En moins d'une semaine, plus de 160 kilomètres carrés sont partis en fumée à Los Angeles. Une des pires catastrophes naturelles de l'histoire du pays. Comment expliquer que ces incendies soient si dévastateurs, alors même que le mois de janvier n'est pas la saison des feux en Californie ? Entre des conditions météorologiques qui ont formé un cocktail explosif et une urbanisation vulnérable face aux flammes, explications de ce terrible bilan dans la vidéo ci-dessus.
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00:00Pourquoi les incendies de Los Angeles sont-ils si dévastateurs ?
00:03Des paysages apocalyptiques, 12 000 bâtiments détruits et déjà 25 morts.
00:08En moins d'une semaine, ces incendies ont brûlé plus de 160 km²,
00:12une surface équivalente à celle de Paris et Lyon réunis.
00:15Pour en arriver là, à fort théorie en plein hiver, plusieurs conditions météorologiques ont été réunies.
00:21D'abord, les précipitations.
00:23Pour y voir plus clair, regardons ce tableau.
00:25En 2023 et 2024, la Californie a connu deux hivers très pluvieux,
00:30ce qui a favorisé la pousse d'une végétation luxuriante.
00:33Sauf qu'à cette phase humide a succédé une sécheresse intense depuis cet été.
00:38Entre juin et décembre 2024, il n'est tombé que 4 mm de pluie sur le centre de Los Angeles.
00:43Les plantes qui y avaient poussé se sont donc asséchées, offrant un parfait combustible aux incendies.
00:49Cette sécheresse a été couplée au vent chaud et sec de Santa Ana,
00:52un classique des hivers californiens, mais qui ont atteint cette année une intensité inédite depuis 2011,
00:57avec des bourrasques jusqu'à 160 km heure.
01:02Comme on peut le voir sur cette vidéo prise dans l'incendie de Palisade,
01:05le plus important des feux qui a touché la ville,
01:07ces vents alimentent de véritables tornades de feux.
01:10Sortes de sèches-cheveux géants,
01:12ils aggravent les incendies en faisant s'envoler des braises vers des zones encore endemnes,
01:16comme on peut le voir sur cette vidéo d'un palmier en feu,
01:18alors que la zone autour n'est pas touchée.
01:21Dernier élément de ce cocktail explosif, la température.
01:25Puisqu'il fait environ 20 degrés à Los Angeles,
01:27alors que la moyenne en janvier est plutôt autour de 14 degrés.
01:30Mais pour expliquer l'étendue des dégâts,
01:32il faut aussi regarder du côté de l'urbanisation galopante.
01:36Avec une population plus nombreuse et la hausse des prix de l'immobilier,
01:39la ville s'est étendue et les zones d'habitation se sont rapprochées des forêts.
01:43La configuration des zones résidentielles est aussi en cause.
01:47Lorsque les maisons sont alignées dans le sens du vent,
01:49la propagation du feu est plus rapide.
01:51Et comme on le voit sur cette image d'un des quartiers touchés,
01:53la végétation est souvent très présente derrière les maisons,
01:56dans des espaces peu accessibles au pouvoir public.
01:59Ce qui complique la mise en place d'une politique de réduction des risques.
02:02Dernier élément, les matériaux qui constituent les maisons aux Etats-Unis
02:05sont beaucoup plus inflammables que nos vieilles pierres européennes.
02:08Sur cette image par exemple, une seule maison tient encore debout.
02:11Ce n'est pas un miracle.
02:12Elle est construite en béton et en stuc,
02:14un mélange de ciment, de sable et de chaux.
02:17Une exception dans le pays.
02:1890% des maisons sont construites en bois,
02:21notamment car les Américains disposent d'immenses forêts,
02:23ce qui en fait un matériau particulièrement abordable.
02:27Tous ces éléments sont propres aux Etats-Unis.
02:29Mais cela ne veut pas dire que les villes du sud de la France
02:31ne pourraient pas connaître des incendies d'ampleur similaires.
02:34Les spécialistes pointent notamment l'étalement urbain comme facteur de risque,
02:37avec de plus en plus d'espaces résidentiels construits à proximité de forêts.