EXCLU - L’emblématique Jérôme Rodrigues répond dans "Morandini Live" à François Bayrou qui a parlé des gilets jaunes hier: "Il était le premier à vouloir nous envoyer les chars pendant les manifs !" - Regardez
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00:00Je suis assuré, je suis certain que la promesse française suppose que nous
00:06puissions abattre le mur qui existe entre les uns et les autres et c'est la
00:12raison pour laquelle nous devrons reprendre l'étude des cahiers de
00:17doléances qui ont été présentés par les gilets jaunes
00:22de manière que s'exprime dans notre société, de manière que s'exprime
00:30j'imaginais que vous pouviez adhérer à cette idée, de manière que s'exprime dans
00:35notre société les attentes souvent les plus inexprimées qui sont celles des
00:44milieux sociaux exclus du pouvoir. On est en direct avec Jérôme Rodriguez, un
00:48personnage emblématique des gilets jaunes. Bonjour Jérôme, merci d'être en
00:52direct avec nous. Je dois avouer que j'étais très surpris de voir François
00:56Bayrou nous parler des gilets jaunes hier. C'était un peu surprenant de
01:00voir les gilets jaunes débarquer dans le discours parce qu'on avait le
01:02sentiment qu'ils avaient tous enterré depuis longtemps les gilets jaunes.
01:07D'abord, bonjour, ça fait longtemps que je n'étais pas passé par là, ça fait plaisir.
01:12Si vous pouvez monter un peu votre caméra, on verra votre tête, c'est pas plus mal.
01:17Super, merci. C'est bon, j'ai demandé à la régie si j'étais calme. Vous êtes parfait.
01:22Super, là je suis à genoux. Ce que je voulais dire, paradoxalement, je tiens à
01:27rappeler quand même que François Bayrou était le premier à vouloir envoyer les
01:31chars sur les gilets jaunes. Et là, il prouve quelque part un intérêt.
01:34Deuxième paradoxe, le plaisir, quelque part, juste d'entendre le mot gilets jaunes
01:40à l'Assemblée nationale. Juste le mot, pas la promesse qui a été faite derrière
01:44parce que sans en parler, mais j'imagine que la Macronie a dû serrer quelque peu
01:48les fesses. Et ça c'est quand même quelque chose qui restera dans l'histoire
01:51parce que ça reste un discours de politique générale et le mot gilets jaunes
01:54sera ancré dans l'histoire. Voilà, ça je prends. Par contre, quand il dit
01:58nous allons reprendre l'étude des cahiers de doléances,
02:02sachez que je pourrais vous dire que la vérité gilets jaunes est celle qui se
02:06doit d'être opérationnelle aujourd'hui. Non, si vous voulez une vérité aujourd'hui,
02:10allez la chercher dans les cahiers de doléances. Allez chercher toute la
02:15matière qu'il y a de présente dans les cahiers de doléances et non pas les
02:18reprendre, simplement les ouvrir. Aujourd'hui, la réalité des désirata
02:24de l'ensemble de la population française qui s'est déplacée avec un
02:28stylo pour écrire à la main ce qu'ils souhaitaient n'a jamais été pris en
02:33compte par personne. Les documents ont été enterrés dans les
02:37préfectures, dans les mairies, quelques groupes de comités citoyens, quelques
02:41groupes universitaires. On en a déjà extrait l'essence et quand on lit
02:44aujourd'hui les remontées d'informations sur les quelques peu de cahiers de
02:48condoléances qui ont été déterrés, on s'aperçoit que tout ce que demandent les
02:53français, jamais aucun politique en parle aujourd'hui. Et c'est un petit peu
02:58aujourd'hui encore une promesse de marketing politique, parce que la promesse
03:02n'engage que ceux qui les reçoivent, d'ouvrir ces cahiers de doléances. Je
03:06pense pas parce que ce qui est écrit à l'intérieur, la vérité qui est écrite à
03:10l'intérieur n'intéresse pas du tout nos politiques aujourd'hui.
03:12Mais c'est ça, alors en fait, déjà vous avez fait un petit lapsus, je sais pas s'il était
03:16volontaire ou pas, mais vous avez parlé de cahiers de condoléances au lieu de cahiers de
03:20doléances. Dans l'absolu, c'est sûrement un lapsus, mais je dirais qu'à ce
03:24moment parce qu'ils les ont enterrés. Justement, c'est pour ça que je me permettais de le relever.
03:29Jean-Marc, vous avez aujourd'hui, à défaut de m'interdiver moi, allé trouver un
03:33monsieur qui s'appelle Fabrice d'Allongeville, qui est un maire d'une
03:36petite commune dans le 60, qui oeuvre pour que les cahiers de doléances
03:41aujourd'hui soient ouverts et mis à disposition pour qu'on puisse
03:45effectuer un travail et donner ce qu'il y a d'écrit dessus pour l'ensemble des
03:48Français. Il y a un reportage qui était sorti sur France 3, genre de reportage qui
03:52passe à minuit, tant qu'à faire, où on voyait tout le travail effectué par ce
03:57monsieur, tout le travail effectué par des comités citoyens, tout le travail
04:01effectué par des groupes universitaires, où vous avez la lecture aussi de
04:04certaines lettres qui vous donnent juste envie de chialer, d'accord, et quand vous
04:11avez sur la fin du reportage un consultant qui avait comme boulot
04:15d'extraire l'essence des cahiers de doléances pour pouvoir les faire remonter
04:20au gouvernement et qu'au final le travail lui a été demandé d'être
04:23effacé, on lui a demandé d'effacer son travail, et qu'aujourd'hui, de
04:29façon hypocrite, vous avez un premier ministre qui vient nous dire qu'il va
04:32reprendre les cahiers de doléances, s'il vous plaît quoi. Aujourd'hui, un travail
04:35de fond avait été fourni par les gilets jaunes qui reprenaient l'essentiel du
04:39vrai débat avec les propositions faites, qu'on peut aussi retrouver dans les
04:43cahiers de doléances. Les gilets jaunes ont énormément oeuvré et travaillé pour
04:48que cet outil démocratique mis à disposition puisse atteindre le maximum
04:52de personnes et que les gens puissent se déplacer en mairie pour pouvoir écrire
04:55leurs doléances. Il serait aujourd'hui intéressant de
04:59pouvoir vraiment travailler dessus et non pas s'arrêter sur la spécificité de la mise en l'habitude.
05:02– Vous croyez vraiment que François Bayrouille va mobiliser des gens pour
05:06aller voir ses cahiers de doléances ou c'est du pipeau, pour être clair ?
05:08– C'est un cahier de démocratie et quand aujourd'hui on voit le gouvernement
05:13piétiner la démocratie, mutiler la démocratie, parce que nous on a utilisé
05:19notre parole pour pouvoir s'exprimer, eux ont utilisé les cahiers de doléances,
05:22nous on nous a mutilés, les cahiers de doléances ont été enterrés, voilà.
05:25Tout ce qui peut aujourd'hui concerner l'ensemble, ça me touche parce que
05:29quelque part on revient sur un sujet sur lequel on a énormément travaillé et
05:33qu'au final tout ce travail fourni par la population et l'ensemble des citoyens
05:37vivant en France n'a pas été pris en compte et merci Jean-Marc parce que
05:42d'ailleurs vous êtes le seul aujourd'hui à donner la parole, hier autant le
05:45téléphone a beaucoup crépité, autant ma parole n'a pas été entendue,
05:50de travailler vraiment sur ces documents au lieu de nous vendre des trucs qui
05:54servent à rien aujourd'hui à la télé ou la réalité du terrain, celle que je vis
05:58aujourd'hui quand je vais me promener et qu'on me dit
06:01ah monsieur Rodrigues vous avez vu le bordel et que les gens n'en peuvent plus,
06:04qu'on nous vend des baisses de prix qui n'existent que dans la tête des
06:08journalistes, qu'on nous vend un bien-être, que les français vont bien alors que
06:12pas du tout, il y a des malaises profonds aujourd'hui qui s'opèrent, il y a des
06:15communautés qui sont pointées du doigt parce qu'on les considère comme
06:19responsables aujourd'hui du malheur de la plupart des français alors que les
06:21vrais responsables sont les politiques et quelque part la responsabilité nous
06:25appartient parce qu'on prend la responsabilité de mettre des
06:27irresponsables incompétents à gérer un pays et on prend pas la responsabilité
06:31non plus de les dégager comme les gilets jaunes ont voulu faire.