Jean-Luc Mélenchon : "Nous nous sentons trahis et meurtris par le Parti socialiste. A l’évidence, le PS n’est plus un partenaire."
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00:00Moi, je n'ai jamais prétendu être le leader de la gauche,
00:02ce n'est pas comme ça que ça se passe.
00:04Il y a une coalition et les responsables des différents partis
00:07se regroupent régulièrement pour prévoir une chose et l'autre,
00:11ce qui ne s'est pas fait dans cette affaire.
00:13Et je voudrais d'abord dire ça,
00:15nous sommes censés être alliés et partenaires
00:17et un des partenaires engage une discussion surprise avec le gouvernement
00:22et nous n'en sommes tenus informés d'aucune manière.
00:25J'ajoute que c'est d'autant plus surprenant
00:28que le précédent Premier Ministre,
00:30la première motion de censure,
00:32c'était le Parti Socialiste dont c'était le tour
00:35qu'il avait défendu à l'Assemblée Nationale.
00:38Donc à ce moment-là, il n'était pas question pour lui
00:41de négocier, de je ne sais pas quoi, de faire avancer
00:44tout le tralala qu'on a entendu.
00:46– Vous dites qu'il y a eu une trahison du Parti Socialiste ?
00:48– Disons que nous, nous sommes meurtris,
00:50parce que j'entends dire, on parle souvent de ma manière de m'exprimer,
00:55on tient moins compte de celles et des mots
00:57qu'utilisent les autres à notre égard, pourquoi pas ?
01:00Mais oui, nous sommes meurtris parce que nous nous sentons trahis,
01:05c'est une évidence.
01:06Je voudrais rappeler un fait historique,
01:08c'est le mouvement insoumis, et lui seul,
01:13qui après une élection qu'il avait dominée de la tête et des épaules,
01:17celle de 2022 où nous avons fait le score que vous savez,
01:22et où le Parti Socialiste avait fait 1,67.
01:25C'est nous qui avons proposé l'union,
01:27et donc la possibilité pour les Verts, pour les Socialistes,
01:31d'avoir leur propre groupe, c'était sans précédent.
01:34Je voudrais rappeler qu'en 2012,
01:36nous avions appelé à voter pour le candidat le mieux placé,
01:39c'était M. Hollande, M. Hollande ne m'a même pas fait la faveur
01:42d'une circonscription, celle où j'étais moi,
01:45le candidat sortant en face de Mme Le Pen.
01:47– Dans votre raisonnement, ça veut dire ?
01:48– Par conséquent, le Parti, le mouvement unitaire, c'est nous,
01:51et donc là, nous nous sentons, oui, trahis,
01:53nous nous sentons meurtris par cette situation.
01:56Qu'allons-nous faire maintenant ?
01:57C'est une des grandes questions qui est posée,
01:59puisque le Parti Socialiste, à l'évidence,
02:02comme l'a dit Éric Coquerel, n'est plus un partenaire,
02:05c'est un allié, et encore de circonstance,
02:07puisque M. Glucksmann, par exemple,
02:09ne nous soutient jamais dans les élections intergalliales.
02:12– Donc vous dites que les Socialistes, ce matin,
02:13ne font plus partie du nouveau Front Populaire ?
02:15– Je sais que c'est la mode de dire, vous dites, vous dites,
02:18non madame, laissez-moi le choix de mes mots,
02:20je viens de dire ce que j'ai à dire,
02:22je dis, comme l'a dit avant moi Éric Coquerel
02:24et plusieurs autres dirigeants du mouvement assoumis,
02:27qu'à l'évidence, ils ne sont plus des partenaires,
02:29puisque dans une motion de censure, c'est quand même fondamental,
02:33vous savez que la censure, c'est ce qui distingue la majorité de l'opposition,
02:37ce fait a l'air d'être considéré comme un détail,
02:40mais c'est une question de fond, c'est d'ailleurs pourquoi
02:42la vérité politique, madame, n'a pas éclaté cette fois-ci,
02:46puisqu'ils continuent à dire qu'ils sont dans l'opposition,
02:49les socialistes, personne n'y comprend rien,
02:50ils ne votent pas les censures, mais ils sont toujours dans l'opposition,
02:53c'est quand va arriver le vote du budget,
02:55s'ils votent le budget, et s'ils ne votent pas la censure du 49.3,
02:59on pourra dire qu'ils ont rompu l'union.