Othman Nasrou, vice-président des Républicains, était l'invité de BFMTV ce mardi 14 janvier 2025.
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00:00Dans son discours, tout à l'heure, Laurent Wauquiez a affiché un soutien plus que prudent à François Bayrou.
00:05Le groupe qu'il préside, droite républicaine, vote famille politique donc,
00:09décidera texte par texte si elle vote ou non les lois proposées par le gouvernement.
00:14Texte par texte, ça veut dire que vous pourriez voter contre des lois portées par un gouvernement
00:19où vous comptez quand même 7 ministres.
00:22Ce n'est pas un peu exotique comme position ?
00:25Ce qui est exotique, c'est la situation dans laquelle se trouve le pays.
00:28Cette configuration à l'Assemblée nationale.
00:31Et donc nous en prenons acte.
00:33Vous faites partie du gouvernement, de fait ?
00:35Nous soutenons un gouvernement et nous participons à un gouvernement
00:38pour éviter d'autres difficultés supplémentaires au pays.
00:40Et pour éviter précisément ce que je viens d'entendre à l'instant dans la bouche de ma nombrille.
00:44C'est à savoir des ministres insoumis qui appliqueraient un programme du Nouveau Front Populaire
00:47dont il faut redire ici ce soir que ce serait un programme de ruine et de faillite du pays.
00:51Il y avait peu de chances qu'ils soient ministres de François Bayrou, les insoumis ?
00:54Écoutez, c'est bien de le dire, c'est bien de le rappeler.
00:57C'est précisément parce qu'il y a un socle commun qui s'est organisé malgré les divergences
01:00pour éviter ces difficultés supplémentaires.
01:02Mais ce que je veux vous dire, c'est qu'on a...
01:04Pour être très sérieuse dans la formulation,
01:06est-ce que ça veut dire qu'au sortir de ce discours de François Bayrou,
01:11vous restez méfiant, en fait ?
01:13Je veux juste vous rappeler ce qui s'est passé ces derniers jours et ces dernières heures,
01:17y compris ce matin, où nous avons cru, entendu,
01:20qu'il pouvait y avoir une suspension de la réforme des retraites.
01:23Et je suis heureux, moi, que ma famille politique,
01:25avec Laurent Wauquiez, Gérard Larcher, Bruno Retailleau,
01:27ait pris la parole pour dire précisément que ce serait pour nous une ligne rouge.
01:33Parce que ce serait un signal terrible à envoyer sur la crédibilité financière du pays.
01:37Et je crois que c'est parce que nous avons haussé le ton,
01:39d'autres l'ont fait, Valérie Pécresse aussi,
01:41que nous avons pu éviter, je l'espère, ce scénario-là.
01:44Donc nous avons raison d'être vigilants.
01:46Même si c'était la volonté des syndicats et des Français ?
01:48Moi, je ne suis pas là simplement pour dire des choses qui plaisent,
01:51et c'est ça le courage politique.
01:53La réalité, c'est qu'envoyer le signal aujourd'hui
01:55que cette réforme des retraites est remise en cause,
01:58c'est envoyer un signal qui fait que les marchés financiers,
02:01demain, pourraient attaquer la dette française.
02:03Et c'est ce qui est déjà en train de se passer.
02:05Mais si ce conclave aboutit à la remise en cause de l'âge de départ à 64 ans,
02:10vous dites quoi ? Les ministres LR doivent quitter le gouvernement ?
02:13Moi, je vous dis simplement qu'il faut accepter l'idée
02:17que pour financer notre régime de retraite, il faut travailler davantage.
02:20Voilà le principe de base.
02:22Donc vous soutenez l'échec de cette discussion ?
02:24Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas des points à améliorer dans cette réforme.
02:26Mais le financement ne peut pas être négociable,
02:28parce que nous sommes aujourd'hui dans un pays qui est déjà avec un déficit terrible.
02:32Cette année-là, nous allons emprunter sur les marchés financiers 340 milliards d'euros.
02:37Et on va expliquer que nous serons le pays d'Europe
02:39où nous allons continuer à avoir l'âge légal de départ
02:41le plus bas de tous les pays européens.
02:43Contrairement à François Bayrou, pour vous, 64 ans, c'est un tabou.
02:47Pour nous, la nécessité de travailler plus ne se discute pas
02:50parce que ce n'est pas une réalité que nous avons choisie.
02:53C'est une réalité arithmétique, c'est une réalité démographique.
02:56Et je sais que c'est impopulaire.
02:58Moi, je m'honore de faire partie d'une famille politique
03:00qui ne choisit pas ses convictions, les yeux rivés sur les sondages.
03:03Donc oui, c'est impopulaire, mais c'est la réalité
03:05de la situation dans laquelle se trouve le pays aujourd'hui.
03:07Il y a d'autres points qui peuvent être améliorés,
03:09sur la pénibilité, sur les carrières longues, sur les carrières hachées,
03:12sur les retraites des femmes.
03:14Mais je veux vous le redire, il faut qu'on travaille davantage
03:17et remettre en cause ce principe.
03:19Remettre en danger la situation financière du pays, c'est la réalité.
03:23Et mettre en danger les retraites aussi demain.