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[#LeCanapéRouge] Julien Nkoghé Békalé, ancien Premier ministre

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00:00Mesdames, Mesdemoiselles, Monsieurs, Bonsoir, Bienvenue sur le canapé rouge de Gabon Media
00:21Time.
00:22Aujourd'hui, nous avons l'honneur de recevoir Julien Koguedé-Calais, ancien Premier ministre
00:27de la République et figure de la scène politique nationale.
00:31Dans un contexte où le Gabon amorce une transition historique marquée par la promulgation
00:37d'une nouvelle constitution et d'un code électoral ambitieux, M.
00:42Koguedé-Calais nous fait l'honneur de partager sa vision pour un Gabon plus inclusif, démocratique
00:49et stable.
00:50Défenseur des droits humains et fervent partisan des institutions fortes, il abordera avec
00:56nous les défis et opportunités de cette revendication politique.
01:00M.
01:01Koguedé-Calais, bonsoir et merci d'avoir accepté notre invitation.
01:05Bonsoir, M.
01:06Harold Lécart.
01:07Comme il est de tradition sur le canapé rouge, la première question que je vais vous poser,
01:15M.
01:16Premier ministre, est celle de savoir comment vous portez en cette période de reformulation
01:23politique ?
01:24En tout cas, je voudrais d'abord vous remercier de m'avoir fait l'honneur de m'inviter
01:31pour la deuxième fois à votre émission canapé rouge.
01:36Pour revenir à votre question, je me porte bien, je me porte bien avec la grâce de Dieu
01:43et de mes ancêtres.
01:44Et je voudrais remercier Dieu pour la grâce qu'il m'accorde de voir cette nouvelle
01:52année 2025, pour la santé qu'il m'accorde et surtout pour le souffle de vie qu'il
01:58me donne toujours.
01:59Andrea.
02:00M.
02:01Koguedé-Calais, vous êtes un haut commis de l'État.
02:03Si vous vous portez bien, qu'en est-il de votre environnement immédiat, de vos concitoyens,
02:10est-ce que vous avez le sentiment qu'ils se portent bien comme vous ?
02:16C'est relatif, c'est relatif.
02:19Je pense que les Gabonais ont été heureux de ce qui s'est passé le 30 août 2023.
02:30Ils ont mis beaucoup d'espoir que leur quotidien pourrait changer.
02:39En même temps, tous les problèmes du Gabon, de notre pays, ne peuvent pas se régler en
02:48un coup de baguette magique.
02:49Je pense que les nouvelles autorités, tout en respectant leur engagement au niveau de
02:59la restauration des institutions, font également avec le gouvernement de la transition des
03:05efforts pour améliorer le quotidien de nos compatriotes.
03:09Sur ce point, je peux dire que c'est très relatif.
03:12Oui, les Gabonais attendent beaucoup, ils sont impatients, parce que c'est sur l'assiette
03:20ou dans l'assiette que ça se ressent.
03:22M.
03:23Koguedé-Calais, vous avez récemment insisté sur l'importance de bâtir une société fondée
03:29sur le respect des droits humains et des lois, puisque depuis un moment, on constate que
03:34vous communiquez beaucoup, notamment sur votre profil, votre page Facebook.
03:38En quoi cela est-il essentiel pour le Gabon nouveau que vous évoquez ?
03:43Oui, je pense qu'il faut d'abord… Je voudrais faire une citation d'un philosophe
03:51allemand, Albert Einstein, qui disait que la folie, c'est de se comporter de la même
04:01manière et de s'attendre à un résultat différent.
04:05La rupture qu'il y a eue en août 2023, nous devons en tirer la leçon.
04:12Le Gabon nouveau que nous voulons et que nous devons mettre en place doit être un Gabon
04:19où il y a un état de droit, où on respecte la loi, où on respecte les droits humains.
04:28Il ne doit plus exister la torture, il ne doit plus y avoir les abus de droit, il ne
04:36doit plus y avoir les trafics d'influence.
04:38On doit avoir un Gabon de confiance, une société juste et de confiance.
04:44C'est ça, vers quoi on doit aller.
04:48Très bien.
04:49Abordons maintenant des questions plus politiques avec le référendum constitutionnel, la promulgation
04:55de la nouvelle constitution.
04:57Avec un taux de participation de 53,53% et de 91,80% en faveur du oui, le référendum
05:07constitutionnel du 16 novembre 2024 a marqué une étape importante.
05:11Comment évaluez-vous ces résultats et leur impact sur le paysage politique ?
05:16Je voudrais d'abord rappeler que j'ai entendu beaucoup de personnes parler du taux d'abstention,
05:24mais il n'y a pas une norme universelle qui fixe un taux d'abstention qui permet la légitimité
05:32d'un côté.
05:33Il n'y a pas de norme.
05:35Donc, les Gabonais se sont exprimés massivement avec plus de 91% sur cette nouvelle constitution.
05:43Je crois que le référendum est derrière nous, la constitution a été adoptée, elle
05:48a été promulguée.
05:49Maintenant, il faut la mettre en pratique.
05:53Et c'est à l'épreuve de cette pratique qu'on verra les faiblesses de cette constitution
05:57ou les forces de cette constitution, mais pas de procès d'intention, de débat.
06:02D'accord.
06:03Vous avez justement à cette occasion salué l'engagement de la jeunesse durant cette
06:07échéance électorale.
06:09Quel rôle attribuez-vous à cette jeunesse dans la consolidation de la démocratie et
06:13la construction du davant du débat ?
06:15Dans nos traditions bantouf, on dit que ce sont les jeunes arbres qui réservaient
06:23la forêt.
06:24Donc, la jeunesse gabonaise est l'avenir du Gabon, donc c'est à elle d'être responsable.
06:30Bon, elle veut se politiser, mais ce n'est pas, on ne la tend pas la jeunesse gabonaise
06:37dans la politique.
06:38On attend la jeunesse gabonaise dans l'entrepreneuriat, quand le président de la transition parle
06:44de souveraineté économique.
06:45C'est pour que les Gabonais et les Gabonaises, notamment les jeunes, s'accapent du boutique
06:53économique du pays.
06:54C'est ça, c'est cette jeunesse qui va créer la classe moyenne et c'est la classe moyenne
07:02qui va tirer le Gabon vers le haut.
07:03Est-ce que vous avez le sentiment que cette jeunesse-là, elle est intéressée par la
07:08chose politique ? Est-ce qu'elle peut, justement, appuyer les ambitions des autorités politiques
07:14?
07:15Les jeunes sont des citoyens gabonais et donc ils ont le droit de s'intéresser à la chose
07:18politique.
07:19Mais, encore une fois, la classe politique, c'est… Allez, il y a combien de députés
07:27? 143.
07:28Il y a combien de sénateurs ? Une centaine.
07:32Il y a combien de ministres dans les gouvernements ? Pas plus de 50.
07:36Mais on ne peut pas… Les jeunes ne peuvent pas regarder ces fenêtres-là, c'est pas
07:41là-bas où ils ont l'opportunité.
07:42Ils ont l'opportunité dans le monde économique.
07:45C'est là-bas où ils peuvent se réaliser, c'est là-bas où ils peuvent réaliser leur
07:48potentiel.
07:49C'est pour ça que, moi, je les encourage à faire les affaires.
07:52Est-ce que les politiques publiques appuient cette jeunesse ? Parce que, souvent, le relancement
07:58est dû au fait qu'on n'est pas suffisamment soutenu.
08:02Oui, je suis d'accord.
08:04On peut regretter que les politiques qui ont été menées jusque-là n'ont pas suffisamment
08:10offert aux jeunes des opportunités.
08:14Mais on ne peut pas non plus dire que les gouvernements successifs, et même le gouvernement
08:19actuel, ne font pas des efforts pour amener les jeunes à leur prise en charge, eux-mêmes
08:25d'abord.
08:26Il y a des centres de formation professionnelle qui sont créés partout.
08:31L'éducation, aujourd'hui, c'est la priorité des priorités.
08:35Dans la formation professionnelle, la formation technique, je pense que ces jeunes-là doivent
08:39comprendre que les autorités, les gouvernements font des efforts pour eux.
08:43C'est à eux de saisir la balle au bon coup.
08:46D'accord.
08:47Restons sur la nouvelle constitution qui est un point de départ de la Nouvelle République
08:53gabonaise.
08:54Vous avez qualifié la promulgation de cette constitution comme le début d'un nouveau
08:59cycle politique et institutionnel.
09:00Quels sont, selon vous, les principales avancées de ce texte et comment doit-on les mettre
09:06en œuvre ?
09:07J'ai dit que c'était le début d'un nouveau cycle politique et institutionnel.
09:12C'est l'espoir que je nourris parce qu'une constitution, en soi, elle est inerte, c'est
09:20du papier.
09:21Mais elle est sacrée.
09:23C'est nous, les acteurs politiques.
09:27C'est ce que nous faisons de la constitution qui fera le Gabon nouveau, qui ouvrira un
09:31cycle institutionnel nouveau et politique nouveau.
09:34Si nous continuons, comme je l'ai dit tout à l'heure, à nous comporter de la même
09:41manière, rien ne changera.
09:43La constitution en elle-même, elle est posée là, c'est à nous de l'appliquer.
09:50Ce n'est pas la constitution gabonaise qui va empêcher le comportement des viens de
09:56nos compatriotes.
09:57Ce n'est pas la constitution gabonaise qui va empêcher le trafic d'influence.
10:02Ce n'est pas la constitution gabonaise qui va empêcher le culte de la personnalité.
10:08Parfois, des disposants de la constitution peuvent emmêler à haute griffe la gabégie
10:15lorsqu'on prend l'exemple de la consécration de deux vice-présidents de la République
10:20et tous les traitements qu'on peut imaginer pour les deux hauteurs, mais les deux qui
10:27vont occuper ces fonctions-là.
10:28Mais c'est un fantasme que les gens ont de croire que toute la masse salariale du fonctionnement
10:36de l'État, c'est les politiques qui le consomment.
10:39C'est un fantasme.
10:40Je vous ai indiqué combien de personnes il y a.
10:43Ils ne sont pas nombreux.
10:45Donc, si vous faites un ratio sur ce que représente la masse salariale de la rémunération
10:51des politiques par rapport à la masse salariale globale, ce n'est pas beaucoup de choses.
10:57Je pense que le problème n'est pas là-bas.
10:59J'ai dit tout à l'heure que nous allons mettre en application ces nouvelles constitutions.
11:04C'est à l'épreuve des faits que nous verrons si effectivement le nouveau système institutionnel
11:09qu'ils ont mis en place, un président de la République avec un vice-président de la
11:13République et un vice-président du gouvernement, nous allons voir comment ça va fonctionner.
11:17Mais encore une fois, je ne peux pas faire de procès d'intention.
11:20C'est parce qu'on n'a pas encore vu ça à l'œuvre.
11:23Voilà.
11:24D'accord.
11:25Alors, abordons justement la question de la refonte du code électoral.
11:29Un cadre qui, selon vous, est inclusif et crédible.
11:35Vous avez évoqué l'importance d'un code qui garantit des élections libres et transparentes.
11:42Quelle est votre appréciation de l'approche adoptée par les autorités dans l'élaboration
11:47de ce projet?
11:48Justement, à partir des premiers éléments, on a pu observer, à travers le Conseil des
11:52ministres du dimanche 5 janvier 2025.
11:56Il faut qu'on parte du départ.
12:00Quand la transition a été mise en place, les autorités de la transition se sont donné
12:09trois objectifs.
12:10Élaborer une nouvelle constitution, un nouveau code électoral et un réseau d'institutions.
12:17La constitution a été adoptée, le code électoral sera bientôt examiné en session
12:26extraordinaire par le Parlement.
12:28Un avant-projet a été adopté par le gouvernement.
12:31Laissons les parlementaires examiner cet avant-projet.
12:36Et c'est après que nous verrons si ce nouveau code électoral, ce nouveau cadre électoral
12:44permettra des élections libres, transparentes et inclusives.
12:49Encore une fois, ce n'est pas le code électoral qui fait une élection transparente, qui fait
12:58une élection inclusive, critique et crédible.
13:01Ce n'est pas le code électoral.
13:02Le code électoral est un texte aussi.
13:04Ce sont les acteurs.
13:05Le problème du Gabon, c'est est-ce que nous pouvons accepter une défaite électorale,
13:15surtout la défaite à l'élection présidentielle.
13:18Parce que je note que quand il y a des élections législatives, les compétiteurs s'accordent
13:28à porter leur contestation devant la cour constitutionnelle.
13:32Et quand la cour constitutionnelle rend lui la décision, il s'y plie.
13:37Mais quand il s'agit d'élections présidentielles, la contestation se fait d'abord dans la rue,
13:48et on conteste la décision de la cour constitutionnelle qui confirme telle ou telle élection.
13:54À quel moment allons-nous, objectivement, avoir le fair-play ? J'ai perdu les élections,
14:05je félicite celui qui a gagné.
14:09Et ce n'est pas le code électoral qui fait ça, c'est dans notre tête.
14:15M.
14:16Koundis, au-delà de la tête, il y a quand même dans cet avant-projet, et ce sont des
14:21politiques qui le disent, qu'en écartant les acteurs, les compétiteurs de l'organisation,
14:29on laisse la possibilité, au travers des contestations que le pays a toujours connues,
14:37se reproduire.
14:38J'ai entendu cet argument, qui ne me convainc pas totalement, puisque depuis 1990, ce sont
14:51les acteurs politiques qui organisent les élections.
14:53On a mis en place la CENAP, la CENI, on a mis tout, et puis la dernière trouvaille,
15:01le Centre gabonais des élections.
15:02Ce sont les acteurs politiques, mais il ne faut qu'ils ne s'accordent pas sur les résultats.
15:06Ils sont représentés dans tous les bureaux, mais ils ne s'accordent jamais sur les résultats.
15:11Et c'est pour ça que les militaires sont intervenus le 30 août, parce que les acteurs
15:20politiques ne s'accordent pas sur les résultats.
15:22Chacun tire à U et à DIA, c'est moi qui ai gagné, c'est moi qui ai gagné, et qu'est-ce
15:27qu'ils ont fait ? Ils ont dit, écoutez, arrêtez, mettez-vous un peu de côté, le
15:32peuple a trop souffert, nous on va prendre les choses en main.
15:35Donc, normalement, nous devons suivre ce que les militaires font, et puis mettre ça en
15:44pratique.
15:46Si après ça ne marche pas, ce sont des lois, on les change, mais essayons d'abord
15:52ce que les militaires nous proposent.
15:53On ne peut pas leur prêter des intentions, moi encore une fois je vous dis, je ne suis
15:58pas pour des procès d'intention, mettons les choses en pratique et on verra à quoi
16:03s'en tenir.
16:04Parce que ça fait 32 ans, de 94 à bientôt 34 ans.
16:08Monsieur, comme vous gouvernez, c'est prévoir, est-ce que dans la façon dont les textes
16:12sont articulés, on ne peut pas déjà entrevoir le potentiel contentieux ? Vous dites bien
16:18que l'Organisation des élections a toujours été confiée aux politiques, ça n'a pas
16:22marché, est-ce que vous pensez que c'est en excluant les politiques complètement que
16:26ça marchera ? Est-ce que la démocratie gabonaise est prête à faire confiance à une administration
16:31dont on sait qu'elle est forcément relevable de l'autorité, qui l'a nommée ?
16:36Je parle ici du ministre de l'Intérieur, du secrétaire général de l'Institut de
16:40l'État, de tous les directeurs des élections et tout le reste.
16:43Les citoyens ou les acteurs politiques ont raison de ne pas avoir confiance ou d'être
16:50inquiets.
16:51Mais encore une fois, moi je dis, nous assistons tous les jours à l'Organisation de la Coupe
16:59d'Afrique des Nations ou de la Coupe du Monde ou des championnats, est-ce que les compétiteurs,
17:06les joueurs qui sont sur le terrain, c'est eux qui participent au règlement du championnat ?
17:12Est-ce que c'est eux ? Ils sont sur le terrain, ils jouent, on leur dit voici les règles
17:19du jeu.
17:20Même si les buts souvent changent, mais ils sont là pour ça, sans leur avis, sans leur
17:26allure.
17:27Alors donc, laissons les militaires nous donner une orientation.
17:33Justement sur cette question, vous avez fait une proposition sur la création d'organes
17:39spécialisés pour les élections.
17:40Vous parlez d'une haute cour des élections, certainement pour les questions liées au
17:46contentieux, et la création d'un organe indépendant pour organiser à proprement
17:52dire les élections.
17:53Vous êtes magistrat, je présume que la haute cour doit être constituée de personnes
18:02qui ont l'habilité à trancher ce type de litige et l'organe indépendant.
18:05À l'aide des techniciens, peut-être, est-ce que vous pouvez revenir sur cette proposition
18:11et peut-être la clarifier à ces et ceux qui vous regardent ?
18:14Bien.
18:15Dans ma contribution au dialogue national, inclusif, que j'avais déposée, effectivement,
18:25je m'étais posé la question, à qui incombe l'organisation des élections ? Moi, j'étais
18:31pour une autorité indépendante, constitutionnelle, qu'on intègre dans la constitution, composée
18:42de personnalités.
18:43Et je dirais peut-être à compétir, qu'il peut y avoir des arbitres, des bons arbitres.
18:50Bon, cette proposition n'a pas été retenue par les participants au dialogue.
18:58Bon, ils ont choisi de confier, même si ce n'était pas un dialogue souverain, mais
19:03ils ont choisi de confier l'organisation des élections au ministère de l'Intérieur.
19:08Bon, nous venons de vivre un premier test avec le référendum.
19:16Je crois que ça s'est très bien passé.
19:18On ne peut pas dire que ça s'est mal passé.
19:20D'ailleurs, on a eu les résultats dans les 48 heures.
19:23C'est ce qui est une première au Gabon.
19:27Maintenant, en ce qui concerne l'électoral, effectivement, j'ai encore dans ma dernière
19:33publication sur ma page Facebook, j'ai encore insisté en évitant le comité de rédaction
19:41d'accorder une attention particulière sur la manière dont il faut organiser les élections.
19:47Effectivement, le ministère de l'Intérieur tout seul, avec son administration décentralisée
19:54ou déconcentrée, peut être soupçonné d'être sous l'autorité directe de l'exécutif.
20:02Bon, je note qu'à côté des autres propositions qui ont été faites par d'autres partis politiques,
20:10l'Union nationale et le Premier ministre Alain Cloby, je note quand même que le gouvernement
20:14a été réceptif, puisque même si l'organisation incombe à titre principal au ministère de
20:23l'Intérieur, mais ils ont quand même concédé de créer, de mettre en place une commission
20:28nationale.
20:29Bon, maintenant, attendons voir qui sera dans cette commission nationale.
20:33Ils ont parlé de personnalité, bon, attendons voir ces personnalités, unité morale, voilà,
20:38attendons voir ces personnalités.
20:39Encore une fois, je dis pas de procès d'intention, voyons les choses comme elles vont se mettre
20:43en place.
20:44Résistant maintenant à la contention électorale, tout le monde a condamné la Cour constitutionnelle.
20:57On l'a appelée « tour de piste ». Et honnêtement, nous avons laissé la Cour constitutionnelle,
21:07en France la Cour constitutionnelle ne s'occupe pas de ça, dans les autres pays, nous, nous
21:13avons laissé la Cour constitutionnelle prendre du volume et s'immiscer dans les affaires
21:21politiques.
21:22Nous avons laissé, c'est nous qui avons laissé faire.
21:25Mais il y a le dabant nouveau qu'on veut faire, qu'on a en train de construire.
21:29Mettons la Cour constitutionnelle à sa place, que la contention électorale soit soumise
21:35à une autre structure.
21:37Comme ça, il n'y aura plus de tour de piste.
21:39Parce que chaque fois qu'on nommera quelqu'un à la Cour constitutionnelle, qu'on présente
21:45la Cour constitutionnelle, on va dire c'est le parrain de tel, c'est le parrain de celle-ci,
21:49c'est le parrain de celle-là.
21:50Donc, c'est pour ça que j'ai proposé cette haute Cour électorale, qui serait composée
21:55de romaïstas, de romaïstas qui vont maintenant, qui ne sera pas permanente, elle sera là
22:03chaque fois qu'il y a une élection, la haute Cour se met en place, examine les contentieux.
22:07Et la Cour proclamera toujours les élections, puisqu'elle est garante, juridique de la
22:14constitution.
22:15Mais le contentieux, on le lui enlève, c'est ce que moi j'ai proposé.
22:20Bon, ça n'a pas été retenu, pour crédibiliser les arrêts, il faut aussi faire en sorte
22:24que nos élections soient acceptées par tous.
22:27On fait des propositions, on les prend ou on ne les prend pas, mais on ne va pas faire
22:34des casus bellic pour ça.
22:36Donc, moi, encore une fois, j'ai dit, je ne prête pas des intentions aux gens, je
22:40juge les gens à l'épreuve des faits.
22:43Très bien.
22:44Depuis des décennies, les élections sont source de tensions au Gabin, c'est-à-dire
22:49depuis l'avènement de la démocratie pluraliste.
22:53Et lorsqu'on initie une réforme, c'est dans le but de régler une situation et faire
23:01en sorte qu'elle ne se produise plus.
23:04Pensez-vous que les innovations qui sont actuellement prévues dans le nouveau code électoral
23:09permettront enfin que les échéances électorales futures soient des moments d'apaisement ?
23:17Je le souhaite fortement.
23:19Je souhaite que mon pays, le Gabon, puisse être regardé comme un pays véritablement
23:27démocratique, où les citoyens acceptent les résultats des élections, ou quand ils
23:36ne sont pas d'accord avec les résultats des élections, qu'ils portent le contentieux
23:40devant les jurys sans compétence, mais que ce ne soit pas tous les jours dans la rue
23:45en faisant la casse, en brûlant les maisons, en brûlant les édifices publics.
23:50J'ose espérer que ces dispositifs qui sont mis en place par les autorités de la transition
23:58arrivent à ce résultat.
23:59C'est-à-dire le résultat où nous acceptons tous les résultats des élections.
24:04Ce qu'on appelle l'acceptabilité politique et sociale des élections.
24:08C'est ce que je souhaite pour mon pays.
24:11D'accord. Finissons sur cette question de la révision du code électoral qui, jusqu'à
24:16présent, n'a pas évoqué le remécoupage électoral.
24:20Est-ce que vous avez un avis là-dessus, peut-être des suggestions ?
24:27Encore une fois, le re-découpage électoral relève du politique.
24:35Je pense que c'est une question qui doit être débattue par la classe politique parce
24:43qu'elle n'est pas aussi simple que nous le pensons.
24:47Il ne s'agit pas de s'asseoir, de prendre la carte du Gabon et de découper comme ça,
24:52ou telle ou telle chose.
24:54Le découpage est d'abord politique.
24:57Il est aussi stratégique.
25:01Aujourd'hui, nous préparons les élections.
25:04Allons d'abord avec le découpage actuel.
25:08Et puis, nous avons sept ans pour voir s'il faut redéfinir les nouvelles
25:15déconceptions électorales.
25:17Parce qu'on peut même en diminuer.
25:19Parce qu'au Gabon, nous avons 143 députés pour deux millions d'habitants.
25:26Pour l'encore électorale de 870 000 électeurs à peu près.
25:30Le Bénin a plus de 10 millions d'habitants.
25:33Ils sont moins de 130 députés.
25:38Le Sénégal, plus de 25 millions d'habitants, sont moins de 150 députés.
25:45Nous, on a fait des découpages électoraux politiciens.
25:50Parce que c'est peut-être là qu'on peut faire l'économie.
25:54Un diminuant du nombre de sièges de députés.
25:57Parfois, il y a des circonstances.
26:00On peut faire des économies.
26:01C'est-à-dire, un pays comme le Gabon, on n'a pas besoin d'avoir 143.
26:05Nous avons 52 départements, 52 communes et 49 départements.
26:12On peut faire un député par département.
26:14Il fait quatre heures, il se balade dans sa construction et ça fait 49 députés.
26:20Un député par commune ?
26:23Le travail du député, c'est quoi ?
26:25C'est de voter la loi, c'est de consentir l'impôt.
26:28Ce n'est pas de construire les hôpitaux ou les dispensaires.
26:31C'est au Gabon que nous avons transformé le député en MGS.
26:36Ce n'est pas son job, il y a un gouvernement pour ça.
26:40Il y a un gouvernement pour ça.
26:42Donc, 52 communes plus 49 départements, vous additionnez.
26:49On trouve le nombre de députés qu'il nous faut.
26:52Très vite.
26:52C'est possible.
26:54Ça, il faut réfléchir.
26:55Après, c'est un choix politique.
26:56C'est un choix politique.
26:58Ce n'est pas le choix de Julien Corbecale, mais c'est un choix politique.
27:01Mais ça peut aussi être une ambition que vous portez.
27:03Parce que vous restez un haut commis de l'État qui, je crois, a toujours l'ambition pour son pays.
27:12Le sujet est sur la table de discussion.
27:15On discute avec les autres acteurs politiques.
27:18Et on trouve une terme d'entente.
27:20D'accord.
27:21En dépit des réformes, des défis comme le chômage, l'éducation et les inégalités sociales que subissent les Gabonais,
27:30quel mécanisme suggérez-vous pour transformer l'élan politique en action concrète pour les Gabonais ?
27:36Transformer quoi ?
27:37L'élan politique.
27:41Qu'est-ce que je suggérerais ?
27:43Votre manière, quelles sont vos suggestions pour le Gabon ?
27:47Pour régler tous les problèmes, les défis comme le chômage, l'éducation nationale, les inégalités notamment.
27:53Vous parliez tout à l'heure du député qu'on transforme en Knamges.
27:56C'est parce qu'à un certain niveau, il y a un déficit peut-être au niveau des politiques publiques
28:02qui font que le député est obligé de se situer à un mécanisme étatique.
28:11Oh, c'est pas seulement ça l'ambition du député de se situer à l'État.
28:16C'est plutôt son souci d'être réélu demain matin.
28:20C'est pour ça qu'il veut se situer à l'État.
28:23Mais la preuve, nous avons des dispensaires qui ont été construits et qui n'ont pas de médicaments,
28:27qui ont été construits par les députés et qui n'ont pas de médicaments
28:29parce qu'ils ne rentrent pas dans la carte sanitaire,
28:31qui n'ont parfois pas de médicaments, qui n'ont parfois pas de billets fournis
28:37parce que ça ne rentre pas dans la carte sanitaire du gouvernement.
28:40Et il y a des écoles qui ont été construites comme ça
28:42parce que ça ne rentre pas dans la carte scolaire du gouvernement.
28:46Donc, un député, c'est un plaisir pour lui d'aller faire pour ses populations.
28:51Il est content, il montre la télévision.
28:53Ce n'est pas une mauvaise chose d'être solidaire de ses populations.
28:58Mais ce n'est pas comme ça qu'on fait la politique.
29:00On a élu député pour voter les lois de développement,
29:05pour autoriser le gouvernement à dépenser bien l'argent public.
29:12C'est ça, l'ambition.
29:14Et à contrôler son action sur le terrain.
29:16Si ce n'est pas fait, on fait des enquêtes parlementaires.
29:21On interpelle le gouvernement.
29:24Et le cas échéant, dans le système ancien, on vote une motion de censure.
29:31Pour moi, si nous voulons changer, si nous voulons espérer,
29:36espérer,
29:40si nous voulons espérer,
29:42répondre aux préoccupations existentielles,
29:46c'est ça l'ambition de nos compatriotes,
29:50il faut, au Gabon, une gouvernance exemplaire et de confiance.
29:57Tout le monde s'accorde à dire que le Gabon souffre de la malgouvernance.
30:06Faisons mentir ceux qui disent que les Gabonais sont incapables de bien gouverner leur pays.
30:16Nous devons mettre fin au paradoxe bizarre d'ailleurs.
30:22Présenté comme un pays riche, mais la population est pauvre.
30:28Donc il faut mettre fin à ce paradoxe.
30:31Et pour mettre fin à ce paradoxe, c'est une gouvernance exemplaire.
30:36Et de confiance.
30:38Une gouvernance qui exclue la gouvernance patrimoniale ou matrimoniale des biens publics.
30:49Les biens appartiennent à tous les Gabonais.
30:53Et que quand on est au service du pays, que ce soit président de république,
30:59que ce soit membre du gouvernement, que ce soit député,
31:02il faut d'abord être au service du pays et du peuple.
31:06Pas pour soi-même, pas pour sa famille.
31:09C'est ça.
31:11Et c'est le grand défi que nous attendons pour le Gabon nouveau.
31:17C'est ce grand défi-là.
31:19Et si on fait ça, nous allons, avec toutes les potentialités que nous avons,
31:27nous serons dans les 10 prochaines nations, au moins en Afrique.
31:32Parce que nous avons une petite population, un vaste territoire et une immense ressource.
31:39Et tous les Gabonais peuvent être heureux si c'est bien géré, si c'est bien gouverné.
31:46Et la gouvernance exemplaire, ça vient d'en haut.
31:49C'est nous qui donnons un exemple.
31:52Comme un père de famille donne l'exemple dans sa famille.
31:56Alors que la transition avance, comment envisagez-vous votre rôle
32:00dans le paysage politique reconfiguré qui semble se décimer au Gabon ?
32:10Je pense que, après la politique, il n'y a pas une autre vie.
32:16Après la politique, il y a une autre vie.
32:19Je pense qu'il ne faut pas que les gens s'accrochent à la politique.
32:23Il y a d'autres choses.
32:25Et encore une fois, quand je parlais de gouvernance exemplaire,
32:28il faut aussi une gouvernance de nos ressources humaines.
32:32Il faut que notre pays sache utiliser ses ressources humaines.
32:37La fonction ministérielle ou la fonction gouvernementale ou politique
32:40n'est pas la seule où des cadres comme nous
32:44pouvons apporter quelque chose pour notre pays.
32:48Nous avons une expérience.
32:50Nous pouvons être des consultants.
32:52Nous pouvons être des chefs d'entreprise.
32:55Nous pouvons être des ambassadeurs.
32:59Il y a un tas de choses que nous pouvons faire.
33:01Il faut même aller conquérir les institutions internationales.
33:08C'est ce que feront les autres pays.
33:13On court derrière le poste ministériel, on court derrière ça,
33:15on court derrière les députés.
33:18On n'hésite pas à l'avenir.
33:20Mais encore une fois, après la politique, il peut y avoir une autre vie.
33:24Très bien, on arrive au terme de cet échange.
33:27Quel message souhaiterez-vous adresser aux Gabonaises et aux Gabonaises
33:31dans cette période cruciale pour notre nation ?
33:38Je voudrais dire à mes compatriotes
33:40que la période que nous vivons actuellement,
33:45la période de la transition, touche bientôt à sa fin.
33:49Je voudrais très sincèrement dire un grand merci
33:55pour le soutien qu'ils ont apporté aux autorités de la transition
33:59et les inviter à faire en sorte que cette échange soit une réussite.
34:04J'ai écouté le chef d'État dans son adresse au conseil des ministres
34:13et dire que c'est une histoire pour être historique.
34:22Faisons qu'elle soit historique.
34:28Monsieur Kogébekali, nous vous remercions pour cet échange riche et éclairant.
34:33Merci d'avoir été notre invité sur le canapé rouge de Gabon Media Time.
34:37Merci de nous avoir suivis, chers téléspectateurs, et à bientôt.
34:40C'est moi qui vous remercie.

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