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Retrouvez William Leymergie entouré d’experts, du lundi au vendredi en direct dès 12h30, pour une émission dédiée aux problématiques de notre quotidien.

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00:00Bon Anthony, on va parler maintenant d'objets devenus des incontournables et qui portent
00:10le nom d'origins venteurs.
00:11On commence avec une invention révolutionnaire.
00:13Révolutionnaire et pourtant elle nous semble aujourd'hui super basique, quotidienne.
00:17C'est la fameuse poubelle, incontournable poubelle, c'est Eugène Poubelle, préfet
00:24de Paris, qui va apporter cette révolution en 1884.
00:28Avant ça, c'était dans la rue, par la fenêtre directement, on jetait les ordures.
00:33Et il y avait une petite rigole au milieu, il y avait l'eau qui circulait.
00:37Exactement.
00:38On a bien imaginé pendant la grève des poubelles.
00:43Le préfet de Paris, Eugène Poubelle, 1884, dit c'est assez, il va faire distribuer ses
00:50récipients avec un couvercle.
00:53Là c'est la révolution à Paris, personne ne veut les utiliser, personne ne veut en
00:57entendre parler, que ce soit les propriétaires, les concierges, mais aussi les chiffonniers
01:03qui faisaient leur beurre sur les poubelles justement, les détritus, pas encore la poubelle.
01:08Et donc ça va prendre vraiment son nom en hommage, oui en hommage à Poubelle.
01:13Et très vite, Paris, ça va devenir l'exemple pour les autres régions, ses récipients
01:17vont envahir la France entière, mais la poubelle va vraiment s'organiser, le ramassage s'organiser,
01:22qu'après la seconde guerre mondiale, avant ça vraiment tout le monde est très réticent.
01:27Alors ça c'est une invention qui a révolutionné le quotidien des Parisiens et de toute la
01:31France.
01:32Après, quels sont les autres qui ont marqué l'histoire quand même ?
01:34Ah ben marqué l'histoire, si je vous dis Gaudillot, forcément vous pensez aux chaussures,
01:40l'histoire des Gaudillots, c'est le 19e siècle, Alexis Gaudillot, alors lui c'est un entrepreneur
01:44qui a à faire beaucoup de carrières, il est originaire de Besançon et il va se spécialiser
01:49dans la cordonnerie.
01:50Et avant lui, imaginez bien, il n'y a pas de distinction entre le pied droit et le pied
01:55gauche.
01:57Ça veut dire que littéralement, on marche les deux pieds dans le même sabot et donc
02:01c'est très très technique, lui il va être vraiment révolutionnaire dans le sens où
02:04il va donc distinguer le pied droit, le pied gauche, mais pour plus de confort, il va
02:09aussi révolutionner la semelle, parce qu'avant la semelle, elle n'était que en bois, et
02:14là il va la faire cuire.
02:16Alors ça faisait du bruit, mais c'était surtout très très loin d'être confortable,
02:21imaginez les marches quand elles étaient un peu longues.
02:24Oui mais alors, attendez, il y a le lien qui s'est fait beaucoup plus tard avec le
02:28même Gaudillot, ce sont les chaussures Militea, expliquez pourquoi on parle des deux ?
02:31Et bien parce qu'en 1853, il va devenir l'un des fournisseurs officiels de nos armées,
02:38puisqu'il fait cette révolution, pied droit, pied gauche, c'est un peu plus confortable.
02:41Il va même recevoir la Légion d'honneur en 1857 pour le remercier.
02:45Mais alors s'il y a bien une chose à laquelle Gaudillot ne s'y attendait pas, c'est que
02:51alors qu'on parlait de cette révolution de confort, très vite le Gaudillot va devenir péjoratif.
02:56On va parler des grosses gaudasses.
02:58Comme on dit, des grolles.
03:00Exactement, les Gaudillots, c'est ce qui est vraiment assaillant, c'est l'image vraiment
03:06de la boutse militaire de la fin du 19e et début du 20e.
03:10Et puis ça même prend un tournant politique, puisque dans les années 60, les partisans
03:15de De Gaulle qui votent tout ce que De Gaulle veut à l'Assemblée nationale, on va les
03:19appeler le parti Gaudillot.
03:21Il est tellement loin de s'imaginer ça.
03:22Parce qu'il suit toujours le leader.
03:24Exactement.
03:25Allez, on parle de durabilité après, de réparabilité avant l'heure.
03:29Alors, les Rustines, elles ont hérité aussi du nom de leur inventeur ou pas ?
03:34Presque.
03:35Ils s'appelaient Louis, Désiré, Auguste, Rustin.
03:37C'est quoi ? Ah, des cigarettes ?
03:38Non, pas du tout des cigarettes.
03:39Les Rustines, je vais t'expliquer, c'est ce qui sert à réparer les chambres à air.
03:44On est au début du 20e siècle, vraiment le vélo se développe, tout le monde peut
03:48commencer à acheter des vélos, il n'y a pas de transports en commun, on n'a pas
03:51encore vraiment la voiture pour tout le monde et donc on se déplace à vélo et lui avec
03:56son meilleur ami qui est un ingénieur chimiste, ils vont réfléchir pendant des années à
04:00cette réparabilité de la roue crevée, de cette chambre à air qui perd.
04:04C'est en 1922, il va déposer un brevet, la marque Rustine naît, on va enfin pouvoir
04:11réparer et faire durer ces chambres d'air et surtout rouler plus loin.
04:17La Rustine, surtout cet homme, il va révolutionner la publicité en France.
04:22On est au début des années 20 et là il va faire des slogans, il va sponsoriser des
04:27trophées de vélos, le Tour de France, il y aura même un trophée Rustine, les murs
04:32de Paris sont couverts de pubs, il lance les slogans, avec nous on peut crever.
04:36Et donc c'est vous pouvez crever exactement, le slogan de Rustine, c'est de l'humour.
04:42Vous allez acheter des Rustines, maintenant vous pouvez crever.
04:45Exactement, et vraiment ça va devenir iconique, si bien que même Bourville va chanter une
04:50chanson qui s'appelle l'émeume Rustine.
04:53Imaginez, dans les années 50, cette entreprise fabrique 30 millions de Rustines par mois.
04:59Il a fait fortune, Monsieur Rustin.
05:01Bien sûr, exactement, il a fait fortune.
05:03Et ça dure toujours.
05:05Il a eu une fille, le pauvre.
05:07Il y a une blague, non ?
05:08Non, mais la Rustine, la pauvre, elle n'a pas de chance.
05:11Oui, elle est crevée, non ?
05:13Alors, est-ce qu'il y a beaucoup de produits ?
05:15Non, c'est pas grave.
05:16Est-ce qu'il y a beaucoup de produits dont les inventeurs n'auraient pas souhaité, à l'inverse,
05:21que leur nom soit associé à leur création ?
05:23Oui, il y en a un, particulièrement, si je vous dis que cette fatale machine a été pensée
05:29par un médecin des Lumières en 1789, le docteur...
05:33Le parachute ?
05:34Non, c'était le docteur Joseph-Ignace Guillotin.
05:38Guillotin, c'est comme Rustin, mais Guillotine, Rustine, pareil.
05:43Et donc, effectivement, la Guillotine, alors, on est au siècle des Lumières,
05:48c'est-à-dire que cette invention de ce médecin va être vendue comme une révolution
05:53au service de l'humain.
05:54Oui, au service de...
05:56On parle de peine capitale.
05:58C'est mieux que ce qui existait avant ?
06:00Oui, avant, c'était l'ancien gérime, à l'ancien régime, c'était l'écartement, c'était la roue,
06:04effectivement, il n'y a pas encore vraiment la hache, la décapitation,
06:07c'était vraiment des tortures en place publique.
06:09Et le problème, c'est que ce docteur Guillotin, quand il va venir vendre, proposer cette révolution
06:15à l'Assemblée nationale, il va tellement être élogieux, être dans son engouement,
06:20en parler avec tellement de légèreté, il va dire que vraiment, le condamné va sentir
06:25une simple fraîcheur.
06:26Et là, les députés sont morts de rire, se disent « mais il est improbable ».
06:30Et donc, il se sent ridicule, il abandonne l'idée.
06:32L'idée, elle va quand même être votée au Parlement,
06:35mais ce n'est plus du tout lui qui va y être associé.
06:38Mais là, tous les chansonniers de l'époque se moquent tellement de ces scènes surréalistes,
06:42c'est-à-dire qu'on parle d'une arme pour tuer, c'est une simple fraîcheur.
06:46Et donc, c'est les chansonniers qui vont parler de la guillotine pour se moquer de lui.
06:51Et ça, il va très très mal.
06:53Mais c'est une révolution pour tuer les gens qui étaient coupables de meurtre.
06:59Mais vous vous rendez compte, ça allait très vite par rapport à ce qui était avant.
07:01Oui, mais de la manière dont il l'a vendue, il y avait beaucoup trop de légèreté.
07:04Et donc, c'est comme ça qu'il l'était.
07:06Mais la fraîcheur, il en a fait un peu.
07:08Alors ça a été testé.
07:09Et d'ailleurs, la dernière fois qu'on a utilisé la guillotine sur des cadavres et des animaux avant les humains,
07:14la dernière fois qu'on utilise la guillotine en France, c'est 1977.
07:19Non !
07:20Ah bon ?
07:20Oui, on a 30 secondes pour un produit un peu plus marrant.
07:25Plus brillant, oui.
07:26Des Strass, on les doit à un bijoutier.
07:29Strass, c'est bien Strass.
07:30Et oui, on finit avec un peu plus de brillance.
07:33Ça, c'est à Strasbourg, c'est Georges Frédéric Strass.
07:36À l'époque, c'est que des émeraudes, des rubis, du cristal.
07:39Lui, il va justement créer le Strass, le Strass du verre.
07:43Il y met de l'oxyde de plomb et ça va le rendre très, très brillant.
07:47Il va mettre vraiment des couleurs dedans, des oxydes pour faire des couleurs.
07:51Il cartonne à travers l'Europe, s'il vient, qu'il va devenir le joaillier officiel du roi Louis XV.
07:58Il faudrait faire un congrès avec tous les gens comme ça.
08:00On pourrait faire un concours l'épine.
08:01Tiens, lui aussi, il tient son nom du préfet l'épine.
08:04Un congrès avec tous les gens qui portent des noms comme ça, qui ont un lien avec un objet.
08:08– Exactement, ça s'appelle une entonnommage.

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