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Pour le format "Face A" de Purecharts, Zazie raconte l'histoire de son tube "Zen".

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Musique
Transcription
00:00Si on entame ce métier en pensant que la célébrité, c'est formidable,
00:05je vous confirme que ça n'est pas tous les jours.
00:14Est-ce que la fille, elle se souvient du jour où est née Zen ?
00:17Non.
00:18Elle peut vous dire le jour de la semaine.
00:20C'est pas mal.
00:21C'était un dimanche et j'ai un de mes bons amis qui est venu me voir
00:25qui s'appelle Pascal Obispo.
00:26Pascal Obispo a toujours soit une guitare dans les mains
00:29ou un piano incrusté en disque dur.
00:33Donc, il commence mollement, il était vautré sur le canapé
00:36à faire « zing, zing, zing » comme d'habitude.
00:38Au bout de pas longtemps, il avait déjà cette espèce de couplet assez sympa.
00:42Et puis d'un coup, je lui sors le refrain.
00:44« Yé, patate ! »
00:46Je crois que j'étais en train de faire la vaisselle ou je sais pas quoi.
00:48Et puis on se regarde, on se dit « c'est marrant, ce titre, il est marrant ».
00:51Et puis après, bon ben voilà, je m'y suis collée au texte.
00:54Je ne sais pas pourquoi je l'ai appelée Zen parce que je ne le suis pas.
00:57Et surtout, ce que les gens savent peu, le début de la chanson le dit.
01:01J'avais eu quelques articles qui m'avaient fortement déplu dans la presse.
01:06Déjà parce que je n'avais pas l'habitude encore
01:08et parce que j'avais l'impression qu'il fallait que je croie tout ce qu'ils disent.
01:11Et du coup, c'était un peu ça, c'était la version plus tendre
01:15de « Presse qui roule me casse les *** » de Florent Pagny.
01:19Les premières phrases, c'est « un canard dans le café, j'ai du mal à digérer ».
01:22Donc le canard, c'était le journal en fait.
01:24Une fois qu'on avait fini d'écrire,
01:26une fois qu'on avait surtout fini de produire, c'est-à-dire de faire l'arrangement,
01:29moi j'avais envie d'avoir les cordes dessus, donc on a mis des cordes.
01:33Pierre Giaconnelli est passé, qui est un très bon guitariste et réalisateur et compositeur aussi.
01:39Il a fait ce truc qui faisait un peu électronique, lancinant.
01:43Elle commençait à avoir une bonne tête joyeuse.
01:46Après, on ne sait jamais si telle chanson va devenir un single.
01:51On s'est simplement dit que parmi les autres chansons,
01:54celle-là avait un truc un peu happy.
01:56On ne pouvait pas imaginer que les gens auraient le même accueil avec ZEN.
02:00Et en fait, on était ravis parce que c'est vrai que Larsen avait bien marché,
02:04ZEN marchait bien, donc on était un peu sur un petit nuage.
02:08Alors moi, j'ai la chance de ne pas avoir forcément été animée
02:11quand j'ai commencé à faire de la musique par essayer de marcher, d'exposer, de faire un tube,
02:16parce que mon rapport à la musique était beaucoup plus intime et surtout bien avant.
02:21Ce n'était pas la musique pop, c'était la musique classique.
02:24J'ai fait dix ans de violon.
02:25Donc je voyais des gens qui étaient extrêmement célèbres dans la musique classique,
02:30mais que personne ne connaît si vous n'êtes pas spécialiste de la musique classique,
02:33se trimballer avec une vie à peu près normale.
02:36Ça dit tout.
02:36C'est-à-dire que je cherchais à faire des bonnes chansons, des bonnes chansons pour moi.
02:40Vous me disiez, si je suis convaincue, je vais être un peu plus convaincante.
02:43Je ne visais pas le tube, je ne savais même pas ce que c'était.
02:45Donc après, j'ai appris cet espèce d'extrait.
02:49On prend un extrait d'un album parce que c'est ça, un single.
02:52Histoire que les radios jouent le même et puis qu'à force de le jouer,
02:55on va finir par le retenir.
02:56Ça reste très abstrait pour moi.
02:58Si on entame ce métier en pensant que la célébrité, c'est formidable,
03:04je vous confirme que ça n'est pas tous les jours.
03:06Après, ça donne aussi des avantages.
03:09À un moment donné, justement avec Obispo, on était plusieurs d'ailleurs,
03:12on faisait des tests pour savoir si on était connus ou pas.
03:15On appelait un restaurant.
03:17Je me souviens, on prenait les restaurants les plus chers.
03:19On ne pouvait même pas s'offrir.
03:20Bonjour, excusez-moi, vous me demandez pardon.
03:22On voudrait une table pour trois personnes.
03:25Oh non, ce n'est pas possible.
03:27Au revoir, il y a de la place dans trois mois.
03:28Mute !
03:28Puis après, on rappelait.
03:29Bonjour, je suis l'attachée de presse de Zazie.
03:32Est-ce qu'il serait possible d'avoir une table le même soir,
03:34deux minutes après, pour 18 personnes ?
03:37Oui, il n'y a pas de problème.
03:38À quelle heure viendrez-vous ?
03:40On s'est dit, ça y est, ça marche.
03:43On me dit souvent que je revisite pas mal les chansons,
03:46sur scène en l'occurrence.
03:47Alors, Zen, par exemple, elle a eu tout un tas de vêtements.
03:49La manière que j'ai, moi, de faire en même temps plaisir au public,
03:53parce que je sais qu'ils aiment bien ces petites madeleines de Proust pour eux,
03:58mais nous, sans se lasser d'une chanson qu'on aurait jouée, jouée, jouée, jouée,
04:02c'est de jouer à la poupée avec.
04:04Alors, changer le costume qui fait que les gens la reconnaissent,
04:09mais que nous, on a été un peu inventifs ou créatifs.
04:12Est-ce qu'on a plus d'affection pour les enfants doués, comme Zen ?
04:16Parce que c'est un peu nos enfants, les chansons,
04:19que sur ceux qui sont un peu indrats, qui ont eu des boutons et qu'on n'a pas bien vu ?
04:22La réponse est, il n'y a pas de différence pour moi.
04:24Après, on a un petit lien avec ces chansons-là qui est particulier,
04:28parce qu'on sait que ce sont des petites pastilles pour les gens.
04:31Et quand même, on doit les remercier, ces chansons,
04:33ou alors c'est peut-être ceux qui les font, je ne sais pas.