Matthieu Noël se devait de commenter le discours de politique générale de François Bayrou, et il y a un verbe pronominal qui résume bien ce qu'il ressent ce matin.
Retrouvez « Le billet de Matthieu Noël » sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-billet-de-matthieu-noel
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00:00Mathieu Noël, puisque vous aussi, vous vous devez de commenter le discours de politique
00:06générale de François Bayrou, il y a un verbe pronominal qui résume bien ce que vous
00:10ressentez ce matin.
00:11Oui, un verbe qu'on employait beaucoup au 19ème, et qui rejaillit parfois encore dans
00:15la bouche de Dominique Seux, ce discours de politique générale…
00:17« Le monde sent contre-moque ».
00:19Oui, Ali, de même qu'au-dessus du duc, il y a l'archiduc, au-dessus du ténor,
00:23le contre-ténor, au-dessus de la moquerie, il y a la contre-moquerie, quand vraiment,
00:26l'impression d'être pris pour des cons finit par s'imposer même aux plus optimistes.
00:29D'ailleurs, ce matin, une pensée pour notre camarade Nicolas Demorand, fauché par
00:33un vilain tour de rein, alors qu'il se levait, écumant de rage, devant la vacuité du discours
00:37de Bayrou, pour attraper la télécommande et zapper sur Slam.
00:39Bordel, bordel !
00:40Comme vous dites, Patrick, on pense à lui ! Et c'est à ce niveau presque sublime
00:44de déception qu'on se retrouve ce matin, au-delà de nos différentes sensibilités
00:47politiques, comme « unis dans le seum ». Mathilde Panot, pensant au fond la même chose
00:50que Dominique Seux, qui lui-même pense pareil que Patrick Cohen, qui lui-même n'a daigné
00:53commenter ce discours que pour une seule raison…
00:55Je suis payé pour ça !
00:56Et vu combien vous êtes payé, ça vaut le coup de prendre sur soi.
01:00Mais si je vous le concède, c'est vrai, c'était pas fun.
01:02Être plus chiant que Michel Barnier était sur le papier un défi impossible.
01:05Et pourtant, François Bayrou l'a fait.
01:07C'est l'histoire d'un type qui disait « tu vas voir ensemble, on va gravir l'Himalaya,
01:10bébé », et qui au final te dit « bon, plutôt la butte Montmartre, et on va prendre
01:14le funiculaire ». Non, ce matin, on peut le dire, on est 68 millions dans ce pays à
01:17rester sur notre faim après la déclaration de Politique Générale.
01:2068 millions moins François Rebsamen, le ministre de l'Aménagement du Territoire, qui lui
01:24a déclaré, je cite « François Bayrou va rassembler les Français un peu comme Nelson Mandela ».
01:28Nelson Mandela, c'est vraiment le premier exemple qui vient à l'esprit quand t'écoutes
01:33Bayrou.
01:34Une comparaison qui nous rappelle que Rebsamen a été socialiste, car il n'y a qu'un
01:37socialiste pour garder le sourire alors qu'il vient de se faire coquuffier.
01:39Qu'un socialiste pour rentrer le soir à la maison, trouver le voisin dans le lit de
01:43sa femme, qui fait diversion, « oh mais regarde, je t'ai acheté l'équipe, oh l'équipe,
01:46c'est trop gentil ! ». Qu'un socialiste pour réclamer une abrogation ferme de la
01:49réforme des retraites et « oh regarde, une mission flash, une mission flash, oh ça
01:54c'est trop gentil ! ». Sur le fond, c'était génial, sur la forme, plus qu'un discours,
01:58c'était une performance, une dinguerie, le show de la mi-temps du Superbowl de Rihanna
02:02en 2023, si Rihanna avait oublié les paroles de ses chansons au milieu du concert.
02:06« Elles l'oublieront et le négligeront ». Négligeront quoi ? François ? François ?
02:13« Il y a eu un peu de mélange dans mes pages ». Bref, inutile de charger la mule, vous
02:19avez l'idée ? Ali, un mot de conclusion peut-être ? « Dans ces heures de honte et
02:22de colère pour la patrie, il faut qu'une voix vous réponde, ce soir, cette voix sera
02:27la mienne ». Non, Ali, ce soir, ce sera Fabien de Saint-Est, le 18-20, comme d'habitude,
02:31vous ne remplacez pas tout le monde sur la grille non plus, calmez-vous !