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Bernard Kouchner, ancien ministre des Affaires Étrangères, était l'invité du 20h BFM ce samedi 18 janvier. Il a été interrogé sur les nouvelles accusations d'agressions sexuelles contre l'Abbé Pierre. 

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Transcription
00:00J'ai dit ça il y a très peu de temps, c'est ce que je pense.
00:02Vous illustrez très bien et presque
00:06parfaitement ma pensée. Oui, c'est pas...
00:09Bien sûr, je condamne tout ça. Bien sûr, je le savais pas. Vous non plus, vous non plus.
00:14L'Église le savait.
00:17Et tous les gens qui, depuis, après,
00:19immédiatement après la guerre, l'ont envoyé en Suisse, etc., enfin tout ça.
00:23Moi j'ai fait un livre avec l'abbé Pierre, mon ami l'abbé Pierre, j'ose dire.
00:27Vous savez, on ne peut pas changer d'avis sur une amitié, enfin,
00:31pas changer le sentiment sous prétexte que l'homme est mauvais.
00:34– Mais vous n'aviez rien soupçonné ? – Pardon ?
00:36– Vous n'aviez rien soupçonné ? – Je lui ai demandé dans le livre.
00:39Non, je n'ai pas parlé des femmes. Je suis allé à Sarajevo, je suis allé partout avec lui.
00:43Mais ce n'était pas le sujet de notre conversation.
00:46J'en regrette maintenant, j'aurais pu... Peut-être qu'il m'aurait tout dit.
00:49Mais non, je ne savais pas et en effet c'est...
00:52Lui, j'ai parlé des femmes dans le livre. Il a dit oui, moi j'aime les femmes.
00:56J'ai dit moi aussi, qu'est-ce que je voulais que je vous dise ?
00:58– Mais est-ce que ces agressions sexuelles, oui, ça ne se dit pas d'épargner.
01:04Bernard Kouchner, est-ce que ces accusations d'agressions sexuelles...
01:06– Oui, madame, madame, ce n'est pas vous dire Bernard Kouchner que vous...
01:08La question est quoi ?
01:09– Est-ce que ces accusations d'agressions sexuelles n'écrasent pas tout le reste ?
01:14– Mais non, il ne faut pas oublier le reste du tout.
01:16Alors, je ne mets pas en balance le poids de ces exactions,
01:22comment dirais-je, en tout cas, ces tentatives sexuelles,
01:26je ne sais pas comment on peut dire, et le reste de ce qu'il a dit.
01:29Il faut mettre les deux en même temps.
01:31Alors cet homme que nous jugeons tous les uns et les autres,
01:34mais moi le premier d'ailleurs, c'était mon ami,
01:37je ne change pas d'avis sur son attitude, sur le fait qu'il a été,
01:42depuis la guerre, pendant la guerre, après la guerre,
01:44et dans bien des lieux sur la terre, absolument exemplaire.
01:49Il a compté beaucoup.
01:50Alors le fait qu'il ait fait des tentatives de viol que je ne connais pas très bien,
01:55et j'espère qu'il y aura une enquête, j'espère qu'il y aura une enquête,
01:59je ne les mets pas en parallèle, qu'est-ce que vous voulez dire ?
02:02Enfin en parallèle, on peut les mettre en parallèle,
02:04mais non, je n'ai pas su, je n'ai pas dit, je n'ai même pas soupçonné.
02:08– Vous pensez, Bernard Kouchner, que ce mai, que vous mettez dans votre phrase,
02:13je ne peux pas ne pas vous poser la question,
02:15mais votre fille quand même, qui est devenue l'un des visages en France
02:18du combat contre l'inceste, est-ce que vous pensez que ça, elle peut l'entendre ?
02:23– Il y a une commission sauvée, qui a dit qu'il y avait 216 000,
02:28si je ne m'abuse, victimes dans son enquête,
02:31ça c'était les enfants, victimes des prêtres pédophiles.
02:36Et vous pensez que ça ne devrait pas être…
02:39Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
02:40Ce que je condamne, c'est cette espèce de pseudo-chasteté
02:43qu'on exige d'un croyant dans la religion catholique,
02:47qui est la seule au monde pour ça.
02:48– Ça n'a rien à voir, monsieur, on parle d'agression,
02:50on n'est pas en train de juger un homme qui aurait pu avoir
02:53une relation amoureuse avec une femme, en dehors de ses voeux.
02:57Ça n'est pas le sujet, on parle d'agression.
03:00Est-ce que vous n'avez pas le sentiment d'avoir été trompé par des pierres
03:04comme quand il était grand ?
03:05– Non, pas du tout, je n'ai jamais posé la question.
03:06Est-ce que tu as tenté de violer des femmes ? Jamais, pas du tout.
03:11Non, je n'ai pas été, des gens très proches de lui, ils ne l'ont pas été,
03:14et ils font les malins maintenant parce qu'ils disent qu'ils le soupçonnaient.
03:18Qu'est-ce que je soupçonnais rien du tout, moi ?
03:20Vous savez, il n'a pas l'air d'un angevant, enfin…
03:24– Non, mais ce que raconte par exemple notre enquête qui a été réalisée…
03:26– Mais qu'est-ce que l'homme ne sait pas de faire le bien à côté ?
03:29– Mais alors, c'est ce que vous continuez à dire.
03:31Moi, ce que je vous demande, c'est si malgré tout…
03:33– Vous m'avez reproché d'avoir dit ça, je n'ai pas dit ça.
03:35– Oui, mais en tout cas, ce que l'on apprend aujourd'hui
03:37n'efface pas tout le reste, quel que soit le bien qu'il a pu faire.
03:40– Je suis content que vous me posiez des questions
03:42que vous auriez pu adresser à l'abbé Pierre, mais vous ne l'avez pas fait.
03:46Moi non plus, alors on est pareil, vous voyez, on soupçonnait pas.
03:49– Sauf que je n'ai pas été amie avec l'abbé Pierre,
03:52et c'est pour ça que je vous demande, si vous, vous n'avez rien soupçonné.
03:56– N'essayez pas de me surcharger de péché, je ne m'en sens pas, le réceptacle.
04:01– Ce n'est pas mon cas.
04:02– Voilà, c'est comme ça, ça m'emmerde, c'est dégueulasse, oui, bon.
04:04Et alors, on l'a fait, mais n'oublions pas tout ce qu'il a fait.
04:09Alors, on peut dire, on va mettre des parenthèses,
04:11on va avoir deux tables différentes pour parler de ça,
04:15mais quand même, le type était très actif pour le bien,
04:18contre le mal, et pour soulager non seulement les gens qui avaient froid dans la rue,
04:23mais les gens qui étaient malheureux dans le monde.
04:25Alors évidemment, ça n'empêchait pas d'avoir des pulsions sexuelles,
04:30mais vous pensez que les autres curés, ça ne les empêche pas ?

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