Avec "Jouer avec le feu", Vincent Lindon fait son retour au cinéma. Le pitch: un père démuni qui doit faire face à la dérive extrémiste de son fils.
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00:00C'est le grand retour au cinéma de Vincent Lindon.
00:04Lorraine, à l'affiche ce mercredi du film
00:07« Jouer avec le feu » dans lequel il joue un papa un peu perdu,
00:11il faut le dire, et tu l'as vu pour nous.
00:12Oui, il n'est jamais absent très longtemps, Vincent Lindon, au cinéma.
00:14D'ailleurs, il a été sacré meilleur acteur au dernier festival de Venise,
00:18le Mostra, un festival prestigieux pour un rôle délicat
00:22qui demande de la précision parce qu'il s'agit de jouer un rôle
00:25qui va marquer tout le monde, un rôle presque universel,
00:29celui d'un père perdu qui est démuni face au choix d'un de ses fils.
00:32En fait, c'est Félix, son fils cadet, qui est fasciné par la violence
00:35et qui va se rapprocher de groupes d'extrême droite.
00:37Et pour Pierre, que joue Vincent Lindon, qui est un ancien militant,
00:39ce n'est pas envisageable.
00:59Alors, c'est un film engagé, comme souvent avec Vincent Lindon,
01:02mais là, pour lui, ce n'est pas vraiment ça.
01:04C'est un film sur les relations familiales.
01:07On parle d'extrême droite, c'est un fils qui va vers l'extrême droite,
01:09mais ça aurait pu être l'alcool, ça aurait pu être une secte.
01:12Et justement, pour Vincent Lindon, un bon film,
01:13c'est un film qui ne fait pas la morale.
01:15C'est ce qu'il a expliqué à Stephen Bellery.
01:17Je déteste les films qui donnent des leçons.
01:20Les metteurs en scène ne donnent pas leur avis sur la politique.
01:24Jamais.
01:26Elles montrent quelque chose, factuellement,
01:28mais elles ne donnent pas d'ordre de pensée.
01:30Et moi, ça, ça me plaît.
01:32J'ai toujours pensé, toujours, que le public était très intelligent.
01:36Le public a besoin d'avoir un espace de liberté
01:41pour avoir le temps de se dire qu'est-ce que j'en pense ?
01:43Mais j'en pense quoi, moi, de ça, en fait ?
01:45Oui, c'est très intéressant, ce qu'il dit.
01:48D'ailleurs, ça se passe en Moselle.
01:50Ce film, ça pourrait être partout ailleurs en France,
01:52parce que ça parle aussi des industrialisations.
01:54Ça parle de la perte de l'espoir face à l'avenir
01:57et ça parle de radicalisation politique.
01:59Et à ses côtés, il y a deux jeunes acteurs,
02:01Benjamin Voisin et Stéphane Crépon.
02:02Ils sont formidables.
02:03Alors, ce qui est drôle, c'est qu'ils ont fait leurs études ensemble,
02:05dans la vraie vie, Voisin et Crépon,
02:06et ils étaient en colloque pendant cinq ans.
02:08Donc, en fait, pour jouer de frères, c'était assez facile,
02:11l'évidence de leur relation.
02:13Et on peut se dire que c'est Lindon qui leur a beaucoup apporté,
02:15finalement, de par son expérience.
02:17Eh bien, pas du tout, c'est plutôt le contraire.
02:18Écoutez, justement, Vincent Lindon.
02:21Ils m'ont amené de l'insouciance,
02:22ils m'ont amené de la déconcentration.
02:26Et aussi, je me suis pas mal occupé d'eux.
02:29Et quand on s'occupe des gens, on oublie de s'occuper de soi.
02:32Je les regardais faire, leur coup de téléphone, leur truc,
02:35leur langage, toutes les phrases avec deux bases.
02:38Ça m'a mis un coup de plis.
02:41En dehors, on avait vraiment une relation
02:43qui se rapprochait beaucoup d'un père et ses deux fils.
02:45On était ensemble tout le temps,
02:46on allait manger ensemble tout le temps, on sortait.
02:48Là-dessus, je pense que ça a beaucoup aidé le film.
02:51Ah, donc tu nous conseilles fortement d'aller le voir.
02:53Oui, avec le feu, on est quel jour ?
02:56Mercredi, aujourd'hui.
02:57C'est aujourd'hui. Merci.