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00:00C'est donc un parcours hors du commun, une histoire de résilience que vous allez découvrir dimanche 21h dans un documentaire exceptionnel sur Canal Impossible.
00:09Votre combat, votre histoire. Pauline Desroulettes, bonsoir.
00:13Bonsoir.
00:14Merci d'être avec nous sur le plateau de Club 360, aux côtés de votre réalisatrice Anaïs Sioura.
00:19Bonsoir Anaïs.
00:20Bonsoir.
00:21Merci également d'avoir accepté notre invitation à un magnifique documentaire qui retrace votre vie, Pauline Desroulettes.
00:27Votre vie qui a basculé le 27 octobre 2018.
00:32Oui, effectivement, c'est de là, de par ce documentaire.
00:36C'est vrai que ce jour, il a changé ma vie puisque j'ai perdu ma jambe.
00:40Je pensais que ça n'arrivait qu'aux autres.
00:42Et malheureusement, ça nous est arrivé à ma compagne Tiffane et moi qui étaient présentes sur les lieux de l'accident.
00:47Dans le 15e arrondissement de Paris.
00:49C'est ça.
00:51J'ai été percutée par un monsieur qui avait 90 ans et qui a confondu l'accélérateur et le frein.
00:57Ça, je l'apprendrai par la suite.
00:59Et c'est vrai qu'on était trois ce jour-là à s'être fait faucher.
01:02Et forcément, c'est un cauchemar qui démarre.
01:04Puisque vraiment, moi, mon corps, c'était mon outil d'expression.
01:08Je faisais énormément de sport.
01:09J'avais une vie très épanouie.
01:11J'étais heureuse.
01:12Et il y a ça qui me tombe dessus.
01:15Donc, ça a été une épreuve la plus difficile de ma vie, c'est sûr.
01:19Et vous avez décidé de tout filmer après cet accident.
01:22Anaïs, avec vous, la réalisatrice, comment ça s'est fait, ce projet ?
01:26Alors, comment ça s'est fait ?
01:28Ça s'est fait un petit peu au fil du temps.
01:30C'est-à-dire que Pauline a tout filmé.
01:33On a filmé toutes les étapes, peut-être pour avoir une trace aussi.
01:37Et de se rendre compte de la réalité et des étapes qu'elle franchissait.
01:40Et puis plusieurs fois, elle m'a dit, tu sais, je voudrais vraiment faire un doc sur cette histoire.
01:45Moi, j'ai resté toujours en retrait parce qu'on est très amies.
01:48Pauline et Tiffany, elles étaient chez moi dix minutes avant l'accident.
01:51Tiffany, la compagne de Pauline.
01:53Qui était ma meilleure amie.
01:54C'est comme ça que je connais Pauline.
01:56Donc, moi, j'ai vécu aussi les choses de l'intérieur.
01:58Et c'est toujours difficile de se dire, je suis émotionnellement impliquée.
02:02Est-ce que je vais réussir à être à la hauteur ?
02:05Est-ce que je vais réussir à avoir le recul ?
02:06Est-ce que je vais réussir à être à la hauteur de ce qu'elles attendent ?
02:09Parce que ce doc, elle le voulait vraiment.
02:11Et puis, finalement, comme elle ne lâche rien, Pauline, je pense qu'on la connaît.
02:16Elle a réussi, finalement, à me convaincre.
02:19Et je la remercie parce que je crois que c'est le doc le plus beau que j'ai fait.
02:23Le premier aussi.
02:24Parce que j'ai fait beaucoup de reportages, mais c'est mon premier documentaire.
02:27Et voilà, j'ai mis tout mon amour pour elle et tout mon respect pour elle.
02:31Et je suis très fière du rendu.
02:34De ce magnifique film.
02:35Pourquoi vous filmez tout d'ailleurs, Pauline Desrouledes ?
02:37De votre lit d'hôpital jusqu'à votre rééducation.
02:40C'est vrai qu'à l'époque de l'hôpital, la seule force que j'avais, c'était celle de filmer.
02:46J'avais travaillé dans le domaine du visuel.
02:48Je croyais au pouvoir de l'image.
02:50Et Anaïs l'a dit, laisser une trace, comme tenir un journal de bord.
02:54J'envoyais beaucoup de vidéos à Tiffany, à mes proches qui n'étaient pas là aussi,
02:58pour leur faire partager.
03:00Et puis, j'avais envie de garder, finalement, ces moments-là.
03:04Je le dis là, mais je n'ai jamais revu ces vidéos, hormis dans le documentaire.
03:09Est-ce qu'on peut en revoir une ce soir qui est glaçante ?
03:12Oui.
03:13Allez, quelques jours, voire même le lendemain de votre opération de la jambe gauche.
03:21C'est moche.
03:24Bon, voilà.
03:25Mais c'est des horreurs.
03:29Je rattrape tout de suite.
03:38Je m'ennuie.
03:39J'ai mal.
03:40J'ai tout le temps mal.
03:41J'ai des crampes.
03:42J'ai des décharges.
03:46Et je suis complètement shootée, complètement défoncée.
03:51Au-delà de la morphine, j'ai énormément d'antidouleurs, de perfusions.
03:59J'aimerais tellement, tellement, tellement que tout revienne comme avant.
04:07Que je sois sur mon scooter.
04:09Tipi, tout ça.
04:12Pauline, comment vous trouvez la force pour tenir et raconter ça, face caméra ?
04:18C'est important d'en parler.
04:20En fait, ce documentaire, oui, je voulais qu'Anaïs le réalise parce que c'est une personne de confiance,
04:25parce que, comme elle l'a dit dix minutes avant d'être touchée,
04:28on était ensemble en train d'avoir le plus beau sourire de notre vie.
04:31Et pour moi, c'était important de montrer comment on peut passer en une fraction de seconde
04:36dans le corps des victimes, des larmes au rire, parce que c'est la réalité,
04:42c'est l'envers du décor, et pas montrer que le côté héroïque.
04:46Pour ça, j'ai dû accepter de livrer ces images intimes,
04:51mais qui, je pense, remettent un petit peu les choses à leur place.
04:55Et voilà, moi, j'ai pleuré comme tout le monde.
04:57Je ne suis pas plus forte que n'importe qui.
04:59Il y a bien un chemin de reconstruction que j'ai choisi et très bien entouré.
05:03Et c'est ça que je voulais montrer et incarner dans ce documentaire.
05:06Bien entourée, vous parlez de victime, et une victime de l'ombre.
05:09Ce sont aussi vos mots, votre compagne, Tiffen, qui est là lors de l'accident
05:13et qui vous accompagne, qui vous entoure, qui dit « Je dois réparer Pauline ».
05:17Sans elle, aujourd'hui, vous ne seriez pas là.
05:19Ah, clairement, je ne serais pas là.
05:21Tiffen, c'est la vraie héroïne de l'histoire, de ce drame.
05:25Elle représente les victimes de l'ombre,
05:28celles qui sont si peu reconnues dans les médias,
05:31celles qui sont si peu reconnues dans notre société,
05:34parce que ce sont des blessures invisibles.
05:36Tiffen n'a pas été blessée physiquement.
05:38En revanche, la blessure psychologique est à vie.
05:41Sans elle, je n'aurais pas eu la force de me battre.
05:44Parce qu'au début, c'était pour elle que je restais,
05:47que j'avais envie d'aller de l'avant.
05:49Son amour m'a sauvée, son amour m'a portée.
05:51On le voit dès le début du documentaire.
05:53C'est un choix aussi de votre part, Anaïs.
05:55Le début du documentaire, c'est ça aussi.
05:57C'est la relation.
05:58L'histoire d'amour.
05:59C'est un choix fort aussi que vous avez fait.
06:02Oui, parce que finalement, le sport a sauvé Pauline,
06:05mais l'amour a aussi sauvé Pauline.
06:07L'idée, c'était de mettre sur le même plan
06:09le sport, l'amour de Tiffen et Pauline.
06:12Ça a été dur de les convaincre d'ouvrir
06:14leur intimité comme ça ou pas ?
06:16Parce que c'est rare de femmes
06:18qui assument publiquement aussi leur homosexualité,
06:21des championnes.
06:22Non, ça n'a pas été du tout difficile,
06:24parce que justement, la volonté de Pauline,
06:26c'était de dire, il y a ce qu'on affiche
06:28comme la résilience, la force, le sourire.
06:31Mais j'ai envie de montrer aussi
06:33que l'envers du décor, ce n'est pas ça.
06:35Et que j'ai souffert.
06:36Et que le soir, quand je rentre chez moi,
06:38je dois brancher ma prothèse.
06:39Et que si j'oublie le chargeur en voyage,
06:41je n'ai plus de prothèse.
06:42Que je ne peux pas m'occuper de ma fille, etc.
06:44De la petite avare.
06:45De la petite avare, voilà.
06:47Se lever de la nuit,
06:48des choses qui paraissent toutes bêtes.
06:49Et l'idée, je pense, c'était de montrer aux autres
06:52qu'elle n'est pas plus forte que tout le monde.
06:55Et que donc, si ça vous arrive,
06:57et que vous en passez par là, c'est normal.
06:59La prothèse, justement, que vous découvrez.
07:02C'est un autre moment fort dans ce documentaire.
07:04Vos premiers pas avec cette prothèse de la jambe gauche.
07:12Je vois sa tête et je sais que ça ne lui plaît pas.
07:14Je sais qu'elle trouve ça moche,
07:16très médical, très robotique.
07:22Je me dis en permanence, mais qu'est-ce que je fais là ?
07:24Et surtout, je suis en colère.
07:26Je suis en colère parce que je trouve ça très moche.
07:28Ça va aller, ne t'inquiète pas.
07:30On est là, on va faire ce qu'il faut.
07:32Ça va aller.
07:34Mais en même temps, je suis concentrée
07:36sur ce que je vais devoir faire,
07:37c'est-à-dire mes premiers pas.
07:38Lève-toi.
07:39Ok.
07:43J'ai envie de marcher.
07:44Oui, on sait.
07:45Je suis déterminée.
07:46Je suis déterminée à être debout,
07:49à marcher vite,
07:50à reprendre, finalement,
07:52la possession de ma vie, de mon corps.
07:54Je t'impressionne, là ?
07:55Non, arrête.
07:56Là, tu vas te faire mal pour rien.
07:58Non, je n'ai pas envie.
07:59Non, ne manques pas le choix.
08:00Je ne te laisse pas le choix, en fait.
08:02Robocop.
08:07C'est bien.
08:08Tiens-toi aux barres.
08:09Je ne crois pas que tu lâches les barres.
08:10Tiens-toi aux barres, s'il te plaît.
08:12Là, je ne suis pas très emballée.
08:14Pauline, elle veut direct sortir
08:16des deux barres parallèles,
08:18se lâcher et aller toujours plus vite.
08:23Là, c'est ça.
08:27C'est pas mal.
08:28C'est bien.
08:29S'il te plaît.
08:30Voilà.
08:32Et là, j'ai tout qui me revient à la figure,
08:35le film.
08:43Pauline, c'est à ce moment-là
08:44que vous prenez conscience
08:45de votre nouveau corps, entre guillemets,
08:47de votre nouvelle vie ?
08:48Totalement.
08:49Ces premiers pas,
08:50ils resteront gravés en moi, évidemment.
08:52C'est au-delà d'être debout à nouveau,
08:55au sens propre, au sens figuré,
08:57je reprends possession
08:58de cette nouvelle vie.
09:00Et les choses commencent peut-être
09:02déjà à se rééquilibrer avec Tiffan.
09:04Moi, je voulais tellement
09:05être à sa hauteur,
09:06tellement la prendre dans mes bras,
09:08peut-être même avant
09:09de faire ses premiers fameux pas.
09:11Donc, c'est le premier jour
09:13du reste de ma vie,
09:14si on peut dire ça comme ça.
09:15En parlant de vie,
09:16vous avez eu aussi des mots très forts.
09:17Sans objectif,
09:18vous vous seriez laissée mourir.
09:20Et l'objectif,
09:21le sport vous a sauvé,
09:22Pauline Desroulelles,
09:23vous avez l'ambition
09:24de devenir championne
09:25de tennis-fauteuil
09:26et de représenter la France.
09:27Ça, c'était votre ambition
09:28qui vous a permis de tenir ?
09:30C'est les mots
09:31que j'ai prononcés à mon réveil
09:32quelques heures après l'accident.
09:33Effectivement, je dis à mes proches
09:36de ne pas s'inquiéter
09:37que je vais faire les Jeux paralympiques
09:38de Paris en 2024,
09:39mais sans aucune garantie.
09:41J'avais besoin, je pense,
09:42de passer un contrat avec moi-même,
09:44de me fixer cet objectif
09:46très ambitieux.
09:47C'est un enfer au départ,
09:48quand vous vous mettez
09:49au tennis-fauteuil.
09:50Racontez-nous.
09:51C'est terrible.
09:52C'est-à-dire que c'est un nouveau sport.
09:53Oui, j'ai joué au tennis debout,
09:54mais là, je dois déconstruire
09:56mon tennis d'avant.
09:57Il y a de rebonds
09:58au tennis-fauteuil.
09:59Il y a de rebonds
10:00et surtout, il y a le fauteuil.
10:01Dans le mot tennis-fauteuil,
10:02il y a le fauteuil
10:03où je n'étais jamais montée
10:05dans un fauteuil.
10:06C'est beaucoup de frustration
10:07et c'est dur d'accepter
10:08de redevenir une débutante,
10:11de redémarrer à zéro.
10:12C'est quelque chose
10:13qu'on a toujours pratiqué.
10:14C'est une nouvelle pratique,
10:15le tennis-fauteuil,
10:16mais je savais qu'il fallait
10:17que j'accepte.
10:18Une fois de plus,
10:19que j'accepte l'inacceptable
10:20presque pour aller
10:21une fois encore plus vite.