Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, était l'invité de Guillaume Daret dans BFM Politique ce dimanche 19 janvier 2025.
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00:00BFM TV, BFM Politique, Guillaume Darré.
00:06Vous êtes bien sur BFM Politique.
00:08Notre invité ce matin, c'est le ministre de l'Intérieur.
00:10Bonjour Bruno Retailleau.
00:12Merci d'être avec nous, d'avoir réservé votre première intervention
00:15après la déclaration de politique générale du Premier ministre à BFM TV.
00:19À mes côtés, pour vous interroger ce matin,
00:21Anne-Saura Dubois du service politique de BFM.
00:23Et Ludovic Vigogne de la Tribune Dimanche, notre partenaire.
00:26Bonjour Ludovic.
00:27Bonjour Guillaume.
00:28On va revenir, monsieur le ministre, bien sûr, sur vos projets pour les prochains mois.
00:31Mais d'abord, cette annonce de ce matin, effectivement,
00:34et cette confirmation, puisque l'accord de trêve entre Hamas et Israël vient d'entrer en vigueur.
00:40Trois otages vont être libérés cet après-midi.
00:43Bruno Retailleau, est-ce que la France a joué un rôle dans cet accord ?
00:47Je pense que la France, depuis de longs mois, n'a cessé d'insister,
00:51n'a cessé de travailler à un accord de paix.
00:54Ce que je veux vous dire, c'est que pour ceux qui sont attachés justement à la paix,
00:58c'est une excellente nouvelle.
00:59Une bonne nouvelle d'abord pour les otages.
01:01Je ne sais pas dans quelles conditions ils vont revenir.
01:03On ne sait pas quelle est la proportion de vivants, de morts.
01:06Et parmi les vivants, dans quel état psychologique est-ce qu'on va les retrouver.
01:11Mais les otages vont être progressivement libérés.
01:13C'est une bonne chose.
01:14Et puis ensuite, il y a la population de Gaza.
01:16Là encore, c'est une autre préoccupation.
01:18Et je pense que la France a toujours dit à la fois qu'Israël avait le droit de se défendre,
01:23mais la France a toujours plaidé pour la paix dans la bande de Gaza.
01:26Bruno Retailleau, il y en a un qui revendique la paternité de cet accord.
01:30Ce sera l'homme de la semaine.
01:31C'est Donald Trump qui sera investi officiellement président des États-Unis demain
01:36dans un sondage publié ce matin par nos confrères de la Tribune.
01:39Dimanche, deux tiers des Français se disent inquiets de son retour à la Maison-Blanche.
01:44Est-ce que vous en faites partie ?
01:46Ni inquiets ni heureux.
01:48Je crois que Donald Trump est d'abord un Américain.
01:50Moi, je ne suis pas un gallo-ricain comme l'avait écrit un jour Régis Debray.
01:55Je pense qu'il a une obsession, c'est l'Amérique.
01:57L'Amérique d'abord, l'Amérique en premier, l'Amérique avant tout.
02:00Je me souviens très bien d'ailleurs que cette obsession n'est pas uniquement celle de M. Trump.
02:07Je me souviens que Barack Obama avait commencé à faire un pivot vers notamment le continent asiatique,
02:12vers le Pacifique plutôt que vers l'Atlantique.
02:15La leçon qu'on doit en tirer, c'est qu'on doit se renforcer.
02:18Nous la France, nous les Européens.
02:20Est-ce que c'est un slogan que vous pourriez reprendre à votre compte en le déclinant bien sûr ?
02:23Lui, il dit « America first », vous pourriez dire la France d'abord ?
02:26Bien sûr, je pense que je suis d'abord Français, je suis ministre d'un gouvernement français
02:32et mon mandat, c'est d'abord de défendre en particulier les intérêts de la France et des Français.
02:38Est-ce que vous partagez certaines valeurs avec lui ?
02:41Je ne sais pas quelles valeurs, en tout cas le patriotisme sans doute.
02:47Mais très franchement, on peut être de droite sans non plus s'allier sous les comportements de M. Trump.
02:54Je le pense vraiment, il est d'abord américain et encore une fois je suis profondément français
03:00avec une autre culture, un autre pays, dans une autre situation.
03:03Vous vous sentez plus proche de lui ou de Joe Biden ?
03:06Non mais Joe Biden, c'est terminé.
03:09Vous avez le sourire que vous affichez sur vos lèvres, Joe Biden est âgé, lui aussi du reste.
03:16Mais encore une fois, cette idée en France qu'il faut se situer par rapport aux uns et aux autres,
03:21quand on va aux Etats-Unis, on est d'abord surpris parce qu'on les prend pour des anciens Européens qui parlent anglais.
03:27Ce n'est pas du tout ça, c'est une autre culture.
03:30Ils ne sont pas non plus britanniques.
03:32Quand on connaît à la fois les Britanniques et les Américains, les Britanniques sont Européens,
03:36même s'il y a le Brexit, ils habitent une île, c'est vrai.
03:39Mais les Américains sont franchement Américains, ont une culture très très différente.
03:43Pourtant, il y a des Français qui ont traversé l'Atlantique pour cet événement.
03:45Ludovic Bigoni.
03:46Demain, Mario Maréchal et Eric Zemmour assisteront à l'investiture du président américain.
03:50Est-ce que leur présence vous étonne ?
03:52Non, ça ne m'étonne pas, mais je trouve qu'il y a quelque chose d'un peu dérisoire
03:56de demander de toquer à la porte pour être là pour une investiture d'un candidat,
04:03du coup d'un président élu américain.
04:06Chez Donald Trump, il y a des choses à retenir.
04:09J'observe que dans son premier mandat, par exemple, c'est la classe populaire,
04:12les classes moyennes qui ont le plus profité en termes de pouvoir d'achat.
04:16Donc, il ne faut pas tout écarter, mais on ne doit pas non plus être hystérique.
04:20On doit garder, je pense, son sang-froid et se dire qu'on est dans un pays si différent
04:26avec d'autres défis et c'est ce que les Français attendent de nous.
04:29Ils n'attendent pas de nous qu'on singe M. Trump ou quiconque d'ailleurs.
04:32Ils attendent de nous qu'on s'attelle à leurs problèmes quotidiens avec vérité,
04:37avec courage. C'est ce que je fais dans un domaine qui n'est pas facile,
04:40qui est le mien, sur la sécurité, sur l'immigration. On en parlera tout à l'heure.
04:44En matière d'immigration, Donald Trump promet dès mardi des arrestations massives
04:48de migrants illégaux et je cite la plus grande opération d'expulsion de toute l'histoire.
04:52Est-ce que sur cette question de la lutte contre l'immigration clandestine,
04:56c'est sinon un modèle, en tout cas une source d'inspiration ?
04:59Ni l'un ni l'autre puisqu'on n'a pas le même droit.
05:02Nous, sur le continent européen, je veux que nos compatriotes le sachent,
05:06on a échafaudé depuis des années et des années un droit qui ne nous permet pas
05:12d'expulser rapidement les étrangers. Une directive retour, par exemple,
05:17qui donne le choix aux clandestins de retourner ou pas.
05:22Avec cette directive retour, c'est le clandestin qui a dans ses mains
05:26la décision avec un départ volontaire. C'est un droit qui est très contraignant.
05:31Vous voulez le faire changer ce droit ?
05:33Bien sûr. J'ai obtenu, d'ailleurs, dans un conseil européen
05:36qui réunissait les 27 ministres de l'Intérieur, qu'il y ait un consensus.
05:39J'ai discuté avec mon homologue polonais, puisque c'est la Pologne qui prend
05:43depuis le 1er janvier la présidence de l'Union et la Pologne accepte
05:47justement d'en faire une priorité de sa présidence.
05:51Madame Ursula von der Leyen, d'ailleurs aussi, a écrit à tous les chefs d'État
05:56en disant que cette directive retour devait être modifiée.
05:59Je le cite en français, pas en anglais, parce que c'était une question d'urgence.
06:04Bruno Rotaillot.
06:05Donc je m'en félicite, vous voyez.
06:06Justement, on va en dire la déclaration de politique générale du Premier ministre,
06:09François Bayrou, qui a évoqué la question de la sécurité et de la question de l'immigration.
06:13Il a dit, je cite, que l'immigration est une question de proportion.
06:17Alors, sur cette question de l'immigration, est-ce que la ligne Bayrou, c'est la ligne Rotaillot ?
06:22En tout cas, les propos qu'il a tenus à la tribune de l'Assemblée nationale,
06:27j'aurais pu les tenir, puisque je suis absolument convaincu,
06:31je n'ai jamais été partisan, moi, d'une immigration zéro.
06:33D'ailleurs, ça n'existe nulle part, si peut-être en Corée du Nord.
06:37Donc il faut une immigration, mais une immigration que l'on maîtrise,
06:41sur laquelle on ait le contrôle.
06:43Ce que nous demandent les Français, pas que les Français, tous les Européens,
06:47dans tous les pays européens, c'est la même question qui est posée aux gouvernants.
06:51Soit les gouvernants acceptent le verdict des peuples,
06:54ou alors ils ne l'acceptent pas et ils seront chassés.
06:56Mais les Français, en particulier, veulent qu'on reprenne la main sur la politique migratoire.
07:00Et ça, c'est quelque chose qui, pour moi, est absolument fondamental, et on peut le faire.
07:04Donc vous diriez qu'il n'y a pas de feuille de papier à cigarette
07:06entre François Bayrou, le Premier ministre, et vous, en matière migratoire ?
07:10Il ne vous aura pas échappé qu'on n'a pas la même identité politique.
07:15Il est viscéralement centriste, je suis résolument de droite.
07:19Mais je pense qu'aujourd'hui, en Europe, mais aussi en France,
07:23alors que les Français, souvent, sont querelleurs, ils se divisent, il y a un consensus.
07:2770%, et parfois même plus, selon les sondages,
07:31déclarent que la politique migratoire française, nos compatriotes,
07:34elle est trop laxiste.
07:36Et curieusement, on a désormais une majorité d'électeurs de gauche
07:40qui veulent cette reprise en main de la politique migratoire.
07:44Et là où je suis d'accord avec le Premier ministre,
07:47c'est quand il pose la question de la proportion, la question du nombre.
07:51Nous sommes débordés par le nombre.
07:54En 2023, les derniers chiffres qu'on ait qui soient sûrs,
07:57c'est entre immigration légale et illégale,
08:00plus de 550 000 étrangers arrivaient sur le territoire français,
08:04à l'équivalent de Lyon.
08:06On ne peut plus se le permettre pour deux raisons.
08:08C'est quoi le bon chiffre ? Le bon nombre ?
08:11Le bon nombre, il est d'un peu plus de 550 000.
08:14Non mais le bon nombre que vous souhaitez, que vous souhaiteriez.
08:16Le bon nombre, c'est très difficile, parce que ça dépend des conditions économiques.
08:19Et aujourd'hui, pourquoi est-ce qu'on ne peut pas, là encore,
08:22faire face à cette immigration sur laquelle on a perdu tout contrôle ?
08:26C'est parce qu'on n'a pas les moyens d'héberger, etc.
08:28Et puis il y a un autre problème, c'est qu'on a la machine à intégrer,
08:31à assimiler, qui est en panne des deux côtés.
08:34Alors ça, on va y venir.
08:35Ludovic Wigand, sur la façon dont vous allez dérouler vos propositions.
08:38Oui, dans sa feuille de route mardi,
08:40le Premier ministre n'a pas mentionné de grande loi immigration.
08:43Ça veut dire qu'il n'y en aura pas ?
08:44Que vous passerez uniquement par des petits textes ?
08:48Moi, j'ai une stratégie globale sur l'immigration,
08:50si on veut que ça fonctionne, avec trois niveaux.
08:53Le niveau international, européen et national.
08:56Le niveau international, j'essaie de négocier
08:59avec un maximum de pays des accords bilatéraux
09:02pour qu'on puisse éloigner, pour que ces pays-là puissent accepter
09:06des ressortissants d'origine ou alors des ressortissants
09:10qui ont transité, qui ont séjourné dans ces pays.
09:12Je vous arrête juste une seconde.
09:13Justement, vous aviez parlé de ce projet.
09:15Aujourd'hui, avec combien de pays, vous êtes parvenu à passer des accords ?
09:18On a plusieurs pays, d'ailleurs, une demi-douzaine de pays.
09:22J'ai désigné d'ailleurs Patrick Stefanini comme domicile.
09:26On en a en Afrique.
09:28On en a d'ailleurs sur la plaque asiatique, je pense, au Kazakhstan.
09:31C'est important pour l'Afghanistan.
09:32Et vous voyez, quand on ne peut pas renvoyer des Afghans,
09:34on peut passer par le Kazakhstan.
09:36Donc ça, c'est le niveau international.
09:38Je ne reviens pas sur le niveau européen.
09:40La directive retour, qui doit être totalement revue,
09:43pour donner aux États la charge de le prendre.
09:46Et au niveau français ?
09:47Et au niveau français, des circulaires.
09:49Je m'apprête, j'en ai déjà envoyé une au préfet.
09:51Il y aura une circulaire qui va succéder à celle qu'Emmanuel Valls avait prise en 2012.
09:58Et puis, il faut des textes législatifs.
10:00Moi, il ne me faut pas un grand monument législatif avec mon nom.
10:04Ce n'est pas ce que je cherche.
10:05Pas de fétichisme législatif.
10:07Simplement, je pense, et c'est ce que j'ai demandé au Premier ministre,
10:11qu'il accepte que des PPL, des propositions de loi,
10:14qui viendraient de députés ou de sénateurs,
10:16on puisse les voter.
10:18Par exemple, sur l'extension de la durée de rétention
10:22dans les centres de rétention administrative.
10:24Souvenez-vous, il y a quelques mois,
10:26la jeune Philippine violée et massacrée,
10:29tout simplement parce que celui qui l'a assassinée,
10:33on l'avait renvoyée trop tôt.
10:34Donc ça, il faut le modifier.
10:35On a les places pour l'extension de ces durées de rétention ?
10:37Oui, on en a plusieurs en chantier.
10:40Mais ça, de toute façon, c'est un impératif
10:42et les places, on les construira.
10:44Bruno Retailleau, on va revenir sur les différentes thématiques
10:46que vous évoquez, vous prendrez texte par texte.
10:48Le Premier ministre n'a pas du tout évoqué la question de l'AME,
10:51l'Aide médicale d'État, dans sa déclaration de politique générale.
10:54Est-ce que ça veut dire que vous n'allez pas y toucher ?
10:56On y touchera.
10:57L'AME, c'est un sujet aussi du PLFSS.
11:00L'AME, il faut savoir aussi, ce que moi je veux,
11:03je le dis aux Français,
11:04c'est que je veux que sur tous nos systèmes sociaux,
11:07la France ne soit pas en avance plus généreuse
11:10que les pays européens.
11:11Parce que si nous, on est au-dessus de la moyenne
11:14de ce que font les Européens en matière, par exemple,
11:17de soins, en matière d'aide sociale,
11:19en matière de regroupement familial,
11:21les filières des passeurs, les trafiquants d'êtres humains
11:24vont orienter, bien sûr, les flux vers la France
11:27plutôt que vers les autres pays.
11:28Donc ma stratégie à moi, elle est simple à comprendre,
11:30c'est de se situer, pour la France,
11:33dans la moyenne, moyenne basse des pays européens.
11:36C'est le cas pour l'AME.
11:37Et l'AME, je demande à ce qu'on reprenne
11:39les conclusions d'un rapport qui avait fait d'ailleurs
11:42Patrick Stefanini et Monsieur Évin,
11:44et qui avait montré que l'AME était en fait
11:47un encouragement à la clandestinité.
11:49Il y a plus d'un milliard, on demande des efforts...
11:51– Ils disaient que ce n'était pas la principale raison ?
11:54– Ils ont dit très clairement,
11:56et ils ont fait des propositions,
11:58je demande à ce qu'on les reprenne,
11:59ils ont dit très clairement que l'AME,
12:01c'est un encouragement à la clandestinité,
12:04c'est plus d'un milliard aujourd'hui,
12:05on ne peut pas d'un côté demander des efforts aux Français
12:08et ne pas demander aux étrangers qui sont des clandestins,
12:12qu'on me comprenne bien.
12:13Ceux qui touchent l'AME, ce ne sont pas des étrangers
12:16qui sont régulièrement venus sur le sol français,
12:19ils ont fraudé les règles françaises.
12:22Donc, qu'on ait une aide d'urgence, oui,
12:24parce qu'on ne va pas laisser demain mourir les gens dans les rues.
12:28Une femme qui est enceinte,
12:29elle doit accoucher dans de bonnes conditions.
12:31Mais il y a une différence, et ça c'est important,
12:33je ne vois pas pourquoi la France ne ferait pas ce que l'Allemagne,
12:36la Suède et bien d'autres pays font en matière d'aides médicales.
12:40Il y a un autre texte qui va venir, ce sera sur Mayotte notamment.
12:43Oui, texte sur Mayotte,
12:44est-ce que vous êtes pour remettre en cause plus largement
12:47le droit du sol à Mayotte,
12:48ça a déjà été fait plusieurs fois, durcir encore ?
12:50Mais bien sûr, bien sûr, vous savez que le Conseil constitutionnel…
12:53Jusqu'où ?
12:54Le Conseil constitutionnel, je vais répondre très précisément,
12:57lorsqu'il a censuré une trentaine d'articles de la loi immigration,
13:01il a censuré aussi un de ces articles qui durcissait le droit du sol.
13:04Le groupe LR, à l'Assemblée nationale, déposera dans sa niche,
13:08nous l'examinerons bientôt,
13:10une proposition de loi pour réduire, pour durcir.
13:13Il y a deux choses, on pourrait l'abolir,
13:16mais l'abolir, il faudrait changer la Constitution,
13:19et nous n'avons pas la majorité pour le faire.
13:21Donc vous ne souhaitez pas abolir le droit du sol à Mayotte ?
13:23Je ne l'ai pas dit, je le souhaiterais,
13:26je l'ai dit que, j'ai simplement dit que pour l'obtenir,
13:29il faudrait des conditions d'une très forte majorité que nous n'avons pas.
13:32Première chose.
13:33En revanche, ce que nous pouvons faire, c'est durcir,
13:36et faire en sorte qu'une mère qui accouche,
13:40qui n'est pas française, qui accouche,
13:42pour que son enfant devienne, par le droit du sol,
13:45un national à sa majorité, ou juste avant sa majorité,
13:49qu'elle puisse être en état de dire qu'elle est en situation régulière,
13:53un an avant l'enfant.
13:55Là, on parle de Mayotte.
13:57À un moment, il a été question d'élargir au moins,
14:00ou d'ouvrir le débat sur le droit du sol plus largement,
14:03sur la totalité du territoire français.
14:05Vous y êtes favorable ?
14:06Oui, moi j'y suis favorable.
14:07Là encore, on avait proposé, on avait fait une proposition.
14:09On peut remettre en cause aujourd'hui le droit du sol
14:11sur le territoire français, la totalité du territoire ?
14:13Bien sûr.
14:14C'était de reprendre la disposition de Charles Pasqua.
14:17On ne doit pas venir par hasard français.
14:20On doit le revendiquer.
14:22Il doit y avoir, non pas une automaticité,
14:24mais ça doit procéder d'un acte volontaire.
14:27À ce que je sache, quand Charles Pasqua, d'ailleurs, l'avait décidé,
14:31c'était la constitution de la Ve République.
14:33On n'en a pas changé.
14:35C'est totalement constitutionnel.
14:37Je trouve que, moi je pense que, encore une fois,
14:40la citoyenneté française, c'est une citoyenneté,
14:44et la citoyenneté civique, c'est-à-dire par laquelle
14:47on adhère à un projet.
14:48Ce n'est pas la couleur de peau, ce n'est pas l'origine,
14:50ce n'est pas la croyance.
14:52C'est vraiment le modèle.
14:54Dites-vous, ouvrir ce débat ou il faut le remettre en cause ?
14:57Moi, je pense qu'aujourd'hui, malheureusement,
15:00vous savez parfaitement que dans l'État actuel,
15:02bien sûr, on n'a pas la majorité.
15:04Moi, j'essaie de pousser les feux le plus loin possible.
15:07J'essaie aussi d'ébranler un petit peu les certitudes,
15:10les conformismes, la bien-pensance,
15:12pour que le peuple français sache que les hommes
15:15et les femmes politiques peuvent répondre à leurs attentes.
15:17Bruno Rotaillot, il y a quelque chose que vous venez d'évoquer,
15:19qui est très important, qui concerne peut-être des gens
15:21qui nous regardent.
15:22Vous avez dit que vous aviez remis en cause la circulaire Valse,
15:24qui permet aux préfets de régulariser des sans-papiers
15:27au cas par cas.
15:28La nouvelle circulaire que vous allez publier d'ici quelques jours,
15:31quelques semaines, sera donc la circulaire Rotaillot.
15:33Quels seront les critères ?
15:35Je ne revendique pas du tout le nom de Rotaillot.
15:37Quels seront les critères de régularisation ?
15:39C'est 30 000 personnes par an à peu près aujourd'hui.
15:41Vous visez combien de personnes régularisées
15:43à travers cette nouvelle circulaire ?
15:45C'est une circulaire qui ne peut pas donner de quantité,
15:47puisqu'elle donne des critères.
15:48Quels critères ?
15:49Cette circulaire est nécessaire parce que la loi a changé.
15:52C'est la loi de janvier 2024.
15:54La circulaire s'inscrit par conséquent
15:57dans la projection de cette loi.
15:59Cette circulaire aura un champ qui sera resserré,
16:03notamment sur les métiers en tension.
16:05Mais surtout, il ne suffira pas, pour être régularisé,
16:08de dire qu'on a un travail.
16:10Un, il faudra vérifier la réalité du travail.
16:12Parce qu'avec Internet et avec le numérique,
16:14c'est très facile de donner un faux, par exemple,
16:17certificat de loyer ou un faux bulletin de paye.
16:22Ensuite, il faudra aussi, au-delà du travail,
16:25vérifier que l'individu respecte nos modes de vie,
16:28respecte les principes de la République.
16:30Donc c'est un champ qui est à la fois resserré
16:33et ce sont des critères qui ne porteront pas seulement
16:35sur le travail, bien sûr sur l'effectivité du travail,
16:38mais aussi sur des critères d'intégration,
16:40de respect des principes républicains,
16:42de nos valeurs et de notre mode de vie.
16:45Ludovic Bigon, question sur une note
16:47qui vient d'être révélée par le journal Le Point
16:49il y a quelques jours.
16:50Une note de l'Observatoire de l'immigration et de la démographie
16:52selon laquelle 580 millions de personnes dans le monde
16:55seraient éligibles aux droits d'asile en France.
16:57Est-ce que dans cette perspective, vous jugez
16:59qu'il faut revenir, restreindre le droit d'asile en France ?
17:03Le droit d'asile procède là encore
17:05d'une dimension constitutionnelle.
17:07C'est d'ailleurs Charles de Gaulle
17:10qui dans la Constitution et le Préambule de 1946
17:13avait tenu à ce que ce soit l'expression
17:15où vous avez les combattants de la liberté.
17:17Donc pour nous, le droit d'asile, par exemple,
17:20ne concerne pas, comme un tribunal administratif
17:23à Bordeaux avait voulu le faire,
17:25ou une cour administrative d'appel, je crois,
17:27les réfugiés climatiques.
17:28Il concerne les combattants de la liberté.
17:30Donc encore une fois, c'est de l'ordre constitutionnel.
17:33Simplement, ce que j'observe, c'est que
17:36le droit d'asile en France et en Europe
17:39est totalement dévoyé.
17:41Il est dévoyé et on l'utilise faussement
17:44justement pour pénétrer dans notre pays.
17:47C'est la raison pour laquelle le pacte européen
17:50va durcir un certain nombre de choses.
17:52Par exemple, en faisant en sorte qu'on puisse
17:54étudier beaucoup plus vite, aux frontières extérieures
17:56de l'Europe, des individus qui réclament
17:58le droit d'asile, mais dont le taux de protection
18:00doit la chance, parce qu'ils viennent de pays
18:02qui sont assez sûrs et qui, en général,
18:04on ne leur accorde pas le droit d'asile
18:06parce que le pays est trop sûr.
18:08Par exemple, ce ne sont pas des pays
18:10qui sont en guerre. Je pense que cette restriction
18:12des critères, elle est très importante.
18:14Il faut revoir, en tout cas, et le faire appliquer
18:17avec beaucoup plus de méthodes
18:20et de règles strictes.
18:21Anne-Sophie Debois, question sur un recensement
18:23qui vient venir, qui va faire polémique.
18:25Depuis quelques jours, nouveau formulaire, en effet.
18:27Il y a une question facultative qui figure
18:29dans ce formulaire et qui dit d'où viennent,
18:31où sont nés vos parents. Est-ce que vous êtes
18:33favorable aux statistiques ethniques ?
18:36Ce n'est pas une statistique ethnique,
18:39non, ce n'est pas une statistique ethnique
18:41au sens où on l'entend.
18:43Les statistiques ethniques, je suis favorable
18:46à ce questionnaire. Les statistiques ethniques,
18:48je m'en suis toujours un peu méfié.
18:50Je vais vous dire pourquoi.
18:51Vous disiez en 2020, d'un côté, ça permet
18:53de connaître la réalité.
18:54Voilà. Il y a d'un côté la connaissance
18:57de la réalité.
18:58La réalité de quoi ?
18:59Je ne voudrais pas que, comme aux Etats-Unis
19:01à un moment donné, cette ascétique-là
19:03débouche sur la discrimination positive.
19:06La réalité de quoi ?
19:07La réalité sociologique, tout simplement.
19:09Il y a eu une étude, d'ailleurs,
19:11il y a peu de temps, je pense que c'était
19:13de l'INSEE ou de France Stratégie
19:15sur les mouvements migratoires.
19:17On a besoin de connaître.
19:18Pourquoi est-ce qu'on doit cacher la réalité ?
19:20Donc, oui ou non aux statistiques ethniques ?
19:21Oui. Je suis d'accord à condition,
19:23à une condition, c'est qu'on ne les utilise pas
19:25pour la discrimination positive.
19:27Bruno Rotailleau, l'autre élément majeur
19:29de la déclaration de politique générale
19:30de François Bayot, c'est bien sûr
19:32cette annonce sur la réforme des retraites.
19:35Les partenaires sociaux se sont réunis
19:37pour la première fois vendredi.
19:39Est-ce que remettre en chantier
19:41cette réforme des retraites qui a porté l'âge
19:43à 64 ans sans tabou, a dit François Bayot,
19:46c'est une bonne idée ?
19:48Écoutez, moi, je n'ai pas changé d'avis.
19:51Vous savez que j'étais dans l'opposition
19:53lorsque cette réforme a été discutée
19:55et je l'ai portée.
19:57Difficile, une réforme impopulaire,
19:59j'étais dans l'opposition.
20:00Par démagogie, j'aurais très bien pu dire
20:02écoutez, je vais la combattre.
20:03Vous étiez même pour 65 ans à un moment.
20:05Absolument, ma famille politique
20:07a toujours été au présidentiel.
20:08D'ailleurs, Valérie Pécresse a porté
20:10cette conviction que le régime par répartition
20:13est un régime démographique.
20:15Or, en 2027, on aura autant de décès
20:18que de naissances.
20:19Et ce que je veux dire, c'est que
20:21si je n'ai pas changé de position,
20:23c'est tout simplement parce que dire aux Français,
20:26dire aux Françaises et aux Français
20:28qu'on peut sauver notre modèle social
20:30en travaillant moins, dire qu'on peut
20:32gagner plus en travaillant moins,
20:34c'est leur mentir.
20:35Et dans ce régime de répartition
20:37qui est lié à la démographie,
20:40quand je suis né, il y avait à peu près
20:424 cotisants pour 1 retraité.
20:44Aujourd'hui, il y a 1,7 cotisants
20:46pour 1 retraité, comme on fait demain.
20:49En 2030, lorsque notamment la réforme Borde
20:53va s'appliquer dans son plein effet,
20:56c'est 64 ans, c'est la France qui aura
21:00la pâle du pays où on partira à 64 ans.
21:03Les autres pays, ce sera 66, 67.
21:05Remettre en chantier cette réforme,
21:06c'est une bonne idée ou pas ?
21:07Moi, je pense que, un, je suis pour le paritarisme,
21:09je suis pour le dialogue social,
21:11c'est fondamental.
21:12Je pense qu'il y a du grain à moudre.
21:14Et je pense que les partenaires sociaux
21:16peuvent parfaitement s'emparer, un,
21:19de la retraite des femmes,
21:20où il y a des vraies injustices.
21:21Deux, de l'usure professionnelle.
21:23Trois, de l'emploi des seniors.
21:24On avait proposé au Sénat un CDI, un contrat.
21:28Si les 64 ans devaient être remis en cause,
21:31est-ce que ça vous amènerait à quitter le gouvernement ?
21:34En tout cas, ce n'est pas cette question
21:36qui se pose à moi, elle se pose à la France.
21:39Je pense que les 64 ans, c'est indispensable.
21:41Encore une fois, tous les autres pays européens,
21:43c'est 66, 67 ans.
21:45Les 64 ans, ça a deux effets.
21:47Un, sauver le régime par répartition.
21:49Et deux, c'est injecter plus de travail
21:52dans la machine économique.
21:53On a un déficit de travail en France.
21:55Si on veut du niveau de vie, il faut du travail.
21:58Je pense que ce serait une très mauvaise idée.
22:00Bruno Rotaillot, vous restez avec nous ?
22:02Je reste avec vous.
22:19Vous êtes bien sûr BFM Politique.
22:20Notre invité est le ministre de l'Intérieur, Bruno Rotaillot.
22:23Dans un instant, vous allez répondre
22:24à la question d'une téléspectatrice
22:26sur la question du narcotrafic.
22:27Mais d'abord, on évoquait la réforme des retraites
22:30et le fait que les socialistes, Ludovic, ont dit
22:32pas de censure ce coup-là.
22:34Mais tout ça, ça coûte cher.
22:35Oui.
22:36C'est d'ailleurs le choix de la Tribune.
22:38Ce matin, dans la Tribune Dimanche,
22:40François Hollande se réjouit que François Bayrou
22:43ait ouvert une nouvelle période
22:45en passant un accord de non-censure
22:47avec les socialistes.
22:48Est-ce que vous aussi, vous êtes satisfait
22:50de cet état de fait, de cette nouvelle donne ?
22:52En tout cas, je me réjouis de ce qu'il y ait
22:55un premier pas des socialistes vers un peu plus
22:57de liberté vis-à-vis des insoumis.
22:59Ça, c'est plutôt une bonne nouvelle.
23:01Parce qu'on ne dira jamais que la menace
23:04aujourd'hui, la menace politique,
23:06ce sont les insoumis.
23:08Ils sont devenus, malheureusement,
23:10ils font le jeu en tout cas des islamistes
23:12pour des raisons électoralistes.
23:14Donc, c'est une bonne nouvelle.
23:15Simplement, ce n'est pas pour autant
23:17qu'on recherche à les dissocier,
23:19à dissocier les sociodémocrates du NFP
23:22qu'on doit devenir socialiste non plus.
23:24Y compris dans le projet.
23:26François Bayrou a parlé d'une promesse française.
23:29Je ne pense pas que la promesse française
23:31ce soit de revenir aux vieilles lunes socialistes.
23:34Parce que vous trouvez la facture un peu trop salée ?
23:36Il y a eu beaucoup de concessions cette semaine.
23:38Les 4000 postes dans l'éducation nationale
23:40qui ne sont plus supprimés comme a dit Guillaume.
23:42Le non remboursement de certains médicaments
23:46qui est abandonné, etc.
23:47Vous trouvez que la facture est un peu trop salée ?
23:49Je pense qu'il y a d'abord la question des retraites.
23:51Je pense qu'au-dessus même du budget,
23:53la question de retraite c'est systémique.
23:55C'est notre modèle social.
23:56Vous avez dit pas de retour aux 64 ans.
23:58Mais sur les concessions financières,
23:59vous êtes à l'aise avec ça ?
24:01Je pense qu'on n'a pas atteint un point de non-retour.
24:03Ce que je veux dire c'est que
24:04l'équilibre est encore préservé.
24:06Vous me savez sourcilleux en matière budgétaire
24:09et je voudrais expliquer pourquoi.
24:11On est encore sur un équilibre où d'abord
24:14il y a l'atteinte, l'objectif des 3% en 2029.
24:18Mais surtout, l'objectif premier
24:20du gouvernement de François Bayrou
24:22c'était de dire qu'à la fin de 2025,
24:25il fallait avoir et arriver à 5,4%.
24:28On y est.
24:29Et on y est en privilégiant les économies
24:31par rapport à la fiscalité.
24:33Puisque en matière de fiscalité,
24:35ce sera à peu près 20 milliards de plus.
24:37Mais en matière d'économie,
24:39ce sera plus de 30 milliards de plus.
24:41J'observe que pour la première fois,
24:43il y aura un baisse du train de vie de l'État
24:46de 2%.
24:47C'est inédit.
24:48C'est historique.
24:50Et que les opérateurs,
24:51ces fameuses agences qui foisonnent,
24:54vont devoir enregistrer, là encore,
24:56une baisse de leur budget de 5%.
24:58Donc économiquement, à vos yeux,
25:00pour l'instant...
25:01Pour l'instant...
25:02Ça tient.
25:03Ça tient, mais à la condition
25:05qu'il n'y ait pas de dérapage,
25:07notamment en matière d'examen parlementaire.
25:10On va regarder ça.
25:11Bruno Retailleau,
25:12on a choisi de donner, dans BFM politique,
25:14la parole à ces Français,
25:15ces habitants qui parfois ont le sentiment
25:17de ne pas être assez écoutés par les politiques
25:19ceux qui font la France.
25:21Ce matin, c'est Karine Brouillard
25:23qui vous pose une question.
25:24Son fils est mort dans une fusillade à Marseille.
25:26Elle demande justice
25:27et veut comprendre comment son fils, justement,
25:29qui lui avait dit trouver un petit boulot
25:31dans un restaurant,
25:32s'est retrouvé impliqué dans une histoire
25:34de trafic de drogue.
25:35Écoutez sa question.
25:36Bonjour, monsieur le ministre.
25:38Je vous remercie d'avance
25:39de l'attention que vous porterez
25:41à mes questions.
25:42Je suis la maman de Hugo.
25:44Hugo est décédé à Marseille
25:46en 2023.
25:47C'est la 22e victime de cette année-là.
25:50À ce jour, bientôt 19 mois,
25:52je n'ai toujours aucune réponse,
25:54aucun avancement de l'enquête.
25:56Comme beaucoup de familles,
25:57je suis dans l'attente,
25:58un attentat insupportable.
26:00Je sais que l'année dernière,
26:01vous avez déployé beaucoup de moyens
26:03pour faire avancer les choses.
26:04Maintenant, nous attendons vraiment
26:06des réponses pénales.
26:07Que pensez-vous faire ?
26:09Qu'est-ce que vous lui répondez, Bruno Retailleau ?
26:11D'abord, ma compassion,
26:12parce que c'est une maman
26:13qui a perdu son fils.
26:15Je connais cette histoire.
26:17L'année 2023 a été terrible
26:19puisque c'est pratiquement 50 victimes
26:22de règlement de compte.
26:23Moi, je pense qu'il faut renverser la table.
26:25C'est-à-dire ?
26:26Je ne le dis pas depuis que je suis ministre.
26:28Je le disais quand j'étais sénateur.
26:30J'avais déclenché une commission d'enquête
26:32qui a abouti à des conclusions,
26:33qui a abouti à un texte de loi
26:35qui va être examiné dans quelques jours
26:37à partir du 28 janvier.
26:39C'est-à-dire la chose suivante.
26:40On est submergés.
26:42J'étais lundi à féliciter les douaniers,
26:45les gendarmes notamment, les policiers,
26:48avec une saisie record de cocaïne de 2 tonnes.
26:51Et on a saisi l'an dernier 47 tonnes.
26:54C'est énormément plus,
26:55moitié plus que l'année 2023.
26:582023, c'était justement 23 tonnes de saisie de cocaïne.
27:02L'année suivante, 47 tonnes.
27:04Malgré tout, il y a une submersion.
27:06Et aujourd'hui, la drogue la plus dure,
27:08elle est disponible partout,
27:09dans nos villages comme dans les villes.
27:11Et elle est disponible tout le temps,
27:12notamment avec Uber Shift.
27:14Ce que je veux dire désormais,
27:15c'est que j'ai proposé à ce qu'on érige
27:18cette lutte contre le narcotrafic
27:20au même stade comme grande cause nationale,
27:23comme on l'a fait pour le terrorisme,
27:24et on a eu des résultats avec le terrorisme.
27:26Et donc, il faut tout changer.
27:28Il faudra créer une chaîne judiciaire
27:30avec un parquet dédié.
27:31Vous savez qu'il y a un parquet antiterroriste.
27:33Il faut qu'il y ait un parquet anticriminalité organisé.
27:37Il faut des techniques spéciales d'enquête.
27:39J'étais hier avec le GIGN,
27:41et ils me montraient que parfois on est limité.
27:44On ne combat pas à armes égales
27:46entre ces trafiquants qui utilisent les outils numériques.
27:49Et nous, notre droit parfois est trop contraint.
27:51Technique spéciale d'enquête.
27:53Et on va forger un nouvel arsenal,
27:55et on va mettre le paquet.
27:56Il nous faudra des années.
27:57Je ne suis pas en train de vous dire
27:58et de vous promettre la lune immédiatement.
28:00Il faudra des années et des années.
28:02Mais on va y consacrer toute notre force
28:04et on va changer de vitesse.
28:05Vous avez ciblé les consommateurs aussi,
28:07notamment de cannabis.
28:08Question d'Anne-Saura Dubois.
28:10Les amendes forfaitaires sont à 200 ou 150 euros ?
28:15150 si c'est payé tout de suite.
28:17150 si c'est payé tout de suite.
28:18200 avec majoration.
28:19Vous connaissez bien le dossier.
28:22J'espère que vous n'avez pas payé vous-même.
28:23Non, pas du tout.
28:24Ça vous paraît réellement dissuasif ?
28:26Non.
28:27L'amende forfaitaire vise...
28:31Une agence spéciale ?
28:32Oui, exactement.
28:33Les petits consommateurs ?
28:34Non, mais les petits consommateurs.
28:35Il faut taper aussi les consommateurs.
28:37Il faut dire aux consommateurs
28:38que fumer un joint, un rail de coq,
28:41c'est participer à cette entreprise.
28:43Et ça suffit ?
28:44Non, bien sûr que non.
28:45Il faut l'augmenter ?
28:46On va d'ailleurs...
28:47J'ai prévu de faire, bien sûr, l'augmenter.
28:49Pourquoi pas ?
28:50J'ai prévu aussi de faire un spot
28:51qui va être avec des images de choc,
28:54exactement comme on en a notamment
28:56pour la prévention routière.
28:57Parce qu'il faut dire aux consommateurs
28:59que s'il n'y avait pas de consommation,
29:01il n'y aurait pas de production,
29:03il n'y aurait pas non plus...
29:04Pourquoi augmenter l'amende forfaitaire ?
29:05Vous dites, il faut le faire.
29:06Il faut le faire.
29:07Mais ça ne suffira pas.
29:08Moi, je veux culpabiliser, c'est clair,
29:10au maximum les consommateurs, bien sûr.
29:12On a 5 millions, c'est énorme en France.
29:14Je veux les culpabiliser
29:15et que l'on sorte de cette culture
29:17du joint récréatif.
29:18Parce que ça fait d'énormes dégâts,
29:20y compris chez des jeunes au niveau sanitaire.
29:23Je veux dire aussi que ceux qui consomment
29:25se rendent responsables de ces enfants,
29:27de ces jeunes, de ces adolescents
29:29qui sont tués par les narcotrafiquants.
29:31En revanche, ça ne suffira pas
29:33et il faut, contre la criminalité organisée,
29:36un nouvel arsenal.
29:37Il faut vraiment changer de braquet.
29:39Il faut prendre des instruments,
29:40comme les Italiens l'ont fait,
29:41avec un statut de repentis,
29:43les informateurs,
29:44avec des techniques qui seront
29:46beaucoup plus intrusives
29:47et on se mettra au niveau de la menace.
29:49C'est une menace existentielle pour la nation,
29:51avec la corruption, la corruption partout.
29:54Bruno Retailleau, question sur des événements
29:56qui se sont passés cette nuit en France.
29:57Menace criminalité de tous les jours.
29:59Cette nuit, des violences urbaines
30:00ont éclaté à Mâcon.
30:01Des bâtiments publics dégradés,
30:02des véhicules incendiés,
30:03trois véhicules de police endommagés.
30:05Qu'est-ce que vous répondez ?
30:06Toujours l'ordre, l'ordre, l'ordre ?
30:07Mais bien sûr !
30:08Ce matin, mon directeur de cabinet a eu le préfet,
30:11j'ai eu Jean-Patrick Courtois,
30:13qui est un ami, qui est le maire de Mâcon,
30:15qui se débat, qui lutte courageusement
30:17et je lui ai dit que nous allions aussi
30:19donner aux préfets des forces supplémentaires.
30:21À Mâcon.
30:22Mais écoutez, à Mâcon, écoutez-moi bien.
30:24Les forces supplémentaires, ça ne suffira pas.
30:27Si on veut attaquer le mal à la racine,
30:29il va falloir judiciariser.
30:30C'est un travail de fond,
30:32c'est-à-dire que ça nécessite ce qu'on appelle
30:34un continuum de sécurité.
30:36Changer les outils juridiques, je l'ai dit,
30:38mais il faut que les forces de sécurité,
30:40la justice, la douane, etc.,
30:43les policiers municipaux,
30:44tous ensemble, on fasse ce travail.
30:46Et c'est quand on judiciarise,
30:48on arrive à enfermer et à faire condamner,
30:51il faut évidemment,
30:52et Gérald Darmanin a raison,
30:53il faut vraiment les isoler.
30:54Parce qu'aujourd'hui, les grands trafiquants,
30:56à l'ombre et dans le confort,
30:58si j'ose dire, de leur prison,
31:00continuent à diligenter des homicides.
31:03Et là encore, ils gèrent leur trafic.
31:06C'est inacceptable.
31:07Bruno Retailleau, venons-en aux relations
31:10entre la France et l'Algérie.
31:12Alors, tout ça est venu notamment
31:14de plusieurs arrestations
31:15et le fait que vous ayez essayé de renvoyer
31:17un influenceur algérien, Doualem,
31:19qui, pour l'instant, est toujours en France,
31:21puisque sa rétention a été prolongée.
31:23Très concrètement,
31:24est-ce que vous allez essayer
31:25de le renvoyer en Algérie ?
31:28Il est désormais retenu et il sera jugé.
31:32Mais là, cette position était inacceptable.
31:35J'ai considéré que la France avait été humiliée.
31:37Je veux dire un mot de Doualem Sansalle,
31:40qui est un ami,
31:41mais qui est aussi un ressortissant français,
31:43qui a été arrêté injustement
31:45et détenu arbitrairement.
31:47Il est âgé et il est malade.
31:51Vous avez des nouvelles de lui ?
31:52Non, je n'ai pas eu des nouvelles.
31:53On a des nouvelles par son épouse,
31:55très indirectement.
31:56Et j'ai eu, il y a quelques heures,
31:57celui qui est son avocat.
32:00Mais ce que je veux dire,
32:01c'est qu'il y a eu les influenceurs
32:03et là, je ne peux rien supporter.
32:05Je ne laisserai rien passer.
32:06Mais concernant Doualem,
32:07l'Algérie n'a pas pu accéder à votre demande.
32:09Qu'est-ce qu'on fait ?
32:10On retente ou on se couche ?
32:11Pardon, répétez ?
32:12Concernant Doualem,
32:13l'Algérie n'a pas accepté
32:15de le reprendre sur son territoire.
32:17Non, n'a pas voulu.
32:18L'Algérie n'a pas respecté
32:20le droit international.
32:22Elle n'a même pas respecté
32:23les textes qu'elle s'est donnés
32:25par l'accord entre nos deux pays
32:27de 94, un protocole qui indique,
32:29comme la Convention de Chicago,
32:31le droit international,
32:32que quand vous avez un ressortissant algérien,
32:35que vous avez un passeport biométrique,
32:37donc infalsifiable,
32:38qui est en cours de validité,
32:40alors vous devez accepter.
32:41Alors qu'est-ce qu'il faut faire ?
32:42C'est le droit, le droit international.
32:44Bruno Retailleau,
32:45est-ce qu'il faut prendre des mesures
32:46de rétorsion supplémentaire ?
32:47Je suis favorable.
32:48Je pense que...
32:49Je connais les douleurs de l'histoire.
32:51Je connais parfaitement le passé,
32:53l'histoire que nous avons,
32:54la France et l'Algérie.
32:56Mais au nom de ces douleurs de l'histoire,
32:58un pays comme l'Algérie
33:00ne peut pas offenser
33:01un pays comme la France,
33:02y compris détenir,
33:03dans des conditions que je viens
33:04de vous donner,
33:05un ressortissant français.
33:06Je pense qu'on est allé au bout du bout.
33:08Je pense que le président de la République
33:10a multiplié depuis des années
33:12les gestes mémoriels.
33:13Et alors, en retour,
33:14qu'est-ce que l'on a eu ?
33:15L'Algérie ?
33:16C'est l'affirmeur de la part
33:17du président de la République ?
33:18Non.
33:19Je pense qu'il était, je crois,
33:20dans la bonne voie
33:21de vouloir réconcilier.
33:22Mais je pense que ces tentatives
33:24de réconciliation
33:25ont été très, très limitées,
33:26n'ont pas été payées de retour.
33:28Et je pense qu'aujourd'hui,
33:29il y a un certain nombre
33:30de mesures,
33:31des mesures individuelles
33:32vis-à-vis des diplomatiques
33:33et autres,
33:34des mesures plus collectives.
33:35Je pense à l'accord de 68.
33:36Je pense aussi à l'échange
33:38de lettres pour les diplomates
33:40de 2007.
33:41Je pense qu'on a une graduation
33:43de la réponse.
33:45Je pense que la France
33:47doit choisir des moyens
33:49corrects de réponse
33:50à l'Algérie,
33:51à son agressivité.
33:52Très concrètement,
33:53qu'est-ce que vous allez faire ?
33:54On va délivrer moins de visas
33:56pour la nomenclature algérienne,
33:57par exemple ?
33:58Moi, je suis favorable
33:59à des mesures fortes.
34:00Mais ce n'est pas moi
34:01qui prends la décision.
34:02C'est le président de la République ?
34:03C'est évidemment au plus haut niveau
34:05que cette décision
34:06doit être prise.
34:07Simplement, ce que j'observe,
34:09c'est que sans rapport de force,
34:10je pense qu'on n'y arrivera pas.
34:12Je pense qu'on est arrivé
34:13au bout de ce que la France
34:15pouvait faire.
34:16Et au moment où on en est,
34:18il y a à la fois la relation
34:20entre deux pays,
34:21mais il y a aussi
34:22la fierté française.
34:23Et je pense que cette fierté française
34:25a été, en quelque sorte,
34:27blessée par l'offense
34:28que l'Algérie a faite à la France,
34:30notamment à travers
34:32Boilem Sansal
34:33et à travers cet influenceur.
34:34Est-ce que ça veut dire, Bruno Rotailleau,
34:36que vous appelez le président de la République
34:38à rompre l'accord de 1968 ?
34:40Je n'ai jamais...
34:41Vous savez...
34:44J'ai des défauts,
34:45j'ai des qualités.
34:47C'est peut-être les mêmes, d'ailleurs,
34:49mais c'est difficile
34:50de me faire bouger de ligne.
34:51Et depuis très longtemps,
34:52j'ai dénoncé cet accord de 1968.
34:55J'avais même déposé une résolution
34:57il y a quelques années au Sénat
34:58pour dénoncer...
34:59Et vous demandez au chef de l'État
35:00de le faire aujourd'hui ?
35:01Ce que j'observe...
35:02Je suis ministre de l'Intérieur,
35:03donc je ne dirige pas
35:04la diplomatie française.
35:05En termes d'immigration,
35:07je pense que cet accord est daté.
35:10Cet accord, en fait,
35:11a déformé l'immigration algérienne
35:13qui est une immigration
35:14avant tout familiale,
35:15plutôt que de travail.
35:16Par exemple,
35:17par rapport au Maroc.
35:19Le Maroc, l'immigration
35:21est à 34 % familiale.
35:23Pour l'Algérie, c'est à plus de 50 %.
35:25Donc je pense que cet accord,
35:27il n'a plus lieu d'être
35:28parce qu'il exprimait
35:30une situation historique.
35:32Cette situation historique
35:33est aujourd'hui, je pense, dépassée.
35:35Il faut le mettre sur la table,
35:37comme d'autres instruments.
35:39Justement, en un mot,
35:40comment vous qualifieriez
35:41l'état des relations
35:42entre la France et l'Algérie ?
35:43En un mot.
35:45Aggressive.
35:47Du côté algérien.
35:49Aggressive.
35:50Et ces relations,
35:52aujourd'hui, sont réduites
35:54à minima.
35:55C'est une agression de l'Algérie
35:57contre la France.
35:58Mais la France a fait,
36:00par la voix du président de la République,
36:03tout ce qu'elle pouvait
36:04sur le chemin de la réconciliation.
36:06Et en retour,
36:08on n'a eu, en réalité,
36:10que des gestes d'agression.
36:12Bruno Retailleau,
36:13je vais vous proposer
36:14trois questions,
36:15trois types de photos.
36:16Vous allez voir pour nous répondre.
36:17Est-ce que vous êtes,
36:18plutôt aujourd'hui,
36:19Bruno Retailleau,
36:20Sandrine Rousseau
36:22ou Elon Musk ?
36:23Sandrine Rousseau,
36:24qui fait partie
36:25de ceux qui ont appelé
36:26à quitter le réseau social X.
36:28On le sait,
36:29Elon Musk, lui,
36:30est un soutien
36:31et un partisan du président,
36:32nouvellement élu,
36:33Donald Trump.
36:34Plutôt Sandrine Rousseau
36:35ou Elon Musk ?
36:36Est-ce que vous allez...
36:37Je ne réponds pas.
36:38Sandrine Rousseau,
36:39vous auriez pu ajouter
36:40qu'elle était pour le droit
36:41à l'apparence.
36:42Je vous ai dit tout à l'heure
36:43qu'on ne pouvait pas redresser
36:44le niveau de vie,
36:45notre modèle social.
36:46C'était pour vous faire sourire.
36:47Si on travaille de moins en moins,
36:48vous avez réussi à me faire sourire.
36:49Très concrètement,
36:50Bruno Retailleau,
36:51est-ce que vous allez
36:52quitter le réseau social X ?
36:53Non.
36:54Et je vais vous dire pourquoi.
36:55La première raison,
36:56c'est parce que je pense
36:57que ce qui fait une démocratie,
36:59c'est la liberté d'expression.
37:01On peut être pour,
37:02on peut être contre.
37:03Première chose.
37:04Deuxième chose,
37:05c'est que je crois
37:06que sur ce réseau-là,
37:07il y a ce qu'on appelle
37:08des notes de communauté
37:09qui permettent, justement,
37:10à des affinitaires,
37:11en tout cas à des followers,
37:12qui permettent à la communauté X
37:15de réagir sur des fake news.
37:17Ça, c'est important.
37:18Et moi,
37:20il y a quelque chose
37:21qui est piquant,
37:22qui est un peu hypocrite
37:23dans cette affaire.
37:24Moi, je me souviens très bien
37:25que ceux qui, aujourd'hui,
37:26voudraient quitter le réseau X
37:27étaient les mêmes
37:28qui soutenaient la loi Avia.
37:29La loi Avia de l'époque,
37:30je l'avais combattue.
37:31L'ancienne députée.
37:32J'avais saisi
37:33le Conseil constitutionnel
37:34avec mon groupe
37:35et le Conseil constitutionnel
37:36avait indiqué
37:37qu'elle était contraire
37:38à la liberté d'expression
37:39puisqu'elle voulait
37:40donner aux GAFAM,
37:41justement,
37:42elle voulait, en quelque sorte,
37:43privatiser la censure.
37:46Je ne suis pas pour la haine en ligne.
37:47Je la combats.
37:48Je le montre, d'ailleurs,
37:49avec les influenceurs algériens
37:50qui appellent aux meurtres
37:51et aux viols.
37:52Donc, je ne laisse rien passer.
37:53Mais je suis attaché
37:54à la liberté.
37:55Voilà.
37:56– Autre photo.
37:57Regardez, vous êtes plutôt
37:58Laurent Wauquiez
37:59ou Bruno Retailleau ?
38:00Vous êtes devenu,
38:01Bruno Retailleau,
38:02l'un des ministres
38:03les plus populaires
38:04du gouvernement.
38:05Ça ne vous a pas échappé
38:06que votre parti,
38:07Les Républicains,
38:09va devoir élire
38:10un nouveau président
38:11avant l'été.
38:12Alors, plutôt Bruno Retailleau
38:13ou Laurent Wauquiez ?
38:14Question très concrète,
38:15Bruno Retailleau,
38:16est-ce que vous serez candidat
38:17à la présidence
38:18des Républicains ?
38:19– Et vous, madame,
38:20est-ce que vous êtes plutôt
38:21Ludovic Vigogne
38:22ou Guillaume Darré ?
38:23– Est-ce que vous serez candidat
38:24à la présidence ?
38:25– Je ne suis pas
38:26à ce point narcissique
38:27que je vais me comparer.
38:28– Non, mais est-ce que vous serez
38:29candidat à la présidence
38:30des Républicains ?
38:31– Moi, mon travail,
38:32je prendrai
38:33toutes mes responsabilités,
38:34mais surtout,
38:35c'est une famille politique
38:36qui est la mienne.
38:37Je m'y suis toujours intéressé
38:38et j'ai toujours indiqué
38:39que ce qui est important,
38:40c'est la ligne politique,
38:41c'est le projet politique.
38:42On a des lignes très voisines
38:43avec Laurent.
38:44Moi, je fais un travail,
38:45j'essaie de montrer
38:46là où je suis,
38:47dans des circonstances
38:48qui sont compliquées,
38:49inextricables,
38:50puisque nous n'avons pas
38:51de majorité au Parlement.
38:52Donc, je n'ai pas
38:53les mains totalement libres.
38:54Ce que j'essaie
38:55de démontrer,
38:56c'est que la droite,
38:57au pouvoir,
38:58pouvait non pas
38:59renoncer
39:00à ses convictions,
39:01c'est-à-dire
39:02qu'elle n'a pas
39:03les mains totalement libres.
39:04Renoncer
39:05à ses convictions,
39:06se renier elle-même,
39:07mais qu'elle pouvait,
39:08au contraire,
39:09appliquer ses convictions.
39:10C'est fondamental
39:11pour relever...
39:12On peut être pour...
39:13Et j'observe d'ailleurs
39:14que dans ce que je propose,
39:16beaucoup, beaucoup
39:17d'électeurs de gauche
39:18me disent
39:19« Mais nous,
39:20on n'est pas de votre bord.
39:21Et ce que vous proposez,
39:22nous, l'autorité
39:23et la fermeté,
39:24ça nous va bien. »
39:25Quand je vous entends, Bruno Retailleau,
39:26c'est que vous n'excluez pas
39:27d'être candidat
39:28à la présidence des Républicains.
39:29Écoutez,
39:30je me consacre totalement
39:31à ma tâche.
39:32Mais vous avez pris
39:34suffisamment à faire.
39:35Je ne sais pas
39:36quand est-ce que sera,
39:37d'ailleurs,
39:38cette élection,
39:39si elle sera au milieu de l'année
39:40ou si ce sera à la fin de l'année.
39:41Donc, je me cons...
39:42Vraiment,
39:43j'ai beaucoup à faire
39:44et je me dois d'abord
39:45à ma tâche.
39:46Laurent Wauquiez a prononcé
39:47un autre mot
39:48un peu plus loin
39:49sur la présidentielle.
39:50Ludovic Nibone.
39:51Oui, il a dit
39:52qu'il travaillait à être
39:53le candidat naturel
39:54de sa famille.
39:55Est-ce que vous pensez
39:56qu'il peut l'être ?
39:57Est-ce que vous pourriez
39:58l'être, vous aussi,
39:59en vue de 2027 ?
40:00Je vois bien
40:02J'ai toujours indiqué
40:03que Laurent
40:04est un des grands talents
40:05de famille politique.
40:06Donc, il aura un rôle à jouer,
40:07bien évidemment.
40:08Il aura un rôle à jouer ?
40:09Est-ce qu'il est
40:10le candidat naturel ?
40:11Je me refuse
40:12à parler
40:13de 2027.
40:15C'est absurde
40:16parce que les circonstances
40:17politiques sont telles
40:18que vous ne pouvez
40:19rien prévoir.
40:20Première chose,
40:21c'est pas seulement absurde
40:22mais c'est dangereux
40:23parce que ce que les Français
40:24attendent de nous
40:25et notamment,
40:26nous qui sommes au gouvernement,
40:27c'est qu'on ait une obsession,
40:29améliorer leur quotidien.
40:30Faire en sorte
40:31d'avoir des résultats.
40:32Et s'ils sentent
40:33qu'on est dans le coup d'après,
40:34je pense qu'on sera
40:35décrédibilisés.
40:36Je pense vraiment, moi,
40:37que je parlais
40:38de liberté tout à l'heure.
40:39Je revendique cette liberté.
40:40Mais c'est quoi
40:41ma liberté aujourd'hui ?
40:42Qu'est-ce qui fait ma force ?
40:43C'est que je ne suis pas
40:44dans le coup d'après.
40:45Je ne suis pas
40:46dans le coup d'après.
40:47Moi, je n'ai pas ce virus
40:48de la présidentielle.
40:49Je l'ai souvent dit
40:50et vous le savez,
40:51pour ceux qui m'ont déjà
40:52interrogé,
40:53c'est ma liberté
40:54mais je crois que cette liberté,
40:55c'est ma puissance d'action aussi.
41:00On peut être pour,
41:01on peut être contre
41:02mais au moins,
41:03je les exprime clairement
41:04et j'essaie de contribuer
41:05au redressement
41:06de mon pays que j'aime
41:07parce que je suis patriote.
41:08C'est tout.
41:09Vous parlez de vos convictions.
41:10Juste, question courte, réponse courte.
41:11Le Premier ministre
41:12Yael Brown-Pivet
41:13l'a regretté,
41:14n'a pas fixé de date
41:15pour la reprise ou non
41:16du texte sur la fin de vie.
41:17Vous êtes favorable ou pas
41:18à ce qu'on reprenne
41:19ce texte sur la fin de vie
41:20à l'Assemblée ?
41:21Ah non, mais j'ai toujours dit
41:22que moi, sur la fin de vie,
41:23le texte ne valait pas du tout
41:24pour plein de raisons.
41:25C'est ce qu'il faut,
41:26c'est soulager
41:27avant de mourir
41:28avec des soins palliatifs
41:29et ensuite,
41:30faire reposer sur chacun
41:31parce que ce sera ça,
41:32cette idée
41:33qu'on peut demander la mort,
41:34ça sera la conséquence
41:35et que chacun se dira
41:36suis-je devenu
41:37pour ma famille une charge ?
41:38Non, ce que je pense,
41:39moi, c'est qu'il faut deux textes.
41:40Il faut un texte
41:41sur les soins palliatifs
41:42et il faut, sans doute,
41:43le texte parlementaire
41:44mais ça, c'est la liberté
41:45du Parlement
41:46sur la fin de vie.
41:47Mais je pense
41:48qu'il ne faut pas prendre
41:49le premier texte
41:50qui concerne les soins palliatifs
41:51parce qu'en fait,
41:52je pense qu'il ne faut pas
41:53prendre le premier texte
41:54qui consiste à soulager
41:55avant de mourir,
41:56c'est-à-dire les soins palliatifs.
41:5720 départements,
41:58au moment où je vous parle,
41:5920 départements
42:00sont privés
42:01de soins palliatifs.
42:02Il y a des centaines
42:03de Français
42:04qui meurent aujourd'hui
42:05dans la souffrance
42:06parce qu'ils n'ont pas accès
42:07aux soins palliatifs.
42:08Bruno Rotailleau.
42:09L'urgence, c'est ça.
42:10Juste pour terminer l'émission,
42:11je vous ai fait sourire
42:12il y a quelques instants,
42:13je vais vous faire peut-être
42:14sourire une dernière fois.
42:15Vous êtes plutôt Nicolas Sarkozy
42:16ou Emmanuel Macron ?
42:17Vous aviez été très dur
42:18avec Emmanuel Macron.
42:19Vous apprenez à le découvrir.
42:20Est-ce que vous avez changé
42:21de regard sur le président
42:22de la République ?
42:23Emmanuel Macron.
42:24Non, Emmanuel Macron,
42:25c'est le président de la République
42:26et moi, je suis gaulliste.
42:27Je suis gaulliste,
42:28ça ne fait pas de moi
42:29un macroniste.
42:30Simplement, je suis attaché
42:31aux institutions.
42:32Il est président
42:33de la République
42:34et je le respecte
42:35et je suis ministre.
42:36J'ai de l'amitié
42:37pour Nicolas Sarkozy.
42:38On se rencontre,
42:39on s'appelle,
42:40mais Nicolas Sarkozy
42:41est de ma famille politique.
42:42Emmanuel Macron ne l'est pas,
42:43mais c'est le président
42:44de tous les Français.
42:45C'est aussi mon président
42:46de la République.
42:47Merci beaucoup Bruno Retailleau
42:48d'avoir été avec nous
42:49ce matin dans BFM politique.
42:50Merci Ludovic,
42:51merci Fran,
42:52d'avoir été à mes côtés.