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00:00Trois séries de faits qui sont reprochés à un individu aujourd'hui
00:02et trois séries de faits qui sont pleinement caractérisées à son
00:06encontre. Je vais expliquer pourquoi
00:08dans quelques instants.
00:13Je m'appelle Mathieu Manessier,
00:15j'ai 28 ans et mon métier c'est celui de magistrat. Pour faire simple
00:19la magistrature se compose de deux ensembles.
00:23Il y a les magistrats du siège qu'on appelle plus communément les juges
00:27qui eux sont là pour décider, ils prennent une décision
00:31après avoir écouté les parties qui sont potentiellement représentées par
00:34des avocats
00:36et le procureur. Et justement ça me permet de faire le lien
00:38avec le deuxième sous-ensemble
00:40qui compose les magistrats, donc ce corps unique, à savoir les magistrats
00:44du parquet. Donc fonction que j'exerce aujourd'hui depuis un peu plus de trois
00:48mois.
00:48Le magistrat du parquet il n'est pas là pour décider
00:51comme le juge, il est là pour faire appliquer la loi.
00:54Que ça soit
00:55dans son bureau en dirigeant les enquêtes
00:58ou également à l'audience
01:00en demandant à ce que soit appliqué la loi.
01:02J'ai fait une licence de droit A3, je suis ensuite parti
01:06sur Bordeaux pour effectuer un master 1, c'est à dire une quatrième année,
01:09un master 2, une cinquième année. Parti sur Bordeaux parce que j'envisageais déjà
01:13de tenter donc ce concours de l'accès à l'école nationale de la magistrature.
01:18Une fois l'école nationale de la magistrature intégrée, donc on a 31
01:21mois de formation.
01:23Ces mois étant scindés en deux grandes parties, on a des mois
01:26d'ostage
01:27et des mois de formation théorique.
01:29Il y a deux types de journée je dirais.
01:31Il y a les journées qu'on appelle de permanence.
01:33Donc les journées permanence, on est sur un plateau, on répond donc aux enquêteurs
01:37en direct, au téléphone ou par mail.
01:39Ils nous soumettent des affaires qu'ils ont en cours
01:42et nous l'idée
01:43c'est de réfléchir à la suite qu'il y a potentiellement à donner.
01:47Soit pas de suite, parce qu'on considère que les faits
01:49ne sont pas caractérisés, soit au contraire
01:52lui donner une suite.
01:53Donc suite qu'on va apprécier selon les faits
01:56et selon la personnalité du mis en cause.
01:58Ça c'est la première journée des types et la deuxième,
02:00lorsqu'on n'est pas de permanence, souvent on est d'audience.
02:03C'est à dire que justement dans l'une des suites qui peut être donnée au dossier,
02:07c'est décider que le mis en cause doit passer devant un tribunal
02:11pour être jugé et pour être condamné.
02:14Alors gagner sa vie, oui, on peut très bien gagner sa vie, alors bien
02:18évidemment il n'y aura pas
02:20un revenu mensuel qui va être celui du secteur privé,
02:23parce qu'on est avant tout là pour l'intérêt général.
02:25Et en termes de salaire, oui, pas que de traitement, on peut largement vivre
02:29en tant que magistrat et même très bien vivre.
02:32Bien évidemment, il ne faut jamais oublier une donnée, c'est que
02:34la vérité qui est dans le sein des tribunaux, ce n'est pas la vérité de dehors.
02:39On a une vérité judiciaire et la vérité judiciaire, ce qui fait le lien entre celle-ci
02:43et la vérité des faits, c'est la preuve.
02:45C'est des éléments de preuve qui nous sont soumis.
02:47Tout à l'heure, je disais que parfois, à la permanence,
02:50on peut classer des dossiers, ce n'est pas parce qu'on n'y croit pas.
02:53C'est parce que simplement, le magistrat, il n'est pas là pour croire,
02:55il n'est pas là pour se fonder sur des croyances,
02:57il est là pour se fonder sur des preuves.