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00:00Votre mère vous a aussi légué la lipémanie. De quoi s'agit-il ? On a essayé de se mettre dans la tête de Marc Lavoine.
00:09Vous voyez la vie en rose et en bleu.
00:13Écoutez, la lipémanie, c'est ce qu'elle avait. Moi, je ne suis pas comme elle. J'ai cru que j'avais ça. Parce que j'ai cru que c'était de ma faute.
00:22J'ai cru que sa mort était de ma faute. Du coup, ça m'a chargé d'une forme de... Et j'ai pris ses maladies à elle.
00:31C'est une forme de dépression ?
00:33Oui, c'est ça. C'est une dépression assez profonde, une mélancolie plus mélancolique encore.
00:37Mais je n'ai pas vraiment envie d'en parler parce que c'était son affaire. Moi, j'ai cru que c'était la mienne parce qu'on manque d'humour.
00:43Vous savez, quand quelqu'un est mort, on dit que c'est de ma faute. Parce que pourquoi nous mettre nous-mêmes au centre alors que ce n'est pas de votre faute ?
00:49Elle est morte parce qu'elle était usée, parce qu'elle était fatiguée, parce qu'elle n'en pouvait plus. Donc, ce n'est pas de ma faute.
00:54Et j'ai cru que c'était de ma faute par prétention. J'ai fait une faute, moi, de me mettre au centre et de me dire que c'est sûrement de ma faute.
01:00Non, ce n'est pas de ma faute. Vous voyez, on doit manquer d'humour avec ça.
01:05C'est la première fois que je vous entends le dire. Jusqu'ici, on avait l'impression que vous aviez un sentiment de culpabilité. Ce soir, vous dites que ce n'est pas de ma faute.
01:12Grâce à mon éditrice, j'ai relu mon livre pour des raisons absolument... Ça faisait 7 ans que je leur promettais le livre, il était terminé, je ne le sortais pas.
01:20Et donc, je l'ai lu. Et quand je l'ai lu, je me suis aperçu que finalement, c'était rien. C'est juste un livre.
01:28Et de l'avoir sorti, ça m'a vraiment libéré. Du coup, je commence maintenant à m'équilibrer parce que je me dis que c'est vrai, tu as écrit ce qu'il fallait, tu avais besoin de l'écrire et tu vas mieux.