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00:00Et nous recevons Sarah Knafo ce matin qui est députée européenne reconquête.
00:07Bonjour.
00:08Vous étiez à Washington la semaine dernière où vous avez assisté à la cérémonie
00:14d'investiture du président Trump.
00:18Avec quels souvenirs êtes-vous rentré et quel enseignement avez-vous tiré de ce voyage
00:25et ensuite nous parlerons évidemment du drame d'Elias.
00:28Donc la première chose qu'on remarque c'est que maintenant l'Amérique va vers son destin.
00:32Qu'elle a voté pour Donald Trump en masse.
00:34Ça a été un véritable bras de marée électoral contrairement à ce que beaucoup avaient prévu
00:38en France dans toute la classe politique comme dans presque toute la classe médiatique.
00:42Maintenant nous on ne doit penser qu'à la France.
00:45On voit que les Américains ne pensent qu'aux Américains.
00:48Quand on compare la semaine qui vient de se passer aux Etats-Unis et la semaine qui vient
00:52de se passer en France, c'est vrai qu'il y a de quoi se dire que nous aussi on est pressé
00:57que ce grand vent d'espoir, de liberté, de conquête, de reconquête si je me permettais,
01:03souffle enfin sur la France.
01:05Quand on voit ce qu'est en train de faire Donald Trump, vous avez dû suivre hier ce
01:08qu'il a fait notamment sur les fameuses OQTF comme on les appelle en France, il essaye
01:12de renvoyer des criminels colombiens.
01:14À 19h l'avion arrive en Colombie et la Colombie dit on les refuse parce que ce sont des criminels.
01:20À 20h Trump dit très bien, augmentation de 25% des droits de douane, rétorsion dans
01:25tous les sens, mesures économiques de rétorsion, plus de visa pour les Colombiens.
01:29À 20h30 la Colombie dit ok, on va envoyer l'avion présidentiel colombien pour aller
01:34chercher les criminels et les ramener sur notre sol.
01:36À 21h Trump dit très bien, je ne mets pas en oeuvre les mesures de rétorsion que je
01:41prévoyais, merci d'avoir repris vos clandestins.
01:43C'est-à-dire qu'il obtient en deux heures ce que la France n'est pas capable d'obtenir
01:47depuis 20 ans.
01:48En deux heures il a réussi à les faire plier.
01:50Si ça vous rappelle quelque chose, c'est exactement le programme d'Euroconquête sur
01:53les mesures de rétorsion qu'on doit appliquer face aux pays qui ne reprennent pas leurs
01:57clandestins.
01:58Et on a des moyens de pression qui sont énormes, tellement aujourd'hui on est généreux avec
02:03ces pays précisément qui ne reprennent pas leurs clandestins.
02:05Si on prend la liste des principaux pays qui refusent de collaborer, c'est-à-dire en
02:11nous donnant les fameux laissés-passer consulaires pour accepter de reprendre leurs clandestins
02:15qui sont chez nous, c'est presque exactement la liste des pays qui bénéficient de notre
02:20aide publique au développement, qui obtient le plus de visas légalement par la France,
02:24qui envoient ses dirigeants se faire soigner en France, et quand vous m'entendez dire ça
02:27vous voyez déjà toutes les mesures de rétorsion qu'on pourrait prendre, et quand les gens
02:31nous disaient que le programme d'Euroconquête était irréaliste, qu'il ne cèderait pas,
02:35il n'y a qu'à voir ce qu'on obtient en deux heures quand un pouvoir légitimement élu
02:39décide de taper du poing sur la table.
02:40Il y a une petite différence, et dans ce cas-là moi je ne sais pas y répondre précisément,
02:44c'est que Trump n'a pas la tutelle de l'Union Européenne.
02:47Est-ce que par exemple nous, Français, nous sommes libres de prendre les mesures, en l'occurrence
02:54sur l'Algérie, de manière unilatérale sans référence à l'Union Européenne ?
02:59Je ne sais pas répondre à cette question, j'imagine que vous pouvez y répondre.
03:02Oui, moi je peux vous y répondre sans problème, il suffit de voir à quel point la France
03:05est le pays le plus généreux en termes d'aide publique au développement, en termes de visas,
03:10et là il n'y a aucun autre pays de l'Union Européenne qui donne autant d'argent à l'Algérie,
03:13il n'y a aucun autre pays de l'Union Européenne qui offre autant de visas et qui laisse les
03:17dirigeants venir se faire soigner.
03:18Les dirigeants algériens, quand ils veulent venir se faire soigner, ils viennent souvent
03:22à l'hôpital américain, ils ne vont pas beaucoup dans des hôpitaux allemands, ils
03:25ne vont pas beaucoup dans des hôpitaux suédois, donc c'est vraiment la France qui a les moyens
03:28de pression les plus importants, parce qu'il y a une histoire commune, tragique, entre
03:33les deux côtés de la Méditerranée, mais oui tout à fait, on est les plus généreux
03:36de l'UE, ça veut dire que l'Union Européenne ne force pas les autres à l'être.
03:39Si je vous donne juste un dernier exemple, quand on prend sur un autre sujet l'AME, parce
03:43que c'est à peu près la même critique qui revient souvent pour s'empêcher d'agir,
03:47on nous dit si vous vouliez supprimer l'AME, l'Union Européenne vous en empêcherait.
03:51Réponse simple, l'AME ça date de la fin des années 90, on était déjà dans l'UE,
03:57on n'était pas condamnés quand ça n'existait pas, les autres pays de l'UE n'ont pas
04:02l'AME, personne n'est aussi généreux que nous, ils ne sont pas condamnés pour
04:04autant par Bruxelles.
04:05Donc à chaque fois qu'on essaye de donner ce genre de contre-arguments, c'est bien
04:09souvent de la part de nos dirigeants pour s'empêcher de faire quoi que ce soit, de
04:12se cacher derrière la tutelle de Bruxelles.
04:14Europe 1, Pascal Praud, de 11h à 13h sur Europe 1, et notre invité Pascal Sarracnafo.
04:20Sarracnafo est avec nous et elle revient des États-Unis, la difficulté évidemment
04:25avec l'élection de Trump et je comprends que vous regardiez ce qui se passe là-bas
04:30avec intérêt, vous nous avez tout à l'heure dit ce qu'avait fait Trump avec ses criminels
04:37colombiens, mais est-ce que le modèle de Trump est possible en France sur le plan économique
04:43comme sur le plan sociétal ? Et là, la discussion commence parce qu'il y a la tutelle de l'UE
04:50et Trump n'a pas cette tutelle-là et vous ne pouvez pas l'écarter comme cela, et
04:55puis il y a une population qui par définition n'est pas la même, notamment sur le plan
05:01économique.
05:02Alors sur l'UE, vous vous rappelez de la bohétie et de la servitude volontaire, je
05:07crois qu'on est dans la servitude volontaire avec l'UE, qu'on ne se rend pas compte
05:11et que nos dirigeants semblent ne pas prendre la mesure du fait que nous sommes la France,
05:15et puisque nous sommes la France, nous pouvons aussi faire plier l'UE sur énormément
05:20de sujets.
05:21On a vu que l'Allemagne avait elle cette politique et quand elle veut faire plier
05:23l'UE sur tel ou tel sujet, notamment sur des aides d'État à l'industrie, elle
05:27arrive à la faire plier parce que l'Allemagne sait, et en joue, que sans l'Allemagne,
05:30l'UE n'existe plus.
05:31Nous, on devrait aussi savoir que sans la France, l'UE n'existe plus, donc aller
05:35au bras de fer, susciter des crises parce qu'on sait qu'on va réussir à en sortir
05:39gagnant, c'est exactement ce que faisait le général de Gaulle, on ne va pas reciter
05:42la chaise vide, vous vous rappelez de ce qu'il faisait à cette époque, ça fait des lustres,
05:47des années, des décennies, que la France n'a même plus tenté d'aller au bras de
05:50fer avec l'UE.
05:51Si, François Hollande, quand il est élu, il dit je vais renégocier immédiatement
05:55les traités et puis à l'arrivée, il n'a rien renégocié du tout.
05:57Parce qu'il ne l'a pas fait, son premier voyage se fait à Berlin, il se plie tout
06:00de suite aux fameux coupes franco-allemands, donc il entre tout de suite dans la machine.
06:04C'est pas crédible quand l'Union Européenne sent que de toute façon, à la fin, on cèdera.
06:07Il faut montrer qu'on est inflexible.
06:08Et à mon avis, la bonne méthode, c'est de dire à l'Union Européenne, on vous laisse
06:12six mois pour renégocier tel ou tel traité.
06:14Si ce n'est pas fait dans les six mois, on vous annonce d'ores et déjà que la France
06:17violera ce traité, que la France violera cette règle.
06:20On veut bien jouer le jeu des règles internationales parce que la signature de la France, ça vaut
06:23quelque chose et ça compte, mais on vous annonce d'ores et déjà que ce sont nos
06:26intérêts vitaux et que si vous ne les respectez pas, dans six mois, on l'appliquera de manière
06:30unilatérale.
06:31Si c'est possible d'agir souverainement, quand le peuple a dit oui, quand le peuple
06:37a voté, il faut que ça veuille dire quelque chose.
06:40Ça fait trop longtemps en France que les Français se disent à quoi ça sert de voter
06:43puisqu'à la fin, c'est décidé à Bruxelles, à Berlin, à Washington ou que sais-je.
06:46Tout doit se décider en France.
06:48Notre sécurité, notre industrie, notre souveraineté technologique, c'est chez nous qu'on doit
06:52la décider et il faut que les Français sentent que la démocratie, ça veut encore dire quelque
06:56chose.
06:57Pour refaire le parallèle avec les Etats-Unis, qu'est-ce qui s'applique chez nous ? D'un
07:00point de vue économique, c'est clair, il dit l'Amérique d'abord, nous, on doit dire
07:03la France d'abord.
07:04Il dit qu'il faut être prêt à être protectionniste sur notre marché pour protéger certains
07:08secteurs.
07:09Ça fait bien longtemps qu'on aurait dû se dire la même chose et peut-être, tout
07:12le monde crie à la future guerre commerciale, ça m'étonne de voir des gens qui pourtant
07:16étaient assez lucides sur le libre-échange et sur la manière dont ce libre-échange
07:21là, ces règles de concurrence là avaient tué notre industrie, étaient en train de
07:25tuer notre agriculture.
07:26Donc, ça m'étonne de voir que les gens ne se disent pas peut-être que tant mieux
07:30qu'un grand pays vu comme libéral comme les Etats-Unis se mettent à dire pourquoi
07:33pas protéger notre industrie et notre économie.
07:36À nous de le faire aussi pour s'en défendre.
07:38Sur la sécurité, il dit je vais me désengager du continent européen.
07:42Là aussi, à nous de tirer notre épingle du jeu.
07:44Ça fait déjà depuis des années que chez Reconquête, on dit il faut miser sur notre
07:49défense.
07:50On a un devoir de puissance parce qu'on peut vraiment demain être le leader militaire
07:54de tout le continent européen.
07:55Et si les Etats-Unis s'en vont, c'est l'opportunité rêvée pour nous de dire aux autres mais qu'est-ce
08:00qu'on vous disait depuis le général de Gaulle ?
08:02Depuis le général de Gaulle, on dit au reste du continent et notamment à l'Allemagne,
08:06c'est nous qui devons être le protecteur du reste de l'Europe.
08:09C'est nous qui devons être le leader.
08:10Et les Allemands à chaque fois nous répondent non merci, on a le parapluie américain.
08:13Cette fois, on va devoir leur dire maintenant qu'ils ne sont plus là, vous allez acheter
08:17nos armes.
08:18C'est notre industrie de défense qui doit prospérer sur le reste du continent et vraiment
08:21on a tous les atouts en main pour le faire et pour le devenir.
08:24Donc ce sont les enseignements de l'élection de Trump pour la France.
08:27Il faut évidemment une incarnation au-delà des idées que cette incarnation aujourd'hui
08:33qui fédère ce qu'a fait Trump, qui avait fait main basse sur le parti conservateur,
08:37elle est éclatée en France.
08:40C'est-à-dire que vous étiez à Washington, le rassemblement national était présent
08:44également à Washington, Marion Maréchal était présente à Washington, je pense que
08:50vous ne vous êtes pas vues, ces trois familles de droite ne se sont pas vues.
08:54Et je pourrais rajouter les républicains qui ont des passerelles en termes d'idées
08:59avec Reconquête et puis peut-être aussi une partie du Bloc central, donc il y a beaucoup
09:04de gens qui pourraient se retrouver sans doute, ça serait une sorte de programme commun de
09:08la droite, il y aurait des différences bien sûr, le programme commun de la gauche a existé
09:11avec François Mitterrand.
09:12Là, ce n'est pas possible.
09:14Et là, alors bien sûr, c'est de la politique politicienne que je fais là, mais la stratégie
09:19pour gagner.
09:20Comment pouvez-vous imaginer un candidat de droite au deuxième tour, l'ayant emporté
09:27et notamment votre parti qui est le plus faible, pardonnez-moi de le dire comme ça, du camp
09:33de la droite ?
09:34Parmi ceux que vous avez cités, on n'est pas les plus faibles, en revanche c'est clair
09:37qu'on est sous le rassemblement national dans les sondages, en revanche c'est un peu moins
09:41éclaté que ce que vous dites dans le sens où, si je vous prends l'exemple du parlement
09:46européen où je siège chaque semaine, je vote avec le rassemblement national, on est
09:51capable de travailler ensemble sur certains sujets, je parle évidemment avec les républicains.
09:55Ah mais ça j'en suis sûr, je pense qu'entre Bruno Retailleau, Marine Le Pen, Sarah Knafo,
10:01Marion Maréchal et Éric Zébour, il y a des passerelles, autrement je ne poserais pas
10:04la question.
10:05Je pense que ces gens peuvent travailler ensemble.
10:07Je le pense aussi.
10:08Je le pense aussi.
10:09Maintenant, à quel moment travailler ensemble ?
10:11Oui mais qui s'efface devant qui ?
10:12Qui s'efface devant qui ?
10:13Et quelle stratégie ?
10:15Attendez, je pense qu'il ne faut pas penser en termes de s'effacer.
10:18Pourquoi ? Parce que le parti unique, c'est la dictature.
10:21Moi je suis très démocrate, mon objectif c'est que les Français aient le choix pour
10:25gagner, que les Français aient le choix pour gagner, pour être au deuxième tour.
10:30Maintenant, je m'explique, prenons le cadre d'une présidentielle.
10:34Dans une présidentielle, vous avez, comme vous le savez en France, le premier tour puis
10:37le deuxième tour.
10:38Au premier tour, les Français doivent avoir le choix, ils doivent choisir au sein de ces
10:41différentes familles politiques qui y choisissent.
10:43Donc si on prend le Rassemblement national et nous, par exemple, d'un point de vue économique,
10:47je pense que c'est clair pour tout le monde, le Rassemblement national est plutôt socialiste
10:50et nous sommes plutôt pour la liberté économique, pour faire souffler ce grand vent de liberté
10:54en France.
10:55Vous savez Pascal, parce que je crois que c'était dans votre émission sur CNews, qu'avec
10:58Reconquête, on a lancé ce grand sujet des dépenses, où couper dans la dépense, d'essayer
11:02de donner le plus clairement possible les postes à couper, etc. avec une vraie méthode.
11:08Depuis, beaucoup de gens en parlent et c'est très bien.
11:10Vous avez 40 secondes.
11:11J'ai 40 secondes.
11:12Donc au premier tour, les gens doivent avoir le choix et au second tour, on doit se rassembler.
11:15Et ce que je veux dire à vos auditeurs, parce que c'est très important de le savoir, c'est
11:18qu'aujourd'hui, la droite est tellement majoritaire dans le pays qu'il n'y a pas
11:22un seul scénario où la droite n'est pas présente au second tour.
11:24Et même si les candidatures sont éclatées, on est tellement nombreux.
11:28Quand vous voyez le Rassemblement national à 35, Reconquête à 6 dans tous les sondages,
11:31et j'espère qu'on montra.
11:32C'est-à-dire qu'il n'y a plus un seul scénario où, parce qu'il y a plusieurs
11:35candidatures, alors il n'y a pas la droite au second tour.
11:38Dans tous les cas, il y aura nos idées au second tour, avec des nuances.
11:41À mon avis, notre variante de la droite est la meilleure pour la France.
11:45Et ensuite, les électeurs choisiront, et j'espère choisiront la droite au second tour.
11:49Vous restez avec nous, parce qu'à 12h02, 12h03 ou 12h04, je vous demanderai de poser
11:54une question à Bruno Retailleau, puisqu'il est l'invité de Cyril Hanouna, et peut-être
11:59avez-vous une question à lui poser, ou une remarque, ou une analyse à faire.
12:04En tout cas, nous revenons à 12h avec vous, et après on se dira au revoir.
12:09A tout de suite.
12:10Restez bien avec nous, la suite de Pascal Prévost est dans un instant, et c'est sur Europe 1.