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00:0013h, 14h, Europe 1 13h avec Céline Giros sur Europe 1 et c'est l'heure à 13h20 Céline d'accueillir vos deux chroniqueurs du jour
00:08Gabriel Cluzel, rédactrice en chef du site d'actualité Boulevard Voltaire, et l'écrivain essayiste Paul Melun.
00:14Bonjour les amis, bienvenue à bord.
00:16Bonjour Céline, merci.
00:17Ravie de vous retrouver dans ce studio où l'actualité ne manque pas, une fois encore aujourd'hui.
00:21On a du travail.
00:22Et on va commencer évidemment par ce qui va se jouer dans moins de deux heures maintenant à l'Assemblée Nationale.
00:27Pas de suspension ni d'abrogation.
00:29François Bayrou a donc, semble-t-il, tranché sur le brûlant sujet de la réforme des retraites avant son discours de politique générale.
00:38Il l'a annoncé à son socle commun dans la matinée.
00:41Et le Parti Socialiste qui négocie avec le Premier Ministre depuis plusieurs jours, on va l'écouter.
00:47Olivier Faure, il était sur BFM ce matin et le Premier Secrétaire du Parti Socialiste fait toujours peser la menace de la censure.
00:53Au moment où nous nous sommes quittés à 20h, il n'y avait toujours pas d'accord.
00:58Et nous leur avons dit que si ça restait en l'état, nous serions obligés de censurer.
01:04Et donc, nous avons continué à discuter, y compris après ce rendez-vous.
01:09Alors cette fois-ci, plus en visuel, nous étions au téléphone, nous avons cherché.
01:13Nous avons fait une proposition que je ne peux pas dévoiler parce que je sais que c'est frustrant pour tout le monde.
01:20Mais d'abord, si le Premier Ministre l'accepte définitivement, c'est à lui de l'annoncer.
01:26Et parce qu'il y a aussi, au moment où je vous parle, la volonté d'avoir cet accord, non pas simplement avec les partis politiques,
01:34mais que nous puissions aussi avoir l'accord des partenaires sociaux.
01:38Voilà, Olivier Faure, ce matin chez nos confrères de BFM.
01:42J'ajoute qu'il y a une réunion actuellement en visio du bureau national du PS pour en discuter.
01:49Paul Melun, il y a quand même encore un peu de suspense, d'incertitude autour de ce qui pourrait se jouer.
01:54Mais en tout cas, pas de suspension, pas d'abrogation.
01:56Oui, voilà, il y a un peu de suspense, mais c'est intéressant parce qu'à écouter Olivier Faure,
02:00comme on l'a fait là il y a quelques instants, je trouve son discours un peu nébuleux, un peu flou.
02:04Il fait des mystères.
02:05On est dans le Money Time, tout est possible.
02:08Il y a un côté, je ne sais pas s'il est joueur de poker à 16h, mais là on a l'impression qu'il joue un peu,
02:12il cache son jeu, il cache ses cartes.
02:14Bon, moi j'ai quand même l'impression que le PS a essayé ces dernières semaines, en tout cas,
02:19de se défaire de l'influence mélenchoniste du NFP et de la férule du chef Mélenchon,
02:25mais c'est difficile.
02:27Et en tout cas, il y a un certain nombre de totems.
02:29Le PS, il est quand même un peu pris en étau entre ses électeurs,
02:32qui ont envie d'une vraie politique économique de gauche,
02:34avec tout ce que ça comporte d'acquis sociaux,
02:36avec le débat sur les retraites qui est extrêmement chaud,
02:38y compris dans les instances du PS que je connais un peu.
02:41Donc, si vous voulez, je pense qu'Olivier Faure ne veut pas se dédire par rapport à sa base.
02:46Et en même temps, il y a cette discussion, j'ai l'impression quand même que François Bayrou,
02:49quand il nous dit ce qu'il a dit là sur la réforme des retraites,
02:52il a un peu fermé le débat.
02:54Donc je ne vois pas très bien comment le PS pourrait voter avec François Bayrou,
02:59avec ce gouvernement, pour ce gouvernement,
03:01sachant qu'il n'y aura ni abrogation ni suspension de la réforme des retraites.
03:03Donc on se dirige vers un gel ou un moratoire ?
03:06Moi, je pense. Je ne vois pas très bien, si vous voulez, comment...
03:09D'ailleurs, c'est un peu une erreur stratégique de François Bayrou,
03:12d'avoir voulu, avec autant de persévérance, autant de bonne volonté,
03:15aller chercher les socialistes pour les détacher du NFP,
03:18alors qu'ils sont un peu indétachables,
03:19et qu'eux, ils n'ont aucun intérêt à suivre ce gouvernement dans cette aventure,
03:23qui peut être très brève et qui peut leur coûter très cher aux prochaines législatives.
03:26Donc, pour moi, les socialistes, si vous voulez,
03:29quand vous ne voulez regarder que du côté des socialistes et un peu moins du côté de la droite,
03:32ils risquent de perdre, et l'un et l'autre.
03:34Vous avez vu ce qu'a dit Valérie Pécresse, elle a dit,
03:36c'est un totem, la réforme des retraites, sur le libéralisme,
03:39sur la vision économique des choses, sur la réduction de la dette...
03:41Effectivement, c'est leur posture.
03:42Restons sur Olivier Faure, Gabriel Cruzel.
03:45On entend, effectivement, Olivier Faure ménager la chèvre et le chou,
03:50en disant que ce n'est pas gagné,
03:51mais enfin, on se dirige quand même vers une forme de gel.
03:53Est-ce que ça conviendra à l'OPS ?
03:55Alors, Olivier Faure, il fait sa mijaurée.
03:56Ce n'est pas souvent que le Parti Socialiste est en situation d'arbitre.
04:01Il faut rappeler quand même qu'aujourd'hui, ce parti de gouvernement,
04:03celui qui fut un parti de gouvernement,
04:05est aujourd'hui quand même réduit à peau de chagrin,
04:07et ne doit sa survie qu'à son alliance,
04:11à son alliance impie, comme on disait autrefois de François 1er,
04:15avec le Nouveau Front Populaire.
04:16Donc, c'est vrai que là, il peut peser,
04:20donc jusqu'au bout, il monneillera ce poids.
04:24Maintenant, on ne voit pas bien, de fait, je suis d'accord avec Paul,
04:29on ne voit pas bien comment il pourrait se détacher du poisson pilote qu'il y a le Nouveau Front Populaire.
04:34C'est lâché là pour l'ombre.
04:36Est-ce que ce n'était pas ça la volonté de François Bayrou ?
04:38François Bayrou, alors il y a Lombard aussi, vous savez, le ministre de l'économie.
04:40Il a fait les yeux de Chimène aux socialistes depuis des mois.
04:44En fait, l'idée, on la sait tous, c'est de ne pas se retrouver dans la même situation que Barnier,
04:48c'est-à-dire sous l'arbitrage du Rassemblement National.
04:51On essaie de trouver des alliés ailleurs.
04:53Donc, il a battu des cils, etc., en leur faisant miroiter tout un tas de choses.
04:57Mais vous l'avez dit aussi, il y a les LR qui ne lâcheront pas sur la question des retraites.
05:02Cette question des retraites, c'est devenu un totem.
05:05Pourtant, Dieu sait s'il y a d'autres sujets en France.
05:07Mais ça s'est cristallisé là-dessus.
05:09Et moi, je suis frappée de voir que Michel Barnier,
05:11on est dans un gouvernement qui cherche moins à agir qu'à tenir.
05:16Vous savez, il y a des capitaines de navires,
05:18et puis il y a des gens qui montent sur la planche à voile,
05:20et avant de tirer la voile hors de l'eau, ils essaient déjà de ne pas tomber à l'eau.
05:23Le jour de l'arrivée du Vendée Globe, voilà.
05:25Dès que vous avez une marinière, j'essaie de faire des métaphores.
05:30Et cela, c'est extrêmement frappant.
05:32Donc, finalement, il y a des petits records à battre.
05:35Est-ce que Berroux arrivera à tenir plus loin que François Barnier ?
05:40Oui, mais ce n'est pas ça l'enjeu.
05:41Parce que jeudi, effectivement, voilà.
05:43Est-ce qu'il n'est pas dans un entre-deux ?
05:45Songelle, c'est une façon de dire qu'on ne va pas suspendre,
05:49mais on ne va pas faire non plus.
05:51On refile le bébé au syndicat.
05:54Et on dit oui à personne, mais non non plus.
05:58C'est un entre-deux, c'est très centriste, finalement.
06:01Oui, finalement.
06:02Fidèle à lui-même, François Bayrou.
06:04Exactement.
06:05Et refiler la patate chaude, pardon pour l'expression, aux partenaires sociaux,
06:08qui d'ailleurs étaient un peu surpris.
06:10Tout à l'heure, on les entendait.
06:12On leur demande d'ajuster ou de faire des propositions, etc.
06:15On gagne du temps.
06:16Ça, c'est une technique qu'on a déjà essayé,
06:18de refiler la patate chaude, comme vous dites, aux partenaires sociaux,
06:20et ça ne marche pas.
06:21Parce qu'en règle générale, si jamais...
06:23En plus, quels partenaires sociaux ?
06:24La vision de la CFDT, la lecture de la CFDT de la réforme des retraites
06:27ne sera nécessairement pas tout à fait la même.
06:29Je crois que celle de la CGT, de Mme Binet,
06:31donc si vous voulez, ça va être quand même très compliqué.
06:33C'est le meilleur moyen de faire des déçus.
06:35Parce que vous mettez de l'espoir.
06:36Vous dites, c'est comme quand Emmanuel Macron disait jadis,
06:38je vais redonner le pouvoir au peuple, on va faire un débat,
06:40vous allez faire des propositions.
06:42Alors on va faire pareil avec les partenaires sociaux en leur disant,
06:44c'est vous qui allez avoir le fin mot de cette réforme.
06:46Évidemment, ils n'auront pas le fin mot de cette réforme.
06:48Après, ça va créer de la frustration.
06:49Ils vont être encore plus en colère.
06:50La gauche va être déçue.
06:51Je ne comprends pas cette stratégie là aussi.
06:53C'est vraiment l'idée de vouloir ménager tout le monde.
06:55À vouloir ménager et satisfaire tout le monde,
06:57à la fin, vous ne satisfaisez personne.

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