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Transcription
00:00Pour les victimes, ce qui compte, c'est d'être cru.
00:02Il faut écouter lorsque les gens disent qu'ils ont un doute
00:05ou que ça leur est arrivé.
00:07Il faut les entendre, il faut les croire pour mieux les soutenir.
00:10C'est vraiment indispensable.
00:11La soumission chimique signifie l'administration de substances psychoactives
00:17à l'insu de la personne.
00:18Ça peut être des drogues, ça peut être des médicaments
00:21à des fins criminelles ou délictuelles.
00:23Ce qu'on voit, c'est que c'est souvent à des fins de crimes sexuels
00:26ou d'agressions sexuelles.
00:27C'est un fait de société, ce n'est pas juste un fait divers.
00:30Ça dépasse très largement le fait divers.
00:33Souvent, les gens pensent que c'est réservé à une classe infime de jeunes
00:40dans des milieux festifs, milieux nocturnes.
00:42Non, toute substance psychoactive peut être utilisée à but de soumission chimique
00:46et pas forcément que des substances illégales et pas forcément que le GHB.
00:50D'ailleurs, le GHB est l'une des moins utilisées.
00:53La soumission chimique est réalisée la plupart du temps par des gens qu'on connaît
00:57et la plupart du temps avec des produits que tout le monde a dans sa pharmacie.
01:00Moi, je suis, je représente la majorité des victimes de soumission chimique
01:06où les victimes ne disposent pas de preuves sur la table suffisante
01:09pour être reconnues comme victimes de soumission chimique
01:11et sans doute aussi victimes de viols ou d'agressions sexuelles.
01:14Pour les victimes de soumission chimique, pour les cas de soumission chimique,
01:17ce qui prime, c'est la collecte de preuves.
01:19Sans ces preuves, il ne peut pas y avoir de suite pour les victimes.
01:22La soumission chimique, c'est quelque chose qui est très peu connu
01:26jusqu'à très récemment, jusqu'à la Farmazan, y compris dans les facs de médecine.
01:30Au moins, par exemple, pendant ma formation, on n'en a juste pas parlé, en fait.
01:34Forcément, on le dépiste très peu et donc on sous-estime grandement
01:38la prévalence que ça peut avoir.
01:39J'ai plutôt beaucoup d'espoir sur le fait qu'on parle enfin de la réalité
01:44de qui sont les profils des agresseurs sexuels
01:46et particulièrement des gens qui sont dans une position de pouvoir.
01:49Un patron sur son employé, un mari sur sa femme, un père sur ses enfants
01:53qui sont dans une société qui les laisse faire.
01:56Parce que les victimes ne parlent pas, parce que les victimes ne sont pas au courant
01:59et parce qu'on continue à ne pas vouloir les regarder pour ce qu'ils sont,
02:03des gens de notre quotidien.
02:04Maintenant, justement, le combat, il se veut aussi pour aller
02:09dénicher tous ces prédateurs et leur dire que voilà, maintenant on sait et on parle.
02:14L'entourage est primordial de toute façon, d'abord à commencer par la famille,
02:19un rôle de soutien, un rôle de protection, un rôle d'écoute et un rôle d'accompagnement.
02:23Bénéficier de l'accompagnement de l'entourage, c'est aussi acter le fait
02:28que quand on est victime, on n'est pas coupable.
02:30Et donc qu'on mérite en fait d'être accompagnée, d'être aimée, d'être entourée.
02:35C'est une des meilleures manières de se réparer.
02:37Moi, à titre personnel, je pense que le fait d'avoir été extrêmement bien entourée
02:41fait que je vais bien aujourd'hui et je suis reconnaissante jusqu'à ma mort,
02:47à mes proches, mon conjoint, mes amis, ma famille,
02:50d'avoir été aussi respectueux et soutenant avec moi.
02:53Malheureusement, beaucoup de victimes de violences sexuelles ne bénéficient pas de ça.
02:57Et ça, ça rajoute encore du traumatisme au traumatisme
02:59ou à l'inverse, quand ça se passe bien, de la réparation à la réparation.
03:03Il y a beaucoup de victimes qui s'ignorent,
03:05souvent parce qu'elles n'ont aucun souvenir des agressions qu'elles ont vécues.
03:08Il y en a qui le savent parce qu'elles ont quelques réminiscences
03:11ou qu'elles ont été enfermées dans leur corps en fonction des substances qui ont été utilisées.
03:15Et pour autant, elles n'ont pas cette capacité à aller se faire prendre en charge,
03:22parfois même jusqu'à déposer plainte dans un commissariat.
03:25Donc la vocation de ce documentaire, qui va très largement au-delà de l'affaire Mazan,
03:30c'est d'aller expliquer auprès du plus grand nombre que ça peut arriver à n'importe qui.

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