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Court métrageTranscription
00:00L'Auberge espagnole, le film par où tout a commencé,
00:04et notamment cette merveilleuse collaboration avec Cédric Klapisch.
00:08Là, j'ai encore tourné avec lui dernièrement,
00:10dans un film merveilleux que j'ai découvert la semaine dernière
00:13qui s'appelle La venue de l'avenir, qui est très très beau.
00:17Bon, c'est vraiment con, mais bon, je me suis toujours demandé,
00:21vous utilisez parfois des trucs genre gode, trophée ?
00:24C'est marrant parce que souvent, vous les mecs, vous ne comprenez rien aux femmes.
00:30C'est con, je trouve que chaque sexe est dans son coin sans s'intéresser vraiment à l'autre.
00:35Alors que je suis sûre que si un mec avait vraiment envie de s'intéresser aux femmes,
00:39ce serait le roi du pétrole.
00:40Et là, c'était un tournage exceptionnel avec toute cette bande, avec Romain,
00:45mon pote Romain, et ce personnage Isabelle que j'adore,
00:50et qui, c'est vrai, à l'époque, était une des premières représentations
00:55de l'homosexualité à l'écran.
00:57Et c'est peut-être pour ça que j'ai reçu un César
01:04et même un deuxième pour Isabelle, toujours, parce que c'est vrai que
01:09je pense que c'était pour encourager, en fait, les représentations des minorités,
01:14dont notamment les homosexuels.
01:17Et oui, je sais qu'il a encouragé beaucoup de jeunes à faire des études,
01:21notamment Erasmus ou partir à l'étranger.
01:24Et je me souviens de cet idéal un peu de l'Europe qu'on était fiers de représenter.
01:29En tout cas, cette mixité, cette richesse des mélanges
01:34et le bonheur d'avoir tourné à Barcelone,
01:38ça restera un très, très bon souvenir pour moi.
01:40Et donc ça, c'est Sœur Sourire de Stine Koenings,
01:43un film qui a été important pour moi
01:46parce que c'était un de mes premiers rôles, enfin, grand rôle, rôle principal, on va dire.
01:51C'était passionnant parce que je me suis mise à la guitare, au chant.
01:56Et après, c'est vrai que le répertoire de Sœur Sourire est très centré sur Jésus.
02:05Mais j'avais quand même un Elvis à apprendre.
02:08Donc ça, c'était assez rigolo.
02:10Dominique, mon bon père, regarde-nous simples et gais
02:14pour annoncer à nos frères la vie et la vérité.
02:19Dominique, elle est gagnée, qu'elle s'en allait tout simplement.
02:23Rousier, pour elle, je chante.
02:27C'est palpitant, c'est galvanisant de jouer un personnage qui chante comme ça
02:31et un personnage qui a vraiment existé.
02:33En revanche, ça, c'est vraiment toujours une responsabilité.
02:35C'est-à-dire qu'il y a toujours, surtout quand tu es un personnage qui va mal,
02:41puisque là, sur la photo, elle va bien.
02:43Mais après, elle a été très, très mal.
02:46Et donc, un personnage réel qui s'est suicidé,
02:50il y a une charge fantomatique presque qui est là
02:56et qui n'est pas toujours très agréable.
02:59Mais voilà, moi, j'étais très, très heureuse de pouvoir enfin jouer ce rôle.
03:04Et Stein Koenig, c'est un réalisateur belge exceptionnel.
03:07Je l'aime beaucoup.
03:08Alors, d'autres réalisateurs belges, les Frères d'Ardenne,
03:12puisque c'est le gamin au vélo.
03:13Et là aussi, c'était vraiment passionnant de travailler avec eux,
03:17qui ont une manière de faire qui est...
03:19Parce que c'était la même année où j'ai tourné avec Clint Eastwood.
03:22Et ce qui était vraiment passionnant dans mon rapport à mon métier,
03:27c'est que vraiment, je me suis rendu compte que c'est la faculté d'adaptation
03:31qui est demandée à un acteur qui est fondamental,
03:34puisque ils avaient deux manières de travailler totalement opposées.
03:38Les Frères d'Ardenne répètent énormément pendant, je crois, un mois ou deux.
03:43C'était très agréable, parce que comme je viens du théâtre,
03:46moi, j'adore travailler, chercher, avoir le temps.
03:49On fait beaucoup de prises aussi.
03:50Et avec Clint Eastwood, on ne répète pas, on fait une prise.
03:54Et donc, c'est là où il faut trouver son équilibre, son bonheur,
04:00ne pas comparer, ne pas juger et s'adapter à chaque fois à un metteur en scène.
04:05Ça, j'aime beaucoup faire.
04:08Je pourrais venir chez vous les week-ends ?
04:10Euh... ça se décide pas comme ça, j'en parlais avec ton directeur.
04:13Il sera d'accord, il cherche tout le temps des familles d'accueil.
04:15Vous pouvez lui parler maintenant.
04:19Et toi ?
04:20Moi ?
04:21T'as vu de quoi on coopère pour toi ?
04:23Du coup, je me mêle.
04:26Non, il vous aime bien, occupez-vous de lui, c'est la seule solution.
04:28C'est vous qui veut voir, pas moi.
04:30Bah, il m'oubliera.
04:31Non, je vous en supplie, occupez-vous de lui.
04:33Vous devriez lui dire vous-même.
04:35Alors, c'est Mademoiselle de Jonquière,
04:37avec Édouard Bay, un film d'Emmanuel Mouret.
04:40L'adaptation de Diderot écrite par Emmanuel est vraiment très réussie
04:45et c'était un grand bonheur.
04:47Je me souviens, je m'y suis mise très tôt à apprendre ce texte
04:50et je savourais vraiment mes répliques.
04:53J'ai vraiment aimé les apprendre, les dire
04:57et jouer ce personnage qui était un peu ma Madame de Merteuil à moi,
05:01mais en moins machiavélique, on va dire,
05:04mais quand même avec une forme de cynisme et cet esprit vengeur
05:09que j'avais la chance de pouvoir interpréter, ça m'excitait beaucoup.
05:13Marquis, que vous importe que mon nom apparaisse dans la liste de vos conquêtes ?
05:17J'ai bon espoir.
05:19J'en orgueillais tel qu'il n'ose rentrer à Paris sans avoir vaincu sa proie.
05:25Dois-je comprendre que vous vous êtes abandonné au Marquis ?
05:28Toutes les passions ne se ressemblent pas.
05:30La nôtre est intense, sans être excessive.
05:32Et nos sentiments sont aussi pleins de tendresse que d'oraison.
05:35J'ai fait quelques films en costume et je ne suis plus dans l'ordre.
05:39Mais là, oui, je me souviens très bien.
05:41En plus, avec Pierre-Jean Larocque,
05:42qui a aussi fait, par exemple, les costumes des Illusions Perdues
05:45et travailler avec un grand costumier comme lui,
05:49c'est vraiment un régal absolu parce que pour chaque scène,
05:54il y a une vraie réflexion de sa part sur les couleurs, les matières.
05:57Chaque robe a été faite vraiment sur mesure
06:00en fonction de ma carnation, de mes cheveux,
06:03de l'état émotionnel du personnage à ce moment-là.
06:06Donc, c'est vraiment exceptionnel et une grande, grande chance
06:09de pouvoir discuter avec lui et créer ensemble.
06:13C'est un grand, grand monsieur.
06:15Si aucun âme juste ne tente de corriger les hommes,
06:17comment espérer une meilleure société ?
06:19Ah ben voilà, les Illusions Perdues, avec ce magnifique Benjamin Voisin
06:23qui interprète un Lucien de Rubinpré exceptionnel.
06:26Quelle révélation pour tous les spectateurs.
06:31Je ne serai pas à votre charge. Jamais.
06:44Il est trop tard pour avoir peur.
06:48C'est vraiment le tourbillon de cette époque-là,
06:51la naissance du capitalisme, tout ça est vraiment très bien raconté
06:55avec une résonance avec ce qu'on vit à notre époque.
06:59Et donc ça, c'est vraiment d'une intelligence brillante.
07:03Et puis voilà, un film de Xavier Giannulli.
07:06Je rêve de travailler toute ma vie avec lui régulièrement.
07:10Je lui envoie des petits messages pour qu'il pense à moi.
07:13J'aime, j'aime son cinéma passionnément.
07:16Vous êtes philosophe aussi ?
07:18Non, je ne suis philosophe de rien du tout,
07:20mais vous ne m'aidez pas tellement.
07:24Allez, on va chanter.
07:26Non, non, non.
07:28Vous êtes un petit peu lourd, là.
07:30C'est pas faux.
07:31Bonjour. Je suis là pour essayer de vous aider.
07:34Ça commence à me foutre les jetons, tout ça.
07:36Vous avez vu les images sur Internet, là ?
07:37Tous ces gens qui me reconnaissent, qui me demandent des endroits.
07:39Qu'est-ce qui se passe ? C'est un truc de fou.
07:40Calmez-vous, Martin. Calmez-vous.
07:41C'est l'histoire d'un homme qui devient célèbre parce qu'il ne veut pas devenir célèbre.
07:44C'est ça qui est nouveau.
07:47J'ai tout appris avec vous.
07:51Jusqu'au chagrin.
07:54Eh bien, voilà.
07:55Ça, c'est « Par amour » de Elise Hudson-Berger.
07:58Et là, j'ai beaucoup aimé, dans ce scénario, cette proposition.
08:02On part d'un film intimiste qui est une famille en crise au bord du divorce,
08:07des personnages dans lesquels on peut se reconnaître
08:10parce qu'une femme un peu enfermée dans sa charge mentale,
08:15dans sa charge parentale,
08:17elle n'est pas épanouie professionnellement, socialement,
08:21et va survenir à un événement un peu extraordinaire, surnaturel et fantastique.
08:27Et c'est là où, voilà, l'arrivée du fantastique de manière très poétique et suggérée m'a beaucoup plu.
08:33Et comment, d'un coup, cette maman, elle va décider de croire son enfant
08:38qui lui raconte une histoire incroyable, dans le sens, vraiment, c'est pas croyable.
08:45Comment ça va à la maison ?
08:47On se dispute assez souvent.
08:50Vous pensez que ça peut venir de nous ?
08:53Il a quelque chose de grave.
08:54Qu'est-ce que tu fais ?
08:57Je ne poserai pas la question de cette manière.
08:59Est-ce qu'il vous a dit qu'il avait l'impression d'entendre des voix ?
09:03Pourquoi tu veux pas me dire ?
09:04Parce que tu vas pas me croire.
09:06Bien sûr que si, pourquoi je te croirais pas ?
09:08Mon rapport au fantastique, il est tout simplement comme une spectatrice
09:12qui aime qu'on lui raconte des histoires.
09:14Je tends assez vite la main et je pars assez vite.
09:17Quand c'est bien fait, bien sûr, il faut que ce soit bien réalisé,
09:21pas fait par des algorithmes.
09:23J'aime bien que ce soit fait comme ce film, avec une sorte de nécessité,
09:29de sincérité, d'engagement personnel.
09:32Et là, c'est le cas d'Élise, parce que c'est en observant ses enfants jouer
09:36qu'elle a eu l'idée de ce film, et en étant elle-même bercée,
09:40par l'univers de Spielberg, elle-même connectée à son âme d'enfant.
09:44Moi, je suis carrément partante pour toutes les histoires fantastiques.
09:47Je pars assez vite dans un imaginaire qui n'est pas celui du cartésianisme
09:53de la société.
09:56Est-ce que vous pensez que quand on croit très fort à quelque chose,
09:59on peut finir par le voir ?
10:10Il faut que tu te reprennes en bazar.