A la veille de l’investiture, Donald Trump a tenu à Washington DC un meeting face à une foule venue fêter sa victoire. Le nouveau président en a profité pour répéter sa volonté d’agir «à une vitesse et avec une force sans précédent». Dès ce 20 janvier, il pourrait déjà passer à l’action et alors que les deux chambres du Congrès sont presque entièrement acquises à sa cause, il semble bien avoir les armes pour réaliser toutes ses ambitions.
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00:00Il l'a dit juste avant son investiture lors d'un meeting à Washington,
00:03Donald Trump veut agir avec une vitesse et une force sans précédent.
00:07Vous l'avez vu évidemment, ce 20 janvier, il est investi et devient le 47e président des Etats-Unis.
00:12Pour ce deuxième mandat, il bénéficie d'une situation très avantageuse,
00:15sans garde-fou, on a l'impression qu'il a toutes les armes pour réaliser toutes ses ambitions.
00:20En bref, on a un Trump 2.0 plus menaçant que jamais.
00:23Alors si, comme moi, vous voulez comprendre ce que Trump veut faire pour ses premiers jours,
00:26pour ses premiers mois, pour ce deuxième mandat,
00:29eh bien je vous propose de rencontrer Isabelle Anne.
00:31Isabelle, tu es journaliste spécialiste US, à Libération.
00:35Oui, entre autres.
00:37Et Frédéric Autran, tu es chef adjoint du Service Planète.
00:41Et vous avez tous les deux été sur le sol américain pour couvrir Trump.
00:46Tous les deux correspondants aux Etats-Unis.
00:48Concrètement, sur cette investiture, ces premiers jours de mandat,
00:53est-ce que Trump va être pire que pour son premier mandat ?
00:57Disons qu'en 2016, il y avait beaucoup d'appréhensions,
01:02c'était l'inconnu pour lui, déjà, l'exercice de la politique,
01:07et puis pour l'opinion, pour les Américains.
01:10Aujourd'hui, huit ans plus tard, c'est tout à fait différent puisqu'on le connaît.
01:16Lui connaît les rouages de Washington.
01:20On peut dire qu'il est plus puissant.
01:23Il a un parti républicain qui lui est beaucoup plus acquis qu'il y a huit ans.
01:29Il est en position de force puisqu'il a été réélu cette fois grâce au vote populaire,
01:35ce qui n'était pas le cas en 2016.
01:37Donc, il a aussi une légitimité démocratique qui était plus contestable il y a huit ans,
01:44même si c'est le fonctionnement des élections américaines.
01:48Donc, oui, on peut considérer qu'avec ces éléments-là,
01:51il est peut-être plus à craindre, en tout cas par ses détracteurs, qu'il y a huit ans.
01:57Je vous fais une petite pause.
01:58Merci beaucoup de regarder cette vidéo.
02:00J'espère qu'elle vous plaît.
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02:04On en publie comme ça chaque semaine.
02:05Commentez, dites-nous ce que vous en pensez,
02:07likez cette vidéo et d'ici là, je vous souhaite un bon visionnage.
02:11Concrètement, ces premiers jours, ils vont ressembler à quoi ?
02:15Ça va être quoi les premières mesures, les premières choses qu'il va prendre en deux mots ?
02:20Ce qui est intéressant pour compléter ce que disait Isa juste avant,
02:23c'est qu'il a changé sur certains aspects dans sa pratique du pouvoir,
02:27dans le contrôle qu'il exerce sur le parti,
02:29dans le soutien qu'il peut avoir de certaines institutions comme la Cour suprême.
02:32En revanche, il n'a pas changé de logiciel, il n'a pas changé de priorité,
02:36il n'a pas changé de slogan.
02:38On est toujours sur l'Amérique d'abord,
02:40on est toujours sur Make America Great Again,
02:43décliné à l'infini.
02:44Et parmi ces priorités, pour répondre plus directement à ta question,
02:47il y a toujours l'immigration,
02:49la lutte contre l'immigration clandestine, lui-dit illégale,
02:54qui a été un problème certain pendant l'administration de Joe Biden,
02:58qui lui a permis de relancer cette lutte contre l'immigration
03:02pendant toute sa campagne et d'en faire un élément prioritaire.
03:05Donc, on s'attend dans les premières heures, les premiers jours de son mandat,
03:09mais probablement dès aujourd'hui, à des décrets présidentiels,
03:13qui est sa première arme, le premier outil qu'il a à sa disposition
03:16pour lancer tout un tas de choses,
03:20des opérations d'expulsion massive.
03:22C'est un peu sa grande promesse de la campagne de 2024
03:30par rapport à celle de 2016.
03:32En 2016, il avait fait des choses déjà sur l'immigration,
03:34qui était un élément central de son idéologie politique.
03:38Il y avait eu notamment le fameux Muslim Ban
03:41qu'il avait mis en place rapidement pour empêcher aux ressortissants
03:45de certains pays à majorité musulmane de venir aux États-Unis.
03:48Là, on est vraiment dans une logique de prendre les immigrés
03:51en situation irrégulière aux États-Unis et de les expulser.
03:55Donc, on est dans quelque chose qui est beaucoup plus fort symboliquement,
03:59beaucoup plus fort dans ce que ça peut avoir comme impact aussi sur les communautés.
04:02Pourquoi c'est différent du Muslim Ban ?
04:04C'est différent parce que là, on parlait d'une certaine manière
04:08de protéger les frontières dans son langage et empêcher à certaines personnes
04:12que lui pouvait taxer de suspicions, notamment terroristes,
04:17de rentrer aux États-Unis.
04:19Là, on parle de potentiellement 11 millions de personnes
04:22qui vivent aux États-Unis, pour certains depuis qu'ils sont enfants,
04:25qui travaillent aux États-Unis, qui contribuent à l'économie,
04:28qui parfois ont des maisons, qui consomment, etc.
04:31Des familles.
04:32Des familles.
04:33Donc, c'est symboliquement et humainement beaucoup plus fort
04:36et beaucoup plus dangereux que ce qu'il a pu faire en 2017.
04:42Trump, il n'est pas précis dans les chiffres qu'il donne
04:45parce qu'il va y avoir une réalité logistique.
04:48Lui, il a promis de procéder à des expulsions massives
04:52dès son arrivée au pouvoir.
04:54Là, on entend dans la presse américaine qu'il pourrait y avoir
04:58des raids post-investiture dès mardi, dès demain.
05:02Maintenant, ça ne va pas…
05:04Des raids, c'est-à-dire ?
05:06Des grandes arrestations massives, sachant que l'immigration
05:13sans papiers aux États-Unis, on sait où ils travaillent
05:17parce qu'il y a des secteurs qui emploient très largement
05:21cette main-d'œuvre bon marché, corvéable,
05:24qui acceptent de faire des métiers que la population américaine
05:28ne veut plus faire, que ce soit dans la construction,
05:31dans l'agroalimentaire, dans l'hôtellerie,
05:34le service à la personne, etc.
05:36Donc, oui, ils peuvent viser des usines, par exemple,
05:40où on sait que, je ne sais pas, dans le meatpacking,
05:44pour l'agroalimentaire, par exemple,
05:47on sait qu'il y a une grande proportion d'immigrés sans papiers
05:51qui y travaillent.
05:52Donc, ils pourraient s'amuser à faire…
05:54Ah, ils avaient fait des raids comme ça au début
05:57du précédent mandat de Trump.
05:59Ils savent le faire.
06:00Après, ils ne vont pas expulser des millions
06:03arithmétiquement en une semaine.
06:06Concrètement, ces mesures, ces arrestations massives,
06:10ces mesures concernant l'immigration,
06:12quel impact ça pourrait avoir sur l'économie américaine ?
06:14Ça peut avoir un impact non négligeable
06:17qui a été mesuré par des économistes,
06:20par des institutions financières parce que,
06:23comme je le disais, il y a des secteurs
06:25qui dépendent essentiellement de cette main-d'œuvre,
06:28comme dans l'agriculture, par exemple.
06:29Si vous allez voir des exploitations agricoles
06:33en Californie, par exemple,
06:35tous les gens qui sont dans les champs,
06:36ce ne sont pas forcément des immigrés sans papiers.
06:39Ça peut être des gens qui ont des documents,
06:41mais beaucoup d'entre eux le sont.
06:43En plus, comme il y a beaucoup de systèmes de sous-traitance,
06:46le propriétaire des lieux n'est pas forcément au courant
06:49de qui travaille sur ces terres.
06:51Donc, ça peut complètement amputer
06:56l'économie américaine d'une main-d'œuvre
07:00très utile dans certains secteurs de l'économie.
07:03Je le disais, la construction, l'agroalimentaire, etc.
07:06Quels effets ça a dans une économie
07:08comme l'économie américaine,
07:09qui aujourd'hui est en situation de plein emploi ?
07:12Ça a fait que ce sont déjà des secteurs
07:15qui, à la base, n'arrivaient pas à trouver
07:16une main-d'œuvre américaine,
07:18qui proposent des salaires très bas.
07:20Mécaniquement, si cette main-d'œuvre disparaît,
07:23ça peut créer des situations de pénurie.
07:25Et dans ce cas, pour attirer une main-d'œuvre
07:27domestique, documentée,
07:29il va falloir augmenter les salaires.
07:31Donc ça, ça va avoir une pression inflationniste
07:34qui a été mesurée.
07:35Je n'ai plus les chiffres exacts en tête,
07:37mais ça, on le sait déjà,
07:39ça peut faire monter les prix
07:41vraiment de façon purement mécanique.
07:44Un autre aspect de l'impact économique
07:46de cette mesure d'expulsion massive,
07:49c'est que ce sont des gens qui cotisent,
07:51ce sont des contribuables,
07:52ce sont des gens avec des familles
07:54qui consomment, qui payent
07:56tout un tas de taxes,
07:57des taxes directes à la consommation.
07:59Dès qu'on achète quelque chose,
08:00il y a une taxe.
08:01Donc ça aussi, ça, ça va être
08:03un gros, gros manque à gagner
08:04pour l'économie américaine.
08:06Sur ces questions autour de l'immigration,
08:07est-ce qu'on sait un petit peu
08:08comment est-ce que sur le terrain,
08:09les gens, les personnes concernées
08:11par les mesures que pourrait prendre Trump
08:13reçoivent son investiture ?
08:16C'est une question compliquée,
08:18parce qu'évidemment, 11 millions de personnes,
08:20c'est difficile de faire des généralités.
08:23Il y a des gens qui ont pu déjà
08:25prendre des mesures pour
08:28peut-être quitter le pays,
08:30pour éviter cette phase
08:32d'inquiétude d'une expulsion.
08:36Il y a beaucoup d'associations
08:38qui, historiquement, travaillent
08:39autour de ces communautés
08:41pour les aider, leur apporter
08:42un soutien, notamment juridique,
08:43parce que c'est difficile de savoir
08:46ce que Trump va précisément faire.
08:48On se souviendra qu'il a promis
08:50d'être un dictateur le premier jour.
08:52On sait qu'il a un rapport à la loi
08:54et à la pratique de la loi
08:57un peu particulière, parfois,
08:59quand ça le concerne
09:00ou quand ça concerne ses décisions.
09:02Les États-Unis restent un État de droit.
09:05Donc, voilà, comment il va mener
09:08ses opérations d'expulsion ?
09:11Quel processus juridique
09:13auront les gens concernés
09:15pour le contester ?
09:17Est-ce qu'ils auront le droit
09:18d'être assistés juridiquement
09:19par ces associations ?
09:20Donc, sur ce sujet-là,
09:22comme sur d'autres sujets,
09:23les associations se préparent
09:25depuis des mois à contester juridiquement,
09:28à être au soutien de ces communautés.
09:30Maintenant, il faut savoir aussi
09:31que ces communautés,
09:32avant même Donald Trump,
09:34elles vivent déjà, pour certaines,
09:36dans une forme de clandestinité.
09:39C'est difficile dans certains États,
09:41notamment des États républicains.
09:42Moi, j'étais pendant la campagne
09:43en reportage dans le Wisconsin,
09:45par exemple.
09:46C'est un État où il n'y a pas de possibilité
09:48quand vous êtes immigrés,
09:50disons, en situation irrégulière,
09:52d'avoir, par exemple,
09:53un permis de conduire.
09:54Ce qui peut être le cas
09:55dans certains États démocrates,
09:57où on reconnaît l'existence
09:58de ces gens-là.
09:59On leur donne des papiers
10:00qui leur permettent,
10:01s'ils sont contrôlés,
10:03par exemple au volant,
10:04de pouvoir justifier
10:05au moins de leur identité.
10:07Dans des États plus conservateurs,
10:08c'est plus compliqué.
10:09Donc, c'est des gens
10:10qui déjà ont l'habitude
10:11de vivre en faisant attention,
10:14de vivre en étant cachés.
10:15C'est intéressant parce que
10:17Donald Trump a tendance
10:18à dépeindre les immigrés
10:20comme il le faisait déjà
10:21dans sa première campagne,
10:22comme des criminels, etc.
10:24Il faut savoir que les chiffres
10:25montrent bien que le taux
10:26de criminalité est inférieur
10:28dans les communautés immigrées
10:31qui n'ont pas de situation
10:32régulière aux États-Unis
10:33que dans la population générale.
10:35Donc, c'est évidemment un mythe
10:36de dire que les immigrés irréguliers
10:39sont plus criminels
10:41que la moyenne.
10:42Voilà.
10:43Donc, il y a une peur,
10:44il y a une crainte,
10:45il y a une vigilance
10:46et il y a probablement
10:47pour certains,
10:48ceux qui se sentent
10:49les plus menacés à court terme,
10:52d'une certaine manière,
10:54se terrer un peu plus.
10:56Notre correspondant,
10:57Julien Gester,
10:58qui a fait un road trip
10:59ces derniers jours
11:00jusqu'à l'investiture
11:01et notamment retourné à Springfield,
11:04qui est une petite ville
11:05dans l'Ohio,
11:06on ne va pas rentrer dans le détail,
11:07mais où Donald Trump
11:08avait relayé cette théorie
11:09complotiste absurde
11:11selon laquelle
11:12les immigrés haïtiens
11:13qui sont présents en masse
11:15dans cette ville
11:16mangeraient des chats
11:17et des chiens.
11:18C'était l'été dernier.
11:19Et bien, il a pu constater
11:20sur le terrain
11:21que plusieurs milliers
11:22de ces Haïtiens
11:23ont déjà quitté la ville
11:24parce qu'on sait que Trump,
11:25on a fait un symbole
11:26et c'est probable
11:27que dans les jours
11:28ou les semaines à venir,
11:29il y ait une opération
11:30d'expulsion massive
11:31qui se déroule dans cette ville,
11:32même si par ailleurs,
11:33la plupart de ces immigrés haïtiens
11:34ont une protection juridique spéciale
11:38qui leur a été accordée
11:39et que Trump pourrait d'ailleurs,
11:41sur laquelle il pourrait revenir.
11:42Mais voilà, ça montre bien
11:43que des gens déjà,
11:44avant même que Trump
11:45soit arrivé au pouvoir,
11:46ont pris des décisions
11:47pour d'une certaine manière
11:48se protéger
11:49de ce qui pourrait leur arriver.
11:50Ce que je vous propose aussi,
11:51c'est de discuter
11:52des questions économiques,
11:54notamment des choses
11:55que je lis dans le chat.
11:57Comment est-ce que Trump
11:59voit l'économie américaine ?
12:02Qu'est-ce qu'il compte faire ?
12:03C'est ça qui est assez intéressant.
12:05C'est que le discours de Trump
12:06tout au long de la campagne,
12:07ça a été de dire
12:08que l'économie américaine
12:11dont il allait hériter,
12:14émanant de l'administration
12:16du démocrate Joe Biden,
12:18était en ruine.
12:20C'était un champ de ruines.
12:22Ce n'est pas du tout le cas.
12:24Il se trouve que l'économie américaine
12:26a subi une forte inflation
12:28qui a beaucoup touché
12:30les consommateurs.
12:31Et c'est là-dessus
12:32que Trump a été très fort
12:34et a su instrumentaliser
12:35cette colère
12:37des consommateurs américains
12:39qui ne sont pas dupes
12:41et qui voyaient bien
12:42le prix de certaines denrées de base
12:44augmenter d'année en année.
12:47Par contre,
12:48sur tous les autres indicateurs économiques
12:50traditionnels,
12:51les États-Unis vont très bien
12:53en termes de croissance économique,
12:55en termes d'emploi.
12:56Je le disais tout à l'heure,
12:57une situation de plein emploi.
12:59L'administration Biden
13:00a été une machine
13:01à créer de l'emploi
13:03grâce à tous les grands projets,
13:05les grandes lois d'investissement,
13:07que ce soit dans les infrastructures
13:09ou sur le climat.
13:12Pour le dire vite,
13:13parce que ce n'est pas juste le climat,
13:14c'est le climat
13:15et de nombreux programmes sociaux
13:18en parallèle
13:19qui ont créé énormément d'emplois,
13:23même si ça a été long à mettre en place.
13:26Il faut que l'argent se débloque
13:28et soit envoyé dans les États.
13:30On n'en voit pas du tout
13:32les conséquences réelles
13:34sur le terrain dès aujourd'hui.
13:35Mais par contre,
13:36on voit sur tout un tas d'indicateurs.
13:39La faiblesse des États-Unis,
13:41c'est sur sa dette.
13:42Sa dette qui est essentiellement
13:44un héritage des décisions fiscales,
13:46des cadeaux fiscaux
13:47que Trump avait décidés
13:49au début de son premier mandat.
13:52C'est un peu ironique
13:54de voir son jugement de l'économie.
13:56Il hérite d'une économie
13:58qui va sur tous ces indicateurs.
14:00Encore une fois,
14:01ça ne préjuge pas
14:02la vie quotidienne des Américains.
14:04Enfin, dans une certaine mesure.
14:06Mais en tout cas,
14:07lui, Trump a su cultiver
14:09une sorte de colère
14:12dans le manque d'avancement économique
14:16d'une certaine partie de la population.
14:19Pardon, juste une question de Jeff Pezans.
14:22Ce qu'ils se demandent,
14:23c'est si Biden n'a pas augmenté la dette.
14:26Je ne me rappelle plus des chiffres.
14:28On a un papier de Philippe Coste
14:30qui est à New York
14:31qu'on doit publier aujourd'hui, je crois.
14:33Il l'a augmenté,
14:34mais en fait,
14:35comme tous les présidents américains.
14:36C'est ça qui est aussi fascinant
14:38avec l'économie américaine.
14:40C'est qu'on est à, je crois,
14:4136 000 milliards de dettes.
14:44C'est évidemment le pays
14:45le plus endetté du monde.
14:48Pourquoi ils peuvent se permettre ça
14:50si on compare avec la France, par exemple ?
14:52On voit bien que ça devient
14:53un gros problème politique.
14:54Aux États-Unis,
14:55il reste une frange d'élus républicains
14:57qui, d'ailleurs,
14:58pourraient poser des problèmes à Trump
14:59qui sont très à cheval
15:00sur la rigueur budgétaire,
15:02même si les Républicains,
15:03et on a pu le voir avec Isa
15:04quand on était correspondants l'un puis l'autre,
15:06ils sont souvent,
15:07quand ils sont dans l'opposition,
15:08ils sont très à cheval
15:09sur la dette et la dépense publique.
15:11Quand ils sont au pouvoir,
15:12ils sont beaucoup plus laxistes
15:13sur la dépense publique.
15:14Et c'est comme ça que Trump
15:15a pu faire passer ses cadeaux fiscaux
15:17pendant son premier mandat.
15:19Cadeaux fiscaux
15:20qui promet par ailleurs maintenant
15:21de prolonger,
15:22parce qu'ils ont une date d'expiration
15:24pendant son second mandat.
15:26Il promet de baisser encore
15:27l'impôt sur les sociétés.
15:28Et tout ce qu'on sait
15:29de son programme économique pour l'instant,
15:31c'est qu'il va creuser massivement
15:33la dette des États-Unis.
15:35Donc ils ont cet outil-là,
15:36la force de l'économie américaine,
15:39la force du dollar
15:40fait que jusqu'à présent, ça tient.
15:42On ne sait pas si ça tiendra éternellement,
15:44mais en tout cas,
15:45ils peuvent se permettre
15:46d'avoir une dette
15:47qui est quasiment hors de contrôle.
15:49Est-ce que certains élus républicains,
15:52puisqu'il a une majorité infime à la Chambre,
15:54notamment,
15:55ils peuvent se permettre
15:56trois ou quatre voix de perte
15:58pour faire passer
15:59d'éventuels projets de loi,
16:00est-ce que ces élus-là
16:01tenteront de mettre une pression
16:02sur la dépense publique ?
16:04Tout ce qu'on a vu depuis dix ans
16:06dans sa relation avec les élus républicains
16:08n'incite pas forcément
16:10à penser que ce sera le cas.
16:12Mais il promet de baisser à nouveau
16:16l'impôt sur les sociétés,
16:17qu'il avait déjà baissé
16:18de plus de 15 points
16:19pendant son premier mandat.
16:20Il veut le ramener à 15 %,
16:22là où Kamala Harris, par exemple,
16:24proposait plutôt de le réaugmenter.
16:26Donc on est vraiment dans une logique
16:28de cadeaux fiscaux,
16:30un peu à tout le monde,
16:32mais surtout aux plus riches.
16:33Et on parlera peut-être après
16:35de ces soutiens milliardaires
16:37qui, les uns après les autres,
16:39se rallient à Donald Trump,
16:41aussi pour des raisons
16:42d'intérêt personnel et économique.
16:44Pour compléter sur la dette,
16:46parce que Trump s'en défend évidemment
16:48de vouloir la creuser,
16:50lui, pour lui,
16:51il peut compenser
16:52ces cadeaux fiscaux
16:53avec tout un pan de mesures économiques
16:55dont on n'a pas encore parlé.
16:58Dans son programme économique,
17:04l'idée la plus importante,
17:05la plus structurante
17:06de sa vision des quatre ans à venir,
17:09qui est la guerre commerciale,
17:11qui est l'imposition
17:13de barrières douanières
17:15sur tout un tas de produits.
17:17Pendant sa campagne,
17:18on ne sait pas vraiment
17:19ce qu'il va mettre en place,
17:20mais il risque de le faire
17:21hyper rapidement,
17:22si ce n'est dès ce soir.
17:25Pendant sa campagne,
17:26lui, il parlait
17:27de droit de douane universel,
17:30c'est-à-dire sur tous les produits
17:31venant de tous les pays.
17:33Donc, n'importe quel produit
17:35qui passe la frontière américaine,
17:37qui a été fabriqué
17:38en dehors des frontières,
17:39recevrait une taxe de 10%.
17:45Si ce sont des produits
17:46qui ont été fabriqués en Chine,
17:48ce serait à 60%.
17:51Et il a également parlé
17:52de tarifs douaniers
17:53sur des produits
17:55venant du Mexique
17:56et du Canada,
17:57sauf si,
17:58donc ça, on comprend tout de suite
17:59qu'il l'utilise
18:00comme moyen de coercition.
18:04C'est ça qu'on dit en français ?
18:05De coercition.
18:08Parce qu'il dit sauf si,
18:09il règle la question
18:10de l'immigration illégale
18:12et du trafic de drogue.
18:15Donc voilà, il en fait une condition.
18:17Mais il a même aussi
18:18menacé les pays
18:19des membres des BRICS
18:22de leur mettre une taxe
18:23de 200%.
18:26S'il s'engage
18:27sur la voie de la dédollarisation
18:28qui est un peu une vieille lune,
18:30ça fait depuis des années
18:31qu'on en parle.
18:33Et ça peut avoir quoi
18:34comme conséquences concrètes
18:35ces droits de douane
18:36sur l'économie américaine
18:37et sur l'économie
18:38des autres pays ?
18:39Sur les autres pays,
18:41ça va faire que le marché américain
18:43sera beaucoup moins attractif
18:46pour les exportateurs,
18:49puisque leurs biens seront plus chers.
18:51Le calcul de Trump,
18:52c'est de dire
18:54ce protectionnisme,
18:55ces barrières douanières
18:56vont rendre les produits étrangers
18:58beaucoup plus chers
18:59que les produits américains.
19:00Donc, il y aura une incitation
19:02pour le consommateur américain
19:03de se tourner vers
19:04des produits américains.
19:06Et donc, grâce à ça,
19:07on va augmenter les bénéfices
19:08des entreprises américaines
19:09et on va faire prospérer
19:10l'emploi manufacturier aux États-Unis.
19:12Donc, on va rouvrir
19:13des usines, etc.
19:14Ça, c'est vraiment
19:15le discours protectionniste
19:17et populiste
19:19sur le plan de l'économie
19:20que Trump porte
19:21depuis sa campagne
19:22en 2015.
19:25On sait que ce qui s'est passé,
19:26parce qu'il l'a en partie fait
19:28pendant son premier mandat,
19:30de façon bien moindre
19:32comparée aux menaces
19:33qu'il profère aujourd'hui.
19:35À l'époque, il avait mis
19:3625 % et 10 %
19:38sur l'acier et l'aluminium,
19:40d'abord en provenance
19:41du monde entier.
19:42Puis ensuite, il y a eu
19:43un peu du cas par cas
19:44avec certains alliés.
19:45Il y a eu des renégociations,
19:46etc.
19:47Le but étant quand même
19:48de tordre le bras à Pékin
19:49parce que les États-Unis
19:51ont un déficit commercial
19:52et Trump ne le supporte pas.
19:53C'est quelque chose qu'il voit.
19:54Alors, la dette nationale
19:55n'est visiblement pas
19:56trop son problème.
19:57Par contre,
19:58le déficit commercial,
19:59il le voit vraiment
20:00comme une faiblesse
20:01des États-Unis.
20:02Et à côté de ça,
20:03on a la Chine.
20:04La Chine qui a
20:06explosé les records
20:07historiques en 2024
20:09d'excédent commercial.
20:12Et ça, Trump,
20:13il est obsédé
20:14par ce sujet
20:15depuis toujours
20:16sans vraie compréhension
20:18de l'impact économique
20:20que ça a.
20:21Parce qu'importer
20:22des produits de l'extérieur,
20:23c'est parce qu'ils sont
20:24plus compétitifs
20:25en termes de prix.
20:26Donc, ils sont moins chers
20:27pour le consommateur américain.
20:28Ce qui peut se passer
20:29dans un premier temps,
20:30c'est de faire monter
20:31les prix aux États-Unis,
20:32de fait.
20:35L'impact sur l'emploi
20:36n'est pas du tout prouvé
20:37puisque avec les tarifs
20:38qu'il avait mis en place,
20:39avec les barrières douanières
20:40qu'il avait mises en place
20:41en 2017-2018,
20:45il n'y a pas eu
20:46d'amélioration sur l'emploi.
20:47Il y a eu tout un rapport
20:48de la Fed
20:50dessus,
20:51de la réserve nationale.
20:54Donc, il n'y a pas eu
20:55d'impact sur l'emploi
20:56manufacturier.
20:57Au contraire,
21:00il y a eu un impact,
21:01par contre,
21:02sur les coûts de production
21:03aux États-Unis
21:04puisque l'acier et l'aluminium,
21:05par exemple,
21:06sont deux produits de base
21:08qui sont utilisés
21:09par beaucoup
21:10de producteurs américains
21:13dans plein de secteurs différents
21:15qui ont donc été impactés
21:16puisque ça a fait monter
21:17les prix d'enrée
21:18qui ne sont pas capables
21:19de produire aux États-Unis
21:20dans les proportions
21:21dont le marché a besoin.
21:23Ensuite, il y a l'impact.
21:24Donc, il y a un impact
21:26sur les prix,
21:27une pression inflationniste
21:28qui est anticipée.
21:29L'impact sur l'emploi,
21:30il est vraiment discutable.
21:34Et enfin,
21:35l'impact sur les pays étrangers,
21:38les produits qui exportent
21:39aujourd'hui aux États-Unis,
21:41évidemment l'Europe,
21:42évidemment la Chine,
21:44ça va avoir un impact
21:45parce que les États-Unis
21:48les constructeurs automobiles,
21:49par exemple,
21:51le vin français,
21:52les fromages français,
21:53etc.,
21:54on a peur que
21:56ces producteurs-là
21:57redoutent que le marché américain
21:58de leur temps
21:59de moins les bras.
22:04Le gouvernement Trump
22:05qui arrive,
22:06Trump et son investiture,
22:07a nécessairement des impacts
22:08sur le monde.
22:10Il a notamment déjà commencé
22:11puisqu'il me semble bien
22:13que l'administration Trump
22:15a joué dans la trêve
22:17qui s'est décidée la semaine dernière
22:20dans la guerre Israël-Hamas.
22:24Déjà,
22:25quel rôle est-ce que
22:26cette administration Trump
22:27a eu dans cette trêve ?
22:29Pour le Proche-Orient,
22:30l'impact est assez clair.
22:37C'est un peu l'image
22:38de vous essayer de rouler
22:39le caillou jusqu'en haut
22:40de la montagne.
22:41Biden,
22:42ça fait un an
22:43avec son équipe
22:44qu'il essaye de monter,
22:45monter, monter ce caillou,
22:46négocier ce deal introuvable.
22:48Et Trump,
22:49c'est celui qui le fait basculer
22:50de l'autre côté.
22:51Parce que lui,
22:52quand il arrive,
22:53il dit moi je veux un accord
22:54avant le 20 janvier.
22:55Et Biden sait
22:57que Trump va vouloir
22:58un accord.
22:59Et donc,
23:00ce que fait Joe Biden
23:01dès qu'il reçoit Trump
23:02une semaine après l'élection
23:03dans le bureau Oval,
23:04qui est une visite
23:05un peu de courtoisie,
23:07il lui demande,
23:08et ça on le sait
23:09parce que ça a été raconté
23:10par des médias américains
23:11qui ont des sources haut placées,
23:14il lui demande
23:15de mettre de côté
23:16leur animosité personnelle
23:19qui est importante
23:21pour le bien
23:22de cette négociation.
23:23Et donc,
23:24dès le début,
23:25l'équipe de Donald Trump,
23:26parce que c'est évidemment pas
23:27Trump ni Joe Biden
23:28qui négocient directement,
23:29même si les deux
23:30ont eu des échanges téléphoniques
23:31avec Benjamin Netanyahou,
23:32le premier ministre israélien,
23:33principalement,
23:34c'est leurs équipes.
23:35Et donc,
23:36il y a deux conseillers
23:37en particulier,
23:38dont l'émissaire de Trump
23:39pour le Moyen-Orient
23:40qui s'appelle Steve Witkoff,
23:42qui est un
23:43promoteur immobilier,
23:44milliardaire,
23:45copain de Trump
23:46depuis très longtemps.
23:49Il a participé
23:50de très près aux négociations,
23:53notamment au cours
23:54de la dernière semaine.
23:55Ils étaient tous les deux
23:56avec l'émissaire de Joe Biden
23:58au Qatar,
23:59mercredi,
24:00quand le premier ministre
24:01du Qatar a annoncé l'accord.
24:02Ils étaient là tous les deux
24:03dans la pièce.
24:04Witkoff est allé voir
24:06samedi,
24:07donc il y a une dizaine de jours,
24:08Benjamin Netanyahou
24:09à Tel Aviv,
24:11l'émissaire de Biden
24:12était au téléphone
24:13et il a assisté
24:14à la conversation.
24:15Et donc,
24:16c'est vraiment
24:17cette alliance des deux
24:18qui a permis
24:19que cet accord voit le jour
24:20juste à la veille
24:21de l'investiture
24:22de Donald Trump,
24:23ce qui n'est évidemment
24:24pas une coïncidence.
24:25Maintenant,
24:26la question c'est
24:27qu'est-ce qu'il va faire après ?
24:28L'intérêt de Joe Biden
24:29d'associer Donald Trump
24:30aussi à l'accord
24:31et que cet accord soit conclu
24:32avant l'investiture,
24:33c'est que,
24:34d'une certaine manière,
24:35Trump est aussi redevable
24:36maintenant de cet accord.
24:38C'est aussi un peu le sien
24:40et maintenant
24:41qu'il va être président,
24:42il va être responsable
24:44de sa mise en œuvre,
24:45du suivi de sa mise en œuvre.
24:46Les signaux qui sont envoyés,
24:47c'est qu'ils ont très envie
24:48que cet accord aille
24:49jusqu'à son terme.
24:51On ne va pas rentrer
24:52dans les détails du deal
24:53qui est extrêmement technique,
24:54mais pour l'instant,
24:55on est sur une première phase
24:56de six semaines
24:57avec ce qu'on a vu hier,
24:58délibération d'otages,
24:59délibération de prisonniers
25:00palestiniens,
25:01de l'entrée massive
25:02d'aide humanitaire.
25:04Déjà,
25:05il y a des doutes sur le fait
25:06que cette première phase
25:07puisse aller à son terme.
25:08Et ensuite,
25:09la principale interrogation
25:10aujourd'hui,
25:11elle est,
25:12est-ce que les Israéliens
25:13ont envie
25:15d'une trêve durable
25:17qui deviendrait de fait
25:18un arrêt de la guerre ?
25:20Ou est-ce qu'à l'issue
25:21de cette première phase,
25:22ils ont plutôt envie
25:23de reprendre la guerre
25:25pour poursuivre
25:26leur objectif principal
25:27de guerre
25:28qui a toujours été le même
25:29depuis le 7 octobre,
25:30à savoir l'éradication
25:31complète du Hamas ?
25:33Les images qu'on a vues hier
25:35de combattants armés
25:36du Hamas,
25:37très visibles,
25:38notamment au moment
25:39de l'évacuation des otages,
25:40c'est aussi un moment
25:41très symbolique
25:42où le Hamas dit
25:43on existe encore,
25:44on a été
25:46brisés,
25:47vous avez tué nos chefs
25:48mais on est toujours là.
25:49Ça, évidemment,
25:50pour Israël,
25:51c'est inacceptable,
25:52pour les États-Unis
25:53probablement aussi.
25:54Donc la question qui va se poser,
25:55les Israéliens disent aujourd'hui
25:56nous, on est prêts
25:57à reprendre la guerre
25:58à tout moment
25:59et on aura le soutien
26:00des États-Unis.
26:01Il y a un point d'interrogation
26:02sur cet aspect-là
26:03parce qu'on a aussi
26:04d'autres signaux
26:05du côté américain,
26:06notamment le conseiller
26:07à la Sécurité nationale
26:08de Trump,
26:09Mike Waltz,
26:10qui a parlé la semaine dernière,
26:11qui dit que
26:12l'un des objectifs majeurs
26:13en politique étrangère
26:14au Proche-Orient
26:15de Donald Trump,
26:16c'est de poursuivre
26:17ce qu'on a appelé
26:18les accords d'Abraham
26:19qui sont des accords
26:20de normalisation entre Israël
26:21et plusieurs pays arabes
26:22et notamment un accord
26:23avec l'Arabie saoudite
26:24dont on sait qu'il était
26:25sur le point d'être conclu
26:26avant le 7 octobre
26:27et on pense que c'est
26:28l'une des raisons principales
26:29pour lesquelles aussi
26:30le Hamas a lancé
26:31ce massacre terroriste
26:32dans le sud d'Israël,
26:33c'était pour empêcher
26:35la conclusion de cet accord.
26:36Le conseiller de Trump
26:37dit clairement
26:38nous on veut
26:39que cet accord se fasse
26:40parce qu'on veut faire
26:41du business
26:42avec l'Arabie saoudite.
26:43Il faut comprendre
26:44qu'un rapprochement
26:45entre Israël
26:46et l'Arabie saoudite
26:47avec les Etats-Unis
26:48comme parrain,
26:49c'est une opportunité
26:50de lien économique
26:51extrêmement importante,
26:52extrêmement lucrative.
26:53Donc c'est là
26:54qu'on verra aussi
26:55quel est le choix
26:56de Donald Trump
26:57dont on sait
26:58qu'il est plutôt
26:59à la base
27:00un homme d'État
27:01et qu'il est un homme
27:02d'État
27:03et qu'il est plutôt
27:04à la base
27:05un homme d'affaires
27:06et qu'il a un intérêt
27:07pour l'argent
27:08depuis toujours.
27:09Si son intérêt premier
27:10est celui des Etats-Unis,
27:11c'est de faire des affaires
27:12notamment avec
27:13l'Arabie saoudite
27:14par l'intermédiaire
27:15de cette normalisation
27:16et de cette pacification
27:17de la région,
27:18il sera peut-être
27:19enclin à mettre
27:20la pression
27:21sur Israël
27:22pour ne pas
27:23reprendre la guerre
27:24à Gaza.
27:25Donc on est un peu
27:26dans cette incertitude là.
27:27On a quelques semaines
27:28où normalement
27:29le deal dans sa première
27:30partie
27:31devrait se poursuivre
27:32et aller à son terme
27:33mais il y a des doutes
27:34sur la seconde phase
27:35et pour l'instant
27:36c'est difficile
27:37de prédire
27:38comme souvent
27:39avec Donald Trump
27:40qu'elle sera
27:41réellement sa politique.
27:42Il y a un autre conflit
27:43sur lequel Trump
27:44pourrait avoir
27:45une influence
27:46c'est celui
27:47de la guerre
27:48en Ukraine
27:49et notamment
27:50Jeff Bezos
27:51dans le chat
27:52qui se demande
27:53s'il pense
27:54pouvoir mettre
27:55la fin
27:56à la guerre
27:57en Ukraine.
27:58Alors
27:59il le pense
28:00et il l'a dit
28:01avec ses mots
28:02c'est-à-dire
28:03qu'il avait d'abord dit
28:04que
28:05son élection
28:06elle-même
28:07avant même
28:08qu'il soit président
28:09suffirait à mettre
28:10fin à la guerre.
28:11Ensuite
28:12il a dit
28:13qu'il mettrait fin
28:14à la guerre
28:15le premier jour
28:16de son mandat.
28:17Depuis
28:18son émissaire
28:19pour l'Ukraine
28:20a dit que sans doute
28:21il faudrait au moins
28:22une centaine de jours
28:23avant que les choses
28:24commencent à se dessiner
28:25pour aller vers une négociation.
28:26Donc évidemment
28:27il y avait
28:28une part
28:29je crois qu'on l'a publiée
28:30il y a une heure
28:31allez le lire sur le site
28:32et il sera demain
28:33dans le journal
28:34un reportage de Véronica
28:35qui est notre spécialiste
28:36Ukraine et Russie
28:37qui est en Ukraine
28:38et qui est allé sonder aussi
28:39ce que pense
28:40la société ukrainienne
28:41de ce changement
28:42de présidence américaine.
28:43Il faut comprendre aussi
28:44que la situation
28:45a changé en Ukraine
28:46que l'état d'esprit
28:47des ukrainiens
28:48a changé
28:49et que clairement
28:50on sent
28:51et elle le raconte
28:52une lassitude
28:53on sent que de plus en plus
28:54d'Ukrainiens
28:55sont usés
28:56par cette guerre
28:57et sont prêts
28:58guerre et sont prêts à des concessions territoriales, qui seraient probablement au cœur d'un accord de paix ou, en tout cas, de cesser le feu entre la Russie et l'Ukraine.
29:09Ce qu'on a du mal à mesurer, c'est quelle sera, encore une fois, la position de Trump. Est-ce qu'il va poursuivre le soutien, notamment militaire et financier, à l'Ukraine ?
29:18Est-ce qu'il va forcer la main de l'Ukraine pour faire des concessions à la Russie ? Et l'autre inconnu, c'est que va faire Vladimir Poutine, parce que personne,
29:29aujourd'hui, ne sait si Vladimir Poutine est prêt à accepter un accord qui, pour schématiser, permettrait à la Russie de garder le contrôle des régions qu'elle a conquises
29:41depuis 2022 et avant. En échange de quoi ? Est-ce que c'est la promesse des États-Unis que l'Ukraine ne rentrera jamais dans l'OTAN, dont on sait que c'est un peu
29:51l'épouvantail pour Poutine ? Mais voilà, on va rentrer dans une phase où la diplomatie va être intense. Maintenant, que va faire précisément Trump ?
30:01Trump, c'est aussi quelqu'un qui a toujours mis en avant qu'il était là pour faire des deals. Il n'aime pas la guerre. Personne n'aime la guerre, à part peut-être ceux qui vendent des armes
30:11et qui les produisent, et notamment beaucoup aux États-Unis. Il voudra sans doute un accord, mais il voudra aussi paraître fort. Et s'il se couche devant Vladimir Poutine
30:24en cédant à toutes ses concessions et en forçant l'Ukraine à accepter une trêve qui n'irait pas du tout dans son intérêt, il paraîtra faible. Donc c'est peut-être pas non plus
30:34son intention. La réalité, c'est qu'on n'est pas vraiment capable aujourd'hui de dire où est-ce qu'il mettra des lignes rouges, sur qui il va exercer le plus de pression
30:45entre les Ukrainiens et Vladimir Poutine.
30:47Tout ça, c'est des choses qui vont se décider quand, à quel moment ? J'imagine que c'est pas ce qui va se passer dans les premiers jours dans l'investiture de Trump ?
30:54Non. Ces premiers jours, on va vraiment être sur des priorités dont on a déjà parlé, l'immigration, les barrières douanières. Après, on peut imaginer que les premiers contacts
31:07diplomatiques ont déjà commencé, vont se poursuivre. Est-ce que lui va organiser dans quelques semaines, dans quelques mois, un sommet ou essayer de mettre en place les conditions
31:18d'un sommet trilatéral avec Zelensky d'un côté, Poutine de l'autre ? On peut imaginer que ça fasse partie des scénarios, mais pour l'instant, ce sera pas la priorité du premier jour.
31:30Il y a un élément qui a été très étonnant avant l'investiture de Trump. Je crois qu'il a commencé à en parler une ou deux semaines avant son investiture. C'est des délires un peu expansionnistes.
31:41Trump veut annexer le Groenland et le Canada ?
31:46Le Groenland, il en avait déjà parlé lors de son premier mandat. C'était déjà un peu une lubie. Là, effectivement, il a étendu ses vélités expansionnistes au Canada, au canal de Panama.
32:00Est-ce que c'est du bluff ? Avec des arguments économiques qui ne sont pas complètement absurdes dans sa rhétorique et dans sa logique.
32:14Il est vraiment sur un côté un peu impérialisme américain qui semble se dessiner. Il y a eu ces derniers jours, il y a des auditions au Congrès qui ont commencé
32:29pour la confirmation par le Sénat des membres du cabinet de Donald Trump, dont Marco Rubio, qui est l'ancien sénateur de Floride, qui a été désigné par Trump pour être son secrétaire d'État,
32:41donc son chef de la diplomatie. Et Marco Rubio a dit des choses vraiment intéressantes sur la remise en cause par les États-Unis de l'ordre multilatéral tel qu'il existe depuis 1945,
32:53dont les États-Unis ont toujours été considérés depuis comme le principal garant à travers les institutions internationales, même s'ils ont un rapport très conflictuel avec l'ONU,
33:04mais via notamment l'Alliance Atlantique, l'OTAN. Et lui dit qu'on est en train de changer d'air et qu'il faut un nouveau système multilatéral.
33:13Et dans le cadre de ce nouveau système, il y aurait peut-être un impérialisme américain avec des intérêts économiques, notamment. Quand Trump dit « l'Amérique d'abord »,
33:24en fait, il faut aussi comprendre que chacune de ses décisions, en tout cas dans son esprit, sont prises avec la volonté de défendre avant tout l'intérêt des Américains,
33:34l'intérêt des États-Unis, parfois son intérêt à lui ou l'intérêt de ses proches et des milliardaires qui l'entourent. Mais le cas du Groenland en ça est assez intéressant,
33:44parce que le Groenland, c'est un territoire autonome qui appartient au Danemark. Le Danemark est quand même membre de l'OTAN, membre de l'Union européenne.
33:53Donc si Trump, par exemple, décidait d'aller conquérir par la force le Groenland, ça poserait un énorme cas de conscience totalement inédit à l'OTAN,
34:04puisque les États-Unis étant membres de l'OTAN, ils attaqueraient un autre membre de l'OTAN. Et par ailleurs, le Danemark étant membre de l'UE,
34:12il y a une clause de défense mutuelle entre tous les pays de l'UE qui normalement obligerait les États membres de l'UE, donc la France, donc l'Allemagne,
34:20à aller faire la guerre aux États-Unis pour protéger le Groenland. Donc on a du mal à imaginer que ça puisse être le scénario privilégié.
34:26En revanche, il y a des velléités parfois d'indépendance du Groenland. Et dans un des articles qu'on a publiés la semaine dernière,
34:34notre journaliste a interrogé Jean Quatremer, notre correspondant à Bruxelles, qui a interrogé Jean-Louis Bourlange,
34:41qui est un ancien député européen, ancien président de la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale,
34:46qui lui émet un peu une hypothèse qui serait que les États-Unis tordraient le bras au Danemark pour que le Danemark autorise
34:56un référendum d'autodétermination du Groenland. Et qu'ensuite, Elon Musk pourrait aller, comme il l'avait fait pendant la campagne,
35:04promettre à tous ceux qui voteraient en faveur d'un référendum d'adhésion aux États-Unis de dire « si vous votez pour rejoindre les États-Unis,
35:12je vous donne un million de dollars ». Le Groenland, c'est, je ne veux pas dire de bêtises, mais entre 40 000 et 50 000 habitants.
35:18Donc, pour quelqu'un comme Elon Musk, un million, si tu votes pour rejoindre les États-Unis, c'est une possibilité.
35:23Et pourquoi le Groenland ? C'est ça qui est intéressant à rappeler. Le Groenland, avec la fonte des glaces, c'est des gisements d'hydrocarbures
35:29qui deviennent exploitables et des gisements de terres rares, qui sont utiles dans tout ce qu'on construit aujourd'hui d'électronique,
35:35de batterie, etc., qui deviennent exploitables. C'est une route maritime nouvelle qui s'ouvre via l'océan Arctique.
35:42Donc, c'est stratégique d'un point de vue commercial, stratégique d'un point de vue militaire, notamment dans la perspective d'un affrontement
35:51un peu systémique avec la Chine. Donc, pour le coup, Trump, si on regarde ça de manière totalement cynique et froide, a de très bonnes raisons
35:59de vouloir mettre la main sur le Groenland, qui effectivement serait quelque chose de très stratégique à contrôler.
36:05Est-ce qu'il y arrivera via peut-être ces référendums et donc sans l'usage de la force ? C'est pas impossible.
36:14Et objectivement, s'il a l'intention d'y arriver, il vaudrait mieux que ce soit sans l'usage de la force.
36:19Sinon, ça mettrait tout le monde dans une situation absolument intenable, à commencer par les Européens.
36:24Tu parlais d'hydrocarbures, etc. Ça m'amène à une question qu'on se pose, évidemment, avec l'investiture de Donald Trump.
36:32C'est l'impact de son deuxième mandat sur le climat. Est-ce que Donald Trump va être un grand sauveur de la planète, de l'écologie et du climat ?
36:44Je devrais vraiment répondre à cette question. Il faut rappeler quand même dans quel contexte cette investiture se tient.
36:52On vient d'assister à des feux historiques à Los Angeles, hyper destructeurs. Après une année de sécheresse record,
37:02qui elle-même avait suivi une saison de pluie record. Tous les éléments réunis pour faire de ces feux une bombe qui a vraiment dévasté des quartiers entiers.
37:19D'ailleurs, le premier déplacement de Trump cette semaine est prévu en Californie. Le premier déplacement présidentiel de Trump sera là.
37:28Ce sera intéressant de voir sur quoi porte son discours exactement. Je suis assez curieuse de l'entendre là-dessus.
37:35Il ne parlera sans doute pas du climat.
37:37Il parlera probablement de mesures d'urbanisme de Newsom, le gouverneur de Californie qu'il déteste, qui est évidemment démocrate, ou de la maire de Los Angeles,
37:50qui est aussi démocrate. Peut-être qu'il ira sur le terrain politique de décision d'urbanisme, de gestion des ressources, de gestion de l'eau, etc.
37:59Maintenant, ce qu'on sait dans les premières décisions que Trump devrait prendre, comme il l'avait fait il y a huit ans,
38:09il devrait sortir de l'accord de Paris, ressortir de l'accord de Paris.
38:15Je ne sais plus si c'était son premier jour ou la première semaine où Biden était à la Maison-Blanche.
38:20Il y a cette espèce de jeu d'entrée-sortie de l'accord de Paris sur le climat.
38:26Juste, c'est quoi les enjeux de sortir de l'accord de Paris concrètement ?
38:30C'est assez symbolique. C'est une bonne question.
38:33En fait, c'est assez symbolique parce que l'accord de Paris sur le climat, c'est un accord.
38:37C'est des engagements. Chaque pays s'est engagé à réduire ses émissions d'ici à la moitié du siècle,
38:44d'une certaine mesure selon les réalités nationales de chaque pays.
38:50Mais ce sont des engagements qui sont non contraignants.
38:52En fait, Trump, quand il en sort, il dit qu'on ne va pas être tenu par cet accord, quand bien même il est symbolique.
39:00Quand Biden était re-rentré, il voulait dire que les États-Unis veulent reprendre le leadership sur les questions climatiques.
39:06C'est vraiment quand même une histoire de messages envoyés.
39:10Maintenant, ça va bien au-delà avec Trump, puisque sous son premier mandat,
39:17conséquence de la révolution du schiste aux États-Unis,
39:20qui a permis d'avoir accès à des gisements d'hydrocarbures qui étaient jusque-là pas possibles d'exploiter,
39:27les États-Unis sont devenus en 2018 le premier producteur au monde de pétrole et de gaz.
39:35Et puis, l'année suivante, ils ont même réussi à devenir exportateur net,
39:40ce qui était une première puisque les États-Unis sont très gourmands, notamment en pétrole.
39:46C'est un gros pays consommateur.
39:49Les États-Unis, aujourd'hui, c'est le deuxième pays le plus émetteur de gaz à effet de serre après la Chine.
39:55Donc, quelles que soient les décisions que sont prises par les États-Unis sur ces sujets,
39:59ça a des conséquences évidemment sur le réchauffement global.
40:03En l'occurrence, Trump a promis de libérer l'énergie américaine,
40:10de défaire l'héritage de Biden sur tout un tas de réglementations environnementales, climatiques,
40:20sur tous les encouragements qui ont été mis en place grâce à l'Inflation Reduction Act,
40:28qui est cet énorme package législatif, ce colosse de...
40:33Pardon, je ne me rappelle plus. Tu te rappelles du chiffre ?
40:37C'est quelques centaines de milliards de dollars, mais je vais le retrouver peut-être discrètement.
40:43Je n'ai pas du tout la mémoire des chiffres, comme vous vous en rendez compte.
40:47Donc, il a promis de totalement anéantir ce programme,
40:52ce dont beaucoup de personnes doutent aux États-Unis,
40:55parce que beaucoup de financements ont déjà été envoyés, donc ils ne vont pas récupérer l'argent.
40:59Et puis, ce sont des financements qui ont beaucoup aidé des États républicains.
41:03Donc, il est possible que certains gouverneurs ou sénateurs locaux disent
41:07« Non, non, mais nous, on est très contents parce que ça a créé de l'emploi ».
41:10Ce sont des investissements dans les énergies vertes,
41:13et avec un but de création d'emplois manufacturiers localement.
41:18Donc, c'est totalement compatible avec le programme économique de Trump.
41:21Ce serait assez bizarre, peut-être qu'il va renommer certains programmes.
41:25Mais en tout cas, il a promis quelque chose, c'est l'accélération des forages aux États-Unis,
41:30une augmentation de la production de pétrole et de gaz aux États-Unis,
41:34pour la consommation domestique comme pour l'exportation.
41:38Biden, en début 2024, avait mis un moratoire sur les nouveaux projets d'exportation de gaz naturel liquéfié,
41:45qui est devenu très important, notamment depuis la guerre en Ukraine.
41:50Notamment pour les Européens, qui bénéficiaient du gaz russe peu cher,
41:56grâce à tous les gazoducs qui nous relient au champ gazier russe,
42:01qui ont été tous coupés les uns après les autres pour différentes raisons.
42:05Maintenant, il ne reste plus qu'un qui nourrit les Européens.
42:07Et du coup, pour compenser, les Européens importent énormément de gaz naturel liquéfié américain,
42:13notamment les Français, pour compenser.
42:18Donc ça, Trump a décidé.
42:20Je ne pense pas prendre trop de risques en disant que c'est un des premiers décrets qu'il va signer,
42:25de rétablir l'autorisation de l'expansion des capacités de production et d'exportation de gaz naturel liquéfié.
42:34Avant de boucler cette discussion, il y a une dernière question que je me pose,
42:38qui va se décider dans ces prochains jours.
42:42Trump va être président.
42:43Et derrière, qui sera dans son gouvernement ?
42:45Est-ce qu'on le sait ?
42:46Et quel impact ça aura sur la politique américaine ?
42:50Alors, j'aurais dû venir avec la liste des noms.
42:54Il y a quelques figures connues.
42:58J'ai mentionné Marco Rubio, le futur secrétaire d'État.
43:01Il y a J.D. Vance, qui est son vice-président.
43:04Après, Trump n'a pas forcément une vision très partageuse du pouvoir.
43:12Isabelle mentionnait au tout début de la discussion le fait que les garde-fous
43:17qui l'entouraient pendant son premier mandat ont pour la plupart sauté.
43:22Ça se voit aussi dans la composition de son cabinet, dans les gens qui vont l'entourer.
43:28Pas forcément d'ailleurs tous membres de son cabinet.
43:31C'est beaucoup de gens qui lui sont extrêmement fidèles.
43:35Il y a moins de gens, on va dire, expérimentés ou plus traditionnels
43:43qu'au cours de son premier mandat.
43:46Il a vraiment fait le choix cette fois-ci de s'entourer de gens extrêmement loyaux
43:52qui, a priori, ne vont pas contester ses décisions,
43:58ne seront pas d'une grande utilité sur leurs compétences pour certains sujets.
44:08Il y en a un qu'on peut mentionner parce qu'il sera probablement assez visible
44:12dans les prochains jours.
44:14C'est Tom Homan, qui est le patron, qui est un peu son tsar de l'immigration.
44:21Lui, il était déjà avec lui au cours du premier mandat.
44:24Il dirigeait ICE, qui est la police aux frontières.
44:27Lui, on pense que ça va être une figure assez emblématique,
44:30notamment des premiers jours.
44:32On s'attend peut-être à ce qu'il soit sur le terrain dès demain
44:35avec des équipes de policiers cherchés d'aller récupérer et expulser
44:40des migrants en situation irrégulière.
44:43Il ne va pas y avoir forcément énormément de figures très visibles,
44:48à part Trump lui-même, Marco Rubio un peu à l'international.
44:55Je ne sais pas si Isa, tu as des mots en tête.
44:58Non, mais oui, il a vraiment choisi des gens qui lui sont hyper loyaux.
45:02Il n'est pas du tout allé chercher dans un vivier traditionnel du Parti républicain
45:07pour aller prendre des figures, des sénateurs qui sont élus depuis très longtemps.
45:15Ce n'était pas du tout sa grille de lecture.
45:17Il y a huit ans, il avait cherché à faire un peu un mix
45:20entre des gens issus du monde magas et des élus républicains traditionnels.
45:28Cette fois-ci, il s'en fiche complètement.
45:31On ne sait pas du tout ce qu'il a cherché à faire.
45:33Je vois qu'il y a quelqu'un sur le chat qui mentionne Hexès,
45:35qui va donc être, s'il est confirmé, le secrétaire à la Défense,
45:40qui est un chroniqueur de Fox News à la base, un vétéran de la Garde nationale,
45:47mais surtout qui est un grand fan de Trump.
45:51Il s'est réciproqué.
45:52Trump l'a découvert en regardant Fox News.
45:54Je veux dire, c'est ce genre de sélection-là,
45:56c'est ce genre de casting que Trump a fait pour composer son administration.
46:03Là, on parle vraiment de l'administration au sens classique du terme,
46:06c'est-à-dire des gens qui sont en phase de confirmation par le Sénat.
46:10Là, on les suit.
46:11C'est ça qui a commencé la semaine dernière déjà.
46:13Et donc, on voit un peu ce qui passe, ce qui bloque.
46:17Mais par contre, il y a d'autres figures qui vont être très influentes,
46:22très influentes, comme le rappelait Fred,
46:24avec ce que Trump leur laissera comme place.
46:27Mais notamment, on en a déjà parlé plusieurs fois au cours de la conversation,
46:30mais Elon Musk, qui n'a pas de titre, qui ne sera pas confirmé,
46:35qui ne sera redevable devant personne.
46:38Lui, bon, on ne sait pas exactement quel sera son titre officiel aujourd'hui,
46:42mais a priori en charge d'une forme d'agence de réduction des dépenses de l'État américain,
46:51qui était censée le faire avec un ancien concurrent de Trump
46:55pendant les primaires républicaines.
46:59Là, je lisais ce week-end, selon la presse américaine,
47:02que même, je n'arrive jamais à dire son nom de famille,
47:04donc c'est pour ça que je ne me suis pas engagée.
47:05Est-ce que tu y arrives, Fred ?
47:06Vivek Ramaswamy.
47:11Visiblement, ce serait déjà sur la touche.
47:14L'équipe de Musk serait déjà en train de le pousser de cette agence-là.
47:19Je ne sais pas si ça va se vérifier dans les jours qui viennent,
47:22mais enfin, ça montre déjà avant même de commencer.
47:25On ne connaît pas le périmètre de cette agence ni ses moyens.
47:28Si ce sera vraiment quelque chose de consultatif
47:32ou si au contraire, ils vont jouer les porte-flingues
47:35à débarquer dans les agences gouvernementales,
47:37un peu comme Musk l'a fait quand il a racheté Twitter.
47:41Et qu'il a eu toute une chorégraphie sur son arrivée,
47:45qu'il a vidé je ne sais plus quelle proportion de salariés de Twitter.
47:51Et on ne sait pas non plus combien de temps
47:53Musk va rester dans les bonnes grâces de Donald Trump.
47:56Parce qu'il y aura un papier dans le journal de demain
47:59d'Elise Vignacourt, qui est notre spécialiste tech,
48:01qui raconte un peu la mission que Musk va avoir
48:04au sein de cette agence non-gouvernementale
48:07pour les coupes budgétaires.
48:08Mais au-delà de ça, on sait déjà qu'il y a des tensions très vives
48:11à l'intérieur des proches soutiens de Donald Trump
48:14entre une frange beaucoup plus nationaliste, nativiste,
48:18suprémaciste et ce que représente Elon Musk,
48:23qui est quand même quelqu'un qui a un empire commercial
48:26avec des liens très étroits.
48:28On parlait de la Chine.
48:29Il a vu hier le vice-président chinois
48:31qui est à Washington pour représenter
48:33le président chinois à l'investiture.
48:35Musk a une énorme usine Tesla en Chine.
48:40C'est quelqu'un qui construit plein de choses,
48:43mais notamment des voitures électriques.
48:45Donc, on ne sait pas non plus combien de temps
48:48cette histoire d'amour, cette bromance,
48:51pour reprendre le terme un peu classique
48:54entre Musk et Trump, va durer.
48:56Mais Steve Bannon, par exemple,
48:58qui a longtemps été présenté comme l'éminence grise,
49:01le mauvais génie de Donald Trump,
49:03a dit il y a quelques jours,
49:04« Moi, ma mission, ce sera en gros
49:06que Musk disparaisse du paysage. »
49:09Donc, on sait déjà qu'il y a d'énormes tensions.
49:12Ça s'est cristallisé il y a quelques semaines
49:14sur une histoire de visa spécifique
49:16pour le secteur de la tech
49:17dont les entreprises de Musk bénéficient
49:19et que certains voudraient,
49:20dans l'entourage de Trump, limiter ou éradiquer.
49:25Donc, ce sera intéressant et probablement
49:27que ça donnera lieu peut-être à un prochain stream
49:29parce que sur Musk,
49:30il y a énormément de choses à dire.
49:32Mais voilà, combien de temps il sera
49:34dans les bonnes grâces
49:35et dans l'entourage très proche de Donald Trump,
49:37c'est une question, je pense,
49:38à laquelle aujourd'hui,
49:39personne n'est capable de répondre.
49:41Et en plus, tu me teases
49:42de prochains sujets de stream
49:44que nous avions notés.
49:45C'est parfait.
49:46Merci beaucoup, Fred et Isabelle,
49:48d'avoir répondu à nos questions.