Après deux titres de champion de France en moto trial (2011 et 2014), Kenny Thomas a pris un virage radical en devenant un des meilleurs freestyleurs au monde. Révélé dans l'émission "La France a un incroyable talent" sur M6, il enchaine depuis les spectacles à travers le monde. De passage à Paris, il nous a fait découvrir ses différents spots et les secrets de ses plus belles figures.
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00:00Salut Sport France, c'est Kenny Thomas, j'ai 30 ans, j'habite sur Paris, je suis pilote
00:11de street trial freestyle.
00:12Donc là on va aller faire une petite session kédiverie, c'est assez tranquille, j'ai
00:20l'habitude de rouler là-bas parce qu'il n'y a pas grand monde et je n'emmerde personne
00:23tout simplement.
00:24Le trial c'est une discipline de base où le but du jeu c'est de monter sur des obstacles
00:37sans mettre le pied à terre.
00:38On brise les codes, c'est dans la rue, on s'inspire du BMI, du skateboard, du freestyle
00:44motocross et du trial bien sûr, la discipline mère, mais on fait une mayonnaise un peu
00:48de tout ça pour donner naissance à une nouvelle discipline qui s'appelle le street trial
00:52moto.
00:53J'ai pratiqué cette discipline en compétition pour l'équipe de France jusqu'à mes 21
01:06ans.
01:07J'ai eu l'opportunité en 2016 de passer sur un premier talent sur M6 et ça s'est
01:12très bien passé pour moi.
01:13Je fais une quatrième place, c'était assez prometteur, c'était nouveau à la télé
01:16de faire du trial freestyle et du coup l'année d'après, 2017, j'ai eu une demande de
01:20show, le calendrier s'est bouclé en une semaine après l'émission, après la finale.
01:27Il y a beaucoup d'années d'entraînement, j'ai fait mon premier backflip, c'était
01:30en 2012.
01:31Maintenant j'arrive à sortir des flips avec des escaliers.
01:33Je suis le seul à faire ça, de toute discipline confondue, en vélo c'est compliqué de sortir
01:43d'un escalier déjà parce qu'il n'y a pas de moteur.
01:45Les mecs en motocross ne le font pas non plus, c'est vraiment une intrigue où je suis fier
01:49de dire que là je suis le seul.
01:51La toute première fois que je sors d'un escalier en backflip, c'était je crois il y a un peu
02:01plus d'un an.
02:02J'ai mis une heure avant d'y aller, j'étais trop stressé, j'avais peur de m'écraser.
02:06En fait j'avais peur du feeling, je me dis comment ça va se passer déjà dans un escalier
02:10quand on monte ou qu'on descend en vélo, il y en a plein qui ont descendu des escaliers
02:12en vélo, ça tape comme ça, on est sur des tranches, on est sur les arrêtes d'escalier,
02:17ça glisse le feeling, il n'est pas ouf, puis ce n'est pas une rampe comme dans un
02:20skatepark progressif, linéaire, c'est cassant, le lâcher d'embrayage il faut le faire au
02:25bon moment, il faut envoyer le corps et la moto en arrière au bon moment, oui ça fait
02:30flipper.
02:31Donc quand on fait pour la première fois, on est content, on est libéré, on a la petite
02:34boule d'adrénaline qui est là, donc c'est cool.
02:37Moi j'ai peur, j'ai peur et heureusement parce que quand je n'ai pas peur et que je
02:47fais les choses en mode automatisme, direct, c'est là que tu te fais mal.
02:51Donc il faut toujours avoir une petite réserve, une petite peur parce que ça te permet de
02:54rester concentré.
02:55En fait, il n'y a plus de juge, il n'y a plus de compétition, je suis tout seul mais
03:03mon ennemi c'est moi-même en fait et mon seul adversaire c'est moi-même.
03:08J'essaye de passer inaperçu, les gens ne m'ont pas vu aujourd'hui, j'ai roulé là,
03:12je n'ai pas fait de bruit, il y a le périph' juste au-dessus donc on n'entend pas ma moto,
03:16j'ai tout le temps mes bottes, j'arrive avec mes gants, mes protections.
03:19Franchement, à chaque fois, j'essaye de faire ça dans un cadre respectueux et professionnel
03:23pour laisser une image positive.
03:25Je ne veux pas qu'on dise lui, il fait n'importe quoi avec sa moto, c'est naze, l'image elle
03:32est négative, pas bon, tu vois, j'essaye vraiment de… C'est mon objectif, laisser
03:36une bonne image et motiver des jeunes à faire ça.
03:41Je ne connais aucune routine dans ce métier, on m'appelle, un coup je suis en Californie
03:46pour aller rider, un coup je suis en Colombie, un coup on m'appelle mes potes, ils me disent
03:50« descends à Marseille », il fait « bon, on va rouler ». En fait, je suis souvent
03:52dans mon camion, franchement ma vie elle est trop cool, je n'ai pas envie que ça s'arrête.