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Avec Alexis Corbière, député écologiste de Seine-Saint-Denis et fondateur de L'Après

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##L_INVITE_POLITIQUE-2025-01-23##

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Transcription
00:00— Alexis Corbière est avec nous, député de Seine-Saint-Denis. Bonjour. — Bonjour, Jean-Jacques Brodin.
00:05— Merci d'être avec nous. Vous êtes apparenté écologiste, maintenant. — Tout à fait, voilà.
00:09— C'est fini, LFI. C'est... Bah quoi ? Oui, c'est fini. — Oui, oui, oui. Non mais je me dis...
00:15— Non, non, non. — Oh là là, d'entrée, ça commence... Non, je suis... Après ce qui m'est arrivé à La France insoumise,
00:20j'ai fondé avec des amis, Clémentine Notin, Raquel Garrido, Daniel Simonnet, etc., un groupe politique.
00:25Ça s'appelle L'Après. Ça veut dire Association pour la République écologique et sociale. Nous sommes unitaires.
00:29On en parlera, ce qu'on veut faire. Et je siège au sein d'un groupe qui s'appelle Écologistes et Sociales,
00:35avec des écologistes, avec des gens d'un mouvement qui s'appelle Génération, qui avait été fondé par Benoît Hamon.
00:39Enfin il n'y a pas que des écologistes là-dedans. — J'ai compris. — Et je suis content.
00:43— Bien. C'était un groupe de gauche. Alors tiens, avant d'entrer sur les questions budgétaires qui sont importantes,
00:50puisque c'est le cœur de l'actualité politique en France, une question sur la municipale de Villeneuve-Saint-Georges.
00:56Vous allez soutenir la liste de Louis Boyard ? — Je soutiens la victoire d'une liste de gauche. Il y en a deux.
01:02J'aurais préféré l'unité... Non, mais je vais être honnête avec vous, parce qu'on a quelques amis sur place.
01:05C'est difficile de prendre parti dans cette histoire. — Ah bon ? Vous ne prenez pas parti entre les deux listes ?
01:09— Non. C'est... C'est-à-dire... Moi, je souhaite... Je regrette la division. Et j'ai peur que la division amène à ce qu'à l'arrivée,
01:15il y a peut-être une mauvaise nouvelle, quoique j'en sais rien. Vous savez, c'est une élection partielle.
01:18Quel sera le point de participation ? Certains visent beaucoup sur la mobilisation de la jeunesse.
01:23Peut-être vont-ils y arriver. J'en sais rien. D'autres sont sur un rassemblement. Je n'en sais rien.
01:27C'est-à-dire que c'est compliqué de tirer des leçons. Et très modestement, ce que je pense, c'est que ça aurait peut-être été bien
01:33d'arriver à se réunir dès le premier tour. Et j'espère que l'union sera possible au second tour.
01:37— Vous ne soutenez ni la liste de Boyard ni la liste de l'autre liste de gauche ?
01:41— Pour le formuler autrement, je soutiens les deux. Voilà. — Ah. Bon, d'accord.
01:44— Non mais quand il y a la division, au bout d'un moment... — Ça, vous ne vous mouillez pas, remarquez.
01:46— Oui, mais comme vous... Quand on est unitaire et que les gens se divisent... — Moi, je n'ai pas à soutenir personne.
01:51— Non mais je veux dire, on ne peut pas tout le temps être amené sur quelque chose de manière
01:54dans laquelle je n'ai pas prise. J'invite les électeurs de cette commune à aller voter.
01:58Je les invite à essayer que ce ne soit pas la même équipe de droite qui revienne.
02:02Et je leur dis de faire attention. Et je dis aux uns et aux autres, attention,
02:05à ce que non plus il n'y ait pas des mots tellement arrogants que l'union au second tour sera impossible.
02:10Bon entendeur, salut. Mais après, modestement, je regarde tout ça. Et je pense qu'il y aura,
02:14contrairement à ce que certains veulent croire, c'est difficile d'en tirer des leçons nationales,
02:18parce que c'est une commune extrêmement pauvre, extrêmement abîmée dans la vie politique,
02:22et où il y aura une faible participation. J'invite tout le monde à se dire « attention »,
02:25parce que je vois bien, certains veulent dire « si je gagne dès le premier tour,
02:27ça veut dire qu'on va défoncer tout le monde la prochaine fois aux élections municipales »,
02:30ce qui peut être la tentation de la part de certains. Tranquille.
02:33— Qu'est-ce qui dit ça ? — Bah, je vois bien comment certains,
02:37notamment, je vois la manière dont... — Mais dites-moi, dites-moi qui !
02:40— Non, non, non, mais la manière dont la liste insoumise avec Louis Boyard,
02:44qui est dynamique, très jeune, il y a eu des mots qui disent « on va gagner dès le premier tour »,
02:48et qui s'intéressent peu à voir comment le rassemblement de la gauche peut avoir lieu au second tour.
02:55Je dis « oh là, attention, je pense qu'il vaut mieux quand on met une campagne ».
02:58Moi, je suis un peu vieux maintenant, tranquille, pas à insulter les gens,
03:01et que si on a besoin de force au second tour, pas avoir eu des mots blessants.
03:05Mais là encore, on va voir... Et surtout, je veux dire, la France n'est pas Villeneuve-Saint-Georges.
03:10Avec toute l'affection que je peux avoir pour cette ville, c'est plus compliqué.
03:14Et ce qui s'est passé à Grenoble, par exemple, dernièrement, là, on est technique, de bon matin,
03:20mais il y a eu une élection partielle, où il y avait un bon candidat, un homme que j'aime bien,
03:23Liesse Loufocq, qui était le candidat du nouveau Fonds populaire présenté par la France insoumise,
03:27mais qui a été battu, en particulier, parce que je trouve qu'il y a eu une surmobilisation
03:32dans les communes autour de Grenoble, où il a été très rejeté, il y a eu une mobilisation
03:38qui m'a un peu étonné, le fait qu'il perde, était assez prévisible, parce que la circonscription est très dure,
03:42mais qu'il perde si largement, nous dit, attention, si on veut gagner, il faut parler aussi aux secteurs
03:47périurbains, ruraux, et pas créer de la surmobilisation contre le nouveau Fonds populaire.
03:52— Bien. Alexis Corbière, le budget. Hier, le ministre de l'Économie a dit
03:58« il n'y aura pas de nouveaux impôts sur les ménages ». Ça vous va ou pas ?
04:03— C'est une discussion... Allez, je vais me lancer de bon matin.
04:07— Allez-y de bon matin. — Je veux dire, il n'y a pas de nouveaux impôts. De qui on parle ?
04:12Les classes populaires, les classes moyennes ne doivent pas subir d'impôts supplémentaires.
04:16Mais il y a des gens qui doivent payer davantage d'impôts dans ce pays. Moi, c'est ce que je pense.
04:19Vous savez, l'impôt, c'est pas un gros mot. Ça consiste à quoi ? À considérer qu'il y a des choses
04:23qu'il faut mettre en commun. Les services publics, la santé, la polypresse, tout ce qu'on appelle,
04:27voilà, ça, il faut le mettre en commun. Il faut des moyens financiers pour pouvoir créer les conditions
04:31que ces services publics soient de qualité et qu'ils soient des outils concrets de redistribution,
04:36de solidarité. Je considère que depuis des années, on a eu des politiques d'affaiblissement
04:40de nos services publics et de baisse de recettes, de baisse de recettes. Pourquoi l'État est endetté ?
04:46C'est qu'Emmanuel Macron a fait le choix de baisser les recettes, moins d'impôts pour les plus riches.
04:50Et aujourd'hui, il se tourne en disant « j'ai creusé le déficit », mais il faut réduire la voilure,
04:56si je puis dire, dans notre service public. — Est-ce que l'État doit faire des économies ?
05:00— Sur quoi ? Ça dépend. — Ah non, mais je pose la question.
05:02— Ben moi, je vais être très concret. — Des agences publiques... — Non, non, mais...
05:06— Je sais pas. Moi, j'entends ça partout. Hier, je recevais Rixioti, qui... — Oui.
05:11— Qui ? Qui ? Qui ? Qui ? Qui ? — Mais mais c'est le milleille français, vous savez.
05:13— Le monsieur tronçonneuse. — Voilà. Le milleille français. Il faut qu'il fasse attention
05:17parce qu'il va s'auto-tronçonner s'il continue... Non mais c'est absurde, tout ça. Déjà...
05:21— Mais comment absurde ? — Non, je vais vous dire les choses. Moi, je suis un élu de Saint-Denis.
05:24Je suis un élu de Saint-Denis. Le commissariat de chez moi, qui est au-delà, il est même pas
05:29sur la commune où je suis, quand j'y vais, c'est des préfabriqués dégueulasses, des policiers
05:34qui fonctionnent avec des voitures qui fonctionnent pas toujours. Et honnêtement, les cellules,
05:38les machins, les bureaux... Donc je vois pas où on fait des économies. L'hôpital André Grégoire,
05:42en Montreuil, je ne vois pas où on fait des économies, parce que si vous y allez,
05:45vous allez vous retrouver sans aucun doute en salle d'attente sur un lit. Les écoles...
05:49Ouais, je peux faire la liste. On a compris ce que je veux dire. C'est que les mêmes qui viennent
05:53avec la tronçonneuse à la main. Où est-ce qu'ils veulent faire des économies ? Alors ils nous
05:56inventent... Bien sûr, il y a des... Mais c'est pas inventé. C'est quoi qui est inventé ? C'est
06:01combien ? Une agence d'État. Et alors, ça coûte combien ? Ça coûte combien ? Les économies sont
06:05importantes. Non, non, non, pas important. Ça a été chiffré. Plusieurs dizaines de milliards
06:09d'euros d'économies, nous dit Éric Ciotti. Non, non, mais ça, c'est pipo. Ça, c'est des
06:13ciottises. Il n'y a pas des dizaines de milliards... Des ciottises. Oui, des ciottises. Et il en dit
06:18souvent. Il n'y a pas de dizaines de milliards d'économies dans des agences, etc. D'accord ?
06:24Ça, je ne le crois pas un instant. Par contre, il y a par contre aussi des agences qui sont utiles
06:28pour guider des politiques publiques. Mais les 50 milliards, on va être très concret là, que veut
06:33faire comme économie ? Il y avait Michel Barnier, censuré. Et que continue François Bayrou ? Parce
06:37que c'est là qu'est le loup de la discussion, en vérité. Et on rentre dans le dur de ce pourquoi
06:42je vous remercie de m'avoir invité ce matin. C'est-à-dire qu'on a eu un gouvernement Barnier
06:45qui a été censuré, qui a chuté. On a un François Bayrou qui arrive, malin, qui essaie de faire croire
06:51qu'il propose une nouvelle politique, mais qui, en vérité, va aggraver les baisses de dépenses
06:58publiques qui étaient prévues. Et c'est donc en doute de près de 10 milliards. Et j'invite tout
07:01le monde. Alors vous voyez, en plus c'est resté un ami, le président de la Commission des Finances,
07:05Éric Coquerel, a publié une note très précise où, sur la base, des éléments qui sont actuellement
07:10discutés au Sénat, pas seulement des déclarations, des amendements présentés par le gouvernement
07:15et des amendements présentés par des sénateurs, dont on voit bien qu'ils sont souvent soutenus par
07:18le gouvernement actuel, amènent à penser très concrètement qu'il va y avoir même 10 milliards
07:24supplémentaires de baisse de dépenses publiques dans le projet Bayrou. On me suit, c'est-à-dire que
07:29M. Barnier voulait faire saigner un budget austéritaire. Il a été sanctionné,
07:34notamment pour cette raison-là. Et François Bayrou est un homme qui va sans doute aggraver la situation.
07:39– Oui mais attention, il va y avoir une discussion mixte paritaire entre les sénateurs et les députés,
07:45et puis des débats à l'Assemblée Nationale.
07:47– Alors, les débats à l'Assemblée Nationale, ils vont commencer vers le 3 février, me semble-t-il,
07:51par le budget de sécurité sociale. Mais il y a aussi la technique dite de l'entonnoir ou en vérité.
07:56Qu'est-ce que ça veut dire que ce charabia ? Ça veut dire que la discussion ne reprendra
07:59uniquement au niveau où nous l'avions laissé la fois précédente, avant la censure. C'est-à-dire que
08:04pour ce qui est des recettes, parce que vous avez commencé fort justement la discussion là-dessus.
08:08Le débat c'est celui des recettes. Ami qui m'écoutait de bon matin, il faut des recettes supplémentaires
08:13parce qu'elles ont baissé. De quoi je parle ? Du fait que les fortunes de ce pays, et cela existe,
08:18vous avez... Écoutez, je vais dire les choses simplement. Les milliardaires français,
08:2142 milliardaires français, si on leur demande de participer de 10% de leur fortune,
08:28eh bien ça fait 50 milliards de plus de recettes. Donc si les milliardaires français qui ont vu
08:33leur fortune augmenter significativement, en particulier depuis 2020, significativement,
08:39étaient sollicités de 10%, ils n'auraient pas besoin de faire des coupes dans l'école du quartier,
08:45dans l'hôpital du quartier. Eh bien moi je dis que ça, ça répond aux beaux mots de solidarité.
08:49Ceux qui sont les plus riches de ce pays doivent comprendre qu'eux, ils peuvent participer davantage
08:54à l'effort national et pas les gens modestes comme je l'ai entendu tout à l'heure dans la discussion
08:57que vous aviez avec... – Donc taxation des plus gros patrimoines.
08:59– Oui, impôts, mais ce n'est pas un gros mot l'impôt, ça veut dire la redistribution.
09:03Je veux dire, que les plus riches, ils ne vivront pas heureux dans un océan de malheurs.
09:07Donc ils doivent aider à ce que le pays, en plus il peut être aussi patriote et peut être intéressé
09:11à ce que l'ensemble du pays aille mieux. Qu'est-ce que ça veut dire ?
09:13Ça veut dire qu'un pays qui va mieux, c'est-à-dire un pays où, y compris quand on est grand patron,
09:18vos salariés sont mieux formés. La productivité, elle vient d'où ?
09:22Elle vient aussi de la qualité de la formation, de la qualité du soin qui est apporté.
09:25– Je vous écoute Alexis Corbière, mais tout de même, François Bayrou a fait quelques avancées
09:29vers la gauche, vers la gauche socialiste. Les délais de carence ne passera pas à 3 jours
09:37pour les fonctionnaires, pas de suppression de pauses dans l'éducation nationale,
09:42augmentation des moyens pour l'hôpital. D'ailleurs, est-ce que vous voterez aujourd'hui
09:46la proposition de loi socialiste de Guillaume Garraud, qui est intéressante ?
09:51– Je trouve ça intéressant. Aujourd'hui d'ailleurs, là je vais vous laisser après
09:54et je participerai à ce qu'on appelle l'amnistie.
09:56– Je rappelle, en fonction, quand un patient entre à l'hôpital,
10:00est dédié à ce patient un nombre de soignants, c'est-à-dire qu'il y a une sorte de quota
10:07soignants-patients, ça c'est intéressant.
10:10– C'est intéressant, ça permet d'augmenter les moyens, j'y suis favorable,
10:13ça permet d'augmenter les moyens de soins, de la même façon que le débat qui sera aussi
10:17sera le repas à 1€ pour les étudiants, qui avait raté à une voix près la dernière fois
10:21et qui permettrait quand même que les étudiants qui sont souvent touchés par la précarité
10:24puissent bénéficier d'un repas mieux protégé.
10:28– L'ensemble des sujets qui sont abordés dans la niche socialiste aujourd'hui
10:31me semblent intéressants et vous voyez, j'irai par solidarité, si je puis dire,
10:34de Nouveau Fonds Populaire participer au débat.
10:36Mais on en revient, parce que c'est là, et là cette fois-ci, amis socialistes,
10:40je serai cet après-midi à votre niche pour aider sur les textes,
10:42mais écoutez-moi, je ne suis pas d'accord avec le choix qui a été fait
10:45de ne pas voter la censure la dernière fois, parce que précisément,
10:49vous avez dit des choses, il y a des avancées.
10:51Certains disent, Bérou nous a fait des avancées, ces avancées quand on les additionne,
10:56c'est 439 millions peut-être, si on chiffre un peu ce que vous avez dit,
11:01qui serait un peu moins, le coût de rabot serait moins important.
11:04Mais en même temps, c'est ce que j'ai pointé précédemment,
11:07M. Bérou en vérité, et notamment quand on suit de près la discussion au Sénat,
11:11prévoit d'avoir 10 milliards supplémentaires de baisse de dépenses publiques.
11:16Donc 439 millions d'un côté, obtenu soi-disant pour laisser passer 10 milliards,
11:21les socialistes, quand ils vont faire le calcul comme moi,
11:23ils vont arriver à la conclusion qu'il y a un jeu de dupe.
11:25Et donc j'aimerais que tout le monde comprenne, j'espère que quand le débat...
11:28– Donc vous appelez les socialistes à censurer le gouvernement sur le budget ?
11:32– Oui, oui, c'est ça, quand on va ensemble mener la bataille budgétaire,
11:36mes camarades socialistes vont s'apercevoir que ce que veut faire Bérou
11:40est encore plus grave d'un certain point de vue que ce que veut faire Barnier,
11:43et qu'il n'y aura pas les outils pour modifier les recettes,
11:47parce qu'on ne discutera pas recettes, on discutera uniquement dépenses,
11:50par rapport au fait qu'on a suivi, le débat a déjà eu lieu,
11:52et donc je pense que la logique de mes amis socialistes
11:55sera de se retrouver en opposition avec ça, et je vais être plus concret,
11:58sans doute que même M. François Bérou imposera ce budget par 49-3,
12:03et que la logique démocratique quand on vous impose un 49-3,
12:06c'est de répondre par une censure, et je ne comprendrai pas comment
12:09mes amis se mettent dans un entonnoir qui les bloque, donc il faudra voter.
12:13– Ils vous répondent, nous sommes une opposition constructive et exigeante.
12:18– Mais je les soutiens là-dessus,
12:20et moi je n'étais pas en train de monter sur mes ergots quand ils vont discuter.
12:25– Monter sur vos ergots ? Qui monte sur ses ergots ?
12:28Et qui monte sur ses ergots ? Mais qui ?
12:31Mais moi j'ai envie de savoir qui ? Alexis Corbière ?
12:34– Mais il y a eu un débat, laissez-moi répondre Jean-Jacques Bordel.
12:38Quand il y a eu une discussion, dernièrement, organisée par le gouvernement,
12:42et que les socialistes, les écologistes, les communistes y ont participé,
12:46les insoumis l'ont rudement critiqué, trahison, machin,
12:50moi je pense qu'a priori, aller discuter n'est pas une trahison,
12:53mais là, il y a un entre-deux, c'est-à-dire que discuter c'est une chose,
12:56après, une fois qu'on a discuté, et il est bon de discuter,
13:00en plus c'est pédagogique de discuter parce que ça démontre au pays
13:02qui c'est qui bloque, qui c'est qui ne bloque pas,
13:04et c'est le gouvernement qui bloque, c'est le gouvernement qui est sectaire,
13:06ce n'est pas la gauche, c'est l'inverse, et puis je vais vous dire une chose,
13:09moi j'étais enseignant, j'étais syndicaliste,
13:12quand vous pouvez remporter des petites victoires,
13:14même si ce n'est pas la victoire globale, c'est toujours bon à prendre,
13:16si on avait pu obtenir, durant ces négociations,
13:19le fait que le gouvernement suspend, arrête la réforme des retraites,
13:22pour 28 millions de salariés, et qu'on revienne à 62 ans,
13:25pour 28 millions de salariés, c'était une bonne chose.
13:28La conclusion, moi, Alexis Corbière, avec mes amis que je tire,
13:31c'est que la négociation était une bonne chose,
13:33pas la peine de se canonner comme certains,
13:35en disant des mots excessifs, ultra-historiques...
13:36– Mais il y a une négociation sur la réforme des retraites.
13:39– Non, alors voilà, donc, je termine là-dessus,
13:42c'était une bonne chose de négocier,
13:43mais je pense qu'il n'y a pas le compte à l'arrivée.
13:45Deuxièmement, là c'est un sujet fondamental,
13:48j'essaie de m'expliquer, en deux secondes,
13:49la conférence sociale, appelée conclave,
13:53conclave, vous savez, ça vient du latin,
13:55non, ça vient du latin, conclave, et ça veut dire fermer à clé.
13:59Et moi, une discussion publique, et qu'on s'est en 30 millions de salariés,
14:02elle doit être publique, générale, parce que ce n'est pas bon cette histoire.
14:05Alors, une fois qu'on a dit ça, ça c'est les mots,
14:07le problème, c'est que c'est une discussion qui va être d'ordre paritaire,
14:1150% représentation patronale, 50% représentation des salariés,
14:15et il suffit que le patronat, et le patronat il est cohérent,
14:18il ne veut pas revenir à la 62 ans.
14:21– Eh bien nous verrons. – Non mais d'accord.
14:22– Vous verrez. – Non, arrêtez, oui.
14:24Mais c'est un jeu de dupe, c'est un jeu de dupe, c'est un jeu de dupe.
14:28– Pourquoi vous ne laissez pas la discussion se poursuivre et durer ?
14:33Pourquoi est-ce que vous dites tout de suite,
14:35avant même que ces syndicats patronaux et de salariés se réunissent,
14:41vous dites non, pourquoi ?
14:43– C'est pas que je dis non, je vais retourner.
14:44– Pour quelle raison, dans l'instance qui a été élue par le peuple français,
14:48l'Assemblée nationale, pourquoi les mêmes qui veulent que ça discute,
14:51et qui disent « Corbière, vous êtes sectaire »,
14:52ne veulent pas que l'Assemblée nationale discute de la réforme des retraites ?
14:55Pourquoi ils ne veulent pas ?
14:56– Parce qu'ils savent que les représentants du peuple…
14:58– L'Assemblée nationale discutera de la réforme des retraites
15:00après la discussion entre syndicats.
15:03– Faux, faux, c'est ça, non mais je comprends que vous disiez ça,
15:06et vous avez bien raison, mais mon ami Sophie Taillé-Paulian,
15:09qui est dans mon groupe, m'a posé une question,
15:10mardi, à la ministre du Travail qui s'appelle Astrid Panossian,
15:15et madame Panossian a répondu très clairement
15:17qu'au terme de la discussion conclave machin,
15:20la seule chose qui sera discutée, c'est ce qui sortira du conclave,
15:26et s'ils ont réussi à se mettre d'accord, alors on en parlera,
15:28et s'ils n'ont pas réussi à se mettre d'accord,
15:31alors on reviendra à la réforme de la retraite.
15:33– C'est leur chance de se mettre d'accord.
15:35– Mais c'est trop facile, ça veut dire en gros
15:39qu'il y a une discussion où vous avez une partie,
15:41il suffit qu'elle dise non pour que ça ne bouge pas.
15:44– Ça veut dire en gros, vous dites aux syndicats,
15:45aux patronats, n'allez pas discuter, ça ne sert à rien.
15:47– Je dis que dans la mesure de cette instance,
15:50il y a un droit de veto aux patronats, il suffit qu'ils bloquent
15:52pour que les députés représentants du peuple
15:54ne puissent pas revenir sur la réforme de la retraite.
15:57Écoutez, on peut trouver tous les mots,
15:58la seule chose que j'aimerais dans ce pays,
16:00c'est qu'on puisse à l'Assemblée Nationale
16:02discuter d'une réforme qui concerne 30 millions de salariés.
16:04Une fois madame Borne l'a imposée par 49-3,
16:06après quand, à l'occasion de niches parlementaires,
16:08on a voulu en débattre, ils ont pollué par des pluies d'amendements,
16:12on ne peut pas en discuter.
16:13On ne peut pas discuter, bon sang de savoir
16:15si 30 millions de gens de ce pays travaillent deux ans de plus.
16:18Putain, pardon d'être grossier, pardon d'être grossier,
16:20mais c'est fondamental, ça touche des vies.
16:22J'aimerais savoir que démocratiquement, qu'est-ce qu'on en prend ?
16:24Et en plus, ce que je crois, Jean-Jean-Jacques Bourdin,
16:26c'est que ce qui est sorti des élections de juin,
16:29que ce soit, et je vais être très franc,
16:30quand j'additionne les députés de l'Assemblée Nationale
16:32ou ceux du NFP, il y a 60 bourdonnements
16:35qui ont été sortis en juin.
16:37Quand j'additionne les députés de l'Assemblée Nationale,
16:41on a 60 députés de l'Assemblée Nationale
16:44qui est contre le NPD.
16:46Donc, monsieur Bourdin,
16:48il est habile, il déplace la discussion
16:53là où il sait qu'il est minoritaire,
16:54pour le mettre dans une instance
16:56où il sait qu'il suffit que les patrons disent
16:58ben non, on n'est pas d'accord pour qu'ils ne sortent rien.
17:00Et enfin, je termine sur le fait que les organisations syndicales,
17:02elles ne sont même pas toutes invitées,
17:03ce qui me choque un peu.
17:04Vous savez, la principale fédération de fonctionnaires,
17:06la FSU, n'est pas invitée.
17:07Le Solidaire, qui est un syndicat qui a beaucoup
17:09de représentation dans certains secteurs,
17:10n'est pas invité. D'autres sont invités.
17:12Donc c'est un peu biaisé tout ça.
17:14Moi, je suis pour que ça discute...
17:15– Il y a un syndicat qui s'appelle la CFDT,
17:18qui est aujourd'hui, avec la CGT,
17:20le premier syndicat de France.
17:21– Oui, ils y sont.
17:22– La CFDT y est.
17:23La CFDT propose, veut mettre sur la table,
17:26encore une fois, la retraite par points.
17:28– Eh ben voilà, vous avez tout compris.
17:29– Est-ce que vous êtes contre ou pas ?
17:31– Non mais attendez, avant même de savoir
17:32si je suis contre, je ne suis pas favorable.
17:34Mais, c'est que vous voyez ce qui va avoir lieu.
17:36Et c'est là où Bérou, il est malin,
17:38c'est un vieux renard.
17:39Ce qu'il veut faire, c'est que ce qui va sortir,
17:41c'est que peut-être certains syndicats,
17:42vous pointez à la CFDT,
17:43vont passer un accord avec peut-être le MEDEF,
17:46pour aller vers une autre discussion,
17:48et qui permettra de fracturer le front syndical,
17:52qui est uni pour dire non à la réforme.
17:54– La CFDT trahit, trahit la gauche.
17:56– Mais c'est avant même de savoir, trahison...
17:57– Ben si, c'est ce que vous dites.
17:58– Ils ont un vieux projet là-dessus,
18:00avant de parler de trahison, c'est leur projet.
18:02Mais ce n'est pas ça qui unifie
18:03le monde syndical des travailleurs.
18:05Vous comprenez ce que je veux dire ?
18:06Ce qu'ils cherchent, Bérou,
18:07c'est des sujets de division,
18:09de division au sein du NFP.
18:10C'est pour ça que je dis,
18:11eh les socialistes, restons unis, restons unis.
18:13– Mais pourquoi est-ce que les socialistes
18:15ont cette attitude ?
18:16C'est François Hollande ?
18:17C'est des considérations présidentielles selon vous ?
18:20– Je pense qu'il y a deux sujets,
18:22il y a le fait que, et je peux l'entendre,
18:24je ne le ressens pas en Seine-Saint-Denis,
18:25ce n'est pas comme ça,
18:26mais dans beaucoup, en province notamment,
18:29il y a beaucoup d'élus inquiets
18:30et qui ont l'impression que s'il n'y a pas de budget,
18:33nombre de choses concrètes ne pourront pas avoir lieu.
18:34J'entends cette pression,
18:36et donc ils subissent, quand je discute avec eux,
18:38l'idée que ne mettez pas le bazar.
18:39Mais ils ont raison, personne ne veut le bazar en vérité.
18:41Tout le monde veut qu'on vise bien,
18:43donc il faut un budget,
18:43mais moi j'ai envie de dire,
18:45oui il faut un budget,
18:45mais pas le budget Barnier aggravé.
18:48Et là vous êtes en train de vous faire rouler.
18:49– Encore une fois...
18:50– J'espère les convaincre.
18:51Après il y a autre chose,
18:52c'est qu'il y en a certains de type Hollande
18:53qui veulent diviser le Nouveau Front Populaire,
18:56on l'a vu ce week-end dans des unes de journaux,
18:59où il revient,
19:00il se bacle le retour de François Hollande,
19:02qui en plus méprise je trouve Olivier Faure
19:04en faisant croire que c'est lui Hollande
19:05qui a tout organisé, etc.,
19:07qui reprend la main,
19:08que c'est lui qui a à liser ce qu'il dit
19:10dans la tribune du dimanche,
19:11que c'est lui qui négocie.
19:12– J'ai lu, j'ai lu.
19:12– Bon, ce n'est pas très sympa parce que ce n'est pas vrai,
19:14et puis c'est une manière de dire
19:15les juniors du PS qui sont là,
19:18c'est moi le chef qui reprend la main,
19:20et il veut se réimposer
19:23comme étant dans le retour de l'élection présidentielle qui vient.
19:28Moi je dis justement, vous savez,
19:29qu'il y a un retour présidentielle,
19:34mais je dis justement qu'il y a un retour présidentielle,
19:37et là, c'est pour peut-être...
19:41– Ah oui, raison.
19:42– Mais ce n'est pas un réalisme le plus rude.
19:47Il faut que la gauche et le nouveau Front populaire
19:50aient un candidat commun et unique
19:52à l'occasion de la prochaine élection présidentielle.
19:54On n'a pas parlé de France.
19:55– Vous n'êtes pas au bout de vos peines.
19:56– Oui, oui, on n'a pas parlé de la progression de l'extrême droite.
19:58– Jean-Luc Mélenchon et François Hollande n'êtes pas au bout de vos peines.
19:59– Eh bien si c'est Castor et Pollux qui reviennent,
20:01les frères jumeaux,
20:02je pense qu'on va être dans la division.
20:04Jean-Luc Mélenchon a démontré deux fois en 2017-2022...
20:06– Castor et Pollux.
20:07– Non, mais c'est les frères, c'est des frères,
20:09dans la mythologie, ce n'est pas méchant.
20:11– Mais oui, c'est... non.
20:12– Mais Jean-Luc Mélenchon a démontré pas par deux fois
20:14que c'est son programme de rupture qui avait raison.
20:16Donc il faut rester sur un programme de rupture,
20:18pas de retour à François Hollande.
20:20Et François Hollande est un homme qui,
20:21lorsqu'il était président de la République,
20:23a mené une politique qui, 5 ans plus tard,
20:24ne lui a même pas permis de se représenter.
20:26Donc il ne faut pas qu'il y ait le retour de vieilles divisions.
20:29Et ça, j'interpelle tout le monde, les amis,
20:31il faut qu'on discute de ça.
20:33Il faut, vous savez, le 29 janvier...
20:34– J'ai une dernière question.
20:35– Madame Castex-Tondelier feront des voeux
20:37qui, je l'espère, pourront l'occasion de dire
20:39à tous ceux qui sont les unitaires, et j'en fais partie,
20:41il faut travailler à une réponse commune.
20:44Parce que sinon, nous perdrons.
20:45Et je ne veux pas perdre.
20:46Parce que si, en plus, on perd la gauche,
20:48c'est l'extrême droite qui risque de gagner.
20:50– Trump, qui veut augmenter les droits de douane
20:52sur les produits européens entrant aux États-Unis.
20:54Quelle réponse faut-il apporter, selon vous ?
20:57– C'est le retour d'une puissance, des puissances uniques.
21:00– Quelle réponse faut-il apporter, selon vous ?
21:02– Le retour d'une puissance, des puissances uniques.
21:06– Oui.
21:07– Alors, il ne faut pas être les dents de la gueule.
21:10Il ne faut pas être les dents de la gueule,
21:12pour ne rien faire commercialement.
21:14– Au commercialement, sur le fait que ce n'est pas possible
21:16que lui, de manière unilatérale, fixe ça.
21:19On doit avoir, vous savez, je suis pour un protectionnisme
21:21au meilleur niveau qui puisse être.
21:22Au niveau européen, pourquoi pas.
21:24Au niveau national, s'il le faut.
21:25Mais au-delà de tout ça, et de l'agressivité de Trump,
21:28je pense que l'adversaire de Trump, pour me comprendre bien,
21:31je vais vite, c'est la Chine surtout.
21:33Alors, j'ai vu qu'il tape fort sur certains pays, 60%.
21:36Sur la Chine, il l'avait menacé, il ne le fait pas.
21:38Mais on rentre aujourd'hui, en 2025, j'avance à grand trait,
21:42dans un monde de grandes tensions, de retour des puissances,
21:45avec un homme très caricatural,
21:47matricé en plus par des idéologies d'extrême droite,
21:50mais qui va défendre les intérêts fondamentaux des États-Unis,
21:53qui va le faire puissamment et agressivement.
21:56Et la puissance, en quelque sorte, qui challenge,
21:59pour être la première puissance mondiale, c'est la Chine.
22:01Bon, il faut, que faire ? Défendre le droit international.
22:05Moi, ce qui m'inquiète surtout, c'est qu'on est dans une période,
22:07à travers la guerre en Ukraine, ce qui s'est passé à Gaza,
22:09où le droit international n'est plus respecté.
22:11Et j'observe que le même Trump fait sortir les États-Unis
22:14de l'Organisation mondiale de la santé,
22:16considère que les accords climat n'ont plus rien à fiche, etc.
22:19Et un monde sans droit international,
22:21avec le retour des puissances agressives
22:22qui défendent leurs intérêts de manière brutale,
22:25sans aucun outil de régulation,
22:26l'histoire nous apprend que ça peut être le retour de guerre,
22:29pas froide, chaude. Et je ne le souhaite pas.
22:32– Merci Alexis Corbière d'être venu nous voir ce matin,
22:35il est 8h58, vous êtes sur Sud Radio.
22:38Merci Patrick Roger, juste après les infos.

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