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00:00Bienvenue au Coeur du Crime, un podcast ici des Archives d'Europe 1.
00:08Savez-vous que plus d'un tiers des crimes et délits commis en France sont traités par la gendarmerie nationale ?
00:18Je m'appelle Jan Kermadek, je suis commandant de gendarmerie.
00:27Je dirige une section de recherche dont la mission essentielle est une mission de police judiciaire.
00:42L'histoire que je vais vous raconter est une histoire vraie.
00:46Tous les faits sont réels et se sont déroulés en France.
00:50Seuls les noms des personnes et des lieux ont été changés.
00:56Vivre dans une petite ville n'offre pas que des avantages.
01:04Je crois que, pour ma part, je préférerais toujours l'anonymat des grandes cités.
01:11Peut-être parce que j'ai vu mon père souffrir quand j'étais jeune de ce que tout le monde le connaissait.
01:18Quand maman a été retrouvée morte, les gens l'ont tout naturellement soupçonné le premier.
01:26Il n'y avait aucune preuve contre lui, mais le meurtrier n'a jamais été arrêté.
01:30Et papa a dû vivre le reste de son existence avec ses soupçons pesant sur lui.
01:38Mais, autant commencer mon récit par le commencement.
01:42Quand l'événement se produit, je viens d'avoir mes onze ans.
01:45Ma sœur Lucie en a quatorze.
01:49Nous habitons dans le quartier sud de la ville, une misérable petite baraque, posée à même le sol, sans fondation.
01:57Pour tout chauffage, nous avons une espèce de truc tout noir et tout déglingué,
02:03mi-poil, mi-fourneau, légèrement écarté du mur, il prend toute la place dans la pièce du devant.
02:11Du moins, c'est l'impression que ça me fait, parce que je suis petit.
02:16Des tuyaux emportent dans toutes les directions, et si les parties horizontales sont assez pratiques pour faire sécher gants et chaussettes,
02:23pour ce qui est de chauffer vraiment une maison, même de la taille de la nôtre, c'est autre chose.
02:32Les nuits d'hiver, quand le thermomètre descend jusqu'à moins trente, moins trente-cinq, quelquefois moins quarante,
02:39maman fait chauffer des briques sur le poêle et les enveloppe dans une de ses serviettes minces et rêches qu'elle affectionne,
02:46n'ayant pas les moyens de nous en offrir d'autres, pour que Lucie et moi les emportions dans notre lit.
02:53Nous n'avons pas de vraies bouillottes jusqu'au jour où papa a un affreux mal de ventre, alors maman en voit en acheter une au supermarché.
03:01Mais papa la garde pour lui les nuits où il fait très froid, et il la repousse du pied hors du lit lorsqu'elle a perdu sa chaleur.
03:10Souvent, au petit matin, maman doit la mettre à dégeler près du poêle avant de pouvoir la vider.
03:18Voilà en fait à quoi sert notre poêle.
03:22Notre petite ville se trouve dans une région minière, mais ce n'est pas une ville de mineurs.
03:27La plupart des gens sont des gens de la surface, comme on dit, ingénieurs chimistes, ingénieurs électriciens qui travaillent dans différentes usines, avocats, commerçants.
03:39La mine la plus proche est à quelques vingt-cinq kilomètres de chez nous.
03:43Notre bourgade s'étale sur des collines boisées au bord d'un lac long et bleu.
03:50Prospecteurs et ingénieurs restent parfois plusieurs semaines dans la cambrousse, puis reviennent dans leur famille pour faire leur rapport au siège ou, s'ils ont un peu de chance, rédiger la paperasserie qui leur permettra de créer leur propre société.
04:08Naturellement, habite le quartier sud de la ville tous ceux qui, comme nous, pourvoient aux besoins des riches.
04:16Papa est colleur de papier peint et peintre.
04:20Même les années de dépression, il travaille suffisamment pour avoir un niveau de vie décent, du moins compte tenu de la moyenne de l'époque.
04:31À l'entendre, pourtant, il ne voit pas passer l'argent d'un mois sur l'autre.
04:38Plus grand, je découvre l'expression « faire des économies de bout de chandelle ».
04:44Mais je ne peux pas vraiment dire ça pour papa parce que, nous, les bouts de chandelle, on est de toute manière obligés de les utiliser.
04:54Mais pour la nourriture, par exemple, je sais que papa oblige maman à enlever les parties moisies et à faire durer nos miches de pain jusqu'à la dernière croûte.
05:04Le goût de ce pain sec est un mélange d'herbe et de poussière.
05:08Maman doit aussi économiser les feuilles de thé et le mar de café et les réutiliser quelquefois même trois fois.
05:19Quand j'entends quelqu'un remarquer qu'il n'y a pas de petites économies, j'ai encore l'estomac qui se soulève.
05:27Radin comme il l'est, papa s'entend bien pourtant avec la plupart des gens, les femmes surtout.
05:32Il n'est pas beau, enfin pas du genre qu'on regarde spécialement, mais je crois qu'il a quelque chose qui les attire.
05:41Grand et bien bâti, il semble toujours se pencher sur vous.
05:46Sa tête est un peu trop grosse pour lui, large en haut et étroite au niveau du menton, avec des cheveux noirs épais et lourds, des sourcils en broussailles frisés et rêches.
05:57J'ai peur de ces sourcils épais qui abritent ses petits yeux noirs.
06:07Maman, elle est une femme plutôt ordinaire.
06:11Leurs photos de mariage trônent dans un cadre en argent sur la radio, mais je ne peux pas faire la relation entre cette mince jeune fille assez jolie et la maman que je connais.
06:25Elle a dû prendre pas mal de poids.
06:29Sa petite alliance en or est presque incrustée dans son doigt et le bracelet de sa montre lui comprime le poignet.
06:37Le dernier trou est tellement élargi qu'il fait comme une longue entaille, toute déchiquetée.
06:42D'ailleurs, un jour il lâche et maman perd sa montre.
06:46Elle ne s'en rachètera jamais d'autre.
06:50Maman est un être assez terne, je dirais même grisâtre.
06:56Pourtant ses cheveux sont encore noirs.
07:00Elle a le visage empâté d'un affreux gris jaune.
07:04La robe d'intérieur en coton, toute râpée qu'elle porte, est tellement délavée qu'il ne reste pratiquement plus trace du motif.
07:14C'est au début du mois de mars qu'elle est assassinée,
07:19lors d'un de ces printemps où la terre ne cesse de dégeler puis de rejeler,
07:25transformant les rues en véritables champs de gadou.
07:29Ma sœur et moi devions aller au cinéma ce soir-là.
07:34Jusqu'au dernier moment, j'ai craint d'ailleurs que nous n'obtenions pas l'autorisation d'y aller
07:38parce que la plupart du temps, quand nous la demandons, papa répond qu'il n'a pas d'argent à dépenser pour des bêtises pareilles.
07:47Mais curieusement, ce jour-là,
07:51il fait bien moins d'histoire que d'habitude et après s'être laissé un peu supplier,
07:58il nous permet de sortir.
08:02J'ai oublié le titre du film, mais le héros est Spencer Tracy.
08:08À la suite du meurtre de maman, je refuserai pendant des années d'aller le revoir jouer.
08:15Mais Lucie, elle, n'y verra apparemment aucun inconvénient, comme si ça lui faisait ni chaud ni froid.
08:24Nous rentrons à la maison un peu avant dix heures après une longue marche en plein froid depuis le centre de la ville.
08:30Je crois bien qu'il fait moins vingt ou moins vingt-cinq.
08:33C'est une nuit claire et glacée avec des multitudes d'étoiles.
08:38Le petit vent du sud est presque aussi redoutable qu'un vent du nord quand il fait très froid.
08:44Lucie et moi sommes obligés de marcher de guingois et parfois de faire un pas en arrière de temps en temps pour garder l'équilibre tant il souffle fort.
08:53Nous nous protégeons le visage avec nos mains dans nos moufles pour empêcher nos nez et nos joues de geler.
09:01À la seconde même où nous tournons le coin de la rue, nous pouvons voir qu'il se passe quelque chose d'anormal dans l'immeuble.
09:10« On dirait que c'est chez les Dalton », remarque Lucie.
09:14Bob a dû rentrer en corseau.
09:17« Mais c'est drôle quand même, d'habitude Myria ne m'appelle pas la police. »
09:22Déjà cette impression étrange, lourde à vous couper le souffle, qui laisse présager le pire s'est mise à m'oppresser.
09:32Mais ces voitures de police avec leurs gyrophares en action et cette foule agglutinée qui annonce un drame quelque part ne se trouvent pas exactement devant chez les Dalton.
09:43Alors je dis « Lucie, j'ai l'impression que… »
09:50En cette nuit calme et froide, une voix s'élève au-dessus des murmures, une sorte d'avertissement étouffé, contenu.
09:59Pendant un moment la foule s'était, puis, même à la faible lueur des étoiles, je peux voir chacun tourner la tête vers nous.
10:09Lucie et moi, nous nous mettons à courir.
10:13On transporte maman dans l'ambulance au moment où nous arrivons, le cœur battant.
10:20La grosse madame Atkins, qui habite dans la rue à deux maisons de là, me prend et me cache le visage contre son énorme poitrine molle.
10:29J'entends un hurlement déchirant, je tourne la tête et découvre Lucie qui se débat pour échapper au jumeau Berry,
10:35deux grands gars de 18 ans qui essaient de l'empêcher d'aller vers maman pendant qu'on la transporte.
10:40Que s'est-il donc passé ?
10:44Tous les détails du drame d'ici quelques instants.
10:54Le narrateur venait d'avoir 11 ans.
10:57Sa sœur Lucie, 14, lorsque leur mère est morte, assassinée, nous a-t-il expliqué au début de son récit.
11:06La famille vivait dans une petite bourgade.
11:09Le père était peintre et colleur de papier peint.
11:12Les deux enfants sont allés au cinéma un soir et trouvent en rentrant un attroupement devant leur maison,
11:19tandis qu'on emmène leur mère en ambulance.
11:23Que s'est-il donc passé ?
11:28Madame Armstrong a découvert maman vers 9 heures.
11:32Elle a frappé, appelé, puis elle est entrée dans la maison pour emprunter encore du sucre.
11:39C'est ainsi qu'elle a trouvé maman étendue par terre devant la porte de la chambre.
11:44Et quand elle vit ce qui s'était passé, elle se mit à pousser des cris dans toute la maison.
11:51Quand papa est rentré quelques minutes plus tard, la police et l'ambulance étaient déjà là et les conversations allaient bon train.
12:02Papa n'a pas vraiment d'alibi.
12:06On l'a vu un peu partout dans la soirée, en train de jouer au billard au club,
12:11de prendre un café chez Bud et quelques whisky en compagnie d'Elmer Armstrong au bar Grill Room, l'élite,
12:18mais il a eu largement le temps de rentrer à la maison pour commettre le crime.
12:23Les gens commencent même à jaser sur le fait qu'il nous a laissé, ma sœur et moi, aller au cinéma ce soir-là.
12:31Qu'ils prétendent qu'il nous a volontairement éloignés.
12:36Mais bien entendu, ils n'ont aucune certitude.
12:41Une seule personne semble croire à l'innocence de papa.
12:45C'est le nouveau lieutenant de police.
12:49Peu de gens font attention à ce qu'ils disent pourtant parce qu'ils le trouvent un peu pédant et trop bien élevé.
12:56En fait, maman a les deux mains tranchées.
13:02On ne les a retrouvées nulle part et on ne comprend pas pourquoi.
13:07Sauf le nouveau lieutenant.
13:10Lui, il dit que c'est probablement un crime de sadique et que celui qui a étranglé maman et lui a tranché les mains est un fétichiste maniaque des mains.
13:21Il demande au chef de la police locale « Vous avez sûrement entendu parler de fétichistes maniaques des pieds ou maniaques des sous-vêtements féminins ? »
13:38Non. Le chef de la police n'en a pas entendu parler, ni personne d'autre d'ailleurs à l'époque et pour pas mal d'années encore.
13:47Eh bien, celui-ci est un maniaque des mains, déclare le lieutenant.
13:55Il n'y a aucune trace dans la neige. Il n'en est pas tombé depuis une semaine et à cette époque de l'année, il a gelé et dégelé si souvent que ça fait une espèce de croûte cristalline très sale devant la maison.
14:10Le petit hachoir à viande avec le manche en bois tout usé fabriqué par grand-père a disparu. On ne le retrouvera jamais.
14:21Avec le lac si proche, ça n'a rien de surprenant. Évidemment, il est gelé en surface, mais il y a des tas de trous qui proviennent de ce qu'on a cassé la glace tout au long de l'hiver.
14:33Pas d'autres indices.
14:37Alors, l'affaire est enterrée petit à petit. Personne n'est accusé, mais il vaudrait mieux pour papa qu'il soit jugé et acquitté. Non pas que quelqu'un ne lui dise jamais en face, non, non, mais il paraît qu'on sait.
14:55Et pour les gens, c'est suffisant.
14:58Le travail devient un peu plus difficile à trouver, mais pas trop. Papa est à peu près le seul bon colleur de papier peint de la ville. Le seul autre peintre est un ivrogne en qui personne n'a confiance.
15:12Déjà difficile avant la mort de maman, la vie devient de plus en plus insupportable pour Lucie et moi.
15:21Ni l'un ni l'autre ne faisons jamais rien de ce qu'il faut. Nous essayons autant que possible de ne pas nous trouver dans les jambes de papa, mais dans cette petite maison, ça n'est pas facile.
15:31Nous sommes comme en cage le soir, Lucie et moi, à faire le travail de la maison pendant que papa ronchonne et marmonne sans arrêt sur la façon dont les gens le regardent dans la rue.
15:44Tu penses que c'est moi ? John, Lucie, vous savez bien que c'est pas moi, hein ? J'aurais pas fait ça à votre maman, hein ? Pourquoi je l'aurais fait ?
15:53C'est drôle de voir comme papa, qui d'habitude ne se soucie pas beaucoup des autres, est embêté que les gens pensent ce genre de choses de lui.
16:09Il n'a jamais été porté sur l'alcool, mais il prend bientôt l'habitude de rester seul dans son coin avec une bouteille, et nous l'entendons aller se coucher vers minuit en titubant.
16:21Encore qu'il n'essaie jamais de poser la main sur Lucie ou moi, il est affreux quand il boit et ça nous rend la vie encore plus pénible.
16:31Nous pensons d'abord, ma sœur et moi, que papa pourrait très bien se remarier. La présence d'une femme à la maison apporterait sûrement une amélioration.
16:41Nous adorions maman, elle nous manque terriblement, mais tout le monde dans le quartier sait que papa courait déjà un peu autrefois, après mademoiselle Ketchum, l'institutrice de l'école primaire.
16:55Il n'y a rien eu de méchant du vivant de maman, en fait, mais de temps en temps, quand nous assistions à une fête ensemble, il arrivait que papa céda à la tentation de poser ses grosses mains caleuses sur quelque endroit qu'elle n'aurait pas dû explorer.
17:12Mademoiselle Ketchum fronçait les sourcils et faisait nom de la tête à papa, mais en même temps elle lui souriait avec l'air de dire qu'elle n'en pensait pas moins.
17:22En fait, si c'était maman qui l'avait tué, lui, et lui avait tranché les mains, je pourrais faire le rapprochement.
17:32Après la mort de maman, papa accompagne mademoiselle Ketchum à quelques balles.
17:39Il dépense même de l'argent pour l'emmener au cinéma une fois, mais ça ne dure pas.
17:44En fait, je crois qu'elle a peut-être un peu peur dans le fond, étant donné que papa n'est pas vraiment lavé de tout soupçon.
17:52Quoi qu'il en soit, un an plus tard environ, elle épouse Hank Judd, qui dirige la station-service de la Grand-Rue.
18:00Et là s'arrête leur relation.
18:04Pour Lucie et moi, la vie continue de plus en plus misérable au fil des années.
18:09Ma sœur, après le lycée, suit des cours d'infirmière à l'hôpital des mines, à Discovery.
18:15Et elle m'attend.
18:16Il faut dire que nous avons décidé depuis longtemps de quitter la maison dès que possible, mais Lucie ne veut pas partir sans moi.
18:24Du moins, elle ne veut pas partir trop loin.
18:28De Discovery, elle peut rentrer quand elle a des jours de repos.
18:32Moi, j'arrive mieux qu'elle à éviter papa, et les deux dernières années ne sont pas trop dures.
18:40Je termine le lycée à dix-sept ans.
18:42Je termine le lycée à dix-sept ans.
18:45J'ai depuis quelques semaines déjà empaqueté mes affaires dans le sac tout déchiré que j'ai trouvé un jour dans la décharge quand j'avais treize ans.
18:55Le soir de leur mise de diplôme, je fourre la photo de mariage de maman dans le sac,
19:00et je me rends à la station de bus sans même chercher papa pour lui dire au revoir.
19:06Le directeur de notre lycée a trouvé un arrangement pour que j'enseigne dans une école de campagne l'année prochaine.
19:12Je préparerai par correspondance les examens devant me permettre d'être titularisé.
19:19Lucie s'est mariée après avoir terminé sa formation d'infirmière.
19:24Trois ans plus tard, je m'installe à environ quatre-vingts kilomètres de chez elle.
19:30Aucun de nous deux ne revoit papa avant sa mort.
19:35Lucie et moi retournons là-bas pour l'enterrer.
19:39On l'a installée dans l'arrière-salle du magasin de meubles.
19:42C'est pour les gens que nous y sommes allés, car en vérité, nous n'avons pas tellement envie de le regarder.
19:50Quelques personnes sont venues le voir.
19:54Peut-être que les gens trouvent que nous n'avons pas beaucoup de respect,
19:57mais il faut bien dire que papa non plus n'en a jamais eu beaucoup à notre égard.
20:02Ma sœur et moi, nous avons pris une chambre à l'hôtel.
20:05Pour un an pire, nous ne dormirions pas sous le toit familial.
20:10Pourtant, il faut que quelqu'un s'occupe des affaires de papa.
20:13Aussi, après l'enterrement, le lendemain, nous rendons-nous à la maison dans le quartier sud de la ville.
20:22Elle est encore plus misérable que dans mon souvenir d'enfant.
20:25Il reste encore un peu de peinture grise sur les murs,
20:27et la plus grande partie de l'encadrement sale est craquelée des fenêtres.
20:31La cour disparaît sous le trèfle et le plantain.
20:37À l'intérieur, ça semble enfermé, et Lucie manque de se trouver mal.
20:43J'ouvre les fenêtres, et nous nous mettons au travail.
20:47Le plus gros tas est destiné à la décharge.
20:50L'autre représente la chambre d'hôtel.
20:53L'autre représente ce qui est encore en assez bon état pour être donné à l'armée du salut.
20:59Il n'y a rien que nous souhaitions garder pour nous-mêmes.
21:05Lucie découvre la chose dans le tiroir supérieur du chiffonnier acheté par maman l'année de son mariage.
21:14C'est dans une boîte à biscuits en fer, grosse et cabossée.
21:20Tu sais ce qu'il y a là-dedans, John ?
21:22Me demande-t-elle en le secouant.
21:25Lucie retourne la boîte et se retrouve avec le couvercle dans la main.
21:31Le contenu est si desséché que pendant un moment, nous ne bronchons pas.
21:40Tous deux, nous regardons l'herbe bête, ce qu'elle contient.
21:46Et mon haut le cœur se produit une fraction de seconde après le sien.
21:52Elles sont là, toutes les deux.
21:56Desséchées, avec les os des doigts.
22:02Et l'alliance en or de maman, dont je me souviens, qui était incrustée dans sa chair.
22:12Pauvre papa.
22:15Lui qui voulait toujours tirer le maximum de tout.
22:19Comme il a dû regretter de ne pouvoir vendre cette alliance.
22:45Au cœur du crime est disponible sur le site et l'appli Europe 1.
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