Arbitre internationale de rugby, Aurélie Groizeleau est l'invitée de RTL à propos de la semaine du sport féminin, et de l'initiative de quatre fédérations (foot, rugby, hand, basket) pour promouvoir l'arbitrage féminin.
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00:006h, 9h15, RTL Matin, avec Stéphane Carpentier.
00:04Bon, réveil à tous et merci d'être là ce dimanche matin, 8h49, on va donc s'arrêter ensemble
00:09sur la proposition choc de Donald Trump, c'était cette nuit à bord d'Air Force One, son avion.
00:14Le président américain a suggéré de déplacer un million et demi d'habitants de la bande de Gaza
00:19vers l'Egypte et la Jordanie.
00:21On fait tout simplement le ménage là-dedans,
00:24a dit Donald Trump, qui qualifie Gaza de site de démolition après 15 mois de guerre.
00:29Jérôme Pellistrandi, bonjour à vous.
00:31Bonjour.
00:32Merci d'être en direct avec nous, de réagir à chaud à ces propos.
00:35Vous êtes rédacteur en chef de la revue Défense Nationale.
00:38Donald Trump qui parle de nettoyer Gaza, d'envoyer les Palestiniens vers l'Egypte ou la Jordanie,
00:44ça nous paraît, nous, choquant, voire très dur comme terme.
00:47Comment vous, vous l'interprétez ?
00:49Bon, il faut bien prendre en compte que c'est du vocabulaire à la Trump.
00:54Alors, tout d'abord, un premier constat, c'est que 60% des infrastructures à Gaza sont détruites.
01:02C'est-à-dire qu'il y a 2,5 millions d'habitants.
01:05Et comment, en quelque sorte, les loger au milieu de gravats de ruines ?
01:10On estime qu'il faudra des années pour ne serait-ce qu'évacuer les 40 millions de mètres cubes de gravats.
01:16Donc, il y a une forme un peu brutale de la part de Donald Trump.
01:20Il ne faut pas oublier non plus que c'est d'abord un promoteur immobilier.
01:23Donc, en quelque sorte, il voit ce qu'il faut faire.
01:26C'est-à-dire qu'il faut pousser la population pour tout reconstruire.
01:29Et pousser la population, ça veut dire en faire passer une partie,
01:33effectivement, en Egypte ou en Jordanie,
01:37en moyennant des financements qui pourraient venir des pays arabes.
01:40Donc, des propos qui peuvent paraître durs et choquants,
01:43mais qui ne sont pas si illogiques que ça au regard de la situation de la bande de Gaza.
01:47Et ça, c'est réaliste, justement.
01:48Est-ce que, par exemple, l'Egypte ou la Jordanie que vous avez cité, Jérôme Pélistrandi,
01:52ils peuvent accueillir les Palestiniens qui seraient déplacés ?
01:56Alors, en fait, je dirais moyennant un très gros chèque.
02:01Un très gros chèque pouvant venir de la part des États-Unis ou de la part des pays du Golfe.
02:06La problématique, c'est que la population palestinienne n'est pas très appréciée,
02:11ni en Egypte, ni en Jordanie.
02:13Et donc, c'est aussi un problème sécuritaire pour ces deux pays.
02:17Durant les 15 mois de guerre, on a bien vu, par exemple,
02:20la frontière entre Gaza et l'Egypte à Rafah était hermétiquement bouclée, en quelque sorte,
02:26et qu'à aucun moment, les Égyptiens n'ont accepté de recueillir des réfugiés palestiniens en nombre.
02:33Donc, ça va faire partie des négociations et des discussions sur la table,
02:37avec, de toute façon, pour Trump, une priorité absolue,
02:41c'est la sécurité de l'État d'Israël.
02:43Ça pourrait avoir directement des conséquences dans toute la région, en fait ?
02:47Oui et non, parce que, en fait, si les opinions publiques des pays arabes soutiennent les Palestiniens,
02:56il faut bien voir que les gouvernements de ces États-là souhaitent d'abord que le conflit soit réglé,
03:03pour, en quelque sorte, assurer d'autres priorités, notamment le développement économique.
03:08Donc, le sort de la population palestinienne n'est pas forcément un enjeu majeur pour les États arabes.
03:16S'ils peuvent trouver des solutions qui permettent, en quelque sorte, de garantir la sécurité et la stabilité,
03:21c'est bien plus important que le sort des Palestiniens qui, de toute façon, sont, en quelque sorte, pris entre le marteau et l'enclement.
03:29Vous arrivez à imaginer la réaction ou le comportement du Hamas ou de l'autorité palestinienne ?
03:33Comment ça réagirait par rapport à tout ça ?
03:36Alors, en fait, c'est aussi l'un des objectifs de Donald Trump.
03:39C'est que, d'une part, et ça, il est en phase avec Benhamin Netanyahou,
03:44de marginaliser totalement le Hamas comme organisation politique,
03:48peut-être redonner un peu de vigueur à l'autorité palestinienne,
03:53mais en tout état de cause, en quelque sorte, faire que, depuis la bande de Gaza,
03:58il ne puisse plus se répéter ce qui s'est passé le 7 octobre 2023.
04:02Et puis, avec un problème effectivement majeur, c'est que, de toute façon,
04:06la reconstruction aura un coût et qu'on ne peut pas laisser 2,5 millions d'habitants
04:11au milieu de ruines dans la bande de Gaza.
04:14Et déplacer des populations civiles, un peu de manière forcée quand même,
04:17sur le plan du droit international, ça s'est assimilé favorablement ?
04:21Il y a une violation des conventions de Genève ou pas ?
04:24Alors, là aussi, c'est complexe, parce que si, par exemple,
04:28on construit des logements provisoires qui permettent, par exemple,
04:33d'éviter que les gens soient sous détente au milieu des ruines,
04:37il y a aussi ce volet humanitaire, en quelque sorte.
04:40Tout va dépendre, en fait, de la façon dont les négociations vont avoir lieu
04:44entre l'Égypte, la Jordanie, les États arabes, Israël et les États-Unis.
04:50S'il s'agit d'une solution qui, finalement, sur le plan humanitaire,
04:54soulage les souffrances des Palestiniens, ça peut passer.
04:58Si c'est effectivement des transferts brutaux,
05:00eh bien, ça sera beaucoup plus compliqué sur le plan du droit international.
05:03Merci de nous avoir expliqué les choses ce matin en direct, Jérôme Pellistrandi.
05:06C'était précieux pour les auditeurs et rédacteurs en chef de la revue
05:09Défense nationale, après les propos de la nuit de Donald Trump,
05:12qui veut faire, je le rappelle, le ménage à Gaza.