Autre étude dans ce programme de restitution.
00:27:19Il a fallu faire un choix.
00:27:21Yves Andres, vous êtes un des lauréats ou une de les lauréates de ce choix.
00:27:26Vous êtes microbiologiste à l'IMT Atlantique à Nantes,
00:27:29en partenariat avec l'IMT Nord-Europe.
00:27:31Vous avez travaillé sur un projet.
00:27:33Il s'appelle Treat Aging,
00:27:35étude de l'efficacité du traitement antifongique des matériaux sur le long terme.
00:27:39Il faut le dire en anglais ou en français ?
00:27:41Non, en français.
00:27:42J'étais ridicule sur le coup.
00:27:43Ça s'appelle donc ?
00:27:44Non, mais Treat Aging.
00:27:45Ah, c'est bon.
00:27:48L'acronyme n'est pas avec le titre.
00:27:50D'accord.
00:27:51Vous travaillez vous-même sur les polluants de l'air intérieur,
00:27:54en général, et notamment les moisissures,
00:27:57qui nous occupent sur cette première partie de séminaire, de webinaire.
00:28:01Un projet dans la suite.
00:28:02D'autres projets quand même que vous aviez engagés
00:28:04concernant le développement des moisissures dans le bâtiment.
00:28:06Oui, on avait des projets soutenus par l'ADEME
00:28:10sur le développement fongique,
00:28:12sur les matériaux biosourcés servant dans l'isolant,
00:28:15isolant le bâtiment.
00:28:17Et puis après, on a continué,
00:28:19on est allé regarder un peu sur les matériaux
00:28:22qui sont utilisés à l'intérieur du bâtiment
00:28:24et qui revendiquent un effet antifongique,
00:28:27pour voir comment le vieillissement de ces matériaux...
00:28:30Déjà, est-ce que l'effet antifongique était avéré ?
00:28:33Et si, dans le temps, ces matériaux pouvaient garder cet effet antifongique ?
00:28:37Voilà, donc vous avez travaillé sur notamment des sujets
00:28:40en lien avec les matériaux biosourcés.
00:28:42Et là, sur ces matériaux qui sont proposés à la vente
00:28:45avec l'argument de lutter contre le développement des moisissures.
00:28:48Qui ne sont pas biosourcés, pour le coup.
00:28:50Qui ne sont pas tout biosourcés.
00:28:51Alors justement, de quels matériaux s'agit-il ?
00:28:53Donc, si je vais peut-être...
00:28:55Allez-y.
00:28:56Allez, j'y vais.
00:28:57C'est des peintures, des enduits, c'est ça, de rénovation ?
00:28:59Oui, le contexte objectif, il a été décrit, je ne vais pas repasser.
00:29:02Donc, en fait, je vais juste passer du contexte
00:29:05et après, je présenterai les matériaux si ça ne vous dérange pas.
00:29:07Si vous voulez, on part de l'idée.
00:29:09Donc, c'était étudier l'effet du vieillissement
00:29:12sur les matériaux de décoration qui contiennent des biocides,
00:29:16donc qui revendiquent un effet antifongique.
00:29:20Donc, on est passé par la caractérisation, la composition chimique,
00:29:23l'étude de la susceptibilité de ces matériaux décoratifs à l'état natif,
00:29:28avant et après vieillissement, pour la croissance fongique.
00:29:32On a également mis en place une démarche
00:29:34pour estimer l'impact des différents types de vieillissement
00:29:37sur l'efficacité de ces biocides.
00:29:40Et puis après, associé à ça, il y avait aussi une partie
00:29:44sur les émissions COV, composées organiques volatiles,
00:29:47et composées organiques semi-volatiles,
00:29:50que ces matériaux peuvent présenter.
00:29:52Et si en présence du développement fongique ou après le vieillissement,
00:29:56comment évoluer ces émissions de composés organiques volatiles ?
00:30:02Alors, les matériaux qu'on a utilisés, pour répondre à la question
00:30:05beaucoup plus directement, on a d'abord choisi de prendre un support,
00:30:11parce qu'étudier une peinture qui revendique un effet antifongique
00:30:17ou pas, et de l'appliquer, de la faire subir différents traitements
00:30:22et différents protocoles, c'est un peu délicat, parce que c'est fin.
00:30:25Donc on a choisi un papier à peindre, une toile à peindre,
00:30:31composée de cellulose et de polyester, pour qu'il y ait quand même
00:30:34une base un peu cellulosique.
00:30:38Donc ça, c'est vulnérabilité à la croissance fongique,
00:30:41il n'y a pas de souci, et d'après la réglementation,
00:30:43c'est un matériau très peu émissif par rapport au COV,
00:30:47c'est le petit pictogramme en bas.
00:30:50Ensuite, on a commencé par un enduit de rénovation,
00:30:53dont la composition n'était pas connue, qui était plutôt minéral,
00:30:58et qui contenait une certaine concentration de biocides,
00:31:03de benzothiazolol, qui est un des composés biocides
00:31:07qui est fortement utilisé aujourd'hui dans ces matériaux antifongiques.
00:31:13Et associé à cet enduit, il y avait une finition cirée,
00:31:17qui contient aussi un tout petit peu d'antifongiques,
00:31:19mais qui est plus du contenu pour éviter que le matériau
00:31:23se dégrade dans le temps, lors du stockage.
00:31:26Il ne revendique pas un effet antifongique,
00:31:28une fois le matériau posé sur le mur.
00:31:31Puis après, on a sélectionné une peinture anti-moisissure,
00:31:34qui elle, revendiquait un fort effet antifongique
00:31:39pour la rénovation, salle de bain,
00:31:42enfin pour la peinture, salle de bain, salle d'eau, salle humide.
00:31:45Et quand on est microbiologiste et biologiste,
00:31:48on a des témoins négatifs et des témoins positifs,
00:31:51et donc on a pris une peinture acrylique de même nature,
00:31:54mais qui ne revendiquait pas cet effet anti-moisissure,
00:31:58mais qui néanmoins contient un peu de produits antifongiques
00:32:02pour le stockage, pour la préservation pendant le stockage.
00:32:07Donc on a décliné ces matériaux, pas en même temps, en cascade.
00:32:12Et puis il faut quand même dire que c'était dans le cadre
00:32:15d'un travail financé par l'ADEME, avec IMT Nord Europe,
00:32:19et on avait également une thèse qui était co-financée par l'ADEME
00:32:22et par la région Pays de la Loire, qui a commencé en 2019,
00:32:26et qui a eu un petit temps d'arrêt,
00:32:31juste après, comme beaucoup de projets,
00:32:34juste après l'étude de l'enduit de rénovation.
00:32:37On a juste eu le temps de faire les manips,
00:32:39et puis après, on a été un peu confinés.
00:32:42Voilà. Vous citiez la peinture acrylique,
00:32:45et vous m'indiquiez que sur les peintures acryliques,
00:32:47il y a de toute façon très souvent déjà une partie antifongique
00:32:51pour éviter le développement de champignons pendant le stockage,
00:32:54c'est-à-dire qu'au moment où les pots de peinture sont stockés,
00:32:57on a déjà un petit peu de produits antifongiques.
00:32:59Là, simplement, c'est des produits qui sont largement plus chargés.
00:33:02Quand il revendique un effet anti-moisissure antifongique,
00:33:05les concentrations sont beaucoup plus élevées.
00:33:08Il y avait une partie vieillissement,
00:33:09donc on a choisi différents types de vieillissement.
00:33:11Alors à gauche, je vous présente un coupon.
00:33:13C'est des coupons de 8,5 cm,
00:33:15parce que pour la mesure des émissions dans les matériaux,
00:33:19c'était pas mal.
00:33:20Donc on a fait des vieillissements avec de la lumière,
00:33:23spectre visible, lumière intérieure,
00:33:25un produit de nettoyage qui contenait du limonène,
00:33:30un détergent et puis un peu d'alcool,
00:33:33un produit acheté dans un magasin biologique,
00:33:37donc qui est des produits très très neutres.
00:33:40On a fait un vieillissement à la lumière seule
00:33:42et puis un vieillissement eau plus lumière seule
00:33:45pour enlever le produit de nettoyage,
00:33:46parce que comme on le verra dans les résultats,
00:33:48le produit de nettoyage laisse une petite pellicule
00:33:51qui confère un effet anti-développement moisissure
00:33:55quand on ne le rince pas fortement à l'eau sur la peinture acrylique.
00:33:59Peinture acrylique qui est plutôt hydrophobe,
00:34:01donc on n'a pas de rétention d'eau dans la peinture.
00:34:05Après, il faut un protocole, des outils, des méthodes utilisées.
00:34:09Vous pouvez bien comprendre qu'on a fait des...
00:34:12Noa, qui était la doctorante, qui a travaillé dans ce projet,
00:34:15a fait beaucoup d'échantillons,
00:34:17puisqu'on a répété trois fois chaque condition.
00:34:19Matériaux combinés, c'est combiner peinture ou enduit
00:34:22plus le support, puis après on a comparé
00:34:25les matériaux non vieillis ou matériaux vieillis
00:34:28pour la mesure des composés organiques volatiles,
00:34:30des émissions et pour la mesure de la croissance fongique.
00:34:33Et puis après, on a fait la même chose sur les matériaux vieillis
00:34:35dans toutes les combinaisons.
00:34:37Et puis après, on a regardé également
00:34:39si le fait qu'ils soient inoculés par des micro-organismes,
00:34:43par des sports fongiques,
00:34:45il y avait aussi un effet sur les émissions,
00:34:47s'il y avait croissance.
00:34:49Juste une petite précision,
00:34:51la contamination fongique, c'est toujours fait
00:34:53sans apport d'eau supplémentaire.
00:34:56On a fait une contamination par voie sèche,
00:34:58c'est-à-dire que tout simplement,
00:35:00on fait passer de l'air sur une culture fongique
00:35:02pour que les sports se déposent sur le matériau,
00:35:05avec une enceinte fermée et ainsi de suite.
00:35:07Il ne faut pas que tout le monde en profite.
00:35:09Ce qui évite justement ce rajout d'eau,
00:35:12parce qu'effectivement, à partir du moment où on a des matériaux
00:35:15où on rajoute de l'eau,
00:35:17les champignons aiment beaucoup.
00:35:19Et puis après, on a effectivement aussi
00:35:21les témoins d'un point de vue émissions
00:35:23qui sont simplement le polyester cellulose
00:35:27sans revêtement, juste pour connaître
00:35:29l'émission des matériaux.
00:35:31Après, vous imaginez bien,
00:35:33parce qu'il y a eu plein de combinaisons,
00:35:35je suis allé directement au résultat,
00:35:37parce que sinon, c'est plein de graphes,
00:35:39de spectres et de petits schémas.
00:35:42Oui, il fallait pouvoir faire des comparaisons.
00:35:44Il y a plusieurs types de matériaux.
00:35:46Oui, il y a plusieurs matériaux.
00:35:48Et puis le fait que, quand vous répartissez la peinture
00:35:51sur un échantillon,
00:35:53il faut essayer d'avoir la même quantité de peinture
00:35:55sur chaque échantillon.
00:35:57Les échantillons ont été pesés
00:35:59pour vérifier que la quantité de peinture est la même.
00:36:02Vous imaginez bien,
00:36:04tout n'a pas tout de suite marché du premier coup.
00:36:06Donc on a refait, et ainsi de suite.
00:36:08En tout cas, les principales conclusions
00:36:10sur l'effet du vieillissement,
00:36:12sur les émissions de ces matériaux
00:36:14en composés organiques volatiles et semi-volatiles.
00:36:16Le vieillissement accéléré,
00:36:18donc 35 degrés,
00:36:20humidité relative 25 degrés,
00:36:22plus ou moins de 17%.
00:36:24Le spectre, ce n'est pas des UV,
00:36:26mais le spectre, c'est entre 400-450
00:36:29et 600-650,
00:36:31j'ai une petite erreur,
00:36:33a conduit à la diminution significative
00:36:35du taux d'émission de la majorité des COV.
00:36:37C'est-à-dire que, quand vous mettez un matériau où vous peignez,
00:36:39dans le temps,
00:36:41l'émission des COV s'épuise.
00:36:43L'ajout du produit de nettoyage,
00:36:45appliqué deux fois par jour,
00:36:47au cours de 30 jours de vieillissement,
00:36:49a conduit à l'apparition de nouveaux COV.
00:36:51C'est-à-dire que le produit de nettoyage,
00:36:53même s'il sèche, même s'il s'évapore,
00:36:55il apporte de nouveaux composés organiques volatiles
00:36:57qui sont en relation avec
00:36:59les composés organiques volatiles
00:37:01du produit.
00:37:03Et il y a des projets,
00:37:05je crois, dans le Cortea,
00:37:07sur les émissions des produits de ménage
00:37:09et ménager, pour beaucoup côtoyer
00:37:11mes collègues d'IMT Europe.
00:37:13Oui, il y a eu beaucoup de projets sur le sujet.
00:37:15Donc, c'est juste un produit ménager
00:37:17particulier dans ce cadre-là.
00:37:21Alors, le processus d'inoculation
00:37:23et d'incubation des matériaux natifs
00:37:25a conduit
00:37:27à une diminution significative de la majorité
00:37:29des COV, puisque là, on attendait
00:37:3128 jours. Donc, on rallonge
00:37:33bien évidemment le temps.
00:37:35Et ce temps, il a un effet
00:37:37sur l'émission des COV.
00:37:39L'effet combiné
00:37:41du vieillissement aux produits
00:37:43de nettoyage et à la lumière, et l'incubation
00:37:45conduit à la fluctuation
00:37:47de ces émissions de COV hydrophiles.
00:37:49Et quelques
00:37:51nouveaux COV apparaissent.
00:37:53Là, ce qu'on a aussi constaté,
00:37:55c'est que, en fait, quand on fait
00:37:57du développement fongique, on met souvent
00:37:59les produits à des humidités relatives
00:38:01assez élevées. Et en fait,
00:38:03ça a un fort impact
00:38:05sur les émissions de COV,
00:38:07sur le taux d'émission. La norme, c'est
00:38:0950% d'humidité relative.
00:38:11Quand on est en développement fongique,
00:38:13on est plutôt aux alentours de 85,
00:38:15voire 90. Et là, on a le spectre
00:38:17d'émission des COV qui évolue
00:38:19très très fortement.
00:38:21Et donc,
00:38:23combinaison vieillissement à la lumière
00:38:25seule et l'incubation
00:38:27conduit à la diminution de la majorité
00:38:29des COV détectés. Et là, on a
00:38:31fait, en parallèle de ça, effectivement,
00:38:33une étude de robustesse
00:38:35quant à l'émission de ces COV
00:38:37en fonction du temps, entre le moment de la
00:38:39préparation, une première mesure au bout
00:38:41d'un ou deux mois, puis,
00:38:43les mêmes échantillons remesurés trois mois
00:38:45après, pour voir l'évolution des émissions
00:38:47de COV. Ce qui se
00:38:49concerne maintenant sur
00:38:51la potentialité des matériaux de décoration
00:38:53contenant des biocides
00:38:55à développer ou pas
00:38:57des moisissures. Les biocides
00:38:59utilisés dans les matériaux de décoration
00:39:01protègent effectivement
00:39:03ces derniers contre la prolifération fongique.
00:39:05Le matériau qui revendique un effet
00:39:07fongicide, effectivement,
00:39:09il est fongicide. La
00:39:11peinture acrylique qui ne revendique pas
00:39:13l'effet antifongique,
00:39:15vous en smorcez, vous mettez à l'humidité,
00:39:17ça pousse effectivement dessus.
00:39:19Donc, c'est logique.
00:39:21C'est à peu près binaire.
00:39:23Par contre,
00:39:25l'efficacité des biocides dépend énormément
00:39:27de la concentration initialement
00:39:29incorporée dans le matériau. C'est la conclusion
00:39:31du témoin positif-négatif.
00:39:33Le processus de
00:39:35vieillissement, en cycle
00:39:37alterné, conduit à
00:39:39un approvoissement du matériel
00:39:41dans la teneur en biocides. On voit que
00:39:43en mettant de l'eau,
00:39:45le biocide sort du matériau
00:39:47et est extrait.
00:39:49Le facteur clé sur le fongique, on l'a déjà
00:39:51dit, et sur la germination des spores
00:39:53fongiques, c'est l'humidité.
00:39:57C'est clair.
00:39:59Et puis, il faut que le matériau puisse
00:40:01être source de nutriments. C'est un autre débat.
00:40:03L'utilisation du produit
00:40:05de nettoyage lors du vieillissement
00:40:07apporte un effet antifongique
00:40:09par ce qu'il laisse sur
00:40:11le matériau.
00:40:13Et puis après, l'effet
00:40:15du vieillissement sur les émissions de COV.
00:40:17En fait, on a une stabilisation
00:40:19des émissions de COV
00:40:21majoritaire après
00:40:23six mois d'application. C'est l'étude de
00:40:25robustesse qui a été réalisée dans le cadre de ce travail.
00:40:27Le paramètre
00:40:29temps peut contribuer au
00:40:31vieillissement naturel, puisque s'il y a moins
00:40:33d'émissions, ça veut dire que le matériau
00:40:35évolue. La température
00:40:37et l'humidité relatives
00:40:39ont un effet sur le taux d'émission
00:40:41et l'effet du produit de nettoyage
00:40:43a aussi un impact sur
00:40:45ce taux d'émission de COV.
00:40:47Et voilà.
00:40:49On a des questions pour vous
00:40:51déjà en ligne.
00:40:53Par quels outils, appareils de mesure
00:40:55sont mesurés les composés
00:40:57organiques volatiles ?
00:40:59C'est fait en collaboration
00:41:01avec AMT Neuro-Europe, avec Nadine
00:41:03Lecoge et son équipe et Tamara.
00:41:05En fait,
00:41:07on met ça dans des cellules
00:41:09qui sont dites des cellules flex.
00:41:11C'est-à-dire qu'en fait, on met dans
00:41:13un conteneur où on
00:41:15fait passer de l'air zéro. Alors de l'air
00:41:17zéro, c'est de l'air qui ne contient pas
00:41:19de COV, donc qui est traité
00:41:21ou réalable. On met ça
00:41:23dans des conditions d'humidité relatives de 50%.
00:41:25On fait passer de l'air
00:41:27et on purge
00:41:29la cellule pendant...
00:41:31Il y a tout un protocole pendant 5 ou 7 jours.
00:41:33Puis on prélève sur des cartouches,
00:41:35on concentre.
00:41:37Si c'est des COV hydrophiles, c'est plutôt
00:41:39du DNPH.
00:41:41Si c'est des COV plus hydrophobes, c'est des cartouches
00:41:43de type Tenax, c'est des charbons
00:41:45actifs. On concentre, puis après
00:41:47on utilise un
00:41:49thermodésorbeur pour désorber ce qui
00:41:51a été concentré et c'est analysé
00:41:53par une chromatographie
00:41:55gaz, couplée à un spectre de masse
00:41:57ou avec un détecteur FID.
00:41:59Donc c'est comme ça que vous avez
00:42:01effectivement eu un protocole...
00:42:03C'est assez lourd à mettre en oeuvre.
00:42:05C'est pas
00:42:07quelque chose qui se fait facilement.
00:42:09Mais qui donne un résultat
00:42:11robuste, répétable
00:42:13et fiable.
00:42:15Mais dans un milieu de laboratoire
00:42:17et justement on a une question sur
00:42:19le sujet de Jean-Philippe Vezin
00:42:21qui
00:42:23rappelle je pense aussi
00:42:25une appréciation de sa part
00:42:27que le problème fongique et des moisissures
00:42:29et ou de mérule
00:42:31se rejoignent pour
00:42:33réfléchir sur le milieu de vie qui contient
00:42:35toujours de l'eau, de l'air chaud
00:42:37et il ne faut pas négliger non plus
00:42:39les vents dominants. Il y a beaucoup de caractéristiques.
00:42:41On parlait tout à l'heure des matériaux sur les façades
00:42:43océaniques. Il y a tout un tas de paramètres
00:42:45aussi qui peuvent entrer en ligne de compte.
00:42:47Tout à fait.
00:42:49Je ne sais pas si dans le laboratoire...
00:42:51Je pense que c'est plus une remarque
00:42:53mais savoir si dans le travail
00:42:55de laboratoire il y a toujours de l'exclusion
00:42:57et est-ce qu'il faut mettre ça en perspective
00:42:59avec d'autres...
00:43:01Pour être très précis, si on veut
00:43:03faire germer
00:43:05une spore fongique, il faut
00:43:07de l'eau, des nutriments,
00:43:09de l'azote, du phosphore,
00:43:11du carbone et des
00:43:13sels minéraux. Carthium, magnésium...
00:43:15Voilà.
00:43:17Il se trouve qu'ils n'en ont pas
00:43:19besoin de beaucoup et puis après
00:43:21pour la dissémination, effectivement, il faut
00:43:23qu'il y ait un courant d'air pour détacher
00:43:25les spores fongiques.
00:43:27En plus, quand on parle de spores fongiques, il y a
00:43:29différentes familles de champignons
00:43:31qui n'ont pas tous le même
00:43:33appareil de conidine,
00:43:35de sporulation. Il y en a qui se détachent
00:43:37très bien, il y en a qui se détachent beaucoup moins bien.
00:43:39C'est très vaste.
00:43:41Mais effectivement, il faut des éléments
00:43:43minimums pour que la vie se passe.
00:43:45On a une question intéressante
00:43:47sur les températures dont on sait
00:43:49qu'elles jouent sur les composés organiques volatiles
00:43:51mais là, concernant les émissions
00:43:53de polluants, vous parlez de l'impact
00:43:55de la température sur les émissions de polluants.
00:43:57À quel point ce paramètre joue ?
00:43:59Par exemple, plus 10°C
00:44:01fait que le matériau émet deux fois plus ?
00:44:03Je ne pense pas que ce soit aussi simple
00:44:05que ça, mais vous allez nous dire.
00:44:07Ou on ne peut pas tirer d'ordre de grandeur car ça dépend
00:44:09trop du matériau ? Et peut-être aussi
00:44:11qu'on est sur des effets
00:44:13qui ne sont pas linéaires ?
00:44:15On parle d'émissions de matériaux.
00:44:17Avec les méthodes où on suit
00:44:19les émissions, on peut arriver à une soixantaine
00:44:21de composés que l'on suit.
00:44:23Et suivant leur nature chimique,
00:44:25ils n'ont pas tous le même
00:44:27comportement en fonction de la température,
00:44:29de l'humidité, etc.
00:44:31Répondre à la question, oui,
00:44:33quand on augmente la température, on augmente
00:44:35les émissions de certains,
00:44:37ça va juste émettre... De toute façon, il faut voir
00:44:39comme le matériau, qui est un réservoir,
00:44:41il va émettre que ce qu'il
00:44:43peut émettre. Il y a des moments
00:44:45où il va émettre, des moments où il va absorber
00:44:47les composés organiques de l'air,
00:44:49et puis c'est des équilibres qui se font et qui se
00:44:51défont au cours du temps. Quand vous chauffez
00:44:53un matériau, vous allez désorber. C'est d'ailleurs
00:44:55une méthode de régénération de
00:44:57charbon actif, par exemple, quand on fait du traitement
00:44:59de l'air. Effectivement, on va désorber,
00:45:01mais après, on va pouvoir réabsorber
00:45:03parce que dans l'habitat, on vit,
00:45:05on prend des produits de nettoyage, on nettoie
00:45:07de temps en temps, ce qui est tout à fait
00:45:09normal et plutôt favorable.
00:45:11On fait de la cuisine,
00:45:13donc on va réabsorber, désorber,
00:45:15et ainsi de suite. C'est assez complexe.
00:45:17Est-ce que ce même type
00:45:19d'études pourrait être conduit sur des matériaux
00:45:21isolants, comme la paille,
00:45:23le chanvre, le même de mouton,
00:45:25au lieu de matériaux de décoration ?
00:45:27Oui, tout à fait. On parlait justement du développement tout à l'heure.
00:45:29Ça a été fait, financé par l'ADEME,
00:45:31dans un projet
00:45:33précédent, dont j'ai perdu le nom
00:45:35d'ailleurs. Il y a eu
00:45:37Emibio aussi, qui a été financé par l'ADEME,
00:45:39sur les matériaux isolants, mais là,
00:45:41oui. Et puis on avait effectivement
00:45:43aussi une thèse, ADEME Région Pays de la Loire,
00:45:45sur des matériaux
00:45:47biosourcés, donc d'isolation.
00:45:49Et il y a toujours des travaux
00:45:51qui se font dans d'autres cas.
00:45:53Peut-être de l'ADEME, on peut être envoyé sur des études
00:45:55là-dessus ? Oui, il y a le projet
00:45:57Emibio, donc c'est un précédent projet
00:45:59de Cortea, qui a étudié
00:46:01cette partie-là aussi de biosourcés.
00:46:03Bon, très bien. Donc on peut se reporter
00:46:05sur ces... Mais après, si les
00:46:07matériaux évoluent,
00:46:09effectivement, c'est des études qui se font,
00:46:11qui peuvent se faire. Après, les protocoles,
00:46:13ils existent, ils peuvent être améliorés.
00:46:15De toute façon, on améliore toujours les protocoles
00:46:17en avançant.
00:46:19Mais oui, oui.
00:46:21Merci beaucoup Yves-Andrés pour
00:46:23cette présentation. Pardon, je m'étouffe.
00:46:25Pour cette présentation concernant
00:46:27ces allégations
00:46:29antifongiques de produits.
00:46:31On va partir un peu loin maintenant,
00:46:33du côté de La Réunion,
00:46:35avec vous Marjorie Draghi, et avec
00:46:37Frédéric Chanfin, qui est à La Réunion,
00:46:39justement. Tout à fait. Vous êtes
00:46:41vous-même ingénieur de recherche et d'expertise
00:46:43au CSTB, à la Direction de Santé
00:46:45et de Confort, et puis nous sommes en lien
00:46:47avec Frédéric Chanfin. Bonjour Frédéric
00:46:49Chanfin.
00:46:51Bonjour à tous et à toutes. Il est quelle
00:46:53heure chez vous à La Réunion ?
00:46:55Alors là, il est 1h30.
00:46:57Bon. 2h30. Merci d'être avec nous.
00:46:59En fait,
00:47:01on pense à La Réunion, effectivement, un climat
00:47:03qui est peut-être plus favorable
00:47:05que notre climat hivernal dans
00:47:07l'Hexagone. Dans les faits, il y a
00:47:09effectivement le littoral, et puis il y a
00:47:11ce qu'on appelle les eaux à La Réunion.
00:47:13On parle d'humidité dans le bâtiment
00:47:15de développement de champignons, et on
00:47:17peut avoir des logements, et c'est le cas d'ailleurs, qui sont
00:47:19largement touchés par le développement de
00:47:21champignons. C'est le cas à La Réunion.
00:47:23Vous avez donc travaillé
00:47:25avec le CSTB pour
00:47:27ce projet
00:47:29qui s'appelle Optimum.
00:47:31Vous êtes vous-même directeur du Centre
00:47:33d'Innovation et de Recherche du bâti tropical
00:47:35à La Réunion, Frédéric Chanfin.
00:47:37L'idée, c'est d'optimiser
00:47:39des performances hygrothermiques
00:47:41en territoire ultramarin pour améliorer
00:47:43la qualité sanitaire de l'air intérieur des logements.
00:47:45Un travail qui s'est fait sur 8 logements.
00:47:47Les eaux à La Réunion, c'est quoi ?
00:47:49Pour nous préciser un petit peu.
00:47:51Les eaux à La Réunion,
00:47:53c'est ça.
00:47:55Comme à La Réunion, il y a un relief
00:47:57de topographie
00:47:59qui va
00:48:01du littoral jusqu'à
00:48:03des montagnes qui culminent
00:48:05à plus de 2000, voire 3000 mètres
00:48:07pour le Piton des Neiges,
00:48:09le point culminant
00:48:11de l'île.
00:48:13Compte tenu de tous ces microclimats,
00:48:15il est bien entendu important de bien comprendre
00:48:17le fonctionnement
00:48:19des logements dans les eaux.
00:48:21J'ai cru comprendre qu'il y avait
00:48:23énormément de
00:48:25projets qui ont été présentés dans le cadre
00:48:27de Cortea. En tout cas, je suis très heureux
00:48:29d'être présent sur le plateau
00:48:31avec ma collègue Marjorie Draghi
00:48:33du CSTB pour vous faire un retour
00:48:35sur ce projet Optimum.
00:48:37On va le faire
00:48:39à double voie. Je vais
00:48:41tout d'abord vous rappeler peut-être
00:48:43le contexte de ce projet,
00:48:45la méthodologie employée,
00:48:47puis rentrer plus en détail
00:48:49avec la participation
00:48:51de Marjorie sur les points particuliers
00:48:53et les résultats
00:48:55retenus à l'issue
00:48:57de ce projet Optimum.
00:48:59Je vais essayer de dérouler un peu la présentation,
00:49:01ce sera parfait, merci.
00:49:03Le projet Optimum, c'est un projet lancé
00:49:05fin 2019 en collaboration
00:49:07avec mes partenaires
00:49:09nationaux, le Centre scientifique
00:49:11technique du bâtiment, représenté par
00:49:13Marjorie Draghi, et l'Institut
00:49:15technologique FCBA,
00:49:17mais également des partenaires locaux,
00:49:19tels que l'Association pour la surveillance
00:49:21de la qualité de l'air, Atmo Réunion,
00:49:23ainsi qu'un bailleur social, SHLMR,
00:49:25qui fait partie du groupe d'action Logement.
00:49:29Historiquement, si je reprends un petit peu
00:49:31la jeunesse de ce projet,
00:49:33elle s'inscrit particulièrement
00:49:35dans un rapport de la
00:49:37délégation sénatoriale
00:49:39qui a été publiée en 2017
00:49:41qui a insisté sur la nécessité
00:49:43de travailler, de lancer des programmes de recherche
00:49:45pour mieux comprendre, je dirais, les modes constructifs
00:49:47dans l'île,
00:49:49et plus particulièrement, quelques
00:49:51années après,
00:49:53avec un certain nombre d'enquêtes de terrain,
00:49:55notamment menées par l'agence qualité construction,
00:49:57des inter-collectivités
00:49:59comme le territoire ouest,
00:50:01notamment dans un certain nombre de communes
00:50:03de l'île, mais surtout,
00:50:05suite à une campagne de terrain
00:50:07que nous avons travaillée, notamment
00:50:09avec le CSTB, qui était le projet
00:50:11Isobiodome, qui faisait partie d'un programme
00:50:13d'action pour l'amélioration
00:50:15de la construction et la transition énergétique
00:50:17des bâtiments, où on a
00:50:19mis en évidence, effectivement,
00:50:23la présence de beaucoup
00:50:25de moisissures dans les logements
00:50:27des eaux. Donc, lorsque ce
00:50:29programme Cortea a été
00:50:31proposé, bien
00:50:33entendu, nous sommes d'innovation de recherche,
00:50:35puisque nous sommes service de la chambre des métiers,
00:50:37nous travaillons pour les petites entreprises,
00:50:39mais également aussi les acteurs de la filière
00:50:41du bâti tropical. On a voulu
00:50:43s'inscrire avec nos partenaires
00:50:45pour développer les travaux
00:50:47dans ce sens-là, et essayer
00:50:49d'améliorer un petit peu la connaissance
00:50:51de ce sujet-là.
00:50:53Pour rappeler,
00:50:55depuis 2009,
00:50:57l'ensemble de
00:50:59la nouvelle réglementation, si vous voulez,
00:51:01qui est appliquée à La Réunion, c'est la
00:51:03réglementation thermique, acoustique,
00:51:05aération, qui concerne
00:51:07la construction des
00:51:09constructions neuves sur
00:51:11le littoral, mais également
00:51:13dans les logements des eaux. Alors, ce qu'il faut
00:51:15savoir, c'est que cette réglementation
00:51:17qui met un accent fort
00:51:19sur le confort d'été, en imposant des
00:51:21exigences, notamment en termes de protection
00:51:23solaire, l'utilisation de
00:51:25solaire ne tient pas en compte
00:51:27le comportement des occupants.
00:51:29Or, dès qu'on monte un petit peu en altitude
00:51:31ici dans l'île, surtout en hiver, il fait de plus
00:51:33en plus froid. On est dans
00:51:35un climat tropical humide
00:51:37et, bien entendu,
00:51:39réflexe humain, c'est de se protéger
00:51:41du froid. Donc,
00:51:43les logements sont
00:51:45calfeutrés, il y a des
00:51:47systèmes qui viennent produire davantage
00:51:49de vapeur d'eau, et tous ces éléments-là
00:51:51conduisent au développement de noisissures.
00:51:53Et l'objectif, justement,
00:51:55d'Optimum, c'est d'aller
00:51:57travailler sur ces questions-là, sur
00:51:59la conception des bâtiments, la configuration
00:52:01des parois, pour voir
00:52:03effectivement dans quelle mesure on pourrait peut-être faire évoluer
00:52:05cette réglementation, mais surtout
00:52:07derrière préserver le bâti et la
00:52:09santé des occupants. Voilà, si on peut passer
00:52:11au slide suivant. Alors,
00:52:13en termes de méthodologie,
00:52:15il y a plusieurs étapes qui ont été
00:52:17nécessaires pour
00:52:19la conduite de ce projet,
00:52:21notamment l'inventaire
00:52:23des logements.
00:52:25Cette étape
00:52:27est passée notamment par l'interview
00:52:29d'acteurs locaux
00:52:31présents dans l'île,
00:52:33également sur
00:52:35un ressentement
00:52:37des logements répondant à des critères spécifiques.
00:52:39Je rentrerai juste
00:52:41après sur la particularité
00:52:43de chaque étape
00:52:45dans les slides suivants.
00:52:47L'étape 3,
00:52:49juste avant s'il vous plaît,
00:52:51l'étape 3 consistait à faire des diagnostics
00:52:53sur les logements en termes d'analyse
00:52:55technique, donc sur l'enveloppe du bâtiment,
00:52:57l'environnement même
00:52:59qui entoure
00:53:01ces logements, mais
00:53:03également, les diagnostics
00:53:05ont également été ciblés sur
00:53:07les prélèvements
00:53:09fongiques présents
00:53:11dans ces logements.
00:53:13Également, cela est passé notamment par
00:53:15une grille
00:53:17d'audits qui a été mise en place
00:53:19pour vraiment recenser l'ensemble de ces
00:53:21caractéristiques.
00:53:23L'étape 4,
00:53:25bien entendu, était question d'étudier,
00:53:27de passer par la modélisation numérique
00:53:29pour envisager effectivement la concordance
00:53:31en ce qui était relevé sur le terrain
00:53:33et la prévision
00:53:35et de m'en faire évoluer également en étudiant
00:53:37des solutions proposées par
00:53:39les modélisations et les simulations.
00:53:41Et enfin, en fonction des résultats
00:53:43issus de l'étape 4 de modélisation,
00:53:45on a réalisé
00:53:47une étude
00:53:49visant à étudier
00:53:51une paroi optimisée offrant
00:53:53les meilleures performances thermiques, énergétiques
00:53:55et de prévention fongique.
00:53:57Voilà.
00:53:59Sur le premier point,
00:54:01Marjorie...
00:54:03Je vais prendre la suite.
00:54:05Je ressens le besoin de termes
00:54:07pour la suite.
00:54:09Je veux bien continuer sur le choix des logements
00:54:11en rappelant les points
00:54:13particuliers liés à cette étape
00:54:15qui incombait
00:54:17au CIRBAT comme étant acteur du territoire.
00:54:19C'était beaucoup plus facile pour nous,
00:54:21en liaison avec le CSTB et le FCBA,
00:54:23qui étaient encore en métropole,
00:54:25de sélectionner les logements.
00:54:27L'affaire n'a pas été toute simple
00:54:29puisque
00:54:31ce qui était inscrit dans le projet,
00:54:33c'était notamment de sélectionner
00:54:35des logements en conformité avec cette réglementation
00:54:37acoustique qui date
00:54:39depuis 2009.
00:54:41Les logements sélectionnés devaient être
00:54:43après l'année 2009.
00:54:45Ces logements devaient également être
00:54:47à proximité des stations de Météo France.
00:54:49Il n'y en a pas énormément.
00:54:51Il fallait tenir compte de la disponibilité
00:54:53des données de Météo France.
00:54:55C'était une autre contrainte
00:54:57dont il fallait tenir compte.
00:54:59Il fallait également prendre en compte
00:55:01que ces logements devaient être
00:55:03en zone conso-type, bien entendu,
00:55:05mais aussi se projeter
00:55:07dans un avenir proche
00:55:09puisqu'on se situe là
00:55:11dans une bande à mi-hauteur
00:55:13qui, demain,
00:55:15va rassembler
00:55:17la majorité des logements
00:55:19puisque le littoral étant
00:55:21saturé, tout simplement.
00:55:23Mais également en dessous
00:55:25d'une bande beaucoup plus haute
00:55:27qui est limitée par le parc national.
00:55:29Il fallait trouver des logements
00:55:31dans une zone un peu particulière.
00:55:33C'est ce qui a rendu un peu
00:55:35difficile le choix
00:55:37de ces logements.
00:55:39Une fois le logement choisi,
00:55:41il fallait bien entendu
00:55:43avoir l'accord des locataires
00:55:45pour la phase instrumentation
00:55:47et le suivi métrologique derrière.
00:55:49Sur cette diapo, vous avez
00:55:51notamment quelques typologies
00:55:53de logements que l'on retrouve
00:55:55à La Réunion. Ce n'est pas exhaustif
00:55:57mais ça donne déjà un bon aperçu
00:55:59entre la première photo
00:56:01en haut à gauche qui représente
00:56:03les maisons
00:56:05avec la cour,
00:56:07les logements un peu plus bas
00:56:09avec des étages
00:56:11et des groupes
00:56:13en milieu collectif.
00:56:15On avait mis ces photos-là
00:56:17pour vous donner une représentation
00:56:19des huit logements qui ont été étudiés.
00:56:21Le diagnostic des logements,
00:56:23il y avait deux grandes parties.
00:56:25Il y a eu les équipes de Métropole
00:56:27qui sont allées à l'île de La Réunion
00:56:29pour investiguer les huit logements.
00:56:31L'idée, là, c'était
00:56:33de faire
00:56:35un état des lieux des logements
00:56:37et notamment au préalable,
00:56:39on disposait au travers
00:56:41du bailleur qui nous avait mis à disposition
00:56:43les logements d'un certain nombre
00:56:45de documents un peu contractuels.
00:56:47Il se trouve que quand les équipes
00:56:49sont allées sur place, il y a eu
00:56:51des mesures qui ont été faites
00:56:53et ces plans ont été mis à jour.
00:56:55Et ce, pour la partie
00:56:57modélisation qui allait être
00:56:59faite par la suite et dont je vous parlerai
00:57:01juste après. Il y a eu aussi
00:57:03des prélèvements de moisissures qui ont été faites
00:57:05dans les logements avec leur analyse pour voir
00:57:07à quelles moisissures on avait affaire.
00:57:09Par la suite,
00:57:11il y a eu aussi un déploiement
00:57:13de recueil
00:57:15d'instrumentation.
00:57:17Là, vous avez les quatre capteurs qui ont été
00:57:19déployés dans les huit logements et qui ont été laissés en place
00:57:21pendant un an.
00:57:23Ces capteurs avaient eux aussi
00:57:25vocation à compléter
00:57:27les mesures qui ont été
00:57:29récupérées au travers des stations
00:57:31Météo France pour voir
00:57:33sur des années type comment le logement
00:57:35se comporte et comment
00:57:37la modélisation permet de rendre compte
00:57:39du comportement
00:57:41du logement avec
00:57:43les conditions de température
00:57:45et d'humidité qui étaient celles
00:57:47de cette année type. Et finalement,
00:57:49confronter ensuite le comportement
00:57:51modélisé avec ces données
00:57:53météo type, avec
00:57:55les données qui ont été récupérées sur le terrain.
00:57:59Finalement,
00:58:01toutes ces données-là avaient vocation à
00:58:03alimenter des
00:58:05modèles numériques. Donc, modèles numériques
00:58:07qui ont été utilisés pour
00:58:09finalement
00:58:11modéliser les huit logements qui ont été
00:58:13investigués pour voir quelles étaient les conditions
00:58:15qu'on rencontrait réellement
00:58:17et ce qui était calculé par la voie
00:58:19numérique. Et également,
00:58:21une simulation numérique
00:58:23qui visait à voir le comportement
00:58:25dans les parois. Et finalement,
00:58:27comme l'a précisé Charline tout à l'heure,
00:58:29regarder s'il y avait
00:58:31des condensations qui étaient possibles
00:58:33dans les conditions de température et d'humidité
00:58:35de part et d'autre de la paroi pour voir
00:58:37est-ce qu'il y avait effectivement un risque
00:58:39de condensation et donc de développement de moisissures.
00:58:43Au-delà de
00:58:45ce volet modélisation, finalement,
00:58:47il y a eu également
00:58:49des essais en cellules climatiques
00:58:51qui ont été faits au FCBA
00:58:53à Bordeaux, avec deux types
00:58:55de parois. Une paroi
00:58:57relativement classique,
00:58:59c'était du béton
00:59:01creux avec des enduits mortiers,
00:59:03et une paroi qu'on a estimée
00:59:05comme optimisée et qui,
00:59:07elle, comportait une plaque
00:59:09d'isolation. Pour voir
00:59:11finalement quel était l'apport de l'isolation
00:59:13des parois vis-à-vis du risque de
00:59:15développement de moisissures. Ici,
00:59:17sur votre gauche, vous voyez un peu l'installation
00:59:19de ces deux parois optimisées
00:59:21et de référence dans
00:59:23la cellule climatique au
00:59:25FCBA à Bordeaux.
00:59:29Pour ce qui est, finalement, des
00:59:31audits de terrain, on a relevé
00:59:33différentes pathologies.
00:59:35On a relevé, donc,
00:59:37sur différentes
00:59:39briques, finalement, du logement,
00:59:41la conception, la mise
00:59:43en œuvre et l'usage et l'entretien.
00:59:45Ce qui rapporte, finalement, un peu à ce
00:59:47qu'a évoqué Charline tout à l'heure.
00:59:49Donc, concernant la conception,
00:59:51on a constaté qu'il y avait des
00:59:53condensations sur des parois peu isolées.
00:59:55Concernant la mise en œuvre,
00:59:57on a donc des pathologies qui ont
00:59:59été relevées et qui peuvent être
01:00:01à cheval, finalement, sur conception,
01:00:03mise en œuvre et également
01:00:05sur mise en œuvre et usage. Et là, vous voyez
01:00:07un peu les quatre grosses pathologies
01:00:09qui ont été relevées avec les illustrations
01:00:11pour chacune d'elles. Donc, au-delà des
01:00:13condensations sur les parois peu isolées, on a
01:00:15constaté aussi des
01:00:17infiltrations au niveau des menuiseries
01:00:19que vous pouvez voir
01:00:21sur le cliché
01:00:23en bas, également des remontées
01:00:25capillaires et des
01:00:27renouvellements d'air
01:00:29insuffisants. Le graphe
01:00:31qui est porté sur la
01:00:33droite de la slide présente, finalement,
01:00:35vous voyez une espèce de
01:00:37montagne, vraiment
01:00:39sur la droite du graphe
01:00:41qui représente
01:00:43les humidités
01:00:45qui ont été relevées la plupart du temps
01:00:47dans un des logements
01:00:49qui a été investigué. Et vous voyez que, finalement,
01:00:51ces humidités, elles correspondent
01:00:53à des conditions qui sont favorables
01:00:55au développement de
01:00:57moisissures, au développement de bactéries.
01:00:59Donc, en fait, vous voyez que, initialement,
01:01:01les températures et humidités qui sont trouvées
01:01:03dans ces environnements-là sont, de toute façon,
01:01:05propices à un certain nombre
01:01:07de développements biologiques
01:01:09et microbiologiques. En tout cas,
01:01:11les premiers résultats intéressants
01:01:13issus de ce projet résident
01:01:15notamment dans la modélisation
01:01:17numérique. On a pu démontrer, au travers
01:01:19de ce projet Optimum, au travers des résultats
01:01:21et des mesures
01:01:23faites sur terrain,
01:01:25que les simulations
01:01:27ont pu apporter des éléments
01:01:29très concordants
01:01:31avec ce que l'on retrouvait, effectivement,
01:01:33dans la réalité. Donc, ça, c'est un premier
01:01:35résultat qui me semble important parce que, jusqu'à
01:01:37maintenant, nous n'avons pas eu l'occasion, en tout cas,
01:01:39nous, à la Réunion, d'apporter ce type
01:01:41de réponse-là
01:01:43dans les constructions. Et là,
01:01:45j'espère que ça va surtout aider
01:01:47les architectes et également les bureaux
01:01:49d'études, notamment à travers des outils utilisés
01:01:51qui, demain, leur permettront
01:01:53de mieux, peut-être, concevoir les logements
01:01:55dans ce sens-là. Et surtout,
01:01:57un résultat important, c'est aussi dans la simulation.
01:01:59Dans le risque de développement
01:02:01fongique, là aussi, il y a des
01:02:03résultats très intéressants.
01:02:05La comparaison parois optimisées et parois
01:02:07de référence dans les conditions d'essai
01:02:09a montré une tendance que
01:02:11la paroi optimisée
01:02:13semblait permettre
01:02:15une activité fongique moindre.
01:02:17Pour autant, si c'est
01:02:19effectivement une tendance qui est intéressante,
01:02:21il serait nécessaire de renouveler
01:02:23cet
01:02:25aspect, notamment
01:02:27en allongeant la durée
01:02:29de l'essai.
01:02:31Sur les conclusions générales,
01:02:33finalement, de cette étude,
01:02:35on sait que, de toute
01:02:37façon, on a une ambiance intérieure
01:02:39humide et fraîche, et donc favorable,
01:02:41finalement, au développement des moisissures.
01:02:43Cette ambiance
01:02:45est favorisée par la ventilation
01:02:47naturelle
01:02:49des logements qui est prescrite dans la RT2
01:02:51ADOM, et donc qui est
01:02:53peu adaptée à cette
01:02:55ambiance des eaux.
01:02:57On a d'autres désordres qui
01:02:59accentuent encore cette
01:03:01tendance à être
01:03:03sensible vis-à-vis du développement
01:03:05des moisissures, comme on l'a montré tout à l'heure,
01:03:07qu'il s'agisse des remontées capillaires, des
01:03:09infiltrations au niveau des menuiseries, ou des
01:03:11mauvaises habitudes prises par les
01:03:13locataires.
01:03:15Les simulations thermiques
01:03:17permettent de valider
01:03:19des hypothèses de conception. En fait, c'était ça.
01:03:21L'idée de ce volet numérique,
01:03:23c'est de pouvoir tester
01:03:25différentes hypothèses
01:03:27de conception sur une amélioration
01:03:29des conditions qui seraient
01:03:31davantage défavorables au développement
01:03:33des moisissures, et donc à une meilleure santé des occupants.
01:03:37Je ne reviendrai pas sur
01:03:39l'isolation. Les recommandations
01:03:41générales, parce que
01:03:43ce projet avait vocation à produire
01:03:45des recommandations à l'attention des différents
01:03:47acteurs professionnels
01:03:49et également locataires et bailleurs.
01:03:51Et là, rapidement, je te donne la parole,
01:03:53Frédéric.
01:03:55Sur le premier point, j'avais noté
01:03:57revoir l'approche, on avait noté,
01:03:59l'équipe avait noté, revoir l'approche sur
01:04:01le rayonnement solaire des logements. Ce qu'il faut
01:04:03savoir, c'est que contrairement
01:04:05en métropole, la course du soleil,
01:04:07à La Réunion, passe par le nord, le nord
01:04:09de l'île, et nous sommes une petite île.
01:04:11Donc forcément, lorsque
01:04:13vous avez
01:04:15des logements qui sont
01:04:17construits où l'on privilégie
01:04:19effectivement l'orientation
01:04:21vers la côte, vers la côte,
01:04:23vers la mer, soit pour bénéficier
01:04:25d'une belle vue, mais c'est surtout pour
01:04:27mettre en avant la ventilation
01:04:29naturelle qui est envisagée
01:04:31dans cette réglementation thermique, en favorisant
01:04:33les brises de mer et brises de terre.
01:04:35Qu'est-ce que j'entends par brise de mer et brise de terre ?
01:04:37Il s'agit, en cours de journée,
01:04:39effectivement, les
01:04:41versants de l'île sont soumis
01:04:43à des vents, à des brises,
01:04:45qui soit viennent de la mer et qui
01:04:47montent vers la montagne, ou
01:04:49en cours de journée, qui sortent de la montagne et
01:04:51redescendent vers la mer.
01:04:53Donc pour favoriser ce fruit,
01:04:55effectivement, les faces traversantes
01:04:57des logements sont ouvertes
01:04:59de part et d'autre. On a des
01:05:01faces opposées qui sont orientées
01:05:03face à la mer et face à la montagne.
01:05:05Lorsque vous vous retrouvez dans
01:05:07des logements construits plutôt
01:05:09vers le sud,
01:05:11lorsque vous souhaitez favoriser
01:05:13effectivement les apports solaires
01:05:15qui viendraient réchauffer,
01:05:17je dirais, le logement en
01:05:19diminuant le différentiel thermique
01:05:21entre l'intérieur et l'extérieur,
01:05:23et donc indirectement jouer sur
01:05:25la limite du développement
01:05:27des moisissures, il est important
01:05:29de bien réfléchir à ces orientations
01:05:31qui aujourd'hui ne tiennent pas forcément
01:05:33en compte
01:05:35du risque lié
01:05:37au développement des moisissures.
01:05:41Autre point qu'on a aussi
01:05:43évoqué, c'est le
01:05:45réhaussement peut-être de certaines valeurs réglementaires,
01:05:47puisque dans l'EO, il y a
01:05:49un paramètre qu'on appelle le coefficient de déperdition
01:05:51thermique, qui correspond au
01:05:53flux énergétique de l'intérieur
01:05:55vers l'extérieur. Donc si demain, nous
01:05:57voulions peut-être limiter
01:05:59encore une fois
01:06:01les effets liés
01:06:03à des différences de température sur un mur
01:06:05par l'installation
01:06:07ou la mise en place d'un isolant,
01:06:09il est important aussi de bien limiter
01:06:11ce flux à minima,
01:06:13puisqu'on viendrait justement
01:06:15décaler ce point de rosée.
01:06:17Une autre réflexion
01:06:19peut-être menée autour de la ventilation
01:06:21et du chauffage, en faisant
01:06:23peut-être un mix entre la ventilation naturelle
01:06:25et aussi peut-être une ventilation forcée.
01:06:27Il y a également
01:06:29des préconisations en termes de traitement des remontées
01:06:31capillaires. Aujourd'hui,
01:06:35il serait intéressant
01:06:37peut-être d'insister davantage
01:06:39sur les solutions existantes, notamment
01:06:41autour de la périphérie
01:06:43du logement, en mettant en place
01:06:45un drainage périphérique, par exemple.
01:06:47Et enfin,
01:06:49les deux derniers points,
01:06:51par rapport au pont thermique,
01:06:53généré par les menuiseries.
01:06:55Là aussi, on a détecté
01:06:57pas mal de soucis au niveau des joints périphériques
01:06:59et des mastiques,
01:07:01qui étaient le lieu
01:07:03de développement des moisissures.
01:07:05Aujourd'hui, on participe
01:07:07effectivement à cette session
01:07:09sur Cortea,
01:07:11mais à La Réunion aussi, on a l'ambition,
01:07:13on a déjà commencé à faire le travail
01:07:15l'année passée, et encore cette année,
01:07:17en donnant et en partageant
01:07:19ces informations à l'ensemble des acteurs.
01:07:21Alors, le CIRBAT, en plus,
01:07:23étant coordinateur de la filière pour
01:07:25le territoire, participe avec
01:07:27la Technopole à la mise en place d'une journée particulière
01:07:29où on a eu l'occasion, effectivement,
01:07:31de rappeler les
01:07:33conclusions liées à ce projet Optimum.
01:07:37Certains bailleurs sociaux aussi,
01:07:39Marjorie pourra
01:07:41le confirmer,
01:07:43s'est appuyé sur les résultats
01:07:45de cette étude,
01:07:47pour améliorer un petit peu
01:07:49leur
01:07:51cahier des charges dans la conception
01:07:53de leur logement, notamment
01:07:55avec la création d'un label DEO
01:07:57qui est porté par la SHL-MR.
01:07:59Marjorie Draghi,
01:08:01voilà, merci beaucoup Frédéric Chanfin,
01:08:03Marjorie Draghi, pour cette présentation.
01:08:05On a quelques questions vous concernant.
01:08:07Alors Marjorie, pourquoi quatre capteurs
01:08:09différents, un seul ne suffisait pas ?
01:08:11Non, en fait,
01:08:13on a récupéré un certain nombre de données
01:08:15au travers de Météo France,
01:08:17donc la simulation
01:08:19numérique avait besoin
01:08:21d'un certain nombre d'informations, que ce soit
01:08:23température intérieure, mais également
01:08:25température extérieure.
01:08:27Là, vous voyez déjà qu'on était
01:08:29obligés déjà de
01:08:31doubler les capteurs,
01:08:33et aussi on avait
01:08:35le CO2 qui permettait d'appréhender
01:08:37l'occupation des
01:08:39logements, en lien notamment avec
01:08:41l'ouverture des fenêtres.
01:08:43On a aussi une mesure de température de
01:08:45surface, donc ça pour appréhender
01:08:47les phénomènes de condensation. Donc c'est en fait
01:08:49tous ces éléments-là qui ont
01:08:51orienté le choix des capteurs.
01:08:53D'accord, très bien. Il y a aussi une
01:08:55seconde question sur
01:08:57déjà un remerciement pour votre présentation,
01:08:59et du coup, est-ce que vous avez eu
01:09:01des échos ? Est-ce qu'il va y avoir une
01:09:03adaptation de l'ART2A
01:09:05en fonction de vos résultats
01:09:07de recherche ? Alors pour l'heure,
01:09:09je pense que ce serait plutôt
01:09:11du côté du SYNBAT que la
01:09:13dynamique devrait revenir.
01:09:15Pour autant, ce qu'évoquait
01:09:17tout à l'heure Frédéric,
01:09:19on a travaillé avec la SHLMR,
01:09:21qui a travaillé en parallèle, c'est le
01:09:23bailleur social, l'un des principaux bailleurs sociaux
01:09:25de la Réunion,
01:09:27et qui a été notre partenaire, et finalement
01:09:29notre fournisseur de logements, là-bas.
01:09:31Et donc
01:09:33la SHLMR, avec
01:09:35notamment monsieur Castelnau,
01:09:37qui est très moteur
01:09:39en fait sur cette problématique
01:09:41de moisissures dans les logements d'éos,
01:09:43et qui a participé au sein
01:09:45de la SHLMR. Finalement, la SHLMR
01:09:47a produit un label qui vraiment
01:09:49est orienté sur le logement d'éos.
01:09:51Donc il y a déjà
01:09:53des solutions, des
01:09:55pistes, en fait, pour améliorer
01:09:57les logements d'éos vis-à-vis du
01:09:59confort des personnes, et la prise en compte
01:10:01aussi de ces
01:10:03problématiques de confort
01:10:05et de développement des moisissures.
01:10:07Oui, puis on le disait, une étude importante à la Réunion,
01:10:09c'est qu'il y a une forte pression immobilière
01:10:11sur les côtes, et donc on sait que les logements,
01:10:13ça va être plutôt sur les parties,
01:10:15en tout cas les logements nouveaux, ce sera plutôt
01:10:17sur les parties qui restent disponibles.
01:10:19Donc avec des personnes qui ne sont pas forcément
01:10:21habituées à avoir froid, en fait.
01:10:23Et donc qui vont
01:10:25aussi importer leurs pratiques
01:10:27dans des logements qui ne sont pas
01:10:29faits, en fait, pour... Exactement.
01:10:31Très bien. Merci beaucoup
01:10:33pour cette présentation,
01:10:35Frédéric Chanfin et donc Marjorie Draghi.
01:10:37Donc Cortea,
01:10:39Soit de Bois-lala, ça permet
01:10:41de couvrir un grand nombre
01:10:43de sujets de qualité de l'air intérieur.
01:10:45Vous êtes en binôme
01:10:47pour la conclusion de cette première session
01:10:49consacrée à la qualité de l'air intérieur,
01:10:51avec Étienne Marx, qui est à distance.
01:10:53Bonjour Étienne Marx.
01:10:55Vous êtes aussi à Sofia Antipolis.
01:10:57On sait qu'à l'ADEME, c'est organisé aussi en fonction
01:10:59un peu des thématiques, et à Sofia Antipolis
01:11:01il est question beaucoup de bâtiments.
01:11:03Est-ce que vous nous entendez bien ?
01:11:05Bonjour à tous.
01:11:07Vous êtes donc ingénieur
01:11:09bâtiment, et il y a
01:11:11plusieurs thématiques, effectivement, sur la qualité de l'air intérieur.
01:11:13Il y a les enjeux de ventilation,
01:11:15il y a les enjeux d'occupation des habitants. On vient de parler
01:11:17des pratiques également à La Réunion.
01:11:19Et puis il y a les questions notamment
01:11:21d'émission des matériaux.
01:11:23C'est ça, effectivement. Alors du coup,
01:11:25pour faire un bilan rapide du projet Cortea,
01:11:27entre 2011 et 2014,
01:11:29on a soutenu 21 projets
01:11:31en lien avec la qualité de l'air intérieur.
01:11:33C'est des projets qui ont permis
01:11:35pour certains d'entre eux de mieux connaître
01:11:37les sources de polluants intérieurs, pour d'autres
01:11:39d'identifier des solutions d'amélioration
01:11:41de cette qualité d'air.
01:11:43Et effectivement, on peut classer ces projets
01:11:45en quatre grandes catégories.
01:11:47Donc la première, ça serait tout ce qui est lié
01:11:49aux émissions des matériaux
01:11:51de construction, de rénovation.
01:11:53Une deuxième catégorie qui serait
01:11:55plutôt en lien avec les émissions liées à l'activité
01:11:57des occupants dans les bâtiments.
01:11:59Et enfin, on va retrouver en troisième et
01:12:01quatrième axe, les systèmes de ventilation
01:12:03dans un premier temps. Et après,
01:12:05tout ce qui est épérateurs d'air
01:12:07et matériaux dépolluants.
01:12:09Ce que je vous proposais avec Soit,
01:12:11c'est de faire un petit descriptif rapide
01:12:13de chaque thématique.
01:12:15Du coup,
01:12:17les émissions liées aux matériaux,
01:12:19donc on l'a vu, il y avait tout un groupe de projets
01:12:21qui portaient sur la problématique des moisissures
01:12:23et des développements fongiques.
01:12:25Tout ce dont on a parlé au cours de cette session QAI.
01:12:27À côté de ça, on avait
01:12:29pas mal de projets aussi
01:12:31qui visaient à mieux caractériser les émissions
01:12:33de ces matériaux. On a évoqué rapidement tout à l'heure
01:12:35EMI bio sur les isolants biosourcés.
01:12:37Mais on peut citer aussi le projet
01:12:39CEMAT sur les revêtements de sol.
01:12:41Le projet EMAN
01:12:43sur les émissions de nanoparticules
01:12:45dans les peintures. Ou encore le projet
01:12:47COFBAT bois qui était consacré à la
01:12:49construction en roxature bois.
01:12:51C'est une thématique qui continue
01:12:53à perdurer dans ACACIA.
01:12:55Comme ça a été précisé tout à l'heure par
01:12:57Andres notamment, il y a toujours un besoin de recherche
01:12:59parce qu'on va avoir des nouveaux matériaux qui vont apparaître
01:13:01sur le marché. Mais on va aussi avoir des nouvelles
01:13:03pratiques qui vont apparaître. On peut penser
01:13:05au réemploi. Donc ça vaut le coup de s'interroger
01:13:07à l'impact de ces
01:13:09pratiques sur la qualité de l'air intérieur
01:13:11dans les bâtiments.
01:13:13Pour les émissions liées à l'occupation
01:13:15à l'activité des occupants, je vais laisser la parole
01:13:17à Swad.
01:13:19Merci Etienne.
01:13:21Au niveau des produits
01:13:23utilisés par les pratiques de consommation,
01:13:25les premiers projets
01:13:27sont parus lors de la
01:13:29publication du plan national de la qualité de l'air
01:13:31intérieur qui a été intégrée par la
01:13:33suite dans le PNSE 3
01:13:35qui avait un souci de mettre un étiquetage
01:13:37sur les produits de consommation les plus
01:13:39émissifs en COV.
01:13:41Les premiers projets ont démarré, c'était le projet
01:13:43Eben sur tout ce qui est
01:13:45encens et bougies
01:13:49qui a montré que
01:13:51de fortes mesures de COV et de HAP
01:13:53sont des polluants
01:13:55très émissifs, des produits très émissifs.
01:13:57Donc, ça en est
01:13:59suivi le projet
01:14:01PEPS sur les produits d'entretien
01:14:03qui est lui-même issu d'un autre projet
01:14:05ACACIA, il y a des liens entre les différents appels à
01:14:07projets, donc le projet ACACIA qui s'appelait
01:14:09ADOC, donc PEPS
01:14:11sur les produits d'entretien et par la suite
01:14:13on a trois autres projets
01:14:15donc cinq en tout, un projet
01:14:17sur tout ce qui est désodorisant
01:14:19non à combustion qui a prouvé
01:14:21également, on avait quand même des COV
01:14:23très émissifs également
01:14:25suivi de tout ce qui est produit essentiel
01:14:27que ce soit dans les désodorisants
01:14:29ou produits d'entretien et pour finir
01:14:31l'impact du séchage du linge
01:14:33le projet CUOCH
01:14:35à l'intérieur, donc à la fin on a mesuré
01:14:37des restes un petit peu de COV émis
01:14:39de ces produits de lavage et puis l'impact de l'humidité
01:14:41qui n'est pas négligeable.
01:14:43Tous ces projets
01:14:45ont mené
01:14:47une conclusion sur les pratiques en fait des occupants
01:14:49qui peuvent selon, il y a eu des scénarios
01:14:51d'exposition de ces polluants
01:14:53qui peuvent mener à des expositions
01:14:55de pollution chronique en fonction
01:14:57de la quantité, de la durée
01:14:59d'exposition à ces polluants
01:15:01et si on veut mettre en place
01:15:03un étiquetage, il y a eu des
01:15:05tests de protocole à l'essai
01:15:07en laboratoire, donc
01:15:09reproductible, simple
01:15:11que tout laboratoire peut mettre en place
01:15:13pour mesurer les émissions
01:15:15en laboratoire et caractérisation
01:15:17à l'échelle 1, c'est-à-dire en temps
01:15:19réel, dans une pièce, que ce soit dans la maison
01:15:21Maria du CSTB
01:15:23ou dans la maison, dans la chambre
01:15:25Irina, à l'école des mines Nord-Europe.
01:15:27Et les perspectives dans ce cadre
01:15:29c'est de continuer
01:15:31de mesurer d'autres produits de combustion
01:15:33et d'étendre à d'autres polluants
01:15:35je pense au PFAS qu'on entend beaucoup parler
01:15:37au perturbateur endocrinien
01:15:39toute la famille des composés organiques semi-vélatides
01:15:41et autres polluants
01:15:43qui vont apparaître.
01:15:45Il y a des bilans concernant l'usage des produits qu'on a
01:15:47chez soi ou même dans les espaces
01:15:49du bureau pour le tiers.
01:15:51Ou dans les écoles.
01:15:53D'ailleurs, une des conclusions pour les projets
01:15:55qui travaillent sur les bougies, on peut
01:15:57mettre des bougies à Noël, il faut quand même juste
01:15:59penser à aérer, parce qu'on a des conditions incomplètes.
01:16:01Voilà, il y a un étiquetage qui a été mis en place en 2019
01:16:03où il faut aérer. Ça peut paraître paradoxal
01:16:05mais c'est bien d'aérer de toute façon
01:16:07en toutes conditions pour la qualité de l'air intérieur.
01:16:09Et d'aérer, certes, mais aussi de bien
01:16:11ventiler Etienne Marx.
01:16:13Parce qu'effectivement, la question de la ventilation
01:16:15est un vrai sujet. On a,
01:16:17souvent, on peut le dire comme en France,
01:16:19dans le bâtiment, des enjeux, des problèmes de ventilation.
01:16:21Alors,
01:16:23effectivement, il y a des systèmes de ventilation
01:16:25qui sont très importants pour
01:16:27maintenir une bonne qualité de l'air intérieur dans les bâtiments.
01:16:29Il y a des problèmes,
01:16:31on le sait qu'il y a des problèmes de
01:16:33conception et de mise en œuvre de ces systèmes
01:16:35de ventilation, parce qu'on a des retours depuis
01:16:37de nombreuses années là-dessus.
01:16:39On essaie de progresser là-dessus, notamment
01:16:41avec les projets de recherche qu'on a pu soutenir dans
01:16:43Gorthea. Je pense à ViaQualité
01:16:45qui visait à développer
01:16:47une démarche de qualité
01:16:49ventilation QAI sur les maisons individuelles.
01:16:51Et ensuite,
01:16:53ça a été rappelé en introduction
01:16:55par Maxime Pasquier, en fait, le système de ventilation
01:16:57ça se retrouve à la croisée de plusieurs enjeux.
01:16:59Et donc, il va falloir qu'on trouve
01:17:01le meilleur compromis entre efficacité énergétique
01:17:03et qualité de l'air intérieur.
01:17:05Et en même temps, de ne pas engendrer
01:17:07de nuisances pour l'occupant.
01:17:09Je pense notamment aux nuisances
01:17:11sonores. Donc ça, ça a été abordé dans le
01:17:13projet ACOUREV, qui a été
01:17:15consacré à l'acoustique des réseaux de ventilation.
01:17:17Et on avait
01:17:19un dernier projet pour le citer
01:17:21sur la ventilation, qui était le projet DETOX, qui s'intéressait
01:17:23à un protocole
01:17:25de surventilation du
01:17:27bâtiment, à la livraison
01:17:29du bâtiment et avant l'arrivée
01:17:31des occupants, pour améliorer la qualité de l'air intérieur
01:17:33quand les occupants vont arriver
01:17:35dans ce bâtiment. Et donc, il y a un protocole
01:17:37qui repose sur le système
01:17:39de ventilation installé dans le bâtiment.
01:17:41Donc voilà, c'est un exemple
01:17:43de projet qui peut être soutenu dans CORTEA.
01:17:45On continue à soutenir les projets sur la ventilation
01:17:47à travers ACACIA, mais également
01:17:49à travers l'APR vers des bâtiments responsables.
01:17:51Il y a encore
01:17:53des choses à faire pour améliorer la qualité
01:17:55des systèmes, pour
01:17:57imaginer de nouveaux systèmes, pour les adapter
01:17:59aussi à des nouvelles manières
01:18:01de les piloter ou à des nouveaux polluants
01:18:03qu'on va identifier
01:18:05ou qu'on va mieux savoir caractériser.
01:18:07Et juste un dernier point sur le système de ventilation,
01:18:09je voulais citer un projet qui est un petit peu à part.
01:18:11C'est le projet EVAL-SDS
01:18:13qui était plutôt consacré à l'évaluation
01:18:15des systèmes de dépressurisation
01:18:17du sol, qui permettent de limiter
01:18:19aussi les transferts de polluants gazeux
01:18:21du sol vers l'intérieur des bâtiments.
01:18:23Donc c'est une thématique dont on parle un petit peu moins,
01:18:25mais qui est aussi importante
01:18:27dans le bâtiment.
01:18:29Si on réinvestit des zones
01:18:31type friches ou autres, on va avoir
01:18:33besoin de ces barrières.
01:18:35Soit de voilà la dernière thématique.
01:18:37On va finir avec le traitement de l'air.
01:18:39Quatre projets ont été lauréats dans le cadre
01:18:41de Cortea.
01:18:43Les deux premiers projets ont porté
01:18:45sur des opérateurs autonomes
01:18:47et sur des revêtements des matériaux
01:18:49photocatalytiques en conditions
01:18:51en laboratoire
01:18:53et donc à la fois pour voir
01:18:55leur efficacité
01:18:57et également qu'est-ce qu'ils peuvent ressortir
01:18:59comme produits secondaires.
01:19:01Donc les conclusions ont porté
01:19:03que c'est le projet ETAP
01:19:05et SAFE AutoCAD.
01:19:07Les conclusions ont montré qu'il faut
01:19:09une certification de ces systèmes
01:19:11d'épuration en conditions réelles.
01:19:13Par la suite, c'est
01:19:15d'autres projets sur des matériaux absorbants
01:19:17comme des peintures. Il s'agit
01:19:19de SAFE Matter et de aimants.
01:19:21Donc l'absorption,
01:19:23il y a l'impact du vieillissement
01:19:25comme ça a été dit
01:19:27dans le projet TREAT Aging. Il y a le vieillissement
01:19:29de ces produits et il y a
01:19:31qui dit absorption, il y a également d'essorption
01:19:33et interaction. Il y a toute une réaction
01:19:35chimique à tenir en compte. Donc quand on
01:19:37évalue ce genre de matériaux, il faut tenir compte
01:19:39quand même de l'évolution de ces
01:19:41matériaux. A l'issue de ces projets
01:19:43de recherche dans cet axe d'épuration,
01:19:45l'ADEME
01:19:47a mis en place un avis
01:19:49technique sur
01:19:51les systèmes d'épurateurs d'air
01:19:53et on continue les
01:19:55travaux pour vraiment évaluer
01:19:57en conditions réelles
01:19:59en mettant en place
01:20:01des protocoles robustes et en conditions
01:20:03réelles, qu'est-ce que ces épurateurs
01:20:05quel est
01:20:07leur impact et
01:20:09qu'est-ce qui va, qu'est-ce qui ne va pas dans l'utilisation de ces
01:20:11épurateurs. Et donc pour finir,
01:20:13pour conclure, on continue
01:20:15sur ces travaux-là
01:20:17et puis un petit peu
01:20:19le triptyque c'est
01:20:21réduire les sources. Qu'est-ce qu'il faut faire
01:20:23pour réduire les sources ?
01:20:25On voit que les sources sont quand même
01:20:27négligeables à tous les niveaux.
01:20:29L'aspect ventilation, ça a été mentionné par
01:20:31Maxime et par Étienne, qui
01:20:33est vraiment une efficacité
01:20:35de la ventilation. Et puis
01:20:37voir la mise en place ou pas
01:20:39d'un épurateur d'air.
01:20:41Premier point, on limite les sources.
01:20:43Deuxième point, on ventile. Troisième point,
01:20:45vraiment, si on n'a pas de solution,
01:20:47on traite ou on peut en tout cas avoir cette approche. Mais il faut que les deux
01:20:49premières approches soient mises en place. C'est quand même une
01:20:51certaine logique d'intervenir
01:20:53déjà dans l'idée de couper les sources
01:20:55et de bien ventiler. Merci.
01:20:57Ce sera les perspectives aussi
01:20:59pour les prochains projets, j'imagine,
01:21:01sur Acacia. Ça va être les thématiques
01:21:03qui seront travaillées. Nous marquons
01:21:05une pause comme convenu. On va revenir
01:21:07sur les questions de combustion.
01:21:09Ensuite, on parlera d'appareils individuels
01:21:11de chauffage, de combustion,
01:21:13du bois. Donc ça touche l'air extérieur
01:21:15mais aussi intérieur avec les appareils de chauffage.
01:21:17On sera quand même plutôt sur les effets
01:21:19sur l'air atmosphérique.
01:21:21Et on va beaucoup parler de bois dans cette
01:21:23séquence. On marque une pause. On se retrouve
01:21:25à 11h15 pour la suite
01:21:27de ce webinaire organisé par l'ADEME
01:21:29pour cette huitième et dernière journée de restitution
01:21:31du programme Cortea.

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