Alors que Donald Trump a officiellement été investi en tant que 47e président des États-Unis ce lundi 20 janvier, « L'Équipe » vous propose de revenir en vidéo sur l'histoire de l'engagement politique en NBA. De Bill Russell à LeBron James en passant par Michael Jordan, comment a évolué le militantisme dans la ligue américaine ?
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00:00Ce lundi 20 janvier, Donald Trump a officiellement été investi en tant que 47ème président
00:07des Etats-Unis.
00:08Alors aujourd'hui, je vais te parler de politique et je vais te raconter comment la NBA est
00:12devenue une ligue activiste.
00:13Elle, c'est Laura Ingraham, une journaliste américaine qui anime sa propre émission
00:28à Fox News, top 3 des chaînes les plus regardées aux Etats-Unis.
00:31Mais Fox News, c'est aussi le média référence des Républicains et de Donald Trump.
00:35En 2018, un an après que Trump ait été élu pour la première fois, cette journaliste
00:39a tout simplement dit à Lebron James, le meilleur joueur de basket au monde, de continuer
00:44à dribbler et de fermer sa gueule.
00:58Sauf qu'il ne faut pas faire ça avec Lebron, lui, il ne s'est jamais tué, et il a même
01:23surfé sur la polémique en faisant du célèbre Shut Up and Dribble, une série documentaire
01:28pour parler du rôle des sportifs en politique.
01:29Et ce rôle s'amplifie encore aujourd'hui, beaucoup de basketteurs prennent la parole
01:33sur des sujets qui leur tiennent à cœur.
01:34La NBA est de loin la ligue la plus engagée, la plus représentée par les Afro-Américains
01:38aussi.
01:39Sauf que ça n'a pas toujours été le cas.
01:41Si aujourd'hui la majorité des joueurs NBA sont noirs, à sa création en 1946, il n'y
01:46en a pas un seul.
01:47Zéro.
01:48Parce que c'est la ségrégation, et à cette époque, les Noirs n'ont pas le droit d'occuper
01:52les mêmes emplois que les Blancs, de fréquenter les mêmes écoles qu'eux, et donc ils ne
01:55partageaient pas les terrains de basket non plus.
01:57Il faut attendre 4 ans pour voir des joueurs noirs en NBA.
01:59Chuck Cooper est le premier drafté, Nat Clifton est le premier à signer un contrat, et Earl
02:04Lloyd est le premier à fouler un parquet et jouer un match avec les Capitals de Washington
02:09à l'époque.
02:10Tout le monde le compare alors à Jackie Robinson, le premier Noir à jouer en MLB quelques années
02:13plus tôt.
02:14Mais à cette époque, le basket est un sport bien plus confidentiel que le baseball, et
02:17donc Earl Lloyd n'a pas la même portée que Jackie Robinson.
02:20Mais quelque part, c'est lui, le pionnier, la première figure de la lutte contre la
02:24ségrégation raciale en NBA.
02:26Et celui qui va prendre la relève, et qu'elle relève, c'est Bill Russell.
02:41Pour ceux qui ne connaissent pas, Russell est une légende absolue.
02:4411 BAC de champion, soit le joueur le plus titré de l'histoire de la ligue, le trophée
02:49de MVP des finales porte son nom.
02:50Et à sa mort en 2022, toutes les franchises ont retiré le numéro 6.
02:54Toutes.
02:56Si je vous disais que même avec tout ça, ses plus grandes victoires ne sont pas sur
03:01un terrain.
03:02Russell, c'est LA figure pionnière de l'engagement militant en NBA.
03:05Dès son arrivée dans la ligue, il subit racisme et discrimination.
03:08Bob Cousy, son coéquipier pendant 7 ans à Boston, a expliqué qu'à sa draft, Bill
03:12Russell était destiné à la base aux Hawks de St-Louis avec le deuxième choix, mais
03:15que St-Louis a douté de drafter un joueur de couleur noire.
03:18Maintenant, vous avez une petite idée du contexte dans lequel Russell a démarré sa
03:21carrière à Boston.
03:22Dites-vous que la suite est encore pire.
03:24Dans la banlieue de Reading dans laquelle il s'installe, sa maison est vandalisée
03:27et taguée de commentaires racistes à plusieurs reprises.
03:29Je vais vous passer tous les épisodes de racisme que Bill Russell a subis à Boston,
03:33mais il y a une phrase dans son autobiographie qui décrit très bien tout ça.
03:35Boston était un marché opus de racisme.
03:38Tout ça explique que la cérémonie organisée par les Celtics pour son retrait de maillot
03:41se soit faite sans public.
03:43Parce que Bill Russell avait demandé à ce que ça se fasse avant que le public n'entre
03:46dans la salle.
03:47Le point d'orgue de son engagement, c'est en 1961.
03:49On est à Lexington, une ville dans l'état du Kentucky, un état qui n'est pas très
03:53ouvert aux questions raciales et sociales, si vous voyez ce que je veux dire.
03:56Boston et Saint-Louis doivent s'y affronter pour un match de pré-saison.
03:59La veille du match, les Celtics s'installent dans leur hôtel, le Phoenix Hotel, et il
04:03y a deux joueurs, Sam Jones et Satch Sanders, qui descendent au bar de l'établissement.
04:07Et là, ils se font recaler.
04:10La raison expliquée par la serveuse ? Désolé, mais on ne sert pas les nègres.
04:15Alors immédiatement, Jones et Sanders sont hyper énervés, ils remontent dans leur chambre
04:20à l'hôtel, et là ils croisent Bill Russell.
04:22Et comme je vous l'ai expliqué auparavant, Bill Russell, c'est quelqu'un qui est un
04:25peu habitué à subir ce genre de discrimination.
04:28D'ailleurs, quelques années plus tôt, il s'était aussi fait recaler d'un hôtel
04:31à l'entrée pour sa couleur de peau.
04:32Et il avait dit à son coach, la prochaine fois que ça se reproduit, je ne jouerai pas.
04:36À Lexington, Bill Russell tient parole.
04:38Et ce qui devait être une banne à le rencontre de pré-saison, va se transformer en un moment
04:43clé de l'histoire NBA, le boycott de Lexington.
04:52Petite précision, ce n'est pas le premier boycott de l'histoire.
05:01Elgin Baylor, une légende des Lakers, avait déjà boycotté un match en 1959, après
05:05avoir subi le même genre d'acte raciste, il avait été refusé à l'entrée d'un
05:09restaurant à cause de sa couleur de peau.
05:10Mais si le boycott des Celtics est encore plus marquant, c'est parce que sa portée
05:14est bien plus grande.
05:15Déjà, il y a 4 joueurs des Celtics et 2 des Hawks, tous des joueurs noirs, qui accompagnent
05:18Bill Russell dans son refus de jouer.
05:20Et puis il y a Red Auerbach, le coach des Celtics, qui les soutient également, en les
05:24conduisant directement à l'aéroport pour qu'ils quittent la ville.
05:27Le match se jouera quand même, avec que des joueurs blancs.
05:30Boston n'aura que 7 joueurs sur sa feuille de match, et le lendemain, Walter Brown, le
05:34propriétaire des Celtics, affirme que son équipe ne jouera plus jamais dans un tel
05:38contexte.
05:39Dès qu'il rentre à Boston, Bill Russell assume son rôle et prend la parole devant
05:43les médias.
05:44Et le militantisme de Russell ne s'arrête pas là, en fait c'est tout simple, prenez
05:55les plus grands acteurs de la lutte pour l'égalité des droits aux Etats-Unis, et vous trouverez
05:59toujours Bill Russell à côté de vous.
06:01La marche à Washington en 1963 avec le fameux discours de Martin Luther King, I have a dream,
06:06Bill Russell est présent.
06:07Le sommet de Cleveland en 1967 pour soutenir la décision de Mohamed Ali de ne pas participer
06:11à la guerre du Vietnam, Bill Russell est encore présent.
06:13Mais pour assurer son héritage militant en prenant un jeune Karim Abdul-Jabbar sous
06:17son aile, Bill Russell est encore et toujours présent.
06:20En 1968, le pivot prend sa retraite, et ironie du sort, au coup du destin, c'est la même
06:24année où les Civil Rights Act mettent fin à la ségrégation aux Etats-Unis.
06:27Le flambeau est repris naturellement par Karim Abdul-Jabbar, qui devient l'un des leaders
06:31du militantisme, grâce au boycott avorté des Jeux de 1968 à Mexico.
06:35Contexte de ce boycott avorté, un an avant les Jeux, le projet olympique des droits
06:39de l'homme est fondé.
06:40Son objectif, c'est de boycotter les Jeux pour protester contre les inégalités raciales
06:44aux Etats-Unis.
06:45Alors même si le projet ne s'est pas concrétisé, il a quand même amené l'une des photos
06:48les plus iconiques de l'histoire du sport, et il a aussi amené une véritable bombe
06:52de Karim Abdul-Jabbar, qui avait déclaré à cette époque, les Etats-Unis, ce n'est
06:56pas vraiment une paix.
06:57Maintenant, vous avez le contexte des années 50 à 70.
07:00En gros, c'est la fin de la ségrégation, c'est la prise de parole des joueurs afro-américains,
07:05dont les droits commencent enfin à être reconnus, et qui deviennent majoritaires aussi
07:09en NBA, puisqu'à cette époque, on est sur 60-65% de joueurs noirs dans la ligue.
07:14De 70 à 80, la ligue poursuit ce schéma, en laissant plus d'espace d'expression
07:18à ses joueurs.
07:19Mais à partir des années 80, le militantisme s'essouffle drastiquement, et deux personnes
07:25incarnent ce changement radical.
07:26Il y a David Stern, et il y a surtout Michael Jordan.
07:30Alors David Stern, il est super important dans cette histoire, parce qu'il devient
07:33commissionnaire de la ligue en 84, et à son arrivée, son objectif, c'est de changer
07:36l'image de la NBA.
07:37Parce qu'il faut bien comprendre que la NBA, c'est très très loin derrière la
07:41NFL, la NHL, ou la MLB en termes d'audience, en termes de popularité, en termes d'images,
07:46bref en termes de tout, la NBA est à la rue.
07:49Et lui, son objectif, c'est de changer tout ça, et de faire de la NBA un produit marketing,
07:53commercial, vendeur, qui ramène des sous.
07:56Alors David Stern fait un choix, on nettoie toutes les frasques, on enlève toutes les
08:00histoires de drogue, on impose un dress code, et surtout, on aseptise la ligue.
08:06Et progressivement, les staffs, les joueurs, les coachs, tous se retirent du débat politique.
08:12Et mine de rien, Stern y réussit son pari, et la NBA explose.
08:16Elle explose parce qu'elle s'appuie sur des histoires.
08:18D'un côté, il y a la rivalité Magic Johnson-Larry Bird, le gamin noir venu des
08:22quartiers populaires de Michigan, face aux Blancs issus des terres rurales d'Indiana.
08:26Mais elle explose à l'international, surtout grâce à une histoire en particulier, celle
08:30de la superstar Michael Jordan.
08:32Et Michael Jordan, niveau militantisme et engagement politique, il est plutôt d'accord
08:36avec David Stern, son patron, pour être le plus neutre possible.
08:39Parce qu'avant d'être l'un des meilleurs basketteurs de tous les temps, si ce n'est
08:42le, Michael Jordan, c'est surtout le plus grand businessman jamais vu parmi les sportifs
08:46de haut niveau.
08:47Sa marque de chaussures est devenue mondialement connue aujourd'hui, d'ailleurs certains
08:49achètent sûrement des Jordans sans savoir qu'elles viennent du basketteur, et à partir
08:52des années 90, il a atteint une gloire inédite aux Etats-Unis, et c'est probablement l'athlète
08:56le plus populaire de la planète après les Jeux de 92.
08:59Sauf que prendre position pour le business, c'est se mettre des gens à dos, et c'est
09:03perdre de l'argent.
09:04Ce qui est incroyable avec Jordan, presque inconcevable en 2025 pour un sportif de son
09:08envergure, c'est sa discrétion sur tous les sujets en dehors du basket.
09:12Il tenait à sa neutralité, il incarnait le prototype du sportif businessman.
09:16S'engager, c'est prendre un risque pour les finances, et sa déclaration « les Républicains
09:21achètent eux aussi des sneakers » en est la démonstration parfaite.
09:24Une déclaration sur laquelle il est revenu en 2020, dans son documentaire « The Last
09:28of Us », dans lequel il affirme ne s'être jamais vu comme un activiste.
09:30Sauf que ça a considéré sa portée, ça a énervé beaucoup de gens, surtout quand
09:34des drames ont eu lieu.
09:41En 91, Rodney King, un chauffeur de taxi, est victime de violences policières à la
09:46suite d'une course-poursuite à Los Angeles.
09:48Les images de son arrestation font le tour du monde, et là, je dois vous parler du
09:52cas Craig Hodges.
09:58Craig Hodges, sur le papier, il n'a rien d'exceptionnel.
10:04C'est un joueur banal, lambda, un role-player comme on a l'habitude d'en voir beaucoup,
10:08il shoot très bien derrière l'arc, et il défend très mal.
10:11Et pourtant, si on l'avait écouté, il aurait complètement changé l'histoire.
10:15A cette époque, il joue avec les Bulls, et c'est le coéquipier de Michael Jordan depuis
10:19trois saisons.
10:20Et quand il voit ce qui vient d'arriver à Rodney King, il laisse pas passer du tout.
10:23En juin, trois mois après l'agression de Rodney King, c'est l'heure des finales NBA.
10:27Les Bulls affrontent les Lakers, et là, Craig Hodges, il a une petite idée.
10:30Il va voir deux stars, pas n'importe lesquelles, Michael Jordan et Magic Johnson, et il leur
10:36demande tout simplement de boycotter le Game 1.
10:39Et devinez ce que répondra Michael Jordan ? Il dira à Craig Hodges qu'il est complètement
10:43fou.
10:44Et Magic Johnson, lui, il dira que boycotter un match, c'est beaucoup trop extrême.
10:47Alors est-ce que Michael Jordan, Magic Johnson auraient dû profiter de leur portée pour
10:51défendre leur cause ? C'est une vaste question à laquelle on répondra pas aujourd'hui.
10:55Mais Craig Hodges, pour lui, il n'y avait pas photo.
10:57Et il a clairement décidé d'allumer Michael Jordan à ce sujet.
11:00Je ne vais pas dire à Michael ce qu'il doit faire, mais en même temps, je ne peux pas
11:04aller parler à des jeunes et ne pas l'utiliser comme exemple de ce qui est possible.
11:07Il a des enfants dans la paume de ses mains, nous sommes en guerre, nous ne pouvons plus
11:12nous retirer.
11:13L'année d'après, quand Chicago bat Portland en finale et fait le back-to-back, au moment
11:16d'aller chez George Bush pour la traditionnelle visite des champions à la Maison Blanche,
11:20il va prendre le tir le plus difficile de sa carrière.
11:23Déjà, il vient en dashiki, une tenue traditionnelle africaine, quand tout le monde est en costard,
11:27histoire de bien marquer le symbole.
11:28Mais surtout, il transmet une lettre engagée à George Bush, dans laquelle il dénonce
11:32le racisme, les inégalités et tous les problèmes systémiques des Etats-Unis, au nom de tous
11:37les gens qui ne peuvent pas s'adresser directement aux leaders de la nation.
11:40Qu'est-ce qui va se passer pour Craig Hodges après ça ? C'est très simple, il va se
11:44faire avancer de l'NBA complètement.
11:46Les Bulls le coupent à peine quelques jours plus tard, et aucune des 29 autres franchises
11:50de la Ligue ne veut le signer.
11:51Ce qui est quand même bizarre pour un mec qui a gagné 3 fois le concours à 3 points
11:55et qui sort de 2 titres de champion avec les Bulls.
11:57Même si c'était un roleplayer, il aurait dû trouver un point de chute.
12:00Alors on lui a tout enlevé, mais Craig Hodges ne va pas s'arrêter là.
12:04En 1996, il décide de porter plainte contre l'NBA.
12:07Les propriétaires des 29 franchises membres de l'NBA ont participé en tant que co-conspirateurs
12:11à mon exclusion de la Ligue, en raison de ma nature politique déclarée en tant qu'homme
12:15afro-américain.
12:16Bref, il ne collait pas à l'image aseptisée de la Ligue que voulait David Stern, et il
12:21en a payé les conséquences.
12:22Dans le sillage de Michael Jordan, cette tendance des joueurs à s'éloigner des questions
12:25sociales et à se retirer du débat politique, ça se poursuit dans les années 2000, parce
12:29que tout le monde veut faire comme Jordan, donc personne ne parle.
12:32Mais il y a plusieurs événements qui vont se produire dans les années 2010, qui vont
12:35réveiller les stars endormies.
12:37Trayvon Martin, tué par balle à 17 ans.
12:39Michael Brown, abattu par 6 coups de feu, alors qu'il avait les mains en l'air selon
12:43plusieurs témoins.
12:44Laquan McDonald, 17 ans, à qui on a enlevé la vie en lui tirant 16 fois dessus.
12:49Ou encore Rick Garner, étranglé, alors qu'il a répété 11 fois les mots « I can't
12:54breathe ».
12:55Et il n'y a pas qu'eux.
12:56Il y a eu aussi Alton Sterling, Philando Castile, Tamir Rice ou encore Freddie Gray.
12:59C'est la dure réalité des Etats-Unis.
13:01A cette époque, qui n'est d'ailleurs pas si lointaine, le mouvement Black Lives
13:04Matter prend de l'ampleur, et les stars NBA le portent.
13:07A chaque victime, chaque scandale, les joueurs n'hésitent pas à prendre position et condamner
13:11ce qui se passe.
13:12On en a l'exemple très parlant en 2016, avec le discours poignant de 4 des plus gros
13:17stars de la ligue, Lebron James, Carmelo Anthony, Chris Paul et Dwyane Wade, qui disent
13:21clairement stop dans leur discours, qui disent « on en a marre, il faut que ça s'arrête »,
13:24et qui décrivent la triste réalité des afro-américains aux Etats-Unis.
13:27Autre exemple, pour rendre hommage à Eric Garner et dénoncer les conditions tragiques
13:31de son arrestation et donc de son décès, on a la quasi-totalité des joueurs qui ont
13:35porté le t-shirt « I can't breathe ».
13:36Mais les actions ne se sont pas résumées qu'à la dénonciation ou à l'indignation.
13:40Ils ont carrément fait le ménage dans la ligue.
13:42Le meilleur exemple pour illustrer ce grand ménage, c'est celui de Donald Sterling,
13:46l'ancien propriétaire des Clippers, qui a été évincé de l'NBA en 2014, après
13:50le leak d'une conversation entre lui et son ex-femme, où il montre clairement l'odieux
13:54personnage qu'il est, et tout son racisme.
13:56Et ce qui se passe à ce moment-là, c'est crucial dans la construction de l'NBA qu'on
13:59connaît aujourd'hui.
14:00Tout le monde s'indigne de cette conversation, de Barack Obama à Snoop Dogg, en passant
14:04par Lebron James évidemment, ou même Chris Paul, qui était un joueur des Clippers à
14:07ce moment-là.
14:08Mais le soutien le plus inattendu, et celui qui va faire le plus de bien finalement, c'est
14:12celui d'Adam Silver, le nouveau commissionnaire de la ligue, arrivé quelques mois plus tôt
14:15pour remplacer David Stern, et qui va soutenir les joueurs.
14:19Les joueurs, les propriétaires, les instances, décident donc d'être ensemble, et la relation
14:23entre les joueurs et la direction de la ligue change complètement.
14:26Quatre jours après le leak de cette conversation entre Donald Sterling et son ex-femme, Adam
14:30Silver, justement, annonce le bannissement à vie de l'ancien propriétaire des Clippers,
14:34et il impose la mise en vente de la franchise.
14:36Cette nouvelle relation entre les joueurs et la direction, impulsée clairement par
14:39Adam Silver, qui était bien plus ouvert que son prédécesseur sur les questions sociales,
14:44ouvre la porte à un nouvel élan de protestations, et des protestations qu'on n'avait jamais
14:48vues avant.
14:49Par exemple, on a en 2017 les Warriors qui refusent d'aller à la Maison-Blanche pour
14:53ne pas côtoyer Donald Trump après avoir gagné le trophée.
14:56Et puis en 2020, le militantisme prend une nouvelle ampleur, cette fois à cause des
15:14décès de George Floyd et de Breonna Tyler.
15:17Dans la bulle d'Orlando, prévue pour contrer le Covid, à la place de leur nom au dos de
15:20leur maillot, presque tous les joueurs ont un message lié au mouvement Black Lives Matter,
15:24et ça va même aller plus loin, si en 1991, Kregos n'a pas réussi sa tentative de boycott,
15:29ou du moins, il n'a pas été suivi, 29 ans plus tard, il peut être fier de ses héritiers,
15:33parce que les Bucks ont boycotté un game des playoffs, et maintenant, vous me direz,
15:36en 2025.
15:37Et bien aujourd'hui, l'NBA a complètement changé de posture, sous l'œil bienveillant
15:41d'Adam Silver, et les élections présidentielles de 2024 sont une parfaite illustration de
15:46cette évolution.
15:47On a notamment vu beaucoup de stars s'élever, prendre position et inciter les jeunes à
15:51aller voter.
15:52Et l'NBA les a même encouragés, les jeunes, à aller voter, puisque le jour de l'élection
15:56présidentielle, elle n'a organisé aucune rencontre.
15:58On a vu des stars comme Lebron James, ou des coaches comme Steve Kerr ou Greg Popovich,
16:02qui sont devenus des défenseurs des droits civiques, et même des soutiens pour des candidats
16:06politiques.
16:07Lebron a même créé sa propre organisation, intitulée Plus qu'un vote, donc aujourd'hui,
16:11les joueurs n'ont plus peur de prendre position, c'est même devenu une normalité, et c'est
16:14l'inverse qui dérange, les joueurs qui ne prennent pas position sont souvent sous
16:17les projecteurs.
16:18Pour conclure, le flambeau laissé par Bill Russell et Karim Abdul-Jabbar a parfaitement
16:22été repris par leurs héritiers, Lebron James et les autres stars de la ligne.
16:26Le militantisme est de tout temps, on l'a vu dans cette vidéo, aujourd'hui il n'a
16:30jamais été aussi fort, l'NBA n'a jamais été aussi engagé et c'est pareil pour
16:33les joueurs.
16:34Alors en 2025, le shut up and dribble de Laura Ingraham n'a jamais sonné aussi fort.